Le service des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (SDES) vient de publier son nouvel opus sur les chiffres clés des énergies renouvelables. Celles-ci représentent à fin 2020 19,1 % de la consommation finale brute d’énergie en France, soit près de 2 points de plus qu’en 2019 mais aussi près de 4 points de moins que l’objectif pour 2020 fixé par la directive 2009/28 et transcrit dans la législation nationale. L’accroissement rapide de cette part entre 2019 et 2020 est à interpréter avec prudence étant donné qu’il est avant tout dû à la baisse de la consommation énergétique dans l’industrie et surtout dans les transports, en lien avec les confinements en début et fin d’année et la limitation des déplacements. La contribution des énergies renouvelables en valeur absolue a toutefois augmenté de 4 TWh d’énergie primaire (passant de 318 à 322 TWh entre 2019 et 2020). Les secteurs de l’éolien, du photovoltaïque, de l’hydraulique et du biogaz sont ceux qui ont connu les croissances les plus importantes (non corrigées des variations saisonnières).
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Début de forage à Rueil-Malmaison
Le vendredi 23 juillet à 8h30 du matin, la société GéoRueil et son partenaire Engie Solutions ont annoncé le lancement des opérations de forage sur la commune de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Ces travaux concernent deux puits de géothermie à 1 500 mètres de profondeur, qui permettront de capter une eau à 62 degrés et fournir de la chaleur au futur réseau urbain de la ville. Les travaux de forage, volontairement débutés en été afin de réduire les nuisances auprès des riverains, se dérouleront jusqu’à mi-octobre et seront suivis par la construction du bâtiment de l’unité géothermique, pour une mise en service prévue à l’été 2022. Cette opération permettra d’éviter l’émission de 21 000 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 11 600 véhicules en circulation pour un investissement total de 71 millions d’euros. Le projet de géothermie et la construction du réseau de chaleur bénéficient du soutien de l’Ademe et de la Région Île-de-France à hauteur de 25,4 millions d’euros, dont 19,82 millions venant de l’Ademe et 5,5 millions de la Région Île-de-France
Géothermie pour du lithium zéro carbone
Le 20 juillet, le fabricant de batterie lithium-ion LG Energy Solutions (LGES) annonçait avoir conclu un accord avec le fournisseur allemand de lithium Vulcan Energy Resources. À compter de 2025, ce dernier livrera 5 000 tonnes d’hydroxyde de lithium à LGES et 10 000 tonnes par an dès l’année suivante. Vulcan indique pour sa part qu’en 2025, ses cinq unités de production pourront livrer 40 000 tonnes par an d’équivalent de carbonate de lithium (tonnes LCE). De quoi produire un million de voitures électriques par an. L’entreprise extraira le lithium de gisements salins (saumure) souterrains situés dans la haute vallée du Rhin, en Allemagne, en recourant à la géothermie. Les forages géothermiques permettront d’extraire la saumure à haute température (165 °C), pour produire à la fois de l’électricité et de la chaleur renouvelables, et du lithium par un procédé d’extraction directe, avant de la réinjecter dans le sous-sol. Cinq unités géothermiques sont prévues. Les deux premières d’une capacité de 8 MW et 14 MW, et les trois suivantes de 17 MW chacune. Selon Vulcan, son procédé de production n’émet aucune tonne de CO2, contre 5 tonnes de CO2 par tonne d’hydroxyde de lithium pour le procédé de production par évaporation et 15 tonnes de CO2 pour l’extraction minière de lithium. La consommation d’eau ne serait que de 80 m3 par tonne produite pour son procédé, contre respectivement 469 m3 et 170 m3 pour les deux autres manières d’obtenir le lithium.
Appareils de chauffage au bois : le marché résiste
Observ’ER (l’Observatoire des énergies renouvelables) vient de publier une étude qualitative sur le marché français des appareils de chauffage domestique au bois. Basé sur une dizaine d’entretiens auprès de professionnels du secteur, ce travail analyse leur ressenti face aux évolutions récentes de leur filière sur les 18 derniers mois. Ce volet complète celui sur les ventes et les prix mis en ligne en mars dernier (voir Actu du 16 mars). Évidemment il a été grandement question de la pandémie Covid et malgré des chiffres de marché en baisse, la grande majorité des personnes interrogées ont le sentiment d’avoir tiré leur épingle du jeu lors de cette année très particulière. La gestion des stocks a été difficile mais les entreprises ont su adapter leur mode d’organisation et surtout de communication avec leurs clients. D’ailleurs, bon nombre avancent que les aménagements réalisés en 2020 face aux contraintes de la crise sanitaire ont été ensuite conservés car ils amènent de la flexibilité. En revanche, le canal des ventes par internet reste à un niveau très faible (1 % des ventes) et la grande majorité des fabricants interrogés disent ne pas envisager de développer leurs ventes par ce biais. L’achat d’un appareil bois reste très souvent associé aux conseils d’un professionnel. Cependant, il est possible qu’avec la prolongation de la crise Covid en 2021, les habitudes évoluent et que ce segment prenne plus d’ampleur à moyen terme. Par ailleurs, le secteur est serein face à la mise en place de la future réglementation environnementale du bâtiment neuf (la RE2020) car le marché du neuf représente moins de 15 % des ventes. Enfin sur l’évolution des prix de vente, si 2020 a été très calme, des augmentations sensibles ont été observées depuis début 2021, notamment du fait de l’approvisionnement en matières premières. Les prix pourraient connaître plusieurs augmentations sur l’ensemble de l’année.
Paré pour 55 !
La Commission européenne a publié au Journal officiel de l’Union européenne le 9 juillet dernier un règlement établissant « le cadre requis pour la réduction irréversible et progressive des émissions anthropiques de gaz à effet de serre ». L’objectif de neutralité climatique ainsi adopté confirme que les émissions nettes de gaz à effet de serre doivent être ramenées à 0 d’ici à 2050 au plus tard, avec même l’ambition d’atteindre des émissions négatives par la suite. Un objectif intermédiaire est fixé pour 2030 qui entérine l’accord des leaders européens l’an dernier : l’Union devra avoir réduit ses émissions nettes d’au moins 55% par rapport aux niveaux de 1990. La contribution des puits de carbone est plafonnée de façon à garantir une transformation durable des secteurs à l’origine des émissions.Ce règlement est contraignant dans toutes ses dispositions, directement applicable dans l’ordre juridique des États membres et s’impose à tous les sujets de droit : particuliers, personnes morales, Etats, institutions. En vue d’atteindre cet objectif de 55% de réduction des émissions, la Commission européenne doit dévoiler demain 14 juillet un paquet législatif colossal intitulé « Fit for 55 » et portant sur le transport, l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables, le marché du carbone…
Coup dur pour la transition énergétique
Malgré la promesse faite par le Président de la République qui s’engageait à fermer toutes les centrales électriques à charbon sur le territoire afin de lutter contre le changement climatique, l’exploitation de celle de Cordemais (Loire-Atlantique) de 1200 MW devrait être prolongée au-delà de 2022. Dans un communiqué du 8 juillet, EDF, propriétaire de la centrale a annoncé l’arrêt de son projet Ecocombust, qui consistait à adapter la centrale de Cordemais au combustible bois déchet, et à produire sur site des granulés. L’énergéticien invoque une problématique économique car le prix final de l’électricité produite ne serait pas assez attractif pour ses clients, notamment dans un cadre d’envolée récente des prix des matières premières. EDF renonce également du fait du retrait de son principal partenaire industriel, Suez, qui aurait retardé la mise en service à 2024. Les employés et syndicats, ainsi que plusieurs élus ayant soutenu le projet, regrettent cette décision qui est vécue comme un échec majeur dans le cadre de la transition énergétique.
L’état des lieux de la méthanisation en France est disponible sur le site SINOE
Géré par l’Ademe, SINOE est un outil d’analyse principalement destiné aux collectivités territoriales afin de les aider à optimiser leur politique de gestion des déchets ménagers et à améliorer leur service. SINOE dispose notamment d’une base de données consolidée qui repose sur un historique unique de plus de 10 ans d’information sur la gestion des déchets ménagers et assimilés en France. Pour accompagner la filière, SINOE a mis en ligne un document présentant en détail un état des lieux du parc des installations de méthanisation en France, réalisé en partenariat avec Observ’ER. Il est présenté suivant les différents types d’unités (à la ferme, centralisées, à partir de déchets ménagers, de stations d’épuration et de déchets industriels) avec des indicateurs de puissance installée, d’énergie produite et des cartographies illustrant le déploiement des sites sur l’ensemble du territoire métropolitain. Cet état des lieux se base sur la dernière mise à jour de l’outil SINOE qui présente un panorama au 1er janvier 2021. A cette date la France comptait 1 018 installations opérationnelles dont la majorité (660 sites, soit 65 %) sont des unités à la ferme. Au niveau des types de valorisation, c’est la cogénération qui prédomine (production concomitante d’électricité et de chaleur) avec 63 % des cas devant l’injection de biométhane dans les réseaux gaz (19 %) et la production de chaleur seule (18 %).
Jeux olympiques : la géothermie sera de la partie
Dernière ligne droite pour les organisateurs japonais des Jeux olympiques 2021. La France anticipe et prépare l’échéance 2024. Parmi les installations en construction, une centrale géothermique d’une puissance de 2,8 MW qui alimentera en chaud et en froid le futur village des athlètes. Ainsi que la tour et la zone d’activité dite Pleyel (dans la commune de Saint-Denis). Le tout via une extension du réseau de chaleur du Syndicat mixte des réseaux d’énergie calorifique (Smirec), le deuxième réseau de chauffage urbain d’Île-de-France. Cette nouvelle infrastructure utilisera une énergie à 68 % renouvelable. « Trois puits de production de 115 m3/h ont été forés. Ils récupèrent une eau à 14 degrés dans le Lutétien, à 60 mètres de profondeur », témoigne Elodie Delemazure, cheffe de projets chez Engie Solutions, le délégataire de service public du réseau. Les deux derniers des sept puits de réinjection seront opérationnels à la fin du mois. De même que le puits de secours. Pas de mauvaise surprise à ce stade. Même s’il faut attendre que les travaux soient terminés pour tester tous les puits en même temps. Et savoir avec certitude que les débits restent ceux qui ont été imaginés au départ. (Quand ce n’est pas le cas, il est parfois nécessaire de délaisser la géothermie de surface et de trouver un plan B : une chaufferie biomasse ou un forage jusqu’au Dogger par exemple… avec une équation économique qui impose de raccorder un nombre plus conséquent de bâtiments). Les puits terminés, viendra le temps de la construction de la centrale, des raccordements et la mise en service, le tout devant s’étaler sur 2022-23. Cent-vingt sous-stations parsèmeront alors les dix kilomètres de réseau. Des thermofrigopompes élèveront la température en hiver (65 degrés au départ, 45° à l’arrivée) et l’abaisseront en période estivale (5° au départ. 12° à l’arrivée). Ces températures ne correspondent pas aux autres branches du réseau du Smirec créées pour certaines en 1950 et qui transportent pour l’une de l’eau chaude, pour l’autre de la vapeur. Elles sont en revanche parfaitement adaptées aux technologies de diffusion de calories plus contemporaines. En l’occurrence aux besoins des 600 000 m 2 de planchers chauffants créés en même temps que l’extension de réseau.
1,5 milliard d’investissement et près de 5 000 emplois, la filière française se structure
Mardi 22 juin, à l’occasion des septièmes assises nationales des énergies marines renouvelables (EMR), l’Observatoire des énergies de la mer a présenté les principales conclusions de son rapport 2021 sur le secteur. Avec la mise en chantier en 2019 du parc éolien de Saint-Nazaire et de ceux de Fécamp et Saint-Brieuc en 2020, le secteur change d’échelle et entre de plain pied dans la construction d’une filière industrielle française. Plusieurs chiffres attestent en effet d’un réel décollage du secteur comme notamment le bond spectaculaire des investissements réalisés en 2020. Avec la construction des parcs cités plus haut, les sommes investies l’an passées ont atteint 1,5 milliard d’euros, soit 40 % des 3,6 milliards investis en France depuis 2007. L’an passé, le chiffre d’affaires du secteur a été estimé à 833 millions d’euros et pour la première fois, la majorité de l’activité des prestataires et fournisseurs de la chaîne de valeur a été réalisée grâce au marché domestique (71 %). Enfin côté emplois, après avoir dépassé le seuil des 3 000 emplois en 2019, les créations de postes se sont accélérées pour s’établir à 4 859 emplois en équivalent temps plein, soit une hausse annuelle de 59 %. Au niveau des territoires, une région sort du lot : les Pays de la Loire qui concentrent 53 % du chiffre d’affaires des prestataires et fournisseurs nationaux ainsi que 33 % des emplois du secteur.
Le futur campus des énergies renouvelables a trouvé son architecte
L’agence perpignanaise ArchiConcept vient d’être désignée pour la réalisation du futur campus dédié aux énergies renouvelables qui sera situé dans la zone Tecnosud de Perpignan (Occitanie). A la rentrée 2023, le site accueillera l’école d’ingénieur Sup’EnR, qui forme des étudiants au génie énergétique et aux énergies renouvelables (diplôme d’ingénieur, licence et master). L’objectif est de regrouper sur un seul campus, des plateformes de recherche, des conférences, des colloques et d’associer ces formations au pôle de compétitivité DERBI qui a pour mission de développer, au niveau régional, national et international, l’innovation, la recherche, la formation, le transfert de technologie, le développement et la création d’entreprises dans le domaine des énergies renouvelables appliquées au bâtiment et à l’industrie. Le futur bâtiment de 4 000 m2 (Bepos) sera équipé de panneaux solaires en toiture et d’ombrières de parking. Une pompe à chaleur géothermique par sondes verticales couvrira les besoins du site en chaleur et rafraîchissement.