Observ’ER vient de mettre en ligne son étude complète portant sur le marché 2022 des pompes à chaleur (PAC) individuelles, jusqu’à 30 kW. Sans surprise, les ventes de pompes à chaleur géothermiques sont restées stables en 2022 par rapport à 2021, avec 3 260 appareils vendus contre 3 220 en 2021. Il en a été de même pour les équipements aérothermiques, dont les ventes n’ont progressé que de 3 %. Ce chiffre masque cependant un contraste entre les segments de l’aérothermie puisqu’une forte croissance a été observée dans les pompes à chaleur air/eau (+ 35 % pour 341 750 unités vendues) alors que les ventes d’appareils air/air étaient en recul (- 7 % pour 750 780 unités vendues). Après une première version de cette étude publiée en avril et qui ne portait que sur les chiffres de marché, l’étude publiée aujourd’hui s’étoffe de plusieurs indicateurs décrivant la répartition régionale des ventes, les types d’opérations (premier équipement ou remplacement) ou une évaluation du chiffre d’affaires de la filière. Outre ces indicateurs nouveaux, un volet est dédié au suivi des prix moyens des installations. Avec des hausses moyennes allant de 7 à 14 % pour le matériel, et ce sur l’ensemble des secteurs (aérothermie et géothermie), l’année passée a enregistré les plus fortes croissances de prix observées ces dix dernières années. S’ajoutant aux hausses déjà observées en 2021, entre 2020 et 2022, l’augmentation moyenne des prix aura ainsi été de 15 à 20 %.
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Nouvelle chaufferie bois à Reims
Engie Solutions, le Grand Reims et la Ville de Reims ont inauguré une nouvelle chaufferie bois, située dans le quartier de la Croix-Rouge, à Reims et qui sera alimentée par du bois de récupération, appelé aussi « Bois B ». L’unité traite des déchets de bois issus d’emballages, d’ameublements ou encore de bois de démolition, provenant d’un rayon de 100 kilomètres autour de la chaufferie. Le site permettra d’alimenter en chaleur renouvelable 20 000 équivalents logements. Ce projet s’ajoute au réseau de chaleur rémois créé il y a 50 ans qui dessert Reims et ses alentours. Le projet a nécessité un investissement de 19,8 millions d’euros, dont 10 millions d’euros financés par l’Ademe dans le cadre du Fonds chaleur.
EurObserv’ER : État des renouvelables en Europe
La 21e édition du baromètre EurObserv’ER des énergies renouvelables en Europe vient d’être publiée dans sa version française. Le programme EurObserv’ER est financé par la Commission européenne avec l’association Observ’ER comme leader. La version française des baromètres est réalisée grâce à un partenariat financier avec l’Ademe. Chaque année, six baromètres thématiques dédiés à la progression de filières renouvelables sont réalisés avant qu’un baromètre bilan ne vienne proposer un panorama complet. Douze technologies sont passées au crible d’indicateurs portant sur les capacités installées, l’énergie produite, les coûts de production, les emplois, les chiffres d’affaires ou les investissements en R&D et ce pour chacun des États membres. En plus de données chiffrées, le baromètre EurObserv’ER propose des analyses sur les dynamiques européennes, notamment à l’aune des objectifs posés par la Commission. Sans surprise, l’édition 2022 revient sur le retard grandissant des pays de l’Union quant à l’objectif principal de la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale. Avec un taux de 21,8 % fin 2021, l’UE27 reste encore loin des 42,5 % à 45 % visés à fin 2030. Sur le plan de l’emploi, les filières renouvelables représentent 1,5 million équivalents temps plein (directs et indirects) pour un chiffre d’affaires de près de 185 milliards d’euros. Des chiffres en progression de plus de 10 % par rapport à 2020. Autre enseignement notable, l’usage des énergies renouvelables ont permis d’éviter l’émission de 601 millions de tonnes de CO2 en Europe. Le baromètre bilan EurObserv’ER se conclut par un chapitre consacré aux échanges commerciaux entre l’UE27 et le reste du monde. Si l’Union européenne a exporté pour 22,1 milliards d’euros de biens et services relatifs à des filières renouvelables en 2021, la balance commerciale est négative car les importations ont été supérieures (26,6 milliards). L’ensemble des baromètres sont disponibles en libre téléchargement sur le site internet EurObserv’ER.
L’eau du lac pour chauffer et rafraîchir Annecy
Le 11 mai dernier, le groupe Idex a inauguré son projet de boucle d’eau baptisé « ali énergie », alimenté par le lac d’Annecy. Il servira à chauffer et refroidir les bâtiments du quartier des Trémus dont un hôtel et la future piscine municipale de la ville. Ce nouveau réseau couvrira 95 % des besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire (13 GWh/an) du quartier via des pompes à chaleur (PAC), le complément étant assuré par des chaudières à gaz, qui prennent le relais lors des maintenances des PAC. Les besoins en climatisation seront assurés à 100 % par la boucle d’eau (500 MWh par an) grâce au principe de « free cooling », c’est-à-dire la circulation de l’eau fraîche sans mise en service des PAC. Un tel système consomme 15 fois moins d’électricité qu’une climatisation classique et permettra d’éviter, à terme, la production de 2 600 tonnes de CO2 par an. Le coût total des installations de pompage et de son réseau de raccordement souterrain ont été conçus, réalisés et financés par Idex, pour un investissement de 10 millions d’euros, subventionné à hauteur de 1,7 millions par l’Ademe. Le réseau sera exploité et entretenu par Idex pendant 25 ans.
Nouvelle station de BioGNV dans le Maine-et-Loire
Le 4 mai dernier, la première station BioGNV des Mauges a été inaugurée dans la zone industrielle du Tranchet, à La Pommeraye, commune déléguée de Mauges-sur-Loire en Région Pays-de-la-Loire. La station sera alimentée par les unités de méthanisation du territoire et permettra l’avitaillement d’une trentaine de poids lourds par jour. Le temps d’avitaillement sera de 10 à 15 minutes et la station sera accessible 24h/24. Le coût total d’investissement de ce projet est de 1,3 million d’euros porté par la société Mauges BioGNV. La Région Pays-de-la-Loire subventionne la station à hauteur de 200 000 €. Le tarif moyen de vente du gaz est de 1,32 €/kg HT et 1,59 €/kg TTC. Aujourd’hui, 10 stations GNV/bioGNV sont en service dans la région et une quinzaine sont en projet, pour un objectif de 86 stations à horizon 2030.
520 millions d’euros pour le Fonds Chaleur en 2022
L’Ademe annonce que 520 millions d’euros ont été alloués au développement de la de production de chaleur renouvelable dans le cadre du Plan de résilience, mis en place à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de la crise énergétique en résultant. Ces aides allouées dans le cadre du désormais célèbre Fonds Chaleur permettront la construction de plus de 900 nouvelles installations qui produiront 3,68 TWh de chaleur renouvelable et de récupération afin d’alimenter habitats collectifs, collectivités, et entreprises. Avec les projets financés par le Fonds de décarbonation de l’industrie, ce sont au total plus de 700 millions d’euros d’aides publiques qui ont été attribuées en 2022 à de telles installations, pour une production attendue de 6,3 TWh par an. Ces aides soutiennent les réseaux de distribution et les installations de production de chaleur et de froid renouvelables et de récupération, afin d’alimenter habitats collectifs, collectivités et entreprises.
Très belle année pour les appareils à bûches
Observ’ER vient de publier son étude annuelle du marché 2022 des appareils de chauffage domestique au bois. Ce travail vient compléter une première version diffusée il y a un mois (voir Actu du 30 mars 2023) mais qui ne portait que sur les seuls chiffres de vente. Cette analyse plus détaillée met une nouvelle fois en avant une très belle année pour les appareils de chauffage à bûches. Portées par une conjoncture marquée par des augmentations des prix de l’électricité et du gaz, les appareils à bûches (tous types confondus) ont progressé de 25 % en 2022 contre 17 % pour les appareils à granulés dans un marché total qui a augmenté de 21,4 %. Le segment des poêles à bûches symbolise cette dynamique avec un rebond de 30 % de ses ventes (187 500 contre 144 240 en 2021). Ce phénomène a d’ailleurs eu un impact sur la part des importations du marché dans son ensemble puisque les appareils à bûches sont davantage produits en France comparés aux équipements à granulés. Ainsi la part des importations a diminué pour la première fois en 5 ans. Bonne nouvelle également du côté des exportations françaises qui progressent, notamment grâce au segment des foyers fermés et inserts à bûches. Les appareils de chauffage au bois continuent de s’installer très majoritairement dans l’existant (à près de 93 %) et le remplacement d’anciens appareils bois par de nouveaux plus performants a représenté 43 % des ventes de l’an passé. L’étude se clôture sur un suivi de l’évolution des prix de vente et sans surprise les indicateurs ont été très nettement orientés à la hausse. Une hausse de 12 % en moyenne pour les équipements et 7 % pour la partie pose. Le renchérissement des prix des matières premières et de l’énergie ont été en partie répercutés par les industriels. Sur les deux dernières années, les prix hors taxe des équipements ont augmenté en moyenne de plus de 20 %. L’étude est disponible en libre téléchargement sur le site de l’Observatoire des énergies renouvelables.
Un Plan Marshall pour la chaleur renouvelable
Dans le cadre de l’élaboration de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui doit être présentée par le gouvernement en juin prochain, les acteurs de la filière de la chaleur renouvelable ont remis le 21 avril dernier à la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, une proposition de « Plan Marshall » pour la chaleur renouvelable. Ce plan doit permettre de porter sa part à 54 % de la consommation totale de chaleur en France dès 2030, contre 23 % actuellement. Parmi les solutions proposées, on peut citer l’évaluation obligatoire du potentiel de valorisation de chaleur fatale des installations industrielles et data centers supérieurs à 5 MW ; la relance et la simplification des appels d’offres concernant les combustibles solides de récupération (CSR) ; la définition d’une stratégie territoriale de chauffage dans tous les documents d’urbanisme (PLU) et d’habitat (PLH) ou encore l’accélération du déploiement de la géothermie et de la méthanisation. Cette ambition repose sur une série de propositions législatives et réglementaires, ainsi que sur une augmentation pluriannuelle du Fonds chaleur. Selon les acteurs de la filière, l’enveloppe du Fonds pour 2023 devrait être portée à 750 millions d’euros, soit largement plus que les 522 millions attribués l’an dernier.
Nouvelle unité de méthanisation dans le Loir-et-Cher
Le 15 avril dernier, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a inauguré l’unité de méthanisation, baptisée BiogazMer, située à Mer dans le Loir-et-Cher. Porté par un collectif de douze agriculteurs, ce projet a nécessité quatre ans d’études et de construction. Le biogaz produit est issu de la fermentation de déchets de silos, de céréales, de pulpes de betterave ou encore de cultures intermédiaires d’hiver. Le digestat, résidu de la fermentation des matières organiques, est utilisé comme fertilisant naturel par les exploitations associées, dont deux en agriculture biologique et permet ainsi de réduire la dépendance aux engrais minéraux. BiogazMer injecte plus de 23 GWh de gaz vert dans le réseau de distribution soit l’équivalent de la consommation gaz de plus de 5 500 logements. Avec ce projet, 32 sites de méthanisation produisent du gaz vert en Région Centre-Val de Loire.
UNE DIGUE POUR PRODUIRE DE L’ÉLECTRICITÉ EN BRETAGNE
Le groupe Legendre, spécialiste français de la construction, de l’immobilier et de l’énergie, la startup bretonne Geps Techno, évoluant dans le domaine des énergies renouvelables en mer et l’Ifremer annoncent que leur démonstrateur baptisé Dikwe va bientôt passer à échelle réelle. Ce projet d’ouvrage de protection du littoral érigé en forme de digue intègre un dispositif de production d’électricité basé sur un système houlomoteur à volets oscillants. Après des tests en bassin concluants, un prototype à échelle un quart a été immergé, pendant plusieurs mois, pour des essais en rade de Brest, à Saint-Anne-de-Portzic (29). Cette nouvelle expérimentation s’est également montrée probante, selon l’entreprise, et a permis de valider la prochaine et dernière étape de développement : la construction du démonstrateur à taille réelle, d’une capacité de l’ordre du mégawatt, qui pourrait voir le jour à l’horizon 2024, en Bretagne. Le projet Dikwe est soutenu par l’Ademe et les régions Bretagne et Pays de la Loire.