Du soleil et du vent à la place du carburant

L’IEEFA (Institute for Energy Economics and Financial Analysis – institut étasunien de l’économie de l’énergie et de l’analyse financière) a publié le 8 mai un rapport décrivant la façon dont les énergies solaire et éolienne peuvent remplacer les systèmes « obsolètes » de production d’électricité fonctionnant au carburant dans les petites îles des Philippines. Nombre de leurs réseaux dépendent en effet de gazole importé et souffrent de pannes récurrentes. « Notre recherche établit qu’une transition raisonnablement rapide aux énergies renouvelables est réalisable dans toutes ces îles », a déclaré Sara Jane Ahmed, principale auteure du rapport. « L’hybridation du diesel avec le photovoltaïque, l’éolien, la biomasse, les petites installations hydroélectriques et les batteries est très prometteuse » d’après le rapport, qui indique par ailleurs que les coûts de l’énergie solaire ont chuté de 99 % depuis 1976 et de 90 % depuis 2009. Ceux de la production éolienne ont diminué de 50 % depuis 2009. « Cela peut conduire à la domination finale des énergies renouvelables dans les mix énergétiques », a conclu Sara Jane Ahmed.

Le Gouvernement condamné par la Banque mondiale

S’estimant lésé par la chute des subventions aux renouvelables en Espagne, le fond britannique Eiser Infrastructure Limited a obtenu une indemnisation suite à une décision du Centre international de règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi). Le pays doit ainsi lui payer « 128 millions d’euros plus les intérêts » ainsi qu’à sa filiale luxembourgeoise Energia Solar Luxembourg, explique un communiqué du Gouvernement espagnol, lequel envisage de déposer un recours. Le plaignant avait demandé « plus de 300 millions d’euros ». Le Cirdi aurait réceptionné une trentaine de plaintes similaires visant l’État, lequel pourrait avoir à verser des centaines de millions d’euros. Dans les années 2000, l’Espagne soutenait les énergies renouvelables qui, également aidées par l’abondance de vent et de soleil, y ont connu un développement fulgurant. Eiser avait pris des participations dans trois centrales solaires. La crise de 2008, puis un moratoire sur les aides en 2012 ont stoppé ce développement. Créé en 1966 et placé sous la supervision de la Banque mondiale, le Cirdi est un organisme d’arbitrage des différends entre investisseurs et 161 États, dont l’Espagne.

Une plateforme mondiale pour promouvoir le 100 % renouvelable

Le 8 mai, des représentants d’organisations majeures ont lancé une plateforme mondiale pour promouvoir le 100 % renouvelable et les systèmes d’énergie décentralisés. Ce lancement a coïncidé avec le début de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique qui se tient à Bonn (Allemagne) du 8 au 18 mai. Cette plateforme réunit des leaders de la société civile, des entreprises, des Gouvernements et de la science. Elle ambitionne une contribution à la réduction des effets néfastes du changement climatique, en suivant le principe d’après lequel « tous les nouveaux investissements dans les systèmes énergétiques doivent être basés sur du 100 % renouvelable », énonce la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) dans un communiqué du 8 mai. Par ailleurs, « les approches décentralisées et axées sur les personnes constituent le meilleur moyen de transformer les sociétés ». Diverses ONG (World Future Council, ASES – Solar Energy Society et Climate Action Network) travailleront dans ce sens avec les décideurs. « Les énergies renouvelables contribuent à la paix mondiale car elles peuvent éviter les conflits sur les ressources », a déclaré Naoto Kan, ambassadeur de la plateforme et ancien Premier ministre du Japon.

Atlanta s’engage à 100 % de renouvelable d’ici 2035

L’initiative fait de la capitale de la Géorgie la vingt-septième ville étasunienne à s’engager dans l’énergie “100 % verte”, et la première dans son État, selon le Sierra Club (association écologiste californienne). Lundi 1er mai, une mesure visant à alimenter entièrement la ville grâce aux renouvelables d’ici 2035 a été approuvée à l’unanimité par le conseil municipal. Introduite par l’élu Kwanza Hall, cette résolution engage la ville d’Atlanta à élaborer un plan d’ici janvier 2018 pour la transition de tous ses bâtiments à l’énergie propre d’ici 2025, de façon à ce que toute la ville passe au vert une décennie plus tard. L’engagement d’Atlanta suit une promesse similaire de South Lake Tahoe (Californie) le mois dernier.

3e appel à micro-projets “énergies renouvelables”

L’Agence des micro-projets (AMP) et Synergie Solaire s’associent dans le cadre d’un troisième appel à projets “EnR 2017”. Sont concernées les initiatives portant sur le thème des “énergies renouvelables pour le développement des pays du Sud”. Elles doivent « être portées par une association française de plus de deux ans et de moins de 250 000 euros de budget annuel, et intervenir en collaboration avec une association locale dans un pays en voie de développement », précise le communiqué de l’AMP. La session de dotation (jusqu’à 15 000 euros) sera ouverte du 1er mai au 31 août 2017. Un jury d’experts se réunira après chaque instruction de dossier pour sélectionner les projets lauréats. Il se composera des équipes de l’AMP, de Synergie Solaire et d’experts de diverses structures EnR (ONG LaGuilde, association Ventalili, JPEE, Tenergie, etc.). La remise des prix aura lieu le mardi 21 novembre 2017 en présence du parrain de l’appel à projets, Bertrand Piccard, « pilote pionnier de l’avion solaire Solar Impulse ».

215 GWh injectés dans le réseau

L’Observatoire du biométhane vient de présenter son panorama 2017 de la filière. Lancé en mars 2016 par le think tank France Biométhane et le cabinet de conseil SIA Partners, cet observatoire propose « une nouvelle analyse de la filière française : contexte et règlementation, état des lieux de la filière, perspectives et zoom sur le biométhane carburant », précise un communiqué du cabinet. En 2016, l’injection de biométhane a atteint 215 GWh (+ 162 % depuis 2015) en France. En mars 2017, la capacité de production sur le territoire a atteint 440 GWh/an, et 241 projets (représentant un potentiel de production annuelle de 5 TWh) étaient en attente sur les réseaux GRDF et GRT Gaz. Le décollage de ce nouveau marché paraît confirmé. « En France, l’injection de biométhane dans les réseaux connait, depuis 2014, une très forte dynamique. Neuf nouveaux sites ont déjà été mis en service en 2016, et trois depuis 2017, portant ainsi à 29 le nombre d’installations depuis 2011 », annonce le communiqué de FB. « En tant que carburant, le biométhane pourra bénéficier de l’essor du GNV, carburant qui dispose de nombreux atouts pour la lutte contre les particules fines : le gaz pourrait ainsi représenter 14 % de l’énergie consommée dans les transports en 2030. » Le gouvernement a fixé un objectif de 10 % de biométhane dans la consommation française de gaz naturel en 2030. Encore au stade de projet pilote, le biométhane 2e génération, produit à partir de biomasse solide par gazéification, pourrait représenter 35 % du gaz consommé en 2050.

Deux nouveaux projets en Guyane

La CRE (Commission de régulation de l’énergie) vient de se prononcer sur le prix d’achat de l’énergie que produiront les installations biomasse d’Albioma (5,3 MW) et de Voltalia (5,1 MW, mise en service fin 2019) en Guyane. Elle a « défini le niveau de la compensation des charges de service public afférentes aux projets de contrats d’achat avec EDF SEI », explique le régulateur dans un communiqué du 20 avril. Un protocole d’accord entre le gouvernement et l’association interprofessionnelle Interprobois Guyane a été signé le 2 avril 2017, en réponse aux revendications de cette dernière. Celui-ci indique notamment que « l’État s’engage à établir une médiation […] afin de défendre et garantir un tarif de 55 €/t pour les plaquettes broyées issues de connexes de scierie et de 90 €/t pour les plaquettes forestières broyées et livrées issues de l’exploitation forestière ». Dans ce contexte, la CRE a retenu « les coûts de la biomasse tels qu’ils lui ont été exposés par le producteur pour l’évaluation de la compensation afférente au projet de contrat d’achat conclu avec EDF SEI », sur une durée d’exploitation de 25 ans. « Au regard de l’incertitude sur les coûts de la filière bois énergie, émergente en Guyane, la CRE prévoit des audits réguliers sur l’ensemble des coûts des installations et de leur approvisionnement ». La définition de prix de référence accompagnera le développement de cette filière, qui représentera 40 MW en 2023, d’après la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

Énergies marines et éolienne : des exportations massives

Les entreprises britanniques des secteurs de l’énergie éolienne, houlomotrice et marémotrice exportent à grande échelle des biens et services dans le monde entier. C’est ce que révèle pour la première fois un rapport que vient de publier RenewableUK (association professionnelle de l’énergie renouvelable au Royaume-Uni), intitulé “Export Nation: A Year in UK Wind, Wave and Tidal Exports”. Il révèle qu’en 2016, 36 d’entre elles (« échantillon représentatif ») ont signé plus de 500 contrats pour travailler sur des projets d’énergie renouvelable dans 43 pays. La valeur de ces contrats oscillait entre 59 000 euros et 27 millions d’euros. « C’est la première fois que l’industrie évalue la portée mondiale du Royaume-Uni dans ces technologies innovantes », indique RenewableUK dans un communiqué du 24 avril. « Le leadership britannique sur ces marchés – qui s’élèvent à 290 milliards de dollars – sera encore plus important lorsque nous quitterons l’UE », estime Emma Pinchbeck, directrice générale de RenewableUK.

La CRE désapprouve le projet d’appel d’offres

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient de se prononcer sur un projet d’appel d’offres bi-technologies (photovoltaïque et éolien). Défavorable au principe de la neutralité technologique, elle recommande au gouvernement d’y renoncer dans sa délibération publiée le 20 avril. Pour le régulateur, ce type d’appel d’offres ne garantit pas « l’atteinte des objectifs de politique énergétique et, en particulier, le développement conjoint des filières photovoltaïque et éolienne, dont les complémentarités permettent pourtant de faciliter l’intégration au réseau des énergies renouvelables ». Par ailleurs, « il est redondant avec d’autres dispositifs de soutien […] et autorise ainsi des arbitrages entre ces dispositifs qui nuiront à l’efficacité du soutien public. » L’appel d’offres concerné porte sur des installations photovoltaïques ou éoliennes de 5 à 18 MW en métropole. S’il devait être maintenu, la CRE préconise notamment d’abaisser la puissance maximale recherchée (actuellement de 200 MW), de supprimer le prix plancher, de clarifier les modalités de dépôt dématérialisé des offres et de supprimer l’exigence des liasses fiscales.

96 % de renouvelable dans la consommation d’Apple

La quête d’Apple pour utiliser 100 % d’énergie propre se poursuit. Trois nouvelles sociétés (Compal Electronics, Sunwoda Electronic et Biel Crystal Manufactory) viennent de s’ajouter aux fournisseurs d’Apple engagés dans l’utilisation exclusive d’énergies renouvelables pour fabriquer ses composants, portant ceux-ci à sept. Lisa Jackson, vice-présidente de l’environnement, des politiques et des initiatives sociales de l’entreprise l’a affirmé lors d’une interview sur Bloomberg TV le 13 avril. 96 % de l’énergie que consomme Apple sont désormais produits à partir de sources renouvelables, a-t-elle ajouté. À court terme, elle compte passer à 100 % pour alimenter ses installations, ce qu’elle accomplit déjà dans 24 pays, y compris les États-Unis. En comptant ses fournisseurs, ce serait plus de 2,5 milliards de kWh par an d’énergie propre d’ici 2018 qui seront produits pour les activités d’Apple, avait annoncé l’entreprise en mars dernier. Les géants du Web (Google, Apple, Facebook, Amazon), qui ont récemment commencé à verdir les gigantesques quantités d’électricité qu’ils consomment, sont aujourd’hui parmi les plus grands acheteurs de renouvelable.