Par un décret du 19 mars Chantal Jouanno a été nommée présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), en charge d’organiser des débats publics sur les plans et programmes nationaux, comme le débat public sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) lancé le 19 mars dernier. L’ancienne présidente de l’Ademe et secrétaire d’État à l’Écologie succède à Christian Leyrit qui occupait ce poste depuis 2013. Par ailleurs, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a installé le 30 mars le Comité de l’Accélérateur de la transition écologique (AcTE) et en a confié la présidence à Jean-Dominique Senard. Composé de 15 personnalités du monde économique et de la recherche, ce comité aura « pour mission d’accompagner et de stimuler les réflexions du ministère pour la mise en œuvre de l’ensemble des mesures du Plan climat », explique le ministre de la Transition écologique et solidaire dans un communiqué.
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Problème numéro 1 des start-ups cleantech d’Île-de-France : le recrutement !
44 % des éco-entreprises d’Île-de-France ont des problèmes pour trouver les profils souhaités lors de leurs recrutements, selon une étude du Pexe, présentée le 29 mars lors de son Forum national. Cette tendance est, tout de même, une bonne nouvelle, qui illustre bien le fait que la transition énergétique est un élément de croissance pour l’économie française. Par ailleurs, 79% de ces éco-entreprises pensent embaucher dans l’année et, en moyenne, chacune pense à mener au moins 3 embauches. Les profils les plus recherchés sont les ingénieurs (23 %), les commerciaux (21 %) et les informaticiens (19 %). Ces résultats sont basés sur un recensement de 400 entreprises situées sur la région. Une piste d’amélioration pour elles cependant, elles ne sont que 8 % à avoir une Gestion Programmée de l’Emploi et des Compétences (GPEC, gestion anticipative et préventive des ressources humaines, en fonction des contraintes de l’environnement et des choix stratégiques de l’entreprise).
L’Ademe actualise son Avis sur l’hydrogène
L’Ademe a mis à jour son Avis sur l’hydrogène, identifiant 4 contributions majeures de ce vecteur énergétique : nouvelles opportunités pour l’autoconsommation d’énergies locales, le développement des véhicules électriques hydrogène, la réduction des impacts liés à l’emploi actuel d’hydrogène d’origine fossile dans l’industrie et son utilisation à une échelle locale, dans une vision systémique de l’énergie. « Les consommateurs industriels diffus, éloignés des sites de production, constituent une cible prioritaire », avance l’Avis. « La fabrication des équipements de la chaîne hydrogène représente des enjeux de diversification pour de nombreux acteurs industriels ; ces technologies peuvent irriguer des secteurs variés – énergie, réseaux, télécoms, bâtiments, numérique, transport, aéronautique – en créant de la valeur ajoutée pour des intégrateurs de solutions. Enfin, les enjeux en termes d’emploi concernent tout autant des PME, des ETI que des grands groupes industriels ou de services », ajoute l’agence.
15 propositions pour la méthanisation
Après l‘éolien et avant le solaire, la méthanisation a eu les honneurs d’un groupe de travail dont les 15 conclusions ont été dévoilées le 26 mars. Autant de « nouveaux outils qui doivent permettre de développer des revenus complémentaires aux agriculteurs, de professionnaliser la filière et d’accélérer la réalisation des projets de méthanisation tout en faisant baisser les coûts de production du biogaz », explique le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, dans un communiqué. Le lancement d’un appel d’offres pour les projets de méthanisation avec injection « atypiques », la mise en place d’un complément de rémunération pour les petites installations et la facilitation de l’accès au crédit pour la méthanisation agricole doivent « donner aux agriculteurs les moyens de compléter leurs revenus. » D’autres propositions visent à professionnaliser la filière, notamment la création d’un portail national de ressources sur la méthanisation. Enfin, plusieurs outils sont mis en avant dans le but d’accélérer les projets, notamment la simplification de la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), et la création d’un guichet unique méthanisation pour l’instruction des dossiers réglementaires et la généralisation de la méthanisation des boues de grandes stations d’épuration. Cette dernière proposition ne fait pas l’unanimité du côté des représentants agricoles. Un groupe de travail spécifique, avec les collectivités et les professionnels, est annoncé pour préciser le calendrier et les soutiens.
Les ventes d’appareils domestiques ont bondi de 12 %
Observ’ER vient de mettre en ligne son étude préliminaire sur le marché 2017 des appareils domestiques de chauffage au bois. Les ventes d’appareils ont grimpées de 12%, après trois années consécutives de baisse. Les appareils utilisant des granulés prennent une place de plus en plus importante dans le choix des consommateurs et ont représenté 38 % du marché en 2017. La croissance de ce segment a été de 28 % par rapport à 2016. Les ventes d’appareils à bûches ont également progressé de 4 %. Selon ses auteurs cette hausse « démontre une prise de conscience de la part des consommateurs sur le fait que les appareils à bois sont non seulement efficaces, économiques, mais également des vecteurs de la transition énergétique. » L’étude sera complétée, dans les semaines à venir, par de nouveaux indicateurs et un pendant qualitatif afin d’avoir un aperçu global de la filière.
Le secteur industriel peut faire mieux
Il existe « de nombreuses technologies EnRR (énergies renouvelables et de récupération) relativement matures, qui permettent de produire et d’autoconsommer de l’énergie sur un site industriel, que ce soit de la chaleur ou de l’électricité », explique l’Ademe dans une étude sur l’intégration des EnRR dans l’industrie, dévoilée le 22 mars. Depuis les années 1980, l’industrie s’est mobilisée pour « mieux maîtriser sa compétitivité énergétique » et « réduire son empreinte environnementale », note l’Ademe. Mais malgré « quelques belles réussites », « le déploiement des EnRR est encore trop peu avancé dans ce secteur », ajoute l’agence dans un communiqué. L’étude détaille ainsi 12 secteurs industriels et 10 technologies disponibles : quatre en récupération d’énergie (échangeur sur buées, condenseur de groupes froids, échangeur sur fumées ou sur chaudière) et six énergies renouvelables en autoconsommation (géothermie, biogaz, biomasse, solaire thermique, photovoltaïque et éolien). Si les énergies de récupération sont les plus compétitives, car utilisant de l’énergie déjà payée, les énergies renouvelables, même plus coûteuses, permettent de leur côté de réduire la dépendance aux énergies traditionnelles, et de s’affranchir de la hausse prévue du prix du CO2, souligne l’Ademe.
C’est parti pour le débat public sur la PPE
Le débat public sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour la période 2019-2023 est lancé. La Commission nationale du débat public (CNDP) a mis en ligne le 19 mars la plateforme contributive, sur laquelle chacun pourra, jusqu’au 30 juin 2018, poser des questions, déposer son avis et avoir accès à un ensemble de ressources relatives au débat public et à la PPE. Le site dédié au débat répertorie également différents événements et rencontres co-organisés par la CNDP en partenariat avec des organisations de la société civile auprès de « publics cibles ». En avril 2018, la CNDP tirera par ailleurs au sort 400 citoyens (panel baptisé « G 400 ») « qui suivront toute la procédure et seront amenés à se prononcer sur des questions apparues comme clefs au cours du débat ». Suite à ce débat public, dont « l’État devra tenir compte des enseignements », la révision de la PPE devra être adoptée par décret avant le 31 décembre 2018. De son côté, un collectif d’ONG, réuni sous l’égide de RAC France, a annoncé craindre que le débat public n’occulte certains sujets, « comme la situation économique et financière très critique d’EDF, ainsi que les coûts et risques croissants du nucléaire vieillissant ». Le collectif milite pour prendre en compte « les bonnes nouvelles qui changent la donne et permettent de planifier plus sereinement la fermeture progressive de réacteurs nucléaires : la consommation d’énergie qui se stabilise et tend à la baisse, ainsi que le coût des énergies renouvelables qui continue de chuter ».
Webinaire sur les EnR au sein de l’EU28
En février dernier, la 17e édition de l’État des énergies renouvelables en Europe a été mise en ligne sur le site EurObserv’ER. En attendant la publication prochaine de ce rapport en version française, l’équipe du programme EurObserv’ER organise le mardi 27 mars, à 11h, un webinaire autour des principaux résultats de l’édition 2017. Cette session (d’une heure, en anglais) sera l’occasion de commenter les principaux agrégats définissant les niveaux de développement actuels des filières renouvelables au sein de l’Union européenne. Ainsi, seront présentés, l’aspect énergétique avec l’avancée de l’objectif de porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale, la dimension socio-économique au travers des chiffres d’emplois de 2016, mais aussi un bilan des investissements réalisés ou de la flexibilité des réseaux électriques européens à intégrer les productions renouvelables. En fin de séance, les participants pourront poser des questions aux intervenants. Un pré-enregistrement à la session est possible avec ce lien. Pour se connecter au webinaire, c’est ici.
Un projet pour la promotion du bioGNV
La construction de huit stations GNV/bio-GNV sur le réseau Île-de-France par Sigeif Mobilités et l’achat de 330 poids lourds au GNV/bio-GNV par le Groupe FRAIKIN et TAB Rail Road pour leur réseau européen, tel est le projet lancé le 14 mars par Sigeif Mobilités, le groupe Fraikin et TAB Rail Road. Nommé Olympic Energy, il sollicite le financement de la Commission européenne, dont la décision sera annoncée en septembre 2018. Ce partenariat est « exemplaire d’une démarche coordonnée entre un développeur de réseau de stations de carburants alternatifs, un loueur et un utilisateur de poids lourds roulant au GNV/bioGNV, unis dans une même ambition de favoriser la production et l’usage du biométhane », explique un communiqué. Le projet fait le pari, « par le positionnement européen et l’expérience de ses partenaires » de la complémentarité des modes de transport routier, fluvial et ferroviaire.
Redistribution des cartes en Allemagne
Annoncée dimanche 11 mars, une opération complexe va redistribuer les cartes dans le secteur de l’énergie outre-Rhin. Dans les faits, un « accord de principe » a été signé par EON et RWE : il doit conduire à la cession d’Innogy, filiale d’énergies renouvelables de RWE, à E.ON. E.ON doit d’abord acquérir 76,8 % d’Innogy. Ensuite, RWE entrera, en contrepartie, dans le capital d’E.ON à hauteur de 16,67 %, pour devenir le premier actionnaire de son rival historique et désormais partenaire. Suite à ces opérations en capital, RWE va récupérer des actifs dans les énergies renouvelables d’Innogy ainsi que celles d’E.ON, tandis que les réseaux et portefeuilles clients d’Innogy resteront chez E.ON. Ce montage par étapes, soumis aux autorités de la concurrence, devrait bouleverser le profil de ces deux géants aujourd’hui intégrés « verticalement », c’est-à-dire mêlant des activités de production et de distribution d’énergie. Avec cette opération, E.ON deviendra « une société d’énergie concentrée sur les réseaux d’énergie et les solutions client » et RWE, « un leader européen pour les énergies renouvelables et la production d’électricité conventionnelle. » Côté emplois, E.on prévoit jusqu’à 5 000 suppressions de postes, étalées sur plusieurs années et qui seront réalisées sur la base de départs volontaires et accompagnés par le groupe, qui comptera à terme 70 000 effectifs. Rolf Martin Schmitz, président du directoire de RWE, a estimé de son côté qu’il n’y aura pas ou très peu de réduction de personnel.