Dans le but d’accompagner les régions dans le développement de leur politique de méthanisation, le Cler-Réseau pour la transition énergétique vient de mettre en ligne un guide intitulé « Les clés d’une méthanisation durable ». Réalisé en partenariat avec GRDF et Solagro, acteur historique de l’agro-écologie, ce document pratique s’adresse aux élus, aux techniciens des Conseils régionaux ainsi qu’à tous les acteurs et partenaires de la filière. Le guide contient sept fiches thématiques comprenant des analyses et des pistes d’actions tout en interrogeant le secteur sur ses nouveaux enjeux comme l’appropriation locale des projets, l’amélioration des pratiques, le soutien à l’innovation ou encore la formation aux métiers de la méthanisation. Disponible en libre téléchargement sur le site de l’association, cet ouvrage est le premier opus d’une nouvelle collection baptisée « Les Régions en action » et qui devrait s’étoffer dans les mois à venir.
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Le Grand Reims veut un réseau à 90 % renouvelable
La communauté urbaine du Grand Reims vient d’annoncer un partenariat avec Engie Solutions (filiale du groupe Engie) afin de l’accompagner dans sa stratégie de performance environnementale. L’objectif fixé est d’atteindre une part de 90 % d’énergies renouvelables et de récupération d’ici 2022 dans le mix énergétique du réseau urbain de chaud et froid de la communauté urbaine. Pour ce faire, le projet ambitionne de remplacer définitivement l’utilisation du charbon dans le réseau par de la biomasse à hauteur de 35 %. L’économie circulaire est favorisée par l’utilisation de bois issu de la région, provenant de déchetteries, de démolitions ou de récupération d’industries et de commerces. Cette transition énergétique porterait de 17 000 à 22 000 l’équivalents-logements qui seront alimentés par le réseau urbain à partir d’énergie thermique verte. Créée en 2017, la communauté urbaine du Grand Reims rassemble 300 000 habitants répartis sur 143 communes.
Une unité de méthanisation en Seine-et-Marne
CVE et Île-de-France Énergies ont inauguré le 16 septembre dernier, l’unité de méthanisation Equimeth, située sur la commune de Moret-Loing-et-Orvanne en Seine-et-Marne. En service après 12 mois de travaux, cette unité traitera les biodéchets issus de la restauration, de l’agroalimentaire et de l’agriculture émis dans un rayon de 60 kilomètres autour du site. 25 000 tonnes de biodéchets seront valorisées par an et 250 Nm3 de biométhane injectés par heure dans le réseau de GRDF, soit l’équivalent de la consommation en gaz de 4 000 foyers. Le biométhane produit alimentera les communes de Moret-Loing-et-Orvanne, Saint-Mammès, Thomery, Champagne-sur-Seine, Avon et Fontainebleau, à hauteur de 15 % de la consommation en gaz des habitants. Ce projet de 12 millions d’euros a reçu le soutien financier de la Région Île-de-France, de l’Ademe et du Fonds européen FESI-FEDER.
Le Grand Genève inspecte son sous-sol
Les Services industriels de Genève (SIG) ont lancé, lundi 13 septembre, une vaste campagne de prospection géothermique. Leur ambition : localiser précisément une ressource qui pourrait couvrir 20 % des besoins de chaleur du canton d’ici 2035. Les mesures dureront six semaines et s’étendront sur 12 000 parcelles des deux côtés de la frontière : sur la communauté de communes du Genevois, l’agglomération d’Annemasse et le Pays de Gex en ce qui concerne la France. Elles privilégieront les zones suffisamment denses pour justifier le forage de puits pour alimenter les réseaux de chaleur. Cette campagne cherche d’abord des poches d’eau dont la température et le débit peuvent être suffisamment élevés dans les couches géologiques du Jurassique et du Crétacé. Elle identifiera aussi d’éventuelles fragilités qui pourraient provoquer des risques sismiques. Pour effectuer ses mesures, les SIG s’appuient sur des camions dits « vibreurs » ou « à chute de poids ». Tous les vingt à cinquante mètres, ils captent des données qui permettront d’établir une cartographie du sous-sol en trois dimensions (en complément d’autres informations récoltées entre 2014 et 2020). À noter que dans un pays où la géothermie n’a pas toujours eu bonne presse, l’établissement autonome de droit public et la collectivité ont multiplié les communications en direction des riverains, à la fois pour expliquer la manière dont les mesures seront effectuées, et pour justifier la nécessité de s’appuyer sur l’énergie locale et renouvelable qu’est la géothermie, en complément d’autres ressources comme le bois et l’énergie captée dans le lac Léman. Les SIG se donnent cinq ans pour déployer leurs premiers réseaux géothermiques.
Retard du déploiement des réseaux de chaleur renouvelable
Le chauffage urbain produit à partir d’énergies renouvelables, est « une contribution efficace à la transition énergétique qui reste insuffisamment exploitée » en France, déplore la Cour des comptes dans un rapport publié le 7 septembre. En 2015, la loi a fixé comme objectif pour la France de multiplier par cinq entre 2012 et 2030 la quantité de chaleur et de froid renouvelables, et vise à cet horizon une production de chaleur renouvelable représentant 3,4 millions de tonnes d’équivalent pétrole (Mtep). Or, la consommation de chaleur renouvelable par les réseaux est passée de 0,68 à 1,21 Mtep entre 2012 et 2019, une croissance annuelle de 10 % insuffisante. Le rapport analyse la manière dont les pouvoirs publics, État et collectivités territoriales, mettent en œuvre l’objectif national de développement des réseaux de chaleur dans un contexte de politiques d’économie d’énergie. En raison du poids des investissements nécessaires, 80 % des réseaux de chaleur font l’objet d’une délégation de service public (DSP). Or la Cour relève plusieurs cas de contrôles « lacunaires » de la part des collectivités. Le rapport appelle aussi à plus de transparence sur les données économiques, notamment le prix de vente de la chaleur de la part des exploitants de réseau, qui les rendent peu accessibles. Enfin, le soutien public au chauffage urbain pourrait être renforcé. Le taux réduit de TVA (5,5 %) sur les réseaux alimentés par des énergies renouvelables, l’un des principaux leviers pour leur développement, représente une dépense fiscale somme toute assez légère de 67 millions d’euros par an. « Si elle peut présenter un risque d’incompatibilité avec la réglementation européenne, cette mesure est cependant efficace et incitative pour le développement des énergies renouvelables » conclut la Cour.
Google choisit Engie pour décarboner 80 % de son activité en Allemagne
Un nouvel accord entre Engie et Google vient de se conclure en vue d’une décarbonation de l’activité du groupe américain en Allemagne. Dans ce partenariat, Engie élaborera et négociera un portefeuille énergétique afin de fournir à son client une électricité renouvelable issue d’énergie solaire ou éolienne pour alimenter ses centres de données et plateformes cloud. Au total, Engie fournira à Google 140 MW d’électricité renouvelable pendant 3 ans. L’énergéticien s’appuiera soit sur la construction de nouveaux parcs, soit sur des actifs déjà existants. Il proposera également une offre de services de gestion de l’énergie, notamment en matière de fourniture résiduelle, d’équilibrage ou de gestion de réseau. Cet accord s’intègre dans le programme « Carbon-Free Energy » que Google s’est fixé à l’horizon 2030. Pour y arriver, le groupe américain entend déjà décarboner 80 % de ses opérations allemandes d’ici 2022. Ce partenariat entre les deux groupes n’est cependant pas une première. En 2019, Google et Engie avaient signé un premier contrat d’achat d’électricité en Belgique pour cinq ans, prévoyant la fourniture d’énergie renouvelable à partir d’un projet éolien offshore. L’énergéticien français a également remporté un contrat similaire aux Pays-Bas.
Ikea se lance dans l’électricité verte
Le géant de l’ameublement et de la décoration vient d’annoncer la mise sur le marché de son offre d’électricité verte en Suède. Cette offre est le fruit d’un partenariat avec le fabricant de modules photovoltaïques, Svea Solar, qui équipe déjà les kits solaires vendus par le groupe aux particuliers. L’électricité proposée proviendra exclusivement de parcs solaires ou éoliens basés en Suède et l’offre sera vendue sous forme d’un abonnement mensuel fixe, auquel s’ajoutera un prix variable en fonction de la consommation. Avec cette initiative, le Suédois poursuit sa transition énergétique en indiquant qu’actuellement la consommation énergétique de ses 456 magasins répartis dans le monde, bureaux, entrepôts et usines est couverte à 51 % par des sources renouvelables.
Le barrage de la Renaissance est prêt à démarrer sa production
Le 19 juillet le gouvernement éthiopien a annoncé le succès d’une opération de remplissage du réservoir du Grand Barrage de la renaissance. Ce barrage d’une contenance totale de 74 milliards de mètres cubes était en phase de construction depuis l’année 2011, et est enfin prêt à entrer en service. Cette première phase de remplissage a permis de stocker 4,9 milliards de m3, et la seconde augmentera ce volume de 13,5 milliards de m3 supplémentaires. Les deux premières turbines du projet devraient atteindre une capacité de 750 MW, augmentant ainsi de 20 % la puissance installée du pays. À terme, il représentera une puissance de plus de 5 GW. Situé sur la partie du Nil qui traverse l’Éthiopie, ce projet est source de tension avec l’Égypte et le Soudan, en aval, depuis de nombreuses années. En effet, l’Égypte revendique un droit sur le Nil basé sur deux traités de 1929 et 1959, mais l’Éthiopie n’en étant pas partie prenante affirme ne pas être tenue par leurs dispositions. Le Soudan, quant à lui, semble plus ouvert à la négociation et serait prêt à acheter à l’Éthiopie une part de l’électricité produite.
Une méga hydrolienne en Écosse
L’hydrolienne géante de 2 MW, « O2 », développée par l’entreprise écossaise Orbital Marine Power vient de démarrer sa production d’électricité à destination du réseau des Orcades, un archipel situé au nord de l’Écosse. Ancrée sur le site de Fall of Warness du European Marine Energy Centre (EMEC), cette hydrolienne de 74 mètres de long à forme d’avion flottant et pesant 680 tonnes est composée de deux énormes hélices bipales immergées, d’un diamètre de 10 mètres chacune fixées au bout de bras articulés de 18 mètres. La durée d’exploitation sera de 15 ans et, selon le constructeur, cette hydrolienne pourra fournir de l’électricité pour environ 2 000 foyers par an. Le projet O2 a été financé grâce au programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne dans le cadre du projet FloTEC et par le Fonds européen de développement régional à travers le programme Interreg North West Europe dans le cadre du projet ITEG.
Loi climat et résilience : quelles mesures pour les renouvelables ?
Très attendue et scrutée, le texte de la loi « portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets » a été voté par l’Assemblée Nationale et le Sénat le 20 juillet. Suite à la saisine du Conseil constitutionnel par plus de 60 députés, elle a ensuite été partiellement censurée le 13 août. Il s’agit de quatorze points retoqués pour leur absence de lien avec l’article auquel ils sont rattachés. Censé agir sur tous les secteurs de la société française, ce texte apporte notamment de la nouveauté pour celui des énergies renouvelables, en particulier via les articles 82 à 102 du chapitre « Favoriser les énergies renouvelables ». Deux d’entre eux font partie de ceux censurés : le 84, qui définissait le cadre dans lequel le porteur d’un projet éolien devait mettre en œuvre des mesures de compensation en cas de gêne occasionnée par des installations éoliennes pour le Ministère de la Défense, et le 102 stipulant la possibilité d’autorisation en zone de friche pour les panneaux photovoltaïques après autorisation de la Commission Départementale de la nature, de paysages et des sites (CDNPS). Comme d’autres mesures emblématiques du texte, notons l’article 83 qui ajoute à la PPE des objectifs régionaux qui devront être pris en compte dans l’élaboration des SRADDET. Traduisant le concept de « communauté énergétique » de la Commission européenne, il inclut également des dispositions pour donner le droit aux citoyens, collectivités et entreprises de développer, produire, stocker, consommer et revendre leur énergie renouvelable produite localement.