Stellantis Rennes se chauffe à la biomasse

Publié le 10/04/2025. Le 2 avril, Stellantis et Engie Solutions ont inauguré une nouvelle chaufferie biomasse sur le site industriel de « La Janais » à Rennes. Cette installation de 8 MW représente une étape majeure vers la décarbonation du site, permettant d’éviter chaque année l’émission de 6  650 tonnes de CO₂. Employant près de 2 000 salariés, le site est actuellement mobilisé pour le lancement de la nouvelle Citroën C5 Aircross. Le projet, soutenu par l’Ademe via l’appel à projets Biomasse chaleur pour l’industrie, l’agriculture et le tertiaire (BCIAT) de 2020, a reçu une subvention de 3,5 millions d’euros, sur un budget total de 13,5 millions. La chaufferie alimente un réseau de 2 kilomètres, comprenant dix points de livraison, dont un bâtiment de Rennes Métropole. La biomasse utilisée provient majoritairement de plaquettes forestières issues de zones situées à moins de 150 kilomètres du site. Engie Solutions assurera l’exploitation de la chaufferie pendant 15  ans.

Les gaz renouvelables couvrent 3,2 % de la consommation

Publié le 10/04/2025. Le 4 avril et pour la dixième année consécutive, la filière des gaz renouvelables a présenté son Panorama des gaz renouvelables. Fin 2024, ces derniers couvraient 3,2 % de la consommation de gaz française, avec 731 installations en service. La production de biométhane a progressé de 27 % en 2024 pour s’établir à 11,6 TWh, avec toutefois une capacité de production atteignant 13,9  TWh/an. Alors que la France élabore sa stratégie énergétique pour la prochaine décennie, la filière des gaz renouvelables accueille favorablement l’objectif de 44 TWh PCS de biométhane injecté d’ici 2030. Toutefois, elle déplore le manque d’ambition pour 2035 (44 à 79 TWh), risquant de freiner les dynamiques actuelles. Pour assurer un développement durable, des mesures de soutien renforcées sont nécessaires, notamment sur le plan économique et réglementaire. Le ralentissement des raccordements en 2024 témoigne d’un besoin de visibilité à long terme. Les auteurs de ce Panorama estiment ainsi que « pour soutenir une croissance continue, la filière a besoin d’un équilibre entre : i) les dispositifs de soutien à la production, notamment pour les petites installations agricoles, ii) les dispositifs de décarbonation de la demande tels que les certificats de production de biogaz (CPB) pour les secteurs résidentiel et tertiaire et l’Incitation à la Réduction de l’Intensité Carbone des Carburants (IRICC) pour la mobilité, et iii) les soutiens à la décarbonation industrielle ». Le passage à l’échelle industrielle des nouvelles technologies de production de gaz renouvelables (pyrogazéification, gazéification hydrothermale, power-to-methane) est jugé urgent pour diversifier les sources d’énergie. Des dizaines de projets sont en attente de financement et de soutien politique. Par ailleurs, le bioCO₂ issu de la méthanisation est reconnu comme une ressource stratégique pour produire des e-carburants. L’hydrogène est également mis en avant pour la décarbonation de l’industrie lourde, avec de nombreux projets en cours. Enfin, la filière appelle l’État à instaurer une planification cohérente et ambitieuse, garantissant souveraineté énergétique, économie circulaire, emploi local, et valorisation des infrastructures existantes.

Méthanation biologique dans les Hauts-de-France

Publié le 03/04/2025. Enosis, PME toulousaine spécialiste en méthanation biologique, inaugure Denobio, la première unité industrielle française de méthanation biologique, située en Hauts-de-France. Ce projet innovant transforme le CO₂ issu de la méthanisation agricole en biométhane injectable dans le réseau de gaz naturel exploité par GRDF. Après dix ans de recherche, Enosis industrialise ainsi un procédé basé sur des micro-organismes, développé avec des laboratoires français. La méthanation biologique associe CO₂ et hydrogène renouvelable, produit par électrolyse, pour augmenter de 50 % la production de méthane sans consommation supplémentaire de biomasse. Denobio est un démonstrateur industriel et une vitrine technologique, intégrée à l’unité de méthanisation d’Energia Thiérache. L’hydrogène est fourni par Lhyfe et le gaz produit sera injecté dans le réseau. Ce projet bénéficie du soutien de l’État via France 2030, de la Région Hauts-de-France et de GRDF.

Miramas fait le pari de la géothermie

Publié le 03/04/2025. Quatorze forages descendant à 150 mètres de profondeur : c’est grâce à cette installation géothermique reliée à une pompe à chaleur de 130 kW que le futur groupe scolaire du Lac-Van Gogh de Miramas (Bouches-du-Rhône), qui ouvrira ses portes à la rentrée 2025, sera chauffé. L’équipement permettra également de rafraîchir l’été le bâtiment de 2 670 m². Les calories et frigories seront dispensées grâce à un plancher et un toit chauffant, assurant une utilisation optimale de l’installation qui devrait couvrir 100 % des besoins énergétiques du bâtiment l’été et 97 % l’hiver. Labellisé Bâtiment Durable Méditerranée de niveau Or, la nouvelle école présentera ainsi d’excellentes performances. « Les émissions de gaz à effet de serre dues au chauffage devraient être divisées par 17 en équivalent CO2 par rapport au groupe scolaire actuel chauffé au gaz naturel », souligne l’adjoint au maire Gérald Guillemont. Des panneaux photovoltaïques sont également installés sur le toit pour assurer une partie des besoins en électricité du groupe scolaire. Sur les 12 450 000 euros HT qu’a coûté la nouvelle école, 384 000 euros HT ont permis de financer l’installation de géothermie (forages, sondes, pompe à chaleur et équipements divers) qui devrait être soutenue par l’Ademe et la Région Sud à hauteur de 197 000 euros. Le coût annuel (fourniture d’énergie + maintenance + renouvellement) a lui été estimé à 8 700 euros contre 36 000 euros pour l’école actuelle. Le projet fait partie d’un programme plus large de sortie des énergies fossiles dans lequel s’est engagée la municipalité en 2020.

Mauvaise année 2024 pour les appareils de chauffage au bois

Publié le 27/03/2025. Observ’ER vient de mettre en ligne son étude annuelle de suivi du marché des appareils de chauffage domestique au bois et les chiffres ne sont pas bons. Avec un volume de 297 430 pièces en 2024 contre 422 065 un an auparavant, le secteur a enregistré une chute historique de son activité. Les ventes se sont contractées de 29,5 %, soit 124 635 appareils vendus en moins, un niveau jamais observé au cours des 13 dernières années. Si l’on observe plus en détail la dynamique des différents segments d’équipements, le point saillant est la lourde baisse des ventes d’appareils à bûches. Hormis les cuisinières à bois, qui constituent un marché de niche, aucun type d’appareil n’a été épargné : -42 % pour les poêles à bûches, -38 % pour les foyers fermés et inserts, ou -53,8 % pour les chaudières manuelles. Les reculs d’activité sur les segments des appareils à bûches ont été massifs, avec 134 370 pièces vendues en moins par rapport à 2023, qui avait été un très bon millésime. Seuls les poêles à granulés ont réussi à tirer leur épingle du jeu en progressant de 18,4 %, avec un marché estimé à 87 970 pièces. Ce segment se relève après une année 2023 catastrophique, au cours de laquelle ses ventes s’étaient rétractées de 63 %. Parmi les facteurs avancés pour expliquer ces mauvais résultats figure un contexte de crise économique qui n’incite pas les particuliers à investir, un hiver 2024 marqué par la douceur des températures, le net recul des dossiers MaPrimeRénov’ déposés au cours de la première partie de 2024, mais également les messages négatifs associant le chauffage au bois dans son ensemble aux pics d’émissions de particules. Pourtant, le chauffage au bois conserve tous ses avantages. Les granulés restent l’énergie la moins chère en centimes d’euro par kWh parmi les cinq principales utilisées par les particuliers en France, notamment vis-à-vis du gaz naturel. De plus, les industriels du secteur, accompagnés par le label Flamme Verte et la réglementation européenne Ecodesign, n’ont cessé de faire progresser les performances énergétiques et environnementales des équipements.

Réseau de chaleur par géothermie en Île-de-France

Publié le 20/03/2025. Melun et Vaux-le-Pénil, en Seine-et-Marne, renforcent leur engagement en faveur de la transition énergétique avec l’extension de leur réseau de chaleur. En collaboration avec Dalkia, un nouveau puits géothermique sera foré en 2026 et complété par un système de pompes à chaleur. Ce réseau sera alimenté à 80 % par une énergie renouvelable, poursuivant ainsi l’initiative lancée dès 1969 à Melun. L’extension ajoutera 17 kilomètres de canalisations, portant le réseau à 43 kilomètres et intégrant 115 nouvelles sous-stations. Il produira 68  GWh de chaleur supplémentaire pour couvrir les besoins de 18 500  équivalents logements. L’investissement total pour ces travaux s’élève à 75 millions d’euros. Ce projet marque une avancée majeure pour la transition énergétique des deux villes.

31,3 MILLIONS DE FINANCEMENT EUROPÉEN POUR NORMANDIE HYDROLIENNES

Publié le 20/03/2025. L’entreprise Normandie Hydroliennes a été sélectionnée comme lauréate du Fonds pour l’Innovation de l’Union européenne pour son projet hydrolien NH1. La société, basée à Colombelles (Calvados), va ainsi bénéficier d’un financement de 31,3 millions d’euros pour accélérer le développement et le déploiement de son système innovant dans le Raz Blanchard, passage en mer connaissant de forts courants, situé entre le cap de la Hague et l’île anglo-normande d’Aurigny. Ce financement soutiendra le déploiement d’une ferme pilote à l’échelle commerciale d’énergie hydrolienne. Cette dernière sera composée de quatre turbines à axe horizontal AR3000, de 3 MW chacune. Construites à Cherbourg, elles produiront 34 GWh par an d’énergie propre, durable et prédictible, soit l’équivalent de la consommation d’environ 15 000  personnes. La mise en service est prévue pour 2028. Le Fonds pour l’Innovation de la Commission européenne, doté de 4,8 milliards d’euros, est l’un des plus importants programmes de financement au monde pour la démonstration de technologies innovantes à faible teneur en carbone.

Hommage à Hugues Defréville

Publié le 20/03/2025. Nous avons appris la triste nouvelle de la disparition subite, le 10 mars, de Hugues Defréville, à l’âge de 41 ans. Cofondateur de l’entreprise Newheat, spécialiste de la chaleur renouvelable et de la décarbonation de l’industrie, Hugues était également vice-président de l’association professionnelle Enerplan et directeur de l’association Solar Heat Europe. Nous avions ainsi régulièrement l’occasion de l’interviewer dans les pages du Journal des Énergies Renouvelables, pour lequel il savait toujours se rendre disponible. Nos pensées vont à sa famille, à son épouse et ses enfants, ainsi qu’à toute l’équipe de Newheat. Notre filière perd avec lui une personnalité solaire.

Du biogaz de betterave en Normandie

Publié le 14/03/2025. À l’occasion du Salon de l’Agriculture, TotalEnergies a annoncé la mise en service de BioNorrois, sa deuxième plus grande unité de production de biogaz en France, située à Fontaine-le-Dun en Normandie. Cette installation injectera 153 GWh de biométhane par an dans le réseau de gaz, couvrant ainsi l’équivalent des besoins de 30 000  habitants. Le projet repose sur un partenariat avec le sucrier Cristal Union, qui fournira jusqu’à 80 % des matières premières sous forme de pulpes de betteraves issues de son site voisin. En valorisant 185 000  tonnes de matières organiques par an, BioNorrois produira également 150  000 tonnes de digestat, un fertilisant naturel, permettant de réduire l’usage des engrais chimiques de 5 500 tonnes par an. Plus de 130  agriculteurs et industriels locaux ont participé à la concertation pour adapter le projet aux besoins du territoire.

Chaufferie industrielle bas carbone à Brest

Publié le 14/03/2025. Guyot Énergies et Idex investissent 70 millions d’euros dans une chaufferie industrielle bas carbone à Brest pour alimenter l’usine du groupe agro-alimentaire Bunge. Située sur le port de commerce, cette centrale utilisera des Combustibles Solides de Récupération (CSR) issus de déchets non recyclables collectés en Bretagne, réduisant ainsi l’enfouissement et contribuant à l’économie circulaire. L’unité de cogénération produira chaque année 85 GWh de chaleur et 20 GWh d’électricité. La chaleur couvrira une grande partie des besoins énergétiques de Bunge et pourra bénéficier à d’autres acteurs locaux, tandis que l’électricité sera injectée sur le réseau. Chaque année, 40 000 tonnes de CSR seront valorisées, conformément au Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets breton, qui vise le « zéro enfouissement » d’ici 2030. Porté par Polder Guyot Énergies (51 % Idex, 49 % Guyot Énergies), le projet bénéficie d’un soutien de 14,5 millions d’euros de l’Ademe et d’un financement bancaire mené par Arkéa, Bpifrance et BPGO. Le chantier débutera cet été.