La durée des contrats d’achat d’électricité passe de 15 à 20 ans

À l’occasion du Salon Biogaz Europe qui s’est ouvert ce mercredi 25 janvier à Rennes, Ségolène Royal a annoncé l’extension de la durée des contrats d’achat de l’électricité dont bénéficient les installations existantes de méthanisation, de 15 ans à 20 ans. La ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer explique avoir soumis à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) un projet d’arrêté étendant de 15 ans à 20 ans la durée de ces contrats d’achat. Pour répondre à la nécessité de mieux encadrer les conditions de cette extension (une demande de la CRE), le bénéfice du contrat sera par ailleurs limité au-delà de la quinzième année : à 7 500 heures par an pour les installations de moins de 250 kWe – à 6 500 heures par an pour les installations entre 250 et 500 kWe – à 5 500 heures par an pour les installations de plus de 500 kWe.

L’Ademe fait le point sur les coûts

« Les progrès technologiques et l’industrialisation des énergies renouvelables ont permis en France une baisse des coûts qui amènent les filières les plus matures à des niveaux compétitifs avec les technologies conventionnelles, constate l’Ademe dans sa nouvelle édition de son étude Coût des énergies renouvelables en France. Il existe encore des marges de progrès importantes pour la plupart des filières », ajoute l’agence. Elle classe ainsi les énergies renouvelables en fonction de leur niveau de compétitivité vis-à-vis des moyens conventionnels. Sans surprise, l’éolien terrestre ressort en tête, talonné par le photovoltaïque, au « potentiel d’innovation très important sur l’ensemble de la chaîne de valeur des projets ». L’Ademe met également en avant les solutions bois énergie chez les particuliers et souligne le « potentiel très important » de l’alimentation en chaleur des bâtiments collectifs, des industriels ou des réseaux de chaleur par les énergies renouvelables. « Certaines des filières les moins matures aujourd’hui ont des gisements inexploités significatifs et verront leur coût d’investissement et leur taux d’actualisation diminuer avec leur développement », avance également l’étude.

Un nouveau scénario à application immédiate

Le scénario négaWatt s’offre une quatrième édition, 2017-2050. Depuis la publication du premier en 2003 et des suivants en 2006 et 2011, le contexte économique, technologique et énergétique a fortement évolué. L’association qui entend démontrer qu’un autre avenir énergétique est possible se réjouit que « la France soit désormais engagée dans la transition énergétique et dans la lutte contre le réchauffement climatique ». Elle regrette cependant que « l’action reste insuffisante et rencontre de nombreuses résistances ». Au rayon des bonnes nouvelles, ce nouveau scénario indique que la courbe de la consommation d’énergie s’est inversée et qu’il est désormais confirmé qu’il est possible de couvrir la totalité des besoins énergétiques de la France par des sources renouvelables (grâce à, dans l’ordre, la biomasse solide, l’éolien, le photovoltaïque et le biogaz). Cela entraînerait des bénéfices multiples pour la santé et l’environnement, mais aussi pour l’économie et l’emploi. Mais attention, ont prévenu les auteurs du scénario lors d’une conférence de presse ce mercredi 25 janvier, « il n’y a plus de temps à perdre. Dans l’immédiat, nous n’avons pas besoin de nouvelle loi, mais de l’application de la Loi de Transition Énergétique pour une Croissance Verte. Son rythme d’application actuel est largement insuffisant, notamment pour la rénovation des bâtiments. » Et d’ajouter que si « le combat pour le climat n’est pas encore perdu, chaque année qui passe obère un peu plus notre avenir énergétique. »

L’Irena pointe le manque d’investissements

Si la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique s’élève aujourd’hui à 18 %, elle devrait doubler d’ici 2030 pour limiter la hausse des températures à 2 °C, selon un nouveau rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena). Alors qu’elle tenait ce week-end son assemblée annuelle à son siège d’Abou Dhabi, l’Irena a dénoncé le niveau des investissements dans les énergies renouvelables, insuffisant pour limiter la hausse des températures à 2 °C. Pourtant, les énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique pourraient réduire de moitié les émissions de CO2 et de respecter l’objectif de 2 °C, note le rapport. Il chiffre, pour cela, les besoins en investissements dans les énergies renouvelables à environ 900 milliards de dollars par an entre 2016 et 2030, contre quelque 305 milliards de dollars en 2015. Le solaire est l’énergie mise en avant dans le rapport qui indique que le coût des panneaux solaires « a baissé de moitié depuis 2010 et devrait baisser encore de 60 % dans les dix prochaines années ».

La politique énergétique française passée au crible par l’AIE

La France « a mis en marche des réformes majeures » en faveur d’un modèle énergétique durable et d’une économie plus sobre, souligne l’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans un rapport publié hier mardi 17 janvier, sept ans après la précédente édition. « La France est l’un des fers de lance de l’AIE en termes de mix énergétique sobre en carbone : en 2015, seuls 47 % de son énergie étaient issus de combustions fossiles », peut-on encore y lire. Et d’affirmer que « la France a fait de la lutte contre le changement climatique une priorité absolue ». L’agence distribue ainsi les bons points au pays pour son « cadre politique ambitieux », sa stratégie bas carbone, sa feuille de route énergétique jusqu’à 2023 et la fermeture de 3,3 GW de centrales à charbon depuis 2012. L’AIE souligne également l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans la consommation finale totale d’énergie, mais met en garde : « il lui reste cependant beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre son objectif de 23 % en 2020 ». La France manque surtout « de visibilité à long terme » sur le financement des mesures annoncées, juge l’agence, assurant qu’elle « devra mobiliser des investissements significatifs afin d’augmenter la part des énergies renouvelables, d’améliorer l’efficacité énergétique, de fermer ou prolonger la durée de vie de ses centrales nucléaires ».

La filière a un conseil

17 grands groupes industriels européens et asiatiques ont annoncé hier mardi 17 janvier à Davos la création d’un Conseil de l’hydrogène. Ces entreprises de l’énergie, des transports et de l’industrie entendent lancer « une initiative globale pour partager leurs vision et ambition pour l’hydrogène comme accélérateur de la transition énergétique », peut-on lire dans un communiqué publié par l’ensemble des partenaires. Ses membres assurent de leur « volonté d’intensifier leurs investissements dans le développement et la commercialisation de l’hydrogène et des piles à combustible » et chiffre à 1,4 Md€ par an leurs investissements actuels dans la filière. « Cette accélération sera rendue possible par un soutien renforcé des décideurs au rôle de l’hydrogène dans le futur mix énergétique, notamment via les politiques publiques et programmes appropriés », défendent-ils. Les treize membres de ce conseil sont Air Liquide, Alstom, AngloAmerican, BMW, Daimler, Engie, Honda, Hyundai, Kawasaki, Shell, Linde, Total et Toyota.

Power to change sur les écrans

C’est aujourd’hui la sortie nationale du film Power To Change : la rébellion énergétique. Véritable plaidoyer pour une mise en œuvre rapide de la transition énergétique, Power to Change, dont votre journal est partenaire, suit les pionniers qui, par leurs actions locales, y contribuent. Il nous montre ainsi que chacun d’entre nous, à son échelle, peut devenir un “rebelle énergétique”. De nombreuses projections-débats sont programmées à l’Espace Saint-Michel, à Paris (5e arrondissement), mais aussi à travers toute la France. Carcassonne, Colmar, Meymac, Palaiseau ou encore Lattes sont quelques-unes des villes qui accueilleront une discussion autour du film. La liste complète des projections et des débats organisés autour du film est à retrouver sur son site Internet.

Lancement de deux appels d’offres en Île-de-France

L’Ademe Île-de-France et la Région se sont associées pour lancer deux nouvelles sessions des appels à projets sur le solaire thermique et sur les pompes à chaleur, ont annoncé les deux partenaires le 9 janvier. Sont concernés les maîtres d’ouvrages publics et privés qui « souhaitent bénéficier d’un accompagnement technique et financier pour développer une installation de chaleur renouvelable performante ». Pour le solaire thermique, il s’agit de la septième session de cet appel à projets, et de la huitième s’agissant des pompes à chaleur. Un comptage énergétique précis devra être mis en place par les lauréats, qui devront fournir à la direction régionale de l’Ademe les relevés de production d’énergie durant la première année de fonctionnement, est-il précisé. Les candidatures peuvent être déposées jusqu’au 29 décembre 2017. Les modalités de l’appel à projets et le dossier de candidature sont disponibles en ligne, ainsi que la plateforme destinée à recueillir les candidatures.

Plongez dans l’architecture bioclimatique

Présents ou non lors du dernier salon Energaïa qui s’est déroulé à Montpellier en décembre dernier, retrouvez grâce à une vidéo accessible en ligne la conférence de présentation du livre Architecture solaire architecture d’aujourd’hui (ASAA). L’occasion d’apercevoir quelques projets parmi les 39 bâtiments émérites sélectionnés, mais aussi d’entendre le témoignage et l’expertise de l’Ademe, d’Engie et d’EDF, partenaires de cet ouvrage édité par Observ’ER. Cet aperçu des initiatives vertueuses en France métropolitaine et ultramarine montre la capacité de l’architecture bioclimatique à concilier parti pris architectural fort, contraintes écologiques et maîtrise des coûts, notamment grâce aux énergies renouvelables. Ce livre est une initiation à l’architecture bioclimatique indispensable à ceux qui souhaitent découvrir l’univers de l’écohabitat et à ceux qui voudraient franchir le pas de la construction.

Le compte est (bientôt) bon

La filière du solaire thermique voit-elle enfin le bout du tunnel ? Après quatre ans de débats et de procédures autour de la prise en compte des performances énergétiques du solaire thermique dans la réglementation thermique (RT) 2012, le feuilleton pourrait se conclure favorablement. « Suite à la parution, le 4 novembre dernier, du décret modifiant les modalités de prise en compte des boucles d’eau et des systèmes solaires thermiques dans la RT 2012, le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) » a confirmé la revalorisation du solaire thermique dans le moteur de calcul RT 2012, indique la plateforme Socol (initiative d’Enerplan). Cet outil de paramétrage utilisé par les bureaux d’étude pour toute construction se basait jusqu’alors sur des performances pour le solaire thermique sous-évaluées de 20 à 30 %, selon les professionnels du secteur. Cela handicapait le développement de la filière dans le neuf. 2017 s’ouvre donc sur une bonne note.