Organisé le 2 mai à Lisbonne par l’initiative Énergie durable pour tous (SEforALL), le « Forum Énergie durable pour tous » s’est ouvert par un appel aux dirigeants mondiaux à faire davantage pour que personne ne soit laissé pour compte lors de la transition énergétique, afin de réaliser l’Objectif de développement durable 7. Un « Rapport d’avancement énergétique » a été publié par cinq institutions, dont l’AIE, à l’occasion de cette manifestation. Il dresse un bilan complet des avancées réalisées dans le monde concernant les quatre cibles mondiales relatives à l’énergie : l’accès à l’électricité, les modes de cuisson non polluants, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. S’agissant du développement des énergies renouvelables, le document explique qu’il a été spectaculaire dans le secteur de l’électricité, mais « moindre dans le transport et le chauffage, qui représentent ensemble 80 % de la consommation mondiale d’énergie ». Si les progrès réalisés en Chine depuis 2010 ont permis de faire progresser la consommation mondiale d’énergies renouvelables de 30 % en valeur absolue, le Brésil est le seul pays à dépasser largement la moyenne mondiale pour la part d’énergies renouvelables dans toutes les utilisations finales. En 2015, les ENR satisfaisaient 17,5 % de la consommation énergétique finale dans le monde et en se basant sur les politiques actuelles, elles ne devraient pas dépasser 21 % en 2030 soit une progression « loin de la hausse nettement plus importante requise ».
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L’assureur Allianz se désengage du charbon
Allianz a annoncé le 4 mai qu’il n’assurerait plus les centrales et mines associées au charbon et qu’il veut complètement se désinvestir du secteur d’ici 2040. « Allianz cessera avec effet immédiat de proposer des solutions d’assurance aux centrales au charbon ou aux mines de charbon individuelles, qu’elles soient en activité ou en projet », explique l’assureur allemand dans un communiqué. « En tant que leader de l’assurance et des investissements, nous souhaitons promouvoir la transition vers une économie respectueuse du climat », poursuit son PDG, Oliver Bäte, cité dans le communiqué. Les sociétés qui produisent de l’électricité à partir de plusieurs sources, comme le charbon, d’autres combustibles fossiles ou des énergies renouvelables, continueront cependant d’être assurées. L’objectif du premier assureur européen est toutefois d’éliminer complètement d’ici 2040 les risques liés au charbon de ses activités d’assurance.
Un appel d’offres éolien et solaire de 1 GW pour 2018
Le régulateur grec des marchés de l’énergie lancera cette année des appels d’offres pour un volume total de 1 GW, a-t-il annoncé le 30 avril. Un appel d’offres solaire de 300 MW et un autre de même puissance dédié à l’éolien seront clôturés le 2 juillet, tandis qu’un troisième, de 400 MW, concernera les deux technologies. Si aucune date n’a encore été fixée pour ce dernier, d’autres appels d’offres bi-technologies devraient avoir lieu en 2019 et en 2020.
Partenariat entre Lendosphère et Wiseed
Les deux plateformes dédiées au financement participatif dans les énergies renouvelables, Wiseed et Lendosphère, ont annoncé le 24 avril la signature d’un partenariat entre les deux structures pour financer les projets issus des appels d’offres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Les deux entités vont ainsi proposer une offre commune dédiée aux porteurs de projets lauréats. « Il s’agit de coordonner, sur les territoires et dans le temps, leurs savoir-faire contractuels, commerciaux et de communication afin de créer des synergies favorisant la réussite des collectes de fonds, précisent les partenaires. Ce mécanisme évitera aux développeurs de multiplier les démarches avec les différentes plateformes et d’allonger les délais des collectes. » Un même projet pourra ainsi être financé en même temps ou successivement sur les deux plateformes
EDF livre sa centrale photovoltaïque de 200 MW
Première mise en service d’une installation d’énergies renouvelables aux Émirats arabes unis pour EDF. L’installation en question, de 200 MW, constitue la première tranche d’un ensemble de 800 MW appelé Dewa III et pour lequel EDF s’est associée à Masdar et Dubai Electricity and Water Authority (DEWA). « Cette nouvelle réalisation, livrée conformément à un calendrier exigeant, témoigne du savoir-faire de nos équipes quant au développement de grandes centrales solaires photovoltaïques », a déclaré Bruno Bensasson, nouveau directeur exécutif du groupe EDF en charge du pôle énergies renouvelables, dans un communiqué du 1er mai. Dewa III constitue la phase 3 de l’un des plus puissants projets de parc solaire au monde, le Parc Mohammed bin Rashid Al Maktoum, qui développera une capacité de 5 GW. Représentant un investissement total de 14 milliards de dollars, Il avait été attribué à un tarif très compétitif de 2,99 c$/kWh. Aux 200 MW désormais installés, succèderont deux mises en service successives de 300 MW, en 2019 puis en 2020.
14,5 M$ pour la R&D sur la géothermie
« La géothermie est fiable, une énergie renouvelable de base permettant de fournir un large spectre de services essentiels pouvant contribuer à la stabilité du réseau », explique le département américain de l’Énergie (DoE) dans un communiqué du 23 avril annonçant l’octroi d’une enveloppe de 14,5 millions de dollars de financement pour accélérer la recherche sur les technologies innovantes de forages en géothermie. Les États-Unis disposent actuellement d’une capacité installée de 3,8 GW mais d’un potentiel de 100 GW ou plus, selon le DoE. Les candidats peuvent déposer des projets jusqu’au 31 mai prochain.
Un projet de 25 MW à l’étude en Belgique
Le producteur d’énergies renouvelables Eoly, le développeur et opérateur de parcs éoliens offshore Parkwind et le gestionnaire d’infrastructures gazières belge Fluxys ont annoncé, le 24 avril,coopérer en vue de construire une installation power to gas en Belgique. Il s’agit d’une installation à l’échelle industrielle de 24MW, destinée à convertir de l’électricité verte en hydrogène vert pouvant être transporté et stocké dans les infrastructures de gaz naturel existantes. Une étude de faisabilité détaillée de l’installation sera réalisée dans un premier temps. « Contrairement aux projets de démonstration en Europe, Eoly, Parkwind et Fluxys ambitionnent de concrétiser en Belgique une des premières installations power to gas à l’échelle industrielle », soulignent les trois partenaires dans un communiqué. « L’objectif est de construire une installation Power to gas capable de convertir plusieurs MW d’électricité en hydrogène vert, qui pourra être proposé au marché en tant que carburant ou matière première décarbonisée. » Les possibilités d’utiliser l’installation « pour compenser les fluctuations de la production d’électricité à partir de l’énergie éolienne (offshore) et d’offrir ainsi des services de support au réseau » seront également examinées.
Il faut passer la sixième
Accélérer le déploiement global des énergies renouvelables par six, voilà ce qui permettrait de limiter la hausse des températures à 2°C, estime l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) dans une réactualisation de son rapport REmap. « Si nous voulons décarboner assez rapidement l’énergie mondiale pour éviter les impacts les plus graves du changement climatique, les énergies renouvelables doivent représenter au moins les deux tiers de l’énergie totale d’ici 2050 », explique Adnan Z Amin, directeur général de l’Irena. 94 % de l’effort nécessaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur énergétique pourraient être réalisés en développant en parallèle les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Côté efficacité énergétique, la progression attendue est de 2,8 % par an d’ici 2050, contre 1,8 % actuellement. La part des énergies renouvelables dans la consommation finale doit quant à elle passer de 18 % en 2015 à 65 % en 2050 (de 17 % à 70 % pour l’Europe).
Atlantis se positionne pour un parc de 1 GW au raz Blanchard
Atlantis Resources a annoncé le 23 avril avoir soumis au gouvernement un « plan stratégique » pour le développement d’ici 2025 d’un parc d’hydroliennes de 1 GW au Raz Blanchard, en Normandie. Sa capacité pourrait même doubler en 2027, à 2 GW. La proposition d’Atlantis comprend le développement d’un site d’assemblage, d’essais, d’exploitation et de maintenance de turbines en Normandie. « La construction du site de 2 GW au Raz Blanchard devrait attirer 3,3 milliards d’euros d’investissements et ouvrir un marché d’exportation de turbines valorisé à 400 millions d’euros par an, avec un potentiel de création de 10 000 emplois », explique le spécialiste des projets hydroliens dans un communiqué. « La France possède au raz Blanchard une mine d’or d’énergie renouvelable dont l’exploitation est peu coûteuse », avance Tim Corneliis, PDG d’Atlantis, et les « discussions sur ce projet industriel ont été engagées avec le gouvernement français et les autorités ».
Les recommandations de la Cour des comptes
La Cour des comptes a rendu public le 18 avril un rapport sur le soutien aux énergies renouvelables. L’institution déplore que « la France a peu fait profiter son tissu industriel du déploiement des énergies renouvelables », alors même que les moyens financiers mobilisés par l’Etat « sont pourtant conséquents. » Ce document de 117 pages propose deux orientations : à l’occasion de la révision de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2018, définir une stratégie énergétique cohérente entre les objectifs de production d’énergies renouvelables électriques et l’objectif de réduction de la part de l’énergie nucléaire dans le mix ; clarifier les objectifs industriels français associés au développement futur des EnR. La Cour formule également 6 recommandations dont : la publication du calcul des coûts de production et des prix, actuels et prévisionnels, de l’ensemble du mix énergétique programmé dans la PPE ; accroître des moyens du fonds chaleur ; faire évoluer les procédures d’appels d’offres et d’autorisation administrative ; étendre les appels d’offres pour l’attribution d’aide à la production d’électricité d’origine éolienne aux installations de plus de 6 MW ; fixer des plafonds de prix pour les projets dans les filières non matures.