Compostage, recyclage, biogaz : le triplé gagnant

Dans quelques jours, l’unité de méthanisation de Cler Verts sera en fonctionnement. Cette entreprise familiale d’une vingtaine de salariés, installée au sud de Toulouse, est spécialisée dans le traitement des déchets organiques. Jusqu’à maintenant, elle disposait de trois plateformes : deux de compostage et l’autre pour le recyclage de bois. L’unité de méthanisation s’intègre naturellement sur cette plateforme multifilières. « La chaleur de méthanisation servira à sécher le bois pour obtenir un meilleur combustible, explique Élodie Lanta-Laborie, responsable du projet. Et les lagunes de compostage alimenteront en partie le digesteur ». Cette unité de 630 kW, construite par EnviTec Biogas, traitera 18 000 tonnes de déchets par an, dont 7 000 de biodéchets collectés auprès des cantines, des supermarchés et des industries agroalimentaires. L’investissement est de 5,6 M€, subventionné par l’Ademe (900 000 €) et la région Midi-Pyrénées (480 000 €). « S’occuper des procédures administratives et aller chercher des financements de 3,7 M€ sont très lourds quand on est une PME avec un chiffre d’affaires d’ 3,5 M€ lors de la signature de la convention. Il faut s’accrocher ! » conclut Élodie Lanta-Laborie.

Engagement 100 % EnR en 2050 pour General Motors

D’ici 2050, General Motors (GM) compte utiliser exclusivement de l’électricité d’origine renouvelable (éolienne, solaire et gaz de décharge) pour faire fonctionner ses 350 sites répartis dans 59 pays. Le constructeur automobile américain a utilisé 9 TWh d’électricité pour l’ensemble de ses activités en 2015, peut-on lire dans un communiqué. GM annonce « économiser 5 millions de dollars par an grâce à l’utilisation des énergies renouvelables » et revendique 80 M$ d’économies depuis le début de son engagement dans les énergies alternatives, il y a plus de 20 ans. Le groupe américain prévoit également de continuer à améliorer l’efficacité énergétique de ses sites.

Une première opération française pour RES

À partir du 26 septembre, le développeur d’énergies renouvelables RES proposera une opération de financement participatif d’un montant de 100 000 euros via la plateforme Lendosphere. Les montants prêtés par des particuliers (entre 50 € et 1 000 €) serviront à l’installation d’un mât de mesures anémométriques sur le site du futur parc éolien « Les Closeaux », à Choisy-en-Brie en Seine-et-Marne (21,6 MW). Le prêt court sur une période de deux ans et le taux d’intérêt annuel est fixé à 5 % brut, bonifié à 7 % pour les habitants des communes avoisinantes, détaille RES dans un communiqué. L’énergéticien a par ailleurs annoncé qu’il allait réduire le nombre de ses salariés au Royaume-Uni en charge du développement de l’éolien terrestre. Raison invoquée : « l’évolution des conditions de marché » outre-Manche.

Centres d’excellence dans les Antilles et en Alsace

Renforcer les partenariats entre l’industrie et la recherche : l’objectif est réaffirmé par la filière géothermie profonde aux Journées de la géothermie et European Geothermal Congress 2016, qui se déroulent cette semaine à Strasbourg (67). Après le LabEx G-EAU-THERMIE PROFONDE (laboratoire d’excellence labellisé « Investissements d’Avenir » ouvert en 2012) porté par l’opérateur Électricité de Strasbourg, l’Université de Strasbourg (École et Observatoire des Sciences de la Terre) et sa chaire de géothermie industrielle, la démarche essaime désormais aux Antilles avec l’étude d’un centre caribéen d’excellence sur la géothermie volcanique qui pourrait être porté par la région Guadeloupe et d’autres partenaires. « Avec les Antilles et l’Alsace, l’objectif serait de disposer à terme de deux pôles français d’activité en géothermie, l’un sur la géothermie volcanique et l’autre sur la géothermie EGS, qui soient interactifs, alliant R&D et formation, en accompagnement de projets industriels réalisés localement », indique Philippe Laplaige, ingénieur expert en géothermie à l’Ademe.

L’Inde porte plainte contre les États-Unis

L’Inde a porté plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les États-Unis à propos de subventions versées par huit États fédéraux dans le domaine des énergies renouvelables, a dévoilé lundi l’AFP. L’Inde estime que ces subventions sont contraires aux règles du commerce international, car moins favorables pour les produits importés. Elle a ainsi demandé des consultations bilatérales avec les États-Unis sur ce dossier, première étape de la procédure de règlement des conflits commerciaux, arbitrés par l’OMC. Il faut savoir que le gouvernement américain a, lui aussi, porté plainte contre l’Inde dans un autre dossier, concernant l’énergie solaire. Un premier arbitrage a été rendu sur ce dossier le 24 février dernier en défaveur de l’Inde qui a fait appel.

Les bons chiffres des EnR au 2e trimestre

Les énergies renouvelables ont représenté 26 % de la consommation d’électricité en France au cours du deuxième trimestre, peut-on lire dans la 7e édition du Panorama de l’électricité renouvelable publiée la semaine dernière par le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Si cet excellent chiffre est à mettre sur le compte d’une production d’hydroélectricité à un niveau exceptionnel au printemps, le deuxième trimestre enregistre la plus forte progression de raccordement trimestriel depuis quatre ans avec 728 MW raccordés. « Sur une année glissante, 2 140 MW, répartis à 90 % sur les filières éolienne et solaire, ont été raccordés », assure le SER dans un panorama plus synthétique qu’à l’accoutumée. Désormais trimestriel, il présente l’ensemble des indicateurs sous forme d’infographie pour chaque filière.

Prendre en compte les îlots de chaleur

Pour tracer un réseau de chaleur, on s’appuie actuellement sur les données météorologiques retenues en périphérie des villes. Néanmoins, la température est plus élevée à l’intérieur des agglomérations. Ces îlots de chaleur, qui font diminuer les consommations énergétiques de chauffage en hiver et font augmenter la production de froid en été, ne sont donc pas pris en considération. Jérémy Bernard, doctorant à l’Institut de recherche en sciences et techniques de la ville (IRSTV), a mis au point une méthode pour les quantifier à l’échelle d’une agglomération. Elle repose sur l’analyse de données de mesures réalisées au sein de l’agglomération nantaise pendant plusieurs années, mises en relation avec les données géographiques du territoire (densité de bâtiments, de végétation, etc.). À partir des résultats obtenus, elle permet de cartographier les différences de température de n’importe quelle agglomération située en France métropolitaine. Cette modélisation est disponible pour tous les territoires auprès de l’IRSTV.

L’État français en pôle position

« La France lancera la première obligation souveraine verte dès l’année prochaine », se sont félicités les ministères de l’Économie et de l’Environnement le 2 septembre dans un communiqué commun. Les obligations vertes, aussi appelées green bonds, sont des titres de dettes qui servent à financer des projets à vocation environnementale. Au total, plusieurs milliards d’euros devraient être levés, « sous réserve des conditions de marché ». Cette première mondiale pourrait permettre à la France de définir le standard de la mise en place des obligations vertes.

Coup de frein en France au 1er semestre

Avec 12 MW d’installations produisant de l’électricité à partir de biogaz au premier trimestre de cette année, la France connaît une baisse de deux tiers par rapport au premier semestre 2015, nous apprend le Commissariat général au développement durable (CGDD) dans son tableau de bord du biogaz publié fin août. « La puissance des nouvelles installations est la plus faible atteinte pour un premier semestre depuis 2009 », souligne le CGDD. Fin juin 2016, 463 installations correspondant à une puissance totale installée de 379 MW étaient dénombrées par le ministère de l’Environnement. À noter, les unités de méthanisation représentent plus de la moitié du nombre et de la puissance des installations nouvellement raccordées.

Trois îles du Finistère se lancent

Ouessant, Molène et Sein ont donné, mardi 6 septembre, le coup d’envoi à un programme visant 100 % d’approvisionnement énergétique renouvelable d’ici à 2030. Ces trois îles situées au large du Finistère ne sont pas raccordées au réseau électrique du continent et dépendent aujourd’hui exclusivement de centrales au fioul, à l’exception d’Ouessant qui bénéficie de la production de l’hydrolienne Sabella. Cette dernière a injecté à partir de 2015 et pendant plusieurs mois de l’électricité sur l’île, avant d’être relevée et ramenée à Brest en juillet pour une série de tests. Elle devrait être à nouveau immergée dans le puissant courant à l’automne et la PME quimpéroise prévoit à terme l’implantation d’une ferme pilote dans le courant du Fromveur. Avec ce programme, les trois îles bretonnes misent désormais sur l’efficacité énergétique et sur des parcs hydroliens, éoliens ou solaires. Il a vocation à être décliné, dans douze des îles réunies au sein de l’association des îles du Ponant.