La prise de conscience gagne les entreprises

Près de neuf multinationales sur dix, parmi les plus importantes, et celles ayant le plus fort impact environnemental, ont désormais des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, selon le 2e bilan annuel du CDP, plateforme de communication environnementale à but non lucratif. 20 % des entreprises évaluées par le CDP se sont notamment fixé des objectifs de long terme, au-delà de 2030, contre 14 % il y a un an, lors du premier rapport. Surtout, les entreprises « s’alignent de plus en plus sur les niveaux de réduction d’émissions carbone considérés comme nécessaires par les scientifiques pour éviter des changements climatiques dangereux », constate le CDP. 14 % se sont ainsi donné des objectifs alignés sur le niveau de décarbonisation nécessaire pour limiter le réchauffement de la planète sous les 2 degrés. Si ces actions sont positives, le CDP note toutefois que cela ne représente toujours qu’un peu moins d’un tiers du chemin à parcourir pour être en ligne avec l’ambition mondiale issue de l’accord de Paris.

Consultation du public pour le parc du Fromveur

La préfecture de région Bretagne, la préfecture du Finistère et la préfecture maritime de l’Atlantique ont annoncé le 23 octobre l’organisation d’une consultation du public sur l’identification d’une zone pour une ferme commerciale d’hydroliennes dans le passage du Fromveur (Finistère), à la demande du ministère en charge de la transition écologique et solidaire. Dans ce cadre, l’État met à la disposition du public et des membres de la Conférence régionale de la mer et du littoral (CRML), un document de synthèse des travaux de concertation menés dans le cadre du groupe de travail de la CRML, dédié aux énergies marines renouvelables. Pour rappel, la société quimpéroise Sabella a immergé dans le Fromveur une hydrolienne de 1 MW qui, depuis fin 2015, fournit au réseau insulaire d’Ouessant une partie de son électricité.

La Chine et l’Inde attirent le plus d’investissements

La Chine et l’Inde sont les pays les plus attractifs pour les énergies renouvelables, selon un classement établi par le cabinet d’audit EY, cité par l’AFP. La Chine s’est notamment fixé de nouveaux objectifs pour se passer de ses vieilles centrales à charbon, ouvrant la voie à une place encore plus importante pour les énergies vertes, note EY. L’Inde est aussi engagée dans un vaste effort de développement, notamment du solaire. Le pays veut ainsi multiplier par huit les capacités actuelles de son parc solaire, pour atteindre 100 GW en 2022. Toutefois, « le doute grandit » sur la capacité du pays à atteindre cet objectif, du fait de questions sur la rentabilité des investissements et la qualité des équipements installés, note EY, plus optimiste quant au développement de l’éolien. En revanche, le discours pro-charbon et pro-hydrocarbures du président américain Donald Trump fait redescendre les États-Unis à la troisième place de ce classement, avec notamment en ligne de mire des interrogations sur le soutien fédéral aux énergies vertes. En Europe, l’Allemagne et le Royaume-Uni, moteurs du développement des énergies vertes sur le continent, sont dans le top 10 du classement, respectivement 4e et 10e. De son côté, la France, 6e, gagne une place par rapport à l’an dernier, le programme d’Emmanuel Macron augurant des mesures « positives » pour le secteur des énergies renouvelables, selon EY.

Google à 100 % dès 2017

Google bouclera l’année 2017 en ne consommant que des énergies renouvelables, à la fois pour ses data centers et ses bureaux. Dans son rapport environnemental publié en octobre 2017, la firme américaine annonce avoir atteint son objectif plus vite qu’elle ne l’avait prévu. Pour ce faire, Google s’est fourni auprès de producteurs d’énergie éolienne et solaire pour une capacité de 2,6 GW, ce qui la place à la première marche du podium des entreprises en termes d’achat d’électricité renouvelable. Elle a ainsi déjà consacré 3,5 milliards de dollars à sa politique d’investissements dans la production d’énergies renouvelables, dont deux tiers aux États-Unis. Cet engagement ne date pas d’hier, puisque Google affiche un bilan carbone neutre depuis 2007, grâce à l’achat de crédits carbone pour compenser ses émissions excessives.

GE Hydro prié de revoir sa copie

Le gouvernement a demandé à General Electric d’améliorer les modalités de son plan, lancé cet été, de suppression de 345 postes à l’usine GE Hydro/Alstom de Grenoble, a affirmé mardi 17 octobre le secrétaire d’État au ministère de l’Économie, Benjamin Griveaux. « Un groupe qui a la taille, et [qui est] à la mesure d’un marché mondial comme GE, doit faire mieux sur le PSE [plan de sauvegarde de l’emploi, ndlr] qui a été présenté », a-t-il expliqué à l’Assemblée nationale, au lendemain d’une rencontre avec la direction. Le groupe américain s’était engagé à ne fermer aucun site en France, et à créer 1 000 emplois nets d’ici 2018.  Après une grève et un blocage du site durant neuf jours, les représentants des salariés ont été reçus jeudi 12 octobre au ministère de l’Économie. Une nouvelle rencontre est prévue cette semaine. Le secrétaire d’État a aussi précisé qu’un comité de suivi sur les engagements pris par le conglomérat américain au moment du rachat de la branche énergie d’Alstom se réunirait début décembre. « Un cabinet permettra d’évaluer les progrès qui auront été réalisés », a-t-il précisé.

L’histoire n’est pas encore écrite

Malgré un marché qui ne cesse de reculer depuis plus de quatre ans, les professionnels du solaire thermique français affichent encore une inébranlable combativité pour renverser la tendance. Le message principal des quatrièmes États généraux de la filière pourrait être que l’histoire n’est pas encore écrite, et que le solaire thermique peut faire preuve de résilience pour se redresser. Au premier rang des raisons qui poussent à y croire se trouve la décision portée par le récent plan climat du ministre Nicolas Hulot, de renforcer la montée en puissance de la taxe carbone d’ici à 2030. Les acteurs du solaire y voient un vrai signal prix, qui devrait être pris en compte par les investisseurs, notamment dans le secteur des bâtiments collectifs et industriels. La filière ne compte cependant pas que sur le réglementaire pour s’en sortir. Une diminution des coûts du solaire est nécessaire pour être compétitif à l’heure de la prochaine réglementation thermique. En complément des présentations de cette journée, qui seront prochainement disponibles sur le site d’Enerplan, Observ’ER a réalisé une étude approfondie, disponible en ligne, des applications solaires thermiques collectives en France, à travers des indicateurs de marché et l’interrogation d’un panel de professionnels.

Naissance du SFCB

17 fabricants et importateurs français de chaudières bois de petite et moyenne puissances, représentant plus de 80 % du marché français, ont annoncé s’être fédérés au sein du Syndicat français des chaudiéristes biomasse (SFCB).  L’objectif affiché est de promouvoir le chauffage central au bois dans le domestique, le collectif et le tertiaire. Le SFCB propose ainsi la mise en place de plusieurs mesures : des mesures incitatives différenciées, qui favorisent la chaleur renouvelable – une meilleure prise en compte de l’énergie bois dans les outils de calculs règlementaires et ceux utilisés pour l’attribution des aides de l’ANAH – l’augmentation du fonds chaleur, la simplification des démarches administratives, particulièrement sur les plus petites puissances – la mise en place d’aides favorables au chauffage central au bois performant sur les zones concernées par des Plans de protection de l’atmosphère (PPA) – La mise en place d’une prime à la casse sur les chaudières bois de plus de 15 ans, pour favoriser le renouvellement par des chaudières plus performantes et plus propres.

Des données pour les collectivités

Brune Poirson, secrétaire d’État auprès de Nicolas Hulot, a annoncé le 10 octobre la mise en œuvre de trois axes prioritaires dans la mise à disposition des données d’énergie pour les collectivités locales : la mise en place progressive d’un nouveau dispositif, plus complet, d’accès aux données énergies, intégré à la plateforme nationale data.gouv.fr – la création, afin d’accompagner les collectivités locales dans la préparation de leur plan climat-air-énergie, d’une boîte à outils « socle », que les startups de la Green Tech verte sont invitées à déployer, enrichir ou adapter – l’ouverture d’un « lab » sur les données énergie dans les incubateurs de la GreenTech verte, pour échanger et partager la connaissance. Pour bâtir cette première boîte à outils « socle » pour les collectivités locales, le ministère de la Transition écologique et solidaire va lancer, dans les prochaines semaines, un concours de data visualisation des données locales d’énergie. Ces annonces, en lien avec la connaissance des données locales énergie, ont eu lieu à l’occasion d’une « Data Session », journée de mobilisation d’intelligence collective, organisée par le ministère de la Transition écologique et solidaire en collaboration avec la mission Etalab.

Une dynamique européenne

Le think tank France Biométhane a publié, le 9 octobre, la mise à jour du 2e Observatoire dédié au biométhane, dont la première mouture, également élaborée avec Sia Partners, avait été dévoilée au 2e trimestre 2017. En France, le secteur du biométhane enregistre une forte hausse du nombre d’unités, « mais manque de capacité pour rejoindre les leaders européens, contrairement au Danemark, qui possède, en moyenne, les unités les plus volumineuses d’Europe », peut-on lire dans le communiqué du think tank. « Cinq ans après le lancement de la filière avec la sortie des tarifs d’obligation d’achat en novembre 2011, un premier bilan s’impose : 36 unités d’injection gaz en service aujourd’hui (contre 7 en 2017) sont capables de produire annuellement 0,5 TWh », précise Cédric de Saint-Jouan, président de France Biométhane, cité dans le communiqué. Au-delà du cas français, fin 2016, la filière comptait ainsi 480 unités de production de biométhane dans les neuf pays de l’étude (France, Allemagne, Suisse, Royaume-Uni, Autriche, Suède, Pays-Bas, Danemark et Finlande). L’Allemagne domine le marché européen, avec plus de 200 unités (soit plus de 50 % de la capacité de production des neuf pays), tandis que le Royaume-Uni enregistre une forte croissance, « en dépassant en moins de six ans la Suède, pays historique de la filière, qui connaît, comme les Pays-Bas, une stagnation sur les deux dernières années ». La tendance à la hausse au niveau européen peut notamment s’expliquer par le fait que les neuf pays en question bénéficient « d’au moins un mécanisme d’aide directement lié au biométhane (…), qui vise à atteindre les objectifs fixés par les autorités européennes ou nationales », avance l’observatoire.

Un label pour mieux identifier les projets

Une convention de partenariat vient d’être signé par Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, et Stéphanie Savel, présidente de l’association Financement participatif France (FPF), afin de labéliser les projets de “financement participatif de la croissance verte”. Ce nouvel outil de contrôle concerne toutes les formes de financement (dons, prêts, capital, royalties…) hébergées sur des plateformes de financement participatif. Pour prétendre au label, un projet devra répondre à 3 critères principaux : l’éligibilité du programme, la transparence de l’information et la mise en évidence des impacts positifs du projet. Les plateformes qui souhaitent le label peuvent se rendre dès à présent sur le site dédié. Les premiers projets seront labellisés en fin d’année 2017, et seront présentés lors d’une conférence à l’occasion de World Efficiency, un évènement qui se déroulera du 12 au 14 décembre à Paris.