ENTREPRISES
Redistribution des cartes en Allemagne
Annoncée dimanche 11 mars, une opération complexe va redistribuer les cartes dans le secteur de l’énergie outre-Rhin. Dans les faits, un
« accord de principe » a été signé par EON et RWE : il doit conduire à la cession d'Innogy, filiale d'énergies renouvelables de RWE, à E.ON. E.ON doit d'abord acquérir 76,8 % d'Innogy. Ensuite, RWE entrera, en contrepartie, dans le capital d'E.ON à hauteur de 16,67 %, pour devenir le premier actionnaire de son rival historique et désormais partenaire. Suite à ces opérations en capital, RWE va récupérer des actifs dans les énergies renouvelables d'Innogy ainsi que celles d'E.ON, tandis que les réseaux et portefeuilles clients d'Innogy resteront chez E.ON. Ce montage par étapes, soumis aux autorités de la concurrence, devrait bouleverser le profil de ces deux géants aujourd'hui intégrés "verticalement", c'est-à-dire mêlant des activités de production et de distribution d'énergie. Avec cette opération, E.ON deviendra
« une société d’énergie concentrée sur les réseaux d’énergie et les solutions client » et RWE, « un leader européen pour les énergies renouvelables et la production d’électricité conventionnelle. » Côté emplois, E.on prévoit jusqu'à 5 000 suppressions de postes, étalées sur plusieurs années et qui seront réalisées sur la base de départs volontaires et accompagnés par le groupe, qui comptera à terme 70 000 effectifs. Rolf Martin Schmitz, président du directoire de RWE, a estimé de son côté qu'il n'y aura pas ou très peu de réduction de personnel.