L’état des lieux de la filière en France

Publié le 25/07/2024. En collaboration avec l’Ademe, Observ’ER vient de mettre en ligne sur son site l’état des lieux du parc d’installations de méthanisation en service en France au 1er janvier 2024. Ce travail dresse le bilan de la filière suivant les différents types de sites ou de valorisation existants. Le document recense 1 724  installations opérationnelles dans le pays, un chiffre en progression de plus de 12 % en une année, pour un secteur qui est l’un des plus transverses en matière de production d’énergie finale puisque la méthanisation se valorise sous forme d’électricité, de chaleur, de biométhane (biogaz injecté dans le réseau national gazier) et de combustible pour véhicule avec le bioGNV. Parmi l’ensemble des données disponibles on retient notamment la progression du biométhane dont 9,1  TWh PCS (pouvoir calorifique supérieur) ont été injectés dans le réseau de gaz naturel en 2023, soit l’équivalent de la consommation de gaz de 1,8 million de personnes. L’état des lieux est également disponible sur le site SINOE, un outil dédié à l’observation et à l’analyse des déchets ménagers et assimilés.

Biométhane de décharge dans le Pas-de-Calais

Publié le 25/07/2024. Le 25 juin, Séché Environnement a inauguré son unité de production de biométhane Wagabox à Sainte-Marie-Kerque dans le Pas-de-Calais. Cette installation innovante valorise les déchets enfouis sur un site de stockage pour produire du biométhane. La technologie développée par Waga Energy, permet de capter et traiter le gaz émis par les déchets, produisant ainsi du biométhane injecté directement dans le réseau de GRDF. Cela permet d’éviter l’émission de 5 800 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de la consommation de 5 500 foyers. L’unité de Sainte-Marie-Kerque, capable de traiter 800 m³/h de gaz brut pour produire jusqu’à 35 GWh de biométhane par an, pouvant notamment servir à la décarbonation des secteurs du transport et de l’industrie. Auparavant, sur ce site de Séché Environnement, le gaz était converti en électricité, mais la solution développée par Waga Energy augmente significativement la production d’énergie renouvelable.

Entrée en scène des certificats de production de biogaz

Publié le 18/07/2024. Le 12 juillet, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a annoncé la parution d’un décret et d’un arrêté relatif au dispositif des certificats de production de biogaz. « Le dispositif de certificat de production de biogaz (CPB), créé par la loi « Climat et résilience » du 22 août 2021, impose aux fournisseurs de gaz naturel une obligation de restitution de certificats de production de biogaz. Les fournisseurs de gaz naturel pourront obtenir ces certificats en produisant eux-mêmes du biométhane, ou auprès de producteurs de biométhane », peut-on lire dans le communiqué. Les producteurs de biogaz disposeront ainsi d’un revenu associé à la commercialisation de ces certificats, ce qui n’était pas le cas avant. Celui-ci viendra s’ajouter à la vente physique de la molécule de biométhane. Les certificats garantiront au consommateur, lors de son achat auprès des fournisseurs, la part de biogaz financée dans le cadre de sa facturation. Avec la publication de ces textes, l’État ambitionne une production de CPB de 0,8 TWh en 2026, 3,1 TWh en 2027 et 6,5 TWh en 2028. En 2023, la production de la filière biogaz a atteint 9,1TW.

Fos-sur-Mer investit dans les biocarburants

Publié le 18/07/2024. La PME industrielle Elyse Energy a confirmé l’implantation de sa première plateforme industrialo-portuaire de production intégrée de e-méthanol et de e-kérosène, baptisée NeoCarb, à Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône. Ce procédé consiste à gazéifier d’une part de la biomasse solide (déchets et résidus de bois principalement) et d’autre part à produire de l’hydrogène vert ou « bas carbone », afin d’obtenir des hydrocarbures de synthèse à partir des gaz produits, riches en molécules de carbone et d’hydrogène. La société a sécurisé une parcelle de 51,3 hectares dans le Grand Port Maritime de Marseille pour ce projet qui comprend deux phases : la production d’e-méthanol pour le transport maritime, puis dans un second temps la conversion de cet e-méthanol en e-kérosène pour le transport aérien. NeoCarb produira 100 000 tonnes de e-méthanol et 50 000 tonnes de e-kérosène par an, contribuant ainsi à la décarbonation des transports. Elyse Energy prévoit la mise en service de la première phase en 2030, créant environ 600 emplois et nécessitant un investissement initial d’un milliard d’euros. Lire aussi nos articles évoquant ce projet dans Le Journal des Énergies Renouvelablesn° 265 et le hors-série « Bois-énergie : réalités et enjeux » d’avril 2024 du Journal des énergies renouvelables.

Stockage de chaleur solaire

Publiée le 11/07/2024. Newheat, la Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées et Engie Solutions annoncent leur participation à un programme européen de Recherche & Développement nommé Treasure. Celui-ci porte sur l’étude d’un système de stockage de chaleur en fosse (ou Pit Thermal Energy Storage – PTES) à grande échelle relié au réseau de chaleur urbain de l’agglomération de Pau. Il s’agit d’accumuler et de décharger la chaleur au sein d’une fosse contenant de l’eau ou une matière minérale (sable ou graviers) associée à un fluide caloporteur. Le surplus de chaleur renouvelable disponible en période estivale sera stocké afin de pouvoir alimenter l’extension du réseau de chaleur urbain de l’agglomération de Pau en période hivernale. Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet européen Treasure, soutenu par l’Union Européenne à hauteur de 9,9 millions d’euros et a pour but de faire la démonstration de grands systèmes de stockage d’énergie thermique en fosse. L’étude du stockage palois est la seule initiative française retenue pour le projet. Plusieurs projets de ce type existent déjà, notamment au Danemark. L’Europe souhaite améliorer la connaissance de ces solutions et faciliter leur déploiement dans d’autres contextes territoriaux. S’appuyant sur 15 initiatives réparties dans 5 pays européens et portées par 24 partenaires, le consortium Treasure fournira au moins trois grands démonstrateurs opérationnels et contrôlés et quatre démonstrateurs supplémentaires à un stade de développement plus précoce d’ici décembre 2027. La première phase du projet français, qui implique des études techniques, économiques et environnementales détaillées, devrait durer 1 an. Cette première phase est sur le point de démarrer pour déterminer la faisabilité d’un démonstrateur.

Lidl roule à l’hydrogène vert

Publiée le 11/07/2024. Lidl annonce la mise en circulation de son premier véhicule à hydrogène vert. Le camion, en service depuis début 2024, assure les livraisons des supermarchés Lidl dans la région Nantaise. Ce poids lourd, équipé de deux piles à combustible totalisant 180 kW et offrant une autonomie de 400 kilomètres, se ravitaille à la station multi-énergies de La Roche-sur-Yon, inaugurée en décembre 2021. Il utilise de l’hydrogène vert 100 % renouvelable fourni par l’entreprise Lhyfe et peut transporter jusqu’à 18 palettes avec une charge utile de 26 tonnes. Le groupe Jacky Perrenot, spécialiste du transport routier de marchandises, a adopté ce camion. En collaboration avec Lidl, il renouvelle annuellement une partie de la flotte avec des véhicules utilisant des énergies alternatives, les premières livraisons entièrement électriques ayant débuté en 2021. Après l’inauguration en mars 2022 de la première plateforme logistique européenne alimentée à l’hydrogène vert à Carquefou, en Loire-Atlantique, Lidl poursuit ses efforts pour des modes de livraison écologiques.

Chaleur solaire : la filière solaire réclame un plan d’action

Publié le 04/07/2024. Mardi 26 juin s’est tenue la 11ème édition des États généraux de la chaleur solaire, le rendez-vous annuel des acteurs de la filière solaire thermique. Une occasion d’établir le bilan de la dynamique actuelle et les perspectives d’un secteur trop peu souvent mis en avant. En 2023, l’activité a progressé de 8 % avec 73 000  m2 installés en métropole. Dans le segment du résidentiel, on retiendra la spectaculaire croissance des solutions solaires combinées (+ 69 %, 23 200 m2 contre 13 750 en 2022). Toutefois, malgré ces résultats encourageants, le secteur n’est pas sur une dynamique qui correspond aux objectifs que lui a assignés le plan national bas carbone. En effet, la chaleur solaire est attendue à hauteur de 6 TWh de production d’énergie fin 2030 puis à 10 TWh fin 2035, contre 2,4 TWh aujourd’hui (métropole + Drom). Les efforts nécessaires demanderaient « une multiplication par trois de la capacité installée dans le résidentiel individuel, une multiplication par dix dans le collectif, le tertiaire et la petite industrie et dans les grandes installations, il faudrait passer de 50  000 m2 installés en huit ans à un million de mètres carrés annuels ! », annonce Claire Barais, référente nationale solaire thermique de l’Ademe. « On n’y arrivera pas si on ne change pas la donne. Il va falloir mettre de nouvelles choses sur la table », poursuit-elle. Pourtant la filière dispose d’un atout de taille : un outil industriel national. Selon Enerplan, «  La France est un pays exportateur net de capteurs solaires thermiques, avec une industrie nationale dynamique, réalisant un chiffre d’affaires dépassant 1,5 milliard d’euros et générant plus de 3 000 emplois directs et indirects en métropole ». Pour inspirer la nouvelle donne souhaitée par l’Ademe, Enerplan a réalisé une étude listant 24  propositions de mesures de soutien avec en premier lieu un axe sur la communication. « Il faut faire connaître le solaire thermique et en faire une priorité nationale », estime Richard Loyen, délégué général d’Enerplan, qui demande un grand plan de promotion de la chaleur solaire. Car aujourd’hui, le solaire thermique souffre d’une méconnaissance, tant du côté du grand public que des donneurs d’ordres publics ou privés. Autre obstacle à lever, la filière thermique ne bénéficie pas des mêmes dérogations que le photovoltaïque dans le cadre de la lutte contre l’artificialisation des sols (loi zéro artificialisation nette, ZAN). Les projets thermiques sont considérés comme participant à l’artificialisation des sols, contrairement aux centrales photovoltaïques, une appréciation qui handicape grandement le développement des grandes installations dans l’industrie, comme la réalisation de 15 000 m2 mise en service en mars 2023 sur le site de Lactalis à Verdun, figure de proue nationale sur ce segment.

Géothermie : un guide pour les collectivités

Publié le 04/07/2024. Énergie renouvelable locale non délocalisable, la géothermie a tout son rôle à jouer dans la transition énergétique. Elle peut en effet produire du chaud pour l’hiver et du frais pour l’été. Associée à des travaux d’amélioration thermique du bâtiment, elle permet de fortement réduire les consommations d’énergie. Mais les solutions géothermiques représentent aujourd’hui seulement 1 % de la consommation de chaleur en France. Les collectivités, entre autres, ont du mal à s’approprier cette technologie et manquent de ressources pour mener à bien des projets. De la pédagogie est nécessaire pour faire monter en compétence les élus et agents. C’est pourquoi Actee, programme de rénovation énergétique des bâtiments publics, vient de publier un guide sur la géothermie à destination des collectivités. Baptisé « Coupler géothermie et efficacité énergétique dans les bâtiments publics », il détaille les différents types de technologies géothermiques existantes, que ce soit à l’échelle d’un seul bâtiment ou de plusieurs, rappelle les étapes nécessaires au lancement d’un projet et récapitule l’ensemble des ressources financières mobilisables. Avec un objectif clair : « stimuler les démarches de projet de géothermie en collectivité territoriale ».
Pour en savoir plus : https://programme-cee-actee.fr

Les emplois de la transition écologique menacés par le RN

Publié le 27/06/2024. Le 25 juin, l’Institut Jean Jaurès a publié une note analysant les conséquences d’une victoire potentielle du Rassemblement National (RN) aux élections législatives sur le développement de l’industrie de la transition écologique en France. Les filières du solaire, de l’éolien, de la mobilité électrique et des pompes à chaleur pourraient créer 177 300 emplois d’ici 2035 (soit en moyenne 25 nouveaux postes par jour), selon les prévisions des professionnels de ces secteurs. Cependant, ces emplois risquent d’être détruits ou de ne jamais être créés si le RN accède à Matignon le 7 juillet prochain. L’hostilité du parti d’extrême droite vis-à-vis du déploiement des énergies renouvelables et de l’essor des véhicules électriques pourrait susciter l’inquiétude chez les industriels. Cette incertitude pourrait se traduire en délocalisations d’usines vers des pays plus porteurs et en fermetures de sites en fonctionnement ou dont l’implantation est prévue sur le territoire français. Le RN pourrait ainsi mettre en danger des filières contribuant à la réindustrialisation de l’économie. Rappelons par exemple, que malgré son retard dans l’éolien en mer, la France héberge des usines de fabrication d’éoliennes en mer General Electric, Siemens Gamesa ou Chantiers de l’Atlantique (sous-stations et fondations) à Saint-Nazaire, au Havre, à Cherbourg et à Brest.

Pompes à chaleur, l’étude du marché 2023 est disponible

Publié le 27/06/2024. Après une première version publiée fin mai, Observ’ER vient de mettre en ligne son étude complète sur le marché 2023 des pompes à chaleur (PAC) individuelles (jusqu’à 30 kW). Nous savions que 2023 avait été une année contrastée avec une bonne dynamique pour les équipements air/air (+ 15 % avec 895 940 ventes contre 750 780 en 2022) et les pompes à chaleur géothermiques (3 890 ventes, + 19 %) alors que les équipements air/eau ont reculé de 14 % (351 970 contre 302 030 ventes en 2022). Avec la version complète du suivi de ce marché, le tableau de bord s’étoffe de plusieurs indicateurs décrivant la régionalisation des ventes, les types d’opérations (premier équipement ou remplacement) ou encore l’évaluation du chiffre d’affaires. Parmi la série d’indicateurs nouveaux figure notamment un suivi des fluides frigorifiques utilisés. Depuis 2015, la directive européenne F-Gaz 517/2014 a en effet mis en place un mécanisme visant à réduire l’utilisation des fluides les plus émetteurs de gaz à effet de serre dans l’industrie en y intégrant les applications de réfrigération domestiques, dont font partie les pompes à chaleur. Les résultats sont au rendez-vous puisqu’en 2023 plus de 90 % des appareils vendus avaient abandonné le fluide R410A, largement utilisé par l’industrie jusqu’ici, par le fluide baptisé R32 ayant un pouvoir de réchauffement global (PRG) trois fois inférieur, soit respectivement 1 920 kg équivalent de CO2, contre 675 kg éqCO2. Autre aspect important du marché : l’évolution des prix moyens des équipements. Après deux années de fortes augmentations, les prix ont ralenti leur progression en 2023 avec une hausse moyenne de 5 %. Un chiffre certes non négligeable mais loin des +10 à 14 % enregistrés en 2022 sur les appareils aérothermiques.