La Commission européenne lance les premières enchères organisées par la banque européenne de l’hydrogène afin de soutenir la filière. Un montant initial de 800 millions d’euros est mis à disposition par l’intermédiaire du Fonds pour l’innovation. Ces enchères prennent la forme d’une prime fixe par kilo d’hydrogène produit, attribuée au producteur. Elles visent à combler l’écart entre les coûts de production et le prix que les consommateurs sont aujourd’hui disposés à payer. Ces enchères contribuent à l’objectif du plan REPowerEU consistant à produire 10 millions de tonnes d’hydrogène sur le marché intérieur d’ici à 2030. Dans le cadre des enchères pilotes, les producteurs d’hydrogène renouvelable pourront soumettre des offres en vue d’obtenir une aide de l’UE pour un certain volume de production d’hydrogène. Ces offres devront reposer sur une proposition de surprix par kilogramme d’hydrogène renouvelable produit, limité à 4,5 €/kg. La subvention accordée pour les projets sélectionnés s’ajoutera aux recettes des ventes d’hydrogène réalisées, pendant une durée maximale de 10 ans. Une fois les conventions de subvention des projets signées, les industriels ont cinq ans pour commencer à produire. Les promoteurs de projets ont jusqu’au 8 février 2024 pour soumettre leur demande. La Commission propose un nouveau mécanisme dit « Auctions-as-a-Service », pour les projets qui n’ont pas pu bénéficier de la prime et prévoit également de lancer un deuxième cycle d’enchères en 2024.
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Avis de l’Ademe sur le bois énergie
Le 20 novembre, l’Ademe a publié un avis sur le bois énergie. L’institution confirme son soutien au développement de la filière. Le bois énergie est la première source d’énergies renouvelables en France, représentant 33 % de la consommation d’énergie. Aujourd’hui en France, 1 Français sur 4 se chauffe au bois. Cette énergie peut prendre différentes formes : cheminées, inserts, poêles et chaudières à bûches ou granulés. Dans les logements collectifs ou sur les sites industriels, ce sont des chaufferies, qui s’approvisionnent en bois issus de la forêt, en résidus de bois des scieries, en déchets de bois, en bois d’élagage de haies ou de bocage. L’Ademe rappelle que tout en accompagnant la croissance des besoins en énergie renouvelable, il est important de maintenir une priorité à des usages en tant que matériau pour venir en alternative à des produits non renouvelables tels que l’acier ou encore le béton. La chaleur produite à partir de bois génère des impacts environnementaux. La filière est consciente de ces limites et œuvre pour les limiter. L’Ademe a fait plusieurs recommandations sur l’origine du bois et les pratiques sylvicoles et aussi pour limiter les émissions polluantes du bois énergie.
Limoges Métropole décarbone à l’énergie fatale
Le 21 novembre, Limoges Métropole et Engie Solutions ont annoncé le lancement de deux projets de réseau de chaleur pour alimenter plus largement la ville en chaleur durable. Le premier réseau desservira le centre-ville et permettra d’étendre et de verdir le réseau de chaleur existant de l’Hôtel de Ville. Les installations passeront de 740 mètres linéaires et 10 sous-stations à 23 kilomètres et 135 points de livraison pour distribuer 64 GWh à quelque 9 470 équivalents-logements. La nouvelle Chaufferie de l’Est sera, à terme, alimentée majoritairement par la Centrale Énergie Déchets de Limoges Métropole (CEDLM). Grâce à la récupération de la chaleur fatale, issue de l’incinération des déchets, le réseau sera alimenté à terme à 97 % d’énergies renouvelables et de récupération. Pour limiter au maximum les perturbations occasionnées aux riverains, les travaux s’étaleront entre 2023 et 2028 pour une mise en service lors de la saison de chauffe 2028-2029. Le second réseau de chaleur servira la Rive Gauche de la ville. Il va tirer parti de l’énergie fatale des eaux usées de Limoges Métropole. La métropole profite en effet des travaux de modernisation de la STEP (station d’épuration principale) pour installer un système de récupération de la chaleur des eaux de rejet. Trois pompes à chaleur valoriseront les calories récupérées pour alimenter le réseau de chaleur. En complément, une chaudière biomasse d’une puissance de 8,5 MW sera installée dans la centrale de production. Alimentée par de la biomasse d’origine locale, elle permettra au réseau d’atteindre près de 98 % d’énergie renouvelable. Avec 14,3 km de réseau et 40 GWh distribués à 51 points de livraison, ce réseau de chaleur permettra de distribuer environ 5 880 équivalents-logements.
Le Journal des Énergies Renouvelables sera présent au Forum EnerGaïa 2023
Le Journal des Énergies Renouvelables est partenaire média du Forum EnerGaïa 2023 et sera présent sur place. Venez nous rencontrer les 13 & 14 décembre sur notre stand G08 – Hall : B1. À cette occasion, nous mettons un numéro spécial en téléchargement gratuit ICI.
Aux Lilas, les forages géothermiques ont commencé
UniGéo entre en action. La société, créée en février 2022 par le Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris, pour les énergies et les réseaux de Communication (Sipperec) et les villes des Lilas, de Pantin et du Pré Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), a démarré en septembre les travaux de forage pour l’installation, aux Lilas, de la centrale géothermique du réseau de chaleur intercommunal. Quatre puits (deux de production et deux de réinjection) doivent être creusés pour atteindre 1 600 mètres de profondeur et pouvoir exploiter les calories de la nappe du Dogger à environ 57 degrés. Pour cela, une foreuse de 40 mètres de haut a été installée en contrebas du Fort de Romainville des Lilas. Afin de réduire le bruit et la pollution liés à l’utilisation de groupes électrogènes, il s’agit d’une foreuse 100 % électrique. Les forages devraient être terminés début 2024. Commenceront alors les travaux de construction du réseau de chaleur, long de 28 km, qui devrait être mis en service progressivement en 2025 pour alimenter 20 000 équivalents logements. Le budget, pour l’ensemble des travaux, s’élève à plus de 80 millions d’euros. Environ un tiers seront payés grâce à des aides de l’Ademe et de la Région Île-de-France.
Le Centre Aquatique Olympique de Saint-Denis passe à la biomasse
Le 8 novembre, les équipes de Plaine Commune Énergie, filiale d’Engie Solutions, ont annoncé que le Centre Aquatique Olympique de Saint-Denis sera alimenté à plus de 50 % par une énergie renouvelable issue de la biomasse via un réseau de chaleur. Une opération rendue possible par la mise en service en octobre dernier d’un point de livraison qui permet de fournir chauffage et eau chaude sanitaire aux utilisateurs du centre aquatique. Le réseau de chaleur dessert déjà plusieurs villes, dont Saint-Denis, Pierrefitte-sur-Seine, Stains, l’Île-Saint-Denis et Aubervilliers, alimentant 61 500 équivalents-logements sur 90 kilomètres. D’ici 2024, le centre aquatique sera également raccordé au data center Equinix, augmentant sa part d’énergie renouvelable à 75 %.
Nouveau prototype en test à Brest
La startup bordelaise Seaturns, en partenariat avec l’Ifremer, teste actuellement un prototype de production d’énergie houlomotrice sur le site d’essais en mer de l’Ifremer de Saint-Anne du Portzic près de Brest. Avec des dimensions de 3,6 mètres de long pour 1,5 mètre de diamètre, le prototype restera à l’essai pendant 10 mois. Le système utilise le mouvement des vagues pour faire osciller un cylindre, similaire à un pendule, générant de l’électricité via une turbine à air. Si les résultats sont concluants, des étapes supplémentaires, telles que la validation de prototypes à plus grande échelle, sont envisagées, avec pour objectif la commercialisation d’unités de production d’électricité très bas carbone à partir de 2025. Le prototype bénéficie du financement de l’État dans le cadre de France 2030 et de l’Union européenne dans le cadre du plan France Relance.
Un réseau de chaleur biomasse pour Évian
Lundi 6 novembre, la chaufferie biomasse et le réseau de chaleur des Hauts d’Évian, située dans le quartier des Hauts à Évian-les-Bains (Haute-Savoie), a été mise en service. Confiée à Syane’Chaleur, au bureau d’études Menthe et à Engie, la construction a nécessité 15 mois de travaux. La production de chaleur desservira de nouveaux projets immobiliers, des bâtiments municipaux : Ehpad, groupe scolaire, caserne de pompiers. Le réseau alimentera à terme en chauffage et en eau chaude sanitaire 600 à 900 logements. La chaufferie aura au final une puissance de 6 MW et permettra de produire 14 GWh/an de chaleur tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 2 300 tonnes d’équivalent CO2 par an, soit l’empreinte carbone de 1 000 habitants. Le site utilise comme combustible de la plaquette forestière, résultat du broyage des rémanents (petites branches). L’investissement s’élève à 5 millions d’euros, dont 300 000 euros financés par France Relance et 2 053 970 euros financés par le Fonds chaleur de l’Ademe.
Nouvelle station bioGNC en Gironde
Gironde Energies et Engie Solutions ont inauguré une nouvelle station d’avitaillement BioGNC située à Beychac-et-Caillau, en Gironde. Cette station propose un carburant issu de la valorisation de déchets organiques, une alternative propre et renouvelable aux carburants traditionnels, avec une réduction significative des émissions de CO2, des particules fines et du bruit. Elle servira les poids lourds en transit, facilitera l’accès aux zones à faibles émissions, en plein essor dans de nombreuses métropoles et agglomérations, grâce à leur classification environnementale Crit’Air 1 et permettra également la recharge des véhicules électriques grâce à la présence d’un superchargeur de 120 kW. L’installation de Beychac-et-Caillau est dimensionnée pour répondre spécifiquement aux besoins du transport routier de marchandises et des opérateurs logistiques locaux. Elle peut également avitailler 7/7J et 24h/24 tous types de véhicules légers et poids lourds.
Fresnes adopte à nouveau la géothermie
Et de deux ! Le Conseil municipal de la ville de Fresnes (Val-de-Marne) a voté un projet de création d’une seconde unité de géothermie, près du parc des Aulnes, pour alimenter le réseau de chaleur urbain. La centrale sera construite par Sofrege (Société fresnoise de géothermie), filiale à 100 % du Groupe Coriance, qui exploite le réseau de chaleur depuis 2010 dans le cadre d’une délégation de service public (DSP). Un avenant au contrat d’exploitation a été signé en ce sens fin septembre. Cette seconde centrale s’ajoutera à la première située aux abords du centre commercial de la Cerisaie, qui comprend un doublet créé en 1986 et un troisième puits foré en 2014 (68 MW). Elle sera composée d’un doublet géothermique et de deux pompes à chaleur d’une puissance totale de 5 MW. Le réseau sera également étendu de plus de 4,7 km. Il fera ainsi, à l’issue des travaux, 18 km pour un total de 133 sous-stations et 112 GWh de chaleur distribuées par an. La nouvelle installation de géothermie devrait permettre de faire passer le taux de couverture en énergie renouvelable de 60 à 80 %. 17 500 tonnes de CO2 seront ainsi évitées par an, soit l’équivalent de 15 000 voitures en circulation. L’investissement prévu par Coriance s’élève à plus de 31 millions d’euros, avec un soutien financier de l’Ademe et de la région Île-de-France. Les travaux devraient débuter en 2025.