La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a publié le 9 juillet un rapport intitulé « le verdissement du gaz », qui étudie le rôle de trois filières du biogaz (méthanisation, pyrogazéification et power-to-gas) dans le système énergétique du pays. Pour la CRE, « il existe […] un consensus sur la nécessité de verdir le gaz » ; lequel est actuellement responsable d’un cinquième des émissions de gaz à effet de serre en France, et dont la consommation pourrait augmenter, à travers son utilisation dans les transports, le logement et la production de chaleur. Le rapport souligne que la méthanisation est « la technologie la plus prometteuse, [et] connaît un développement rapide », malgré un coût de production important (entre 90 et 120 €/MWh) comparé au gaz naturel importé. Ce développement rend réaliste l’objectif de 10 % de gaz renouvelable dans la consommation de gaz d’ici 2030, qui nécessiterait une production de biométhane de 39 à 42 TWh. Le rapport souligne que la filière méthanisation doit pour cela développer un modèle économique rentable, ce qui peut passer par la prise en compte de ses externalités positives (réduction des émissions de gaz à effet de serre, développement de l’économie circulaire, soutien au monde agricole, dépendance moindre aux imports de gaz naturel, etc.). La pyrogazéification et le power-to-gas sont quant à elles moins matures, estime la CRE, elles auront un rôle encore minime pour atteindre l’objectif de 2030, mais pourraient se développer à l’avenir.
Archives
Le projet de Génissiat ne verra pas le jour
HydroQuest, Constructions Mécaniques de Normandie (CMN) et la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) ont annoncé, dans un communiqué le 8 juillet, leur décision d’interrompre le projet pilote d’hydrolien fluvial à Génissiat. Ce projet devait accueillir, dès 2020, 30 hydroliennes de HydroQuest pour une puissance totale de 2 MW. Le communiqué évoque des contraintes sur le site d’implantation (entre les aménagements CNR de Génissiat et de Seyssel sur le Rhône), « non résolues au terme de deux années d’études techniques poussées et de tests de modélisation hydraulique fine du parc d’hydroliennes ». Le projet avait été annoncé en février 2017, et avait connu des retards afin de conclure les études techniques. Cependant, les trois entreprises se veulent rassurantes et affirment que « cette décision ne remet en aucun cas en cause la technologie des hydroliennes fluviales. » Ce, alors que la filière peine à se remettre du retrait de Naval Énergies (cf. article pp 26-27 du Journal des Énergies Renouvelables n° 247).
Le hors-série spécial rumeurs de l’éolien vient de paraître
Inefficace, coûteux, dangereux pour la santé et pour la faune, polluant, bruyant… C’est peu dire que l’éolien a parfois mauvaise presse, peu aidé, parfois par certains relais d’opinion, de bonne foi ou non. Conséquence, la filière est vue par certains citoyens comme une source de nuisances multiples, voire une arnaque pure et simple. C’est en partie pour répondre à ces nombreux fantasmes et rétablir quelques vérités que Le Journal de l’Éolien a choisi de consacrer ce nouveau hors-série aux rumeurs colportées sur l’éolien. Reportages, enquêtes et analyses apporteront les clés pour répondre aux questions, légitimes, que pose le développement de l’éolien sur terre et en mer, mais aussi pour couper court aux fausses polémiques et autres contrevérités. Le magazine répond ainsi point par point aux interrogations que suscitent les turbines : impact écologique des fondations en béton, conséquences sur la santé et sur la faune, incidence sur la valeur mobilière, coûts et bénéfices économiques pour la société, recyclabilité des matériaux… Sans oublier de se pencher sur les nombreux sujets sur lesquels la filière travaille activement, dont l’amélioration de l’intégration paysagère et de l’acceptabilité en général. Vous pouvez consulter le sommaire ici, ou encore acheter le numéro en ligne.
L’Actu revient le 4 septembre
Votre rendez-vous hebdomadaire avec les dernières nouvelles des énergies renouvelables revient dès le 4 septembre. Toute l’équipe de l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER) et du Journal des Énergies Renouvelables vous remercie pour votre fidélité et vous souhaite un très bel été !
Lancement de la production de La Mède
Le PDG de Total, Patrick Pouyanné, l’avait annoncé fin mai, c’est désormais chose faite : la bioraffinerie de la Mède, dans les Bouches-du-Rhône, produit ses premiers litres de biocarburants, a annoncé la compagnie dans un communiqué du 3 juillet. La bioraffinerie, issue de la reconversion d’une ancienne raffinerie, produira 500 000 tonnes d’huiles végétales hydrogénées (HVO) par an, un biocarburant de deuxième génération qui sera produit à 60-70 % à partir d’huiles végétales (palme, colza, tournesol, etc.) et à 30-40 % à partir de retraitement de déchets (graisses animales, huiles de cuisson, huiles résiduelles, etc.). L’utilisation d’huile de palme a suscité une polémique, c’est pourquoi Total s’est engagé à en utiliser au maximum 300 000 tonnes par an, « soit moins de 50 % du volume des matières premières nécessaires », ainsi qu’à utiliser au minimum 50 000 tonnes de colza français par an pour valoriser l’agriculture locale. Des chiffres qui ne convainquent pas tout le monde. Greenpeace, par exemple, n’a pas manqué de critiquer « l’hypocrisie de la France » dans un communiqué du 3 juillet. En cause, les « 550 000 tonnes d’huile de palme par an que le gouvernement a autorisé Total à utiliser dans son usine, ce qui correspondrait à une hausse de 64 % du total de l’huile de palme consommée en France », selon l’ONG. « Les biocarburants sont une énergie renouvelable à part entière et une solution immédiatement disponible pour réduire les émissions de CO2 du transport routier et aérien. Lorsqu’ils sont produits à partir de matières premières durables, comme c’est le cas à La Mède, ils émettent plus de 50 % de CO2 en moins que les carburants fossiles. Notre bioraffinerie permettra de produire en France des biocarburants qui étaient jusqu’alors importés », explique de son côté Bernard Pinatel, directeur général Raffinage-chimie de Total.
13 lauréats pour la deuxième période de l’appel d’offres
Le ministère de la Transition écologique et solidaire a annoncé, dans un communiqué du 26 juin, les 13 lauréats de la deuxième tranche de l’appel d’offres sur la petite hydroélectricité. Ces 13 projets, concentrés majoritairement dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence Alpes Côte d’Azur, totaliseront 36,7 MW, avec un prix moyen de 87,1 €/MWh. Cette tranche atteint donc l’objectif de raccorder 35 MW par an de petite hydroélectricité, inscrit dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). En outre, 5 des 13 lauréats ont choisi d’avoir recours à l’investissement ou au financement participatif, et recevront une majoration de leur tarif de rachat d’électricité si ce choix est respecté. 14 lauréats avaient été annoncés pour la première tranche de l’appel d’offres l’an dernier, pour un total à 36,9 MW et un prix moyen de 89,6 €/MWh. La troisième tranche de l’appel d’offres sera lancée en décembre 2019.
L’électricité consommée à 44 % renouvelable
Dans un communiqué du 26 juin, le Centre de recherche pour l’énergie solaire et l’hydrogène de Baden-Württemberg (ZSW) et l’Association fédérale allemande de l’énergie et de la maîtrise de l’eau (BDEW) ont annoncé que, sur la première moitié de 2019, 44 % de l’électricité consommée en Allemagne avait été produite à partir de sources renouvelables. C’est un nouveau record pour le pays, pour qui, sur la même période en 2018, ce chiffre n’était que de 39 %. Plusieurs sources d’énergie ont permis d’atteindre un tel niveau, l’éolien sur terre arrivant en tête de liste, suivi par le solaire photovoltaïque. L’éolien en mer connaît quant à lui une croissance importante de 30 % sur la période (première moitié de 2018 – première moitié de 2019). Cependant, selon le ZSW et le BDEW, il y a matière à s’inquiéter. En effet, ces chiffres peuvent être expliqués par des « conditions météorologiques exceptionnelles ». De plus, « il existe des problèmes structurels sous-jacents. Si nous persistons sur cette voie, nous finirons avec seulement 54 % d’énergies renouvelables en 2030 », signale Stefan Kapferer, président du comité de direction générale du BDEW. Pour rappel, l’objectif de l’Allemagne est d’atteindre 65 % d’énergie renouvelable dans la consommation d’électricité d’ici 2030.
Le hors-série spécial autoconsommation vient de paraître
L’autoconsommation photovoltaïque est un marché en pleine évolution en France, particuliers et professionnels ont aujourd’hui la possibilité d’autoconsommer l’électricité produite par leur installation, mais doivent pour cela comprendre leurs besoins spécifiques, et naviguer parmi les multiples options et modalités existantes, tout en respectant une réglementation changeante. Partant de ce constat, Observ’ER a réalisé un numéro spécial du Journal du Photovoltaïque consacré au sujet, qui propose à ses lecteurs des clés de compréhension pour aborder la pléthore de modèles économiques (et de financement) à disposition et ceux en cours d’ajustement ou d’élaboration : autoconsommation totale ou partielle, avec stockage (batteries, virtuel) ou non, installation à installer soi-même… Particuliers, collectivités et entreprises témoignent. Sans oublier l’autoconsommation collective qui, si elle peine encore à décoller, connaît ses premières réalisations concrètes. Ce hors-série propose illustrations et infographies pédagogiques, reportages et analyses des tendances à venir sur le marché de l’autoconsommation photovoltaïque, et se penche également sur la situation de la filière chez nos voisins européens. Vous pouvez consulter le sommaire ici, ou encore acheter le numéro en ligne.
La Commission appelle les États membres à être plus ambitieux
La Commission européenne a publié le 18 juin son évaluation des plans nationaux intégrés en matière d’énergie et de climat (PNEC) des États membres. Ces PNEC, dont l’élaboration a commencé en décembre dernier dans le cadre du règlement sur la gouvernance de l’union de l’énergie et de l’action pour le climat, listent les objectifs nationaux de chaque pays à l’horizon 2030. « Nos recommandations montrent que des efforts supplémentaires sont nécessaires », indique Maroš Šefčovič, vice-président pour l’union de l’énergie, dans un communiqué. Les plans ont une marge d’amélioration, et les mesures qu’ils contiennent sont insuffisantes, notamment concernant les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Dans le document, la Commission indique ainsi que « dans les projets de plans actuels, la part des énergies renouvelables atteinte serait comprise en 30,4 % et 31,9 % en 2030 au niveau de l’Union, au lieu des 32 % prévus ». Certains pays, dont la France, sont déjà en retard sur leurs objectifs en matière d’énergie renouvelable pour l’horizon 2020, comme l’a montré un rapport de la Cour des comptes européenne publié au début du mois. Les États membres doivent modifier leur PNEC afin de pouvoir atteindre les ambitions déclarées à l’échelle de l’Union. Toute la question est de savoir quels sont les états qui vont faire un effort supplémentaire étant donné que l’objectif à atteindre est collectif et non individualisé par État membre, comme dans le cadre de la directive 2009/28. Les PNEC définitifs doivent être soumis en décembre 2019 au plus tard.
Le projet en débat à l’Assemblée nationale
Le projet de loi relatif à l’énergie et au climat, présenté par François de Rugy, est en débat à l’Assemblée nationale depuis le 25 juin. En termes d’énergie, le projet de loi prévoit « d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 en divisant les émissions de gaz à effet de serre par un facteur supérieur à six entre 1990 et 2050 », de « réduire la consommation énergétique primaire des énergies fossiles de 40 % en 2030 » par rapport à 2012, l’objectif actuel de la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) étant de 30 %, et enfin de « réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2035 », l’objectif actuel (LTECV) étant à l’horizon 2025. De bonnes nouvelles en théorie pour les énergies renouvelables, qui pourront notamment profiter de l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, le report de la sortie progressive du nucléaire pourrait ralentir leur déploiement, et le projet de loi ne contient pour l’instant pas de mesures concrètes afin d’atteindre ces objectifs. Le Haut Conseil pour le Climat (HCC), dans son premier rapport paru le 25 juin, alerte sur le retard d’ores et déjà pris dans la baisse des émissions de gaz à effet de serre. Afin de réduire la consommation d’énergie, un amendement a également été adopté sur les « passoires thermiques », les logements dont le diagnostic de performance énergétique est de F ou G : lors d’une vente, jusqu’à 5 % du prix pourra être bloqué afin d’effectuer des rénovations énergétiques.