3e appel à micro-projets “énergies renouvelables”

L’Agence des micro-projets (AMP) et Synergie Solaire s’associent dans le cadre d’un troisième appel à projets “EnR 2017”. Sont concernées les initiatives portant sur le thème des “énergies renouvelables pour le développement des pays du Sud”. Elles doivent « être portées par une association française de plus de deux ans et de moins de 250 000 euros de budget annuel, et intervenir en collaboration avec une association locale dans un pays en voie de développement », précise le communiqué de l’AMP. La session de dotation (jusqu’à 15 000 euros) sera ouverte du 1er mai au 31 août 2017. Un jury d’experts se réunira après chaque instruction de dossier pour sélectionner les projets lauréats. Il se composera des équipes de l’AMP, de Synergie Solaire et d’experts de diverses structures EnR (ONG LaGuilde, association Ventalili, JPEE, Tenergie, etc.). La remise des prix aura lieu le mardi 21 novembre 2017 en présence du parrain de l’appel à projets, Bertrand Piccard, « pilote pionnier de l’avion solaire Solar Impulse ».

215 GWh injectés dans le réseau

L’Observatoire du biométhane vient de présenter son panorama 2017 de la filière. Lancé en mars 2016 par le think tank France Biométhane et le cabinet de conseil SIA Partners, cet observatoire propose « une nouvelle analyse de la filière française : contexte et règlementation, état des lieux de la filière, perspectives et zoom sur le biométhane carburant », précise un communiqué du cabinet. En 2016, l’injection de biométhane a atteint 215 GWh (+ 162 % depuis 2015) en France. En mars 2017, la capacité de production sur le territoire a atteint 440 GWh/an, et 241 projets (représentant un potentiel de production annuelle de 5 TWh) étaient en attente sur les réseaux GRDF et GRT Gaz. Le décollage de ce nouveau marché paraît confirmé. « En France, l’injection de biométhane dans les réseaux connait, depuis 2014, une très forte dynamique. Neuf nouveaux sites ont déjà été mis en service en 2016, et trois depuis 2017, portant ainsi à 29 le nombre d’installations depuis 2011 », annonce le communiqué de FB. « En tant que carburant, le biométhane pourra bénéficier de l’essor du GNV, carburant qui dispose de nombreux atouts pour la lutte contre les particules fines : le gaz pourrait ainsi représenter 14 % de l’énergie consommée dans les transports en 2030. » Le gouvernement a fixé un objectif de 10 % de biométhane dans la consommation française de gaz naturel en 2030. Encore au stade de projet pilote, le biométhane 2e génération, produit à partir de biomasse solide par gazéification, pourrait représenter 35 % du gaz consommé en 2050.

Deux nouveaux projets en Guyane

La CRE (Commission de régulation de l’énergie) vient de se prononcer sur le prix d’achat de l’énergie que produiront les installations biomasse d’Albioma (5,3 MW) et de Voltalia (5,1 MW, mise en service fin 2019) en Guyane. Elle a « défini le niveau de la compensation des charges de service public afférentes aux projets de contrats d’achat avec EDF SEI », explique le régulateur dans un communiqué du 20 avril. Un protocole d’accord entre le gouvernement et l’association interprofessionnelle Interprobois Guyane a été signé le 2 avril 2017, en réponse aux revendications de cette dernière. Celui-ci indique notamment que « l’État s’engage à établir une médiation […] afin de défendre et garantir un tarif de 55 €/t pour les plaquettes broyées issues de connexes de scierie et de 90 €/t pour les plaquettes forestières broyées et livrées issues de l’exploitation forestière ». Dans ce contexte, la CRE a retenu « les coûts de la biomasse tels qu’ils lui ont été exposés par le producteur pour l’évaluation de la compensation afférente au projet de contrat d’achat conclu avec EDF SEI », sur une durée d’exploitation de 25 ans. « Au regard de l’incertitude sur les coûts de la filière bois énergie, émergente en Guyane, la CRE prévoit des audits réguliers sur l’ensemble des coûts des installations et de leur approvisionnement ». La définition de prix de référence accompagnera le développement de cette filière, qui représentera 40 MW en 2023, d’après la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

Énergies marines et éolienne : des exportations massives

Les entreprises britanniques des secteurs de l’énergie éolienne, houlomotrice et marémotrice exportent à grande échelle des biens et services dans le monde entier. C’est ce que révèle pour la première fois un rapport que vient de publier RenewableUK (association professionnelle de l’énergie renouvelable au Royaume-Uni), intitulé “Export Nation: A Year in UK Wind, Wave and Tidal Exports”. Il révèle qu’en 2016, 36 d’entre elles (« échantillon représentatif ») ont signé plus de 500 contrats pour travailler sur des projets d’énergie renouvelable dans 43 pays. La valeur de ces contrats oscillait entre 59 000 euros et 27 millions d’euros. « C’est la première fois que l’industrie évalue la portée mondiale du Royaume-Uni dans ces technologies innovantes », indique RenewableUK dans un communiqué du 24 avril. « Le leadership britannique sur ces marchés – qui s’élèvent à 290 milliards de dollars – sera encore plus important lorsque nous quitterons l’UE », estime Emma Pinchbeck, directrice générale de RenewableUK.

La CRE désapprouve le projet d’appel d’offres

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient de se prononcer sur un projet d’appel d’offres bi-technologies (photovoltaïque et éolien). Défavorable au principe de la neutralité technologique, elle recommande au gouvernement d’y renoncer dans sa délibération publiée le 20 avril. Pour le régulateur, ce type d’appel d’offres ne garantit pas « l’atteinte des objectifs de politique énergétique et, en particulier, le développement conjoint des filières photovoltaïque et éolienne, dont les complémentarités permettent pourtant de faciliter l’intégration au réseau des énergies renouvelables ». Par ailleurs, « il est redondant avec d’autres dispositifs de soutien […] et autorise ainsi des arbitrages entre ces dispositifs qui nuiront à l’efficacité du soutien public. » L’appel d’offres concerné porte sur des installations photovoltaïques ou éoliennes de 5 à 18 MW en métropole. S’il devait être maintenu, la CRE préconise notamment d’abaisser la puissance maximale recherchée (actuellement de 200 MW), de supprimer le prix plancher, de clarifier les modalités de dépôt dématérialisé des offres et de supprimer l’exigence des liasses fiscales.

96 % de renouvelable dans la consommation d’Apple

La quête d’Apple pour utiliser 100 % d’énergie propre se poursuit. Trois nouvelles sociétés (Compal Electronics, Sunwoda Electronic et Biel Crystal Manufactory) viennent de s’ajouter aux fournisseurs d’Apple engagés dans l’utilisation exclusive d’énergies renouvelables pour fabriquer ses composants, portant ceux-ci à sept. Lisa Jackson, vice-présidente de l’environnement, des politiques et des initiatives sociales de l’entreprise l’a affirmé lors d’une interview sur Bloomberg TV le 13 avril. 96 % de l’énergie que consomme Apple sont désormais produits à partir de sources renouvelables, a-t-elle ajouté. À court terme, elle compte passer à 100 % pour alimenter ses installations, ce qu’elle accomplit déjà dans 24 pays, y compris les États-Unis. En comptant ses fournisseurs, ce serait plus de 2,5 milliards de kWh par an d’énergie propre d’ici 2018 qui seront produits pour les activités d’Apple, avait annoncé l’entreprise en mars dernier. Les géants du Web (Google, Apple, Facebook, Amazon), qui ont récemment commencé à verdir les gigantesques quantités d’électricité qu’ils consomment, sont aujourd’hui parmi les plus grands acheteurs de renouvelable.

Mise à l’eau du navire autonome Energy Observer

130 m2 de panneaux photovoltaïques, deux éoliennes à axe vertical, aile de traction intelligente : voici les dispositifs embarqués du catamaran Energy Observer, mis à l’eau le 14 avril à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Ils permettent à ce navire de produire son propre hydrogène, par électrolyse à partir de l’eau de mer en alimentant deux moteurs électriques convertibles en hydrogénérateurs. Energy Observer est ainsi autonome en énergie. Le navigateur Victorien Erussard est l’un des porteurs de ce projet, parrainé par Nicolas Hulot et né de l’aventure de l’avion solaire Solar Impulse. Le catamaran de 30,5 m de long pour 12,80 m de large est d’ores et déjà baptisé le « Solar Impulse des mers ». Après un tour de France, il entamera une « odyssée du futur », tour du monde sans émission de CO2 qui durera six ans. Jadis catamaran de course canadien de 24,38 m construit en 1983, il avait remporté de nombreuses compétitions. La mobilisation d’une cinquantaine de personnes depuis 2015 a permis sa transformation en Energy Observer.

La centrale Galion 2 finalement autorisée

Le 13 avril, la Cour administrative d’appel de Bordeaux a infirmé le jugement du tribunal administratif de Fort-de-France, lequel avait annulé l’arrêté d’exploitation de la centrale bagasse/biomasse Galion 2. « Tous les griefs soulevés par l’Association pour la sauvegarde du patrimoine martiniquais (Assaupamar) à l’encontre du projet ont été rejetés », a déclaré l’énergéticien français Albioma dans un communiqué du même jour. Depuis début 2015, la construction s’est poursuivie sans discontinuer, et sa mise en service reste prévue pour fin 2017. Cette première centrale de cogénération 100 % biomasse de Martinique (40 MW) fournira 15 % de la consommation électrique de l’île. Elle a vocation à traiter en priorité la biomasse d’origine locale : paille de canne, déchets verts et bagasse (résidu fibreux issu de la canne à sucre après son broyage) de sucrerie (ou ses excédents issus des distilleries). Mûri depuis 10 ans, le projet vise à « faire progresser la part d’énergie renouvelable en Martinique de 7 % à 22 % et, ainsi, favoriser la transition énergétique de l’île dans le respect des normes environnementales les plus strictes ». Aujourd’hui, 350 personnes travaillent à sa construction. D’après le producteur d’énergie indépendant Albioma, son exploitation devrait créer 34 emplois directs et 200 indirects.

Chauffage domestique au bois : un rebond espéré pour 2017

En 2016, la bonne tenue des ventes de poêles à granulés a permis de limiter le recul du marché français des appareils de chauffage domestique au bois dans son ensemble. C’est l’un des enseignements de l’étude que réalise chaque année Observ’ER sur la filière, et dont la dernière livraison vient de paraître. Avec 346 225 unités écoulées l’an passé, les ventes de foyers fermés, d’inserts, de poêles, de cuisinières et de chaudières fonctionnant au bois se rétractent de 8,8 % par rapport à l’année précédente. Loin de marquer une désaffection des Français pour ce type de chauffage, cette tendance résulte d’éléments conjoncturels, comme les températures clémentes de 2016 combinées à des énergies fossiles bon marché une bonne partie de l’année. Le dernier trimestre 2016 aurait cependant enregistré un redémarrage des ventes, ce qui laisse espérer aux professionnels un rebond du marché pour cette année.

Le projet Mapping propose l’obligation de production

La chaleur reste l’énergie la plus sollicitée, que ce soit dans l’industrie, les services ou le secteur résidentiel. C’est pourquoi le projet Mapping, un consortium mené par le Fraunhofer et dont Observ’ER fait partie, fournit des analyses et des outils à la Commission européenne sur le sujet. Il établit des scénarios prospectifs d’ici 2030. Et le résultat est sans appel : obliger les énergéticiens traditionnels à proposer un mix énergétique incluant du renouvelable serait plus efficace que des subventions. En plus d’être la moins coûteuse pour les citoyens, cette solution favoriserait effectivement l’accroissement des technologies de production de chaleur renouvelable. Il est évident que ce scénario devrait s’accompagner de la fin des subventions accordées aux énergies fossiles. Pour découvrir le projet Mapping, cliquer ici.