De la chaleur solaire pour les industriels

Une petite révolution s’annonce dans le solaire thermique. Alors que la filière résidentielle peine à trouver un nouveau souffle, que les réseaux de chaleur solaire sont encore au stade expérimental en France, Newheat, une start-up bordelaise, entend proposer de la chaleur solaire aux industriels, à grande échelle. Un montage calqué sur le modèle du photovoltaïque. « Au sein de la filière, il manque un acteur pour investir et porter le risque, explique Hugues Defréville, l’un des deux associés. Nous proposons à nos clients de financer et de construire une centrale solaire thermique et de leur vendre la chaleur avec un contrat sur 15 à 20 ans. » Pour réaliser leurs installations, les associés ont mis au point des innovations techniques. Les panneaux sont installés sur des trackers, ce qui optimise la production et évite les surchauffes. Un logiciel de prévision permet de connaître les quantités de chaleur produite et de modéliser les courbes de températures. Ces procédés, soutenus par l’Ademe, sont pour l’instant testés à l’échelle d’un pilote de 100 kW, pendant 18 mois. Mais, dès 2017, Newheat souhaite développer des installations de 1 à 2 MW. Un projet est déjà bien avancé avec un papetier en Aquitaine. Pour 2018, il vise des centrales de 5 à 10 MW pour atteindre un meilleur niveau de rentabilité.

Enercoop agréé pour la gestion de contrats d’achat

Enercoop est devenu le premier acteur à être agréé pour la gestion des contrats d’achat d’électricité renouvelable, mettant ainsi fin au monopole d’EDF sur l’achat d’électricité renouvelable issue des nouvelles installations, explique le fournisseur d’électricité 100 % renouvelable et 100 % coopératif dans un communiqué. Selon les modalités de cet arrêté publié le 29 septembre au Journal officiel, Enercoop est agréé pour un nombre maximal de 75 contrats d’achat et une puissance installée correspondante maximale de 100 MW. « Il est désormais possible pour les producteurs d’énergies renouvelables d’assurer la viabilité de leur installation en bénéficiant du soutien public de l’État, tout en choisissant de vendre leur production à l’acheteur agréé de leur choix », explique Emmanuel Soulias, DG d’Enercoop.

Plafond relevé à 2,5 M€

Le financement participatif pourra désormais contribuer à hauteur de 2,5 M€ aux projets d’énergies renouvelables, contre 1 million d’euros jusqu’alors, selon un décret paru le 30 septembre au Journal officiel. Cette mesure vise à favoriser l’ancrage territorial des projets et leur appropriation par les citoyens. Dans le même sens, le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer a annoncé la semaine dernière son intention de créer un label financement participatif pour la croissance verte qui sera opérationnel dès l’an prochain. Enfin, le gouvernement a instauré dans les appels d’offres un bonus de rémunération pour les projets d’énergies renouvelables incluant du financement participatif. Ainsi, s’agissant de l’appel d’offres solaire (centrales au sol) lancé fin août, ce bonus atteindra 3 €/MWh.

Le Haut-Rhin turbine à l’hydroélectricité

Dans quelques mois, 10 micros-centrales hydroélectriques seront en fonctionnement dans le Haut-Rhin. Une des raisons du développement de cette énergie sur le département, outre le potentiel intéressant de la ressource, est sans doute la forte volonté de la collectivité. Les syndicats fluviaux ont délégué leur compétence au conseil départemental du Haut-Rhin, qui finance les travaux. Un SPIC, un service public industriel et commercial, a été créé pour percevoir les recettes de la vente de l’électricité. Une turbine est installée sur la Lauch depuis 5 ans. En 2014, trois micro-centrales ont été construites sur le canal déclassé Rhin-Rhône, propriété départementale. Elles sont équipées de vis d’Archimède couplée à un générateur. D’une puissance de 45 à 52 kW, elles permettent d’alimenter en électricité l’équivalent de la consommation annuelle de 1 100 personnes. Deux nouvelles micro-centrales sont déjà construites, mais ne tournent pas encore, comme l’explique René Junker, responsable Énergie au conseil départemental du Haut-Rhin : « Nous attendons la revalorisation du tarif d’obligation d’achat de l’électricité, de 9 à 13 c€, qui devrait être confirmée prochainement ». Une nouvelle consultation va être lancée pour la construction de trois turbines, deux sur le canal et une sur un barrage, appartenant aussi au département.

Un projet suédois pour Global Bioenergies

La start-up de chimie verte Global Bioenergies a annoncé avoir signé un accord en vue de produire un carburant haute performance à partir de ressources forestières en Suède. Il rejoint ainsi un consortium composé de trois groupes suédois, la compagnie pétrolière Preem, le chimiste Sekab et le groupe forestier Sveaskog, afin de mener « l’étude conceptuelle de l’implantation de cette première usine », indique la société française dans un communiqué. L’objectif est de produire du bio-isooctane, un biocarburant haute performance dérivé du bio-isobutène et présentant un indice d’octane de 100, c’est-à-dire totalement résistant à l’auto-inflammation. En partie financé par l’Agence suédoise de l’énergie, ce projet coopératif devra rendre ses conclusions en début d’année prochaine.

Prolongation du régime actuel

Permettre de sécuriser le cadre économique des méthaniseurs dans l’attente de la publication du nouvel arrêté tarifaire, actuellement en cours de notification à la Commission européenne, tel est l’objet de l’arrêté publié le 25 septembre au Journal officiel et qui prolonge le bénéfice du tarif d’achat d’électricité pour les installations de méthanisation existantes de moins de 500 kW. « Une fois validé par la Commission européenne, le nouveau dispositif de soutien pour les nouveaux sites de méthanisation sera le suivant, précise la ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer Ségolène Royal dans un communiqué. Les méthaniseurs de moins de 500 kW seront soutenus par un tarif d’achat de l’électricité garanti pendant 20 ans – les méthaniseurs de plus de 500 kW seront soutenus dans le cadre d’appels d’offres ouvrant droit à un complément de rémunération garanti pendant 20 ans. » Un premier appel d’offres, sur un volume de 10 MW, a été lancé en février. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) instruit actuellement les offres. Les lauréats de la première tranche seront désignés avant la fin de l’année.

Compostage, recyclage, biogaz : le triplé gagnant

Dans quelques jours, l’unité de méthanisation de Cler Verts sera en fonctionnement. Cette entreprise familiale d’une vingtaine de salariés, installée au sud de Toulouse, est spécialisée dans le traitement des déchets organiques. Jusqu’à maintenant, elle disposait de trois plateformes : deux de compostage et l’autre pour le recyclage de bois. L’unité de méthanisation s’intègre naturellement sur cette plateforme multifilières. « La chaleur de méthanisation servira à sécher le bois pour obtenir un meilleur combustible, explique Élodie Lanta-Laborie, responsable du projet. Et les lagunes de compostage alimenteront en partie le digesteur ». Cette unité de 630 kW, construite par EnviTec Biogas, traitera 18 000 tonnes de déchets par an, dont 7 000 de biodéchets collectés auprès des cantines, des supermarchés et des industries agroalimentaires. L’investissement est de 5,6 M€, subventionné par l’Ademe (900 000 €) et la région Midi-Pyrénées (480 000 €). « S’occuper des procédures administratives et aller chercher des financements de 3,7 M€ sont très lourds quand on est une PME avec un chiffre d’affaires d’ 3,5 M€ lors de la signature de la convention. Il faut s’accrocher ! » conclut Élodie Lanta-Laborie.

Engagement 100 % EnR en 2050 pour General Motors

D’ici 2050, General Motors (GM) compte utiliser exclusivement de l’électricité d’origine renouvelable (éolienne, solaire et gaz de décharge) pour faire fonctionner ses 350 sites répartis dans 59 pays. Le constructeur automobile américain a utilisé 9 TWh d’électricité pour l’ensemble de ses activités en 2015, peut-on lire dans un communiqué. GM annonce « économiser 5 millions de dollars par an grâce à l’utilisation des énergies renouvelables » et revendique 80 M$ d’économies depuis le début de son engagement dans les énergies alternatives, il y a plus de 20 ans. Le groupe américain prévoit également de continuer à améliorer l’efficacité énergétique de ses sites.

Une première opération française pour RES

À partir du 26 septembre, le développeur d’énergies renouvelables RES proposera une opération de financement participatif d’un montant de 100 000 euros via la plateforme Lendosphere. Les montants prêtés par des particuliers (entre 50 € et 1 000 €) serviront à l’installation d’un mât de mesures anémométriques sur le site du futur parc éolien « Les Closeaux », à Choisy-en-Brie en Seine-et-Marne (21,6 MW). Le prêt court sur une période de deux ans et le taux d’intérêt annuel est fixé à 5 % brut, bonifié à 7 % pour les habitants des communes avoisinantes, détaille RES dans un communiqué. L’énergéticien a par ailleurs annoncé qu’il allait réduire le nombre de ses salariés au Royaume-Uni en charge du développement de l’éolien terrestre. Raison invoquée : « l’évolution des conditions de marché » outre-Manche.

Centres d’excellence dans les Antilles et en Alsace

Renforcer les partenariats entre l’industrie et la recherche : l’objectif est réaffirmé par la filière géothermie profonde aux Journées de la géothermie et European Geothermal Congress 2016, qui se déroulent cette semaine à Strasbourg (67). Après le LabEx G-EAU-THERMIE PROFONDE (laboratoire d’excellence labellisé « Investissements d’Avenir » ouvert en 2012) porté par l’opérateur Électricité de Strasbourg, l’Université de Strasbourg (École et Observatoire des Sciences de la Terre) et sa chaire de géothermie industrielle, la démarche essaime désormais aux Antilles avec l’étude d’un centre caribéen d’excellence sur la géothermie volcanique qui pourrait être porté par la région Guadeloupe et d’autres partenaires. « Avec les Antilles et l’Alsace, l’objectif serait de disposer à terme de deux pôles français d’activité en géothermie, l’un sur la géothermie volcanique et l’autre sur la géothermie EGS, qui soient interactifs, alliant R&D et formation, en accompagnement de projets industriels réalisés localement », indique Philippe Laplaige, ingénieur expert en géothermie à l’Ademe.