Un contrat en Chine pour Enertime

Le groupe français Enertime (cf. Le JDER n° 240) a annoncé, dans un communiqué du 12 décembre, la signature d’un contrat de vente de licence à la société chinoise Beijing Huasheng ORC Technology pour des applications de la technologie de turbine pour machine ORC. Ce contrat, précise le concepteur de modules à cycle organique de Rankine (ORC), porte sur les applications de 1 MW en récupération de chaleur industrielle moyenne et basse température sur le marché chinois. Il fait suite à une première commande signée en 2015 par ce même client pour la fourniture d’une turbine d’1 MW pour l’aciérie de Baotou Steel à Baotou.

Paris, au Sommet

Réunies à Paris le 12 décembre, des entreprises et institutions internationales ont promis de se détourner des énergies fossiles, lors du One Planet Summit, un sommet destiné à empêcher de « perdre la bataille » contre le réchauffement climatique, selon l’expression du Président français, Emmanuel Macron. La Banque mondiale a, par exemple, annoncé qu’elle arrêterait de financer après 2019 l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz, sauf « circonstances exceptionnelles ». De même, l’assureur français Axa a annoncé un désengagement accéléré de l’industrie du charbon et un groupement de plus de 200 grands investisseurs a décidé de mettre la pression sur 100 entreprises parmi les plus émettrices de gaz à effet de serre, pour qu’elles adaptent leur modèle à la lutte contre le réchauffement. Certaines associations écologistes ont toutefois déploré un manque d’engagements financiers directs des États. Clôturant les débats, Emmanuel Macron, jugeant que le sommet avait permis de commencer à « rattraper un peu de terrain dans ce champ de bataille », a annoncé la création d’une plateforme en ligne « One Planet » qui regroupera toutes les initiatives. Et souhaité que cet événement se répète « chaque année » sous ce format, à Paris ou ailleurs.

Engie vise le 100 % d’ici 2050

Engie a fait savoir le 4 décembre qu‘il visait 100 % de gaz d‘origine renouvelable en France à l‘horizon de 2050, en misant sur le biométhane et l‘hydrogène pour “verdir” massivement son offre. Alors qu‘il s‘approvisionne aujourd‘hui auprès des grands pays gaziers, le groupe travaille sur une quarantaine de projets d‘unités de biogaz en France dans lesquels il veut investir. Mais l’énergéticien s’est par ailleurs plaint de lenteurs administratives pour faire aboutir les dossiers. « Les dossiers sont là : il y a 400 projets en France, 40 pour Engie, le problème c’est d’arriver à les faire sortir vite et ça c’est un problème d’autorisations, de financement, dans une très petite mesure technique », a indiqué Didier Holleaux, directeur général adjoint d’Engie lors d’une conférence de presse. « Les autorisations sont très lentes, de l’ordre de deux ans pour un digesteur de moyenne capacité », a-t-il regretté. Les investissements d’Engie dans le biogaz devraient passer de quelques dizaines de millions d’euros aujourd’hui à quelques centaines « demain quand les projets vont s’accélérer », a ajouté Didier Holleaux, sans fixer d’horizon précis. La filière va pouvoir profiter de l’arrêté du gouvernement publié la veille sur la réfaction tarifaire, qui prévoit la prise en charge d’une partie des coûts de raccordement au réseau public d’électricité. Le coût du raccordement des projets biogaz va ainsi baisser de 40%.

Grande année pour le granulé de bois

Le parc d’appareils à granulés ne cesse de progresser et plus de 800 000 foyers se chauffent ainsi en France en 2017, selon un communiqué de Propellet publié le 4 décembre. « Dans un marché du chauffage au bois contrasté, le segment des poêles à granulés est l’une des rares satisfactions offertes par le marché en 2015 et 2016. En 2017, les poêles devraient connaître encore une forte hausse (environ 30 %) ce qui devrait porter le nombre de poêles vendus à 140 000, se réjouit l’association. Quant au marché de la chaudière à granulé de bois, après 2 années consécutives compliquées, au cours desquelles les fabricants et distributeurs ont dû faire face à un prix du fioul bas et des hivers doux, les ventes de chaudières devraient connaitre une embellie cette année avec une progression d’environ 20 % soit 4 700 pièces vendues. » La production de granulés de bois continue, elle, sa courbe de progression et devrait atteindre 1,3 million de tonnes en 2017. « Les poêles à granulés représentent un peu plus de 90 % du marché, et les chaudières à granulés 10 % des installations », précise Propellet.

Nicolas Hulot confirme un Green deal au printemps 2018

Invité le 1er décembre de la matinale de la radio publique France Inter, le ministre de la Transition Écologique et solidaire, Nicoals Hulot, a réaffirmé qu’un green deal était bien dans le calendrier du gouvernement pour 2018. Ce, au détour d’une réponse à un auditeur. « Sur les énergies renouvelables, là où je peux partager l’inquiétude de l’auditeur, je suis en train de préparer avec trois ministères un ”green new deal” pour que le développement des énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien, puisse changer d’échelle. Cela va prendre un peu de temps, nous allons présenter un plan massif au Président de la République au printemps 2018 et là aussi il faut que les règles ne changent pas, car on a parfois, c’est vrai, fragilisé la filière. Nous avons un potentiel de développement des énergies solaire et éolienne extraordinaire et je voudrais que la France change d’échelle dans ce domaine. » Les premières pistes de ce ”green deal” pourraient être dévoilées lors du One Planet Summit qui aura lieu le 12 décembre à Paris.

Enedis travaille à l’intégration des renouvelables

Enedis a annoncé le 23 novembre qu’il testerait de nouveaux moyens pour mieux intégrer les énergies renouvelables au système électrique. Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité va ainsi expérimenter une nouvelle manière de raccorder un parc éolien et un parc solaire en Vendée en proposant au développeur d’accepter, par contrat, que la puissance injectée dans le réseau soit réduite en échange d’un raccordement plus rapide. L’objectif est d’industrialiser ces offres dès 2018, même si pour l’instant le cadre réglementaire manque pour les généraliser. Une autre expérimentation, qui sera lancée l’an prochain en Champagne-Ardenne, aura pour objectif de recharger des véhicules électriques grâce au pilotage de l’électricité produite dans des parcs éoliens et utiliser les réserves de courant dans les batteries des véhicules pour aider le réseau électrique lorsque les éoliennes ne tournent pas. Enedis est en train de finaliser l’élaboration d’un consortium réunissant des collectivités, une start-up, un fabricant de bornes de recharge et un constructeur automobile. L’objectif est de tester ce dispositif sur des flottes d’entreprises ou de collectivités.

Nicolas Hulot noie le poisson

Si le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a récemment annoncé qu’il travaillait à réduire à « moins de sept ans » le délai nécessaire en France pour créer un parc éolien en mer, contre « plus de 10 ans » actuellement, il est apparu bien plus flou s’agissant des autres énergies marines renouvelables (EMR), hydroliennes ou énergie thermique des mers. « On va continuer de les soutenir jusqu’au jour où on pourra lancer les premiers appels d’offres », a déclaré le ministre le 22 novembre en clôture des Assises de la mer au Havre. Interrogé par l’AFP sur le fait que les industriels de l’hydrolien réclament un appel d’offres dès à présent pour leur technologie, il a répondu : « Ne brûlons pas les étapes […] Nous allons faire évaluer » cette technologie. Et de poursuivre, « Les hydroliennes ont pris un peu de retard dans leur phase recherche mais je ne doute pas qu’elles joueront un rôle très important dans le mix énergétique ». Naval Énergie doit ouvrir une usine d’assemblage d’hydroliennes à Cherbourg au printemps.

300 jours à 100 % d’électricité renouvelable en 2017

L’Institut costaricien de l’électricité (ICE) a publié un rapport indiquant que le pays d’Amérique centrale a franchi le cap des 300 jours de production électrique 100 % renouvelable. Selon Carlos Manuel Obregón, président exécutif d’ICE, le chiffre pourrait encore grimper. Ce n’est pas la première fois que le Costa Rica bat des records, puisqu’en 2015, la totalité de son électricité consommée provenait de sources d’énergies renouvelables pendant 299 jours, mais 2017 marque d’ores et déjà un nouveau jalon. Le mix électrique en 2017 repose, pour l’heure à 78,26 % sur l’hydraulique, 10,29 % sur l’éolien, 10,23 % sur la géothermie et 0,84 % sur le solaire et la biomasse. Les hydrocarbures ne comptant que pour 0,38 % du mix électrique annuel.

Au Havre, Edouard Philippe snobe la filière

Si le Premier ministre Édouard Philippe a longuement discouru sur l’éolien offshore, le 21 novembre, lors des Assises de la mer au Havre, il n’a, en revanche, pas eu un mot pour l’hydrolien. Ce, alors que mi-novembre, le SER, EVOLEN (un réseau de près de 250 sociétés dont l’expertise couvre toutes les énergies) et le GICAN (Groupement des industries de construction et activités navales) avaient réclamé dans un communiqué commun un appel d’offre pour des fermes hydroliennes commerciales. Ils ont également insisté sur « le lancement dès à présent des appels d’offres annoncés, notamment au large d’Oléron [éolien flottant] ». Les regards se tourneront vers le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, lequel doit clôturer les assises ce mercredi 22 novembre. 

Nicolas Hulot lucide sur la COP23

« Je vais peut-être un peu modérer votre enthousiasme », a répondu le 21 novembre, devant l’Assemblée nationale, le ministre de la Transition écologique et solidaire au député (LREM) Adrien Morenas, qui louait « une conférence que nous espérons salutaire pour notre planète ». « Le bilan de la COP23 est en demi-teinte », a dit Nicolas Hulot au sujet de la conférence climat de l’ONU qui s’est achevée le 18 novembre, à Bonn. « L’onde de choc du retrait des États-Unis sur ce processus se fait peut-être plus sentir maintenant qu’il ne s’est fait sentir dans un premier temps, et donc je me garderai bien d’un optimisme trop important ». Et de poursuivre : « La communauté internationale, qui était rassemblée (à Bonn) pour la première fois depuis la décision des États-Unis, a démontré qu’il y a quand même une coalition qui demeure solide, mais qui a jeté le doute sur la détermination de certains États. Face à l’urgence, les progrès ont été trop lents, notamment par rapport à l’alerte des scientifiques, qui nous ont affirmé que ce que nous allons décider ou non est déterminant pour l’avenir. Alors, il faut accélérer l’action », a-t-il souligné. « C’est une course contre la montre, et la parole de vérité, c’est la COP24 en Pologne », programmée en décembre 2018, a conclu le ministre.