Des bateaux de croisières à l’hydrogène

Ponant, compagnie de croisière française et Farwind, start-up nantaise développant le concept de voiles rotors, annoncent un partenariat pour élaborer des solutions d’avitaillement en hydrogène vert et la décarbonation de l’industrie maritime. Le projet de voilier Swap2Zero (Sustainable, Wind Assisted Propulsion, Zero Emission Ready) de Ponant, vise à atteindre la neutralité carbone de ses futurs navires. Il intégrera des technologies de propulsion propres telles que des voiles d’un genre nouveau – voiles rigides ou voiles-rotor Farwind – et les piles à combustible à hydrogène liquide. Cette collaboration offre également de nouvelles perspectives à la technologie innovante de Farwind, axée sur la production en mer d’électricité à partir du vent, grâce à ses voiles-rotor, et sa conversion en hydrogène par électrolyse d’eau de mer. À l’horizon 2030, Ponant aspire à faire du projet Swap2Zero un modèle pour l’industrie maritime avec un développement à grande échelle en faveur de la transition énergétique dans le transport maritime.

Quand la biomasse produit de la vapeur

L’usine Lis, filiale du groupe Lesaffre, spécialiste de la levure et du séchage industriel et le groupe Idex ont inauguré une centrale de production de vapeur sur le site de Lis à Cérences dans la Manche. La centrale, opérationnelle depuis février 2024, a une capacité de production annuelle 11 000 tonnes de vapeur, soit 77 000 MWh, avec un taux élevé d’énergie renouvelable de 85 %, issues d’une chaufferie biomasse dédiée (le gaz étant conservé en appoint et secours). Le site est principalement alimenté par des ressources locales telles que des plaquettes forestières et du bois d’emballage en fin de vie. Le projet est aligné avec les objectifs français de décarbonation de l’industrie. Soutenu par l’Ademe à hauteur de 2,9 millions d’euros dans le cadre de l’appel à projets BCIAT (Biomasse Chaleur Industrie Agriculture et Tertiaire), le projet a fait l’objet d’un investissement complémentaire du Groupe d’Idex de près de 8 millions d’euros.

Nouvelle chaufferie bois à Lyon

Publié le 05/04/2024. GrandLyon Habitat vient d’achever la construction d’une nouvelle chaufferie bois, en parallèle de l’amélioration de la chaufferie gaz existante et la rénovation des sous-stations de distribution du chauffage, situées dans le quartier Saint-Rambert, à Lyon 9e. Ce nouveau réseau dessert 501 logements, dont 325 appartiennent à GrandLyon Habitat et 176 sont en copropriété. L’exploitant du site est Engie Solutions, qui a remporté un appel d’offres pour la gestion du site pour les 12 prochaines années. La chaufferie est alimentée avec des plaquettes de bois locales, couvre 70 % des besoins énergétiques du quartier. Ce choix permet de réduire l’empreinte carbone, avec une utilisation du gaz seulement en cas de grand froid ou de maintenance. Cette chaufferie bois à Saint-Rambert est la cinquième du genre pour GrandLyon Habitat, qui possède déjà des infrastructures similaires dans d’autres quartiers.

Près de 31% d’électrique renouvelable en 2023

Publié le 05/04/2024. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER), les gestionnaires de réseau RTE et Enedis, et l’agence Ore viennent de mettre en ligne leur rapport annuel « Panorama del’électricité renouvelable ». Cet ouvrage détaille l’état du parc électrique renouvelable en France ainsi que les volumes d’énergie qui ont été produits par les différentes filières. L’an passé, la capacité nationale électrique renouvelable a augmenté de 5,4 gigawatts (GW), soit légèrement plus qu’en 2022 (5 GW), pour atteindre un total de 70 GW installées. Le photovoltaïque s’est tout particulièrement illustré avec 3,1 GW de puissance supplémentaire, contre 2,8 GW en 2022, soit 57 % des nouvelles capacités. Toutefois, avec 19 GW le parc solaire rate son objectif de 20,1 GW à fin 2023, fixé par l’actuelle Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Cela équivaut à un semestre de retard sur cet objectif. En revanche, l’éolien terrestre a connu un net ralentissement avec 1,2 GW raccordés en 2023, contre 1,3 et 1,7 GW au cours des deux années précédentes. Le parc compte, fin 2023, 21,8 GW raccordés contre un objectif PPE de 24,1 GW. Soit un écart de plus de 2 GW, ce qui correspond à près d’un an et demi de retard au rythme actuel. Pour les autres filières, le parc hydroélectrique (avec 25,6 GW raccordés) et les sites de bioénergies électriques (avec 2,2 GW) ont été relativement stables par rapport à 2022. Au total, les filières renouvelables ont couvert 30,9 % de la consommation d’électricité de la France continentale au cours de l’année 2023 avec 135,6 TWh produits. Ce chiffre est en nette progression par rapport à celui de 2022 (110,4 TWh) et cela grâce notamment à une année particulièrement bien ventée. L’éolien terrestre a établi un nouveau record avec 48,9 TWh d’électricité injectée dans le réseau à quoi se sont ajoutés 1,9 TWh d’éolien en mer du site de Saint-Nazaire.

Nouvelle usine d’hydrogène vert pour Lhyfe

Publié le 28/03/2024. Le producteur d’hydrogène vert Lhyfe a reçu la confirmation, le 18 mars dernier, qu’il recevra une subvention de l’État français pouvant aller jusqu’à 149 millions d’euros. Elle servira à financer la construction d’une usine de production d’hydrogène vert près du Havre. D’une capacité d’électrolyse installée de 100 MW, ce projet a été sélectionné par l’État français et validé par la Commission européenne dans le cadre de PIIEC (Projets Importants d’Intérêt Européen Commun) sur l’hydrogène. Lhyfe entend produire jusqu’à 34 tonnes d’hydrogène vert par jour. Située près du site, l’usine Yara qui produit de l’engrais est intéressée par le projet de Lhyfe et le soutient afin de décarboner son processus industriel. Le site devrait voir le jour dès 2028.

2023, année catastrophique pour les appareils à granulés et exceptionnelle pour ceux à bûches

Publié le 28/03/2024. Jeudi 28 mars, l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER) a rendu public son suivi du marché 2023 des appareils domestiques de chauffage au bois et les résultats sont pour le moins très contrastés suivant les types d’équipements. Si pour l’ensemble des segments (poêles, foyers fermés, inserts, chaudières et cuisinières) le marché enregistre un net recul de ses ventes (-17,9 % pour 420 205 pièces contre 511 950 en 2022) cette orientation a été très majoritairement le fait des appareils à granulés pour lesquels 2023 a été catastrophique. L’activité s’est effondrée pour tous segments avec une baisse moyenne de 64 % des ventes. Symbole de ce spectaculaire retournement : les poêles à granulés. Depuis 2018, ils constituaient le premier sous-segment du marché national en termes de ventes avec plus de 201 000 pièces en 2022 mais l’an passé seules 74 300 appareils ont été écoulés. Une chute de l’activité de 63 % et 127 500 ventes de moins en seulement 12 mois. Face au marasme des appareils automatiques, ceux à bûches enregistrent une année exceptionnelle avec une hausse moyenne de leurs ventes de 28 % tous segments confondus. Les courbes se croisent notamment sur le segment des poêles où plus de 237 000 appareils à bûches ont été vendus contre 186 160 un an auparavant. La cause principale de ce phénomène est la répercussion des effets de la crise des granulés de l’été 2022. Dans un climat de tensions énergétiques générales en Europe, de nombreux utilisateurs d’appareils automatiques s’étaient rués sur les combustibles à granulés alors disponibles, provoquant des pénuries et une hausse sensible des prix. Malgré un retour à la normale tout au long de l’année 2023, cet épisode a durablement marqué les esprits des consommateurs qui se sont détournés des appareils granulés. Pour la France, à cela s’est ajouté une révision des conditions du dispositif MaPrimeRénov’ dont l’aide pour l’achat d’un poêle à granulés a diminué de 500 € pour les ménages à profil modeste et très modeste.

Donner la priorité à la chaleur et au froid renouvelables !

Publié le 21/03/2024. Le 14 mars 2024, 18 organisations européennes, composées d’associations industrielles et d’ONG ont publié un appel à l’action exhortant la Commission européenne et les États membres à donner la priorité à la décarbonisation du chauffage et du refroidissement dans le prochain mandat législatif. En effet, la Commission a publié début février une  « Communication », présentant ses recommandations pour le prochain objectif climatique que l’Union européenne doit se donner à horizon 2040. Elle préconise une réduction des émissions de CO2 de 90 % comparé à 1990, contre au moins 55 % en 2030. Les organisations européennes se félicitent que la Commission identifie les secteurs du bâtiment et de l’industrie, comme ceux présentant le plus fort potentiel de réduction, car ils représentent respectivement 42 % et 25,6 % de la consommation finale d’énergie de l’UE. En revanche, elle déplore l’oubli dans cette communication du traitement de la production de chaleur et de froid, encore largement carbonée et qui représente 80 % de la consommation énergétique des bâtiments et 60 % des besoins énergétiques des industries. La coalition appelle à une action immédiate pour éliminer progressivement les combustibles fossiles dans le chauffage et la climatisation, en soutenant le financement de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables et de récupération. « L’objectif de réduction de 90 % des gaz à effet de serre d’ici 2040 rend indispensable la décarbonation urgente du chauffage et du refroidissement », a déclaré Justin Wilkes, directeur général d’ECOS (Environmental Coalition on Standards).

Unité de biométhane dans le Pas-de-Calais

Publié le 21/03/2024. Séché Environnement, en partenariat avec Waga Energy, spécialiste de la production de biométhane, annonce la mise en service d’une unité de production de biométhane sur un site de stockage de déchets d’Opale Environnement à Sainte-Marie-Kerque, dans le Pas-de-Calais. Cette installation, utilisant la technologie brevetée Wagabox, transforme le gaz de décharge émis par les déchets enfouis en biométhane. Ce dernier est directement injecté dans le réseau de gaz local pour approvisionner les ménages et les entreprises. Le site de Sainte-Marie-Kerque a une capacité de traitement de 800 m3/h et peut produire jusqu’à 35 GWh de biométhane par an, équivalent à la consommation de 5 500 foyers, contribuant ainsi à réduire les émissions de CO2 de 5 800 tonnes par an.

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Géothermie : l’entreprise Vulcan récompensée

Le 1er mars, le Conseil européen de l’énergie géothermique (Egec) a annoncé le lauréat du Prix européen de l’innovation géothermique Ruggero Bertani 2024. Ce prix récompense les entreprises qui ont apporté une contribution exceptionnelle au domaine de l’énergie géothermique sous la forme de produits innovants, de recherches scientifiques ou de lancement de projets. C’est l’allemand Vulcan Energie Ressourcen qui a été récompensé pour son usine d’optimisation de l’extraction du lithium (LEOP) à partir de la géothermie. Inaugurée en 2023 à Landau, en Allemagne, celle-ci permet la production à grande échelle de chlorure de lithium (LiCl) à partir de saumures géothermiques grâce à un processus d’absorption connu sous le nom d’extraction directe de lithium (DLE). La production annuelle locale de 40 tonnes d’hydroxyde de lithium permet la fabrication d’environ 850 batteries de voitures électriques par an. Au-delà de cette performance, ce qui rend le procédé particulièrement intéressant, ce sont ses avantages environnementaux par rapport aux méthodes de production traditionnelles et son empreinte annoncée comme climatiquement neutre. La coproduction d’énergie géothermique permet en outre de générer des revenus supplémentaires en fournissant de l’énergie renouvelable aux communes et à l’industrie locale. Horst Kreuter, directeur général de Vulcan Energie Ressourcen, a souligné l’importance de ce prix et s’est dit impatient d’utiliser le procédé  « commercialement et à grande échelle ».