Dans le cadre du deuxième colloque Énergie industrie organisé du 25 au 27 septembre par l’Ademe, cette dernière et le ministère de la Transition écologique et solidaire ont lancé, mercredi 27 septembre, un nouvel appel à projets, financé par le fonds chaleur, pour la production de chaleur renouvelable à partir de la biomasse pour l’industrie, l’agriculture et le tertiaire privé. Il s’adresse aux entreprises agricoles, de l’industrie et du tertiaire privé situées sur le territoire national, outre-mer compris. Pour les projets de grandes installations (plus de 1 000 tep/an), l’appel à projets Biomasse chaleur industrie agriculture et tertiaire (BCIAT) est ouvert jusqu’au 31 janvier 2018. Pour les projets de petites et moyennes installations, (moins de 1 000 tep/an), les projets seront instruits selon le calendrier de la direction régionale de l’Ademe concernée. Dans les 2 cas, les dépôts des candidatures se font sur une seule plateforme en ligne.
Archives
Un secteur en plein essor, mais encore immature
Avec 35 unités de production de biométhane à fin juin 2017 et une capacité d’injection d’environ 500 GWh, la filière du biométhane est en pleine expansion. Malgré ces chiffres encourageants, le think tank France Biométhane fait remarquer dans un communiqué qu’il existe encore de fortes disparités entre les différents types de projets et diverses technologies utilisées. À ce jour, seules les installations agricoles peuvent prétendre à un véritable retour d’expérience en termes de durée et de volume de projets. De plus, les autres technologies de production n’ont pas toutes été testées. Pour France Biométhane, il faut prolonger le contrat d’achat de 15 à 20 ans. En 2018, selon les projections de la CRE, la somme engagée en soutien à la filière sera de 100 millions d’euros, à comparer avec les 5,4 milliards en soutien à l’électricité d’origine renouvelable. Une bonne nouvelle, cependant : le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a annoncé pour les producteurs, dans un communiqué en date du le 25 septembre, une forte réduction des coûts de raccordement aux réseaux des installations de production d’électricité renouvelable, ou de biométhane injecté dans le réseau de gaz. Cette baisse sera prise en charge par le tarif d’utilisation des réseaux électriques (Turpe) et pourra atteindre jusqu’à 40 %, en fonction de la taille des projets, notamment.
EDF et Engie verdissent leurs offres
Le 16 octobre prochain EDF proposera à ses clients particuliers une nouvelle gamme de fourniture d’électricité d’origine renouvelable, grâce à des certificats, a annoncé l’énergéticien le 19 septembre dans un communiqué. L’offre se décompose en deux abonnements : “Vert électrique” ou “Vert électrique week-end”, ce dernier permettra de faire des économies en déplaçant sa consommation de la semaine vers le week-end, pour les clients disposant d’un compteur Linky. « Nous visons un million de clients à l’horizon 2020 », explique Henri Lafontaine, directeur exécutif du groupe EDF en charge du pôle clients, services et action régionale, cité dans le communiqué. De son côté, Engie annonce l’offre “Mon gaz vert” avec un gaz naturel contenant 10 % de biométhane d’origine française. Les clients pourront choisir entre trois sites de méthanisation : Wannehain (Nord), Cran-Gevrier (Haute-Savoie) et Saint-Maximin (Oise). Ces sites traitent chacun des matières organiques variées : résidus agricoles, boues d’épuration ou encore déchets ménagers et industriels.
Total s’offre la société GreenFlex
Total a annoncé le 20 septembre un second investissement. Le groupe pétrolier renforce son activité dans le domaine de l’efficacité énergétique en rachetant la société française GreenFlex. Avec un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros prévus en 2017, GreenFlex, fort de 230 salariés, propose des solutions intégrées depuis l’optimisation des besoins et des sources d’énergies au financement des solutions, jusqu’à la mesure et la réduction des émissions. « L’acquisition de GreenFlex permet à Total d’accélérer le développement de son offre sur le marché de l’efficacité énergétique, en complément de la croissance de ses filiales BHC en France et Tenag en Allemagne », explique la compagnie dans un communiqué. La transaction devrait être finalisée au quatrième trimestre 2017.
Total entre au capital d’Eren RE
Total a annoncé un accord qui le fait entrer au capital d’Eren Renewable Energy (RE) à hauteur de 23 %. Le document prévoit aussi que Total pourra prendre le contrôle de la société au bout de 5 ans. Ce rapprochement indique que la firme française souscrit à hauteur de 237,5 millions d’euros à une augmentation de la société afin d’accélérer son développement dans les renouvelables. Fondée en 2012, par deux anciens d’EDF Énergies Nouvelles, Eren RE compte à ce jour en exploitation ou en construction une capacité de 650 MW dans l’éolien, le solaire et l’hydraulique. « La production d’électricité renouvelable de Total va ainsi croître significativement en vue d’atteindre une capacité de 5 GW d’ici cinq ans » a déclaré Philippe Sauquet, directeur général Gas Renewables & Power de Total, cité dans un communiqué. « Notre positionnement est mondial et la puissance du Groupe Total à l’international constitue un accélérateur formidable », a déclaré de son côté Pâris Mouratoglou, président d’Eren RE. Cet entrepreneur n’en est pas à son premier “coup” puisqu’en 2000, il cédait 35 % de SIIF Énergies à EDF, puis 15 % supplémentaires en 2002, avant que SIIF ne devienne, 2 ans plus tard, EDF EN. Il finira par céder la totalité de ses parts à EDF en 2011. Avant de créer Eren RE l’année suivante.
Un contrat pour McPhy en Autriche
McPhy a remporté un contrat d’1,3 M€ auprès de RAG, spécialiste autrichien du stockage souterrain de gaz, pour fournir le système de production d’hydrogène qui équipera son projet “Underground Sun Conversion”, lequel entre dans une phase d’industrialisation. « Alimenté par de l’électricité d’origine renouvelable, le générateur de McPhy produira de l’hydrogène vert qui sera utilisé dans un process de méthanation souterrain très novateur », explique McPhy dans un communiqué du 7 septembre. L’hydrogène sera issu d’énergies renouvelables et de microbactéries. « Le gaz naturel de synthèse sera produit et stocké directement dans un réservoir naturel situé à plus de 1 000 mètres sous terre, puis injecté dans le réseau pour être délivré à la demande en fonction des besoins des consommateurs », explique l’entreprise française, qui, avec ce nouveau contrat disposera d’une capacité de plus de 13 MW pour ses équipements de power to gas.
Chiffres de marché 2016
Observ’ER vient de mettre en ligne son étude annuelle sur le marché 2016 des installations solaire thermiques individuelles. Une nouvelle fois, les chiffres sont en forte baisse par rapport à 2015 (- 32 %, pour un marché total de 32 610 m2). Les CESI (chauffe-eau solaires thermiques) constituent le segment qui souffre le plus, avec – 33 %. Ces équipements n’arrivent pas à s’implanter de manière suffisante dans le secteur du neuf, où ils sont concurrencés par le chauffe-eau thermodynamique (CET), moins cher à l’achat et ne nécessitant pas de monter sur le toit lors de l’installation. En rénovation, la prolongation du crédit d’impôt pour la transition énergétique n’a pas eu d’impact sur les ventes. L’étude présente également des indicateurs d’évolution des prix moyens des installations et du chiffre d’affaires global de l’activité. En 2016, celui-ci était évalué à 40 millions d’euros, soit une diminution de 32 % en un an. Mal en point, le secteur espère une réglementation environnementale (RE 2018) qui prenne réellement en compte les apports et les performances de ses applications pour rebondir.
La France en retard sur sa trajectoire
Les énergies renouvelables représentent 15,7 % de la consommation finale brute d’énergie en 2016, selon un récent rapport du Commissariat général au développement durable, intitulé « Les énergies renouvelables en France en 2016 ». Si cette part a progressé de 6,5 points en l’espace de onze ans, dont 0,5 point entre 2015 et 2016, la France accuse un retard par rapport à son Plan national d’action en faveur des énergies renouvelables (PNA EnR), lequel établit des trajectoires à suivre pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la directive 2009/28/CE (23 % en 2020), explique le document. Avec 24,1 Mtep réalisés contre 29,1 Mtep attendus en 2016, l’écart est de 17 %. Un déficit qui concerne les consommations d’électricité et de chaleur. A contrario, dans le secteur des transports, la part des énergies renouvelables dépasse légèrement la trajectoire prévue initialement. La consommation finale brute d’énergies renouvelables est en hausse (+ 8,7 Mtep depuis 2005, soit une progression de 57 %), à l’inverse de la consommation finale énergétique, en baisse (- 13,3 Mtep depuis 2005, soit un recul de 8 %). Les plus gros contributeurs à la croissance des énergies renouvelables depuis 2005 sont : les biocarburants (près de 30 %, + 2,5 Mtep), les pompes à chaleur (près de 25 %, + 2,0 Mtep), suivis de l’éolien (+ 1,8 Mtep), de la biomasse solide pour le chauffage (+ 1,6 Mtep) et du solaire photovoltaïque (+ 0,7 Mtep). À l’inverse, l’hydroélectricité s’est repliée de 9 % sur la même période, ne représentant plus que 21 % de la consommation d’énergie renouvelable en 2016, contre 37 % en 2005.
Cinq usines ouvrent leurs portes au public
Le 16 septembre aura lieu, dans 5 usines en France, la Fête du granulé de bois. À l’initiative de Propellet France, l’association nationale du chauffage au granulé de bois, cet événement a pour objectif de mieux faire connaître ce mode de chauffage. Des visites pédagogiques et des animations seront ainsi proposées tout au long de la journée sur les différents sites partenaires. L’occasion de découvrir comment les coproduits de bois sont valorisés et transformés en granulés. Les cinq usines concernées sont : SGA à Arlanc (63), Vert Deshy à Meximieux (01), MG granulés à Argenteuil-sur-Armançon (89), Siat Braun à Urmatt (67) et 3bois à Varennes-sur-Allier (03). L’ensemble du programme de cette journée est à retrouver ici.
L’injection à la fête
La production de biométhane injecté dans les réseaux poursuit sa progression au deuxième trimestre 2017. « À 97 GWh, elle augmente de 13 % par rapport au premier trimestre 2017 », indique le service de la donnée et des études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique et solidaire, dans son tableau de bord “biométhane injecté dans les réseaux de gaz” du deuxième trimestre 2017. Fin juin 2017, la capacité des 35 installations injectant du biométhane s’élevait, au total, à 533 GWh/an, soit une progression de 30 % par rapport à la fin de l’année 2016. Une capacité supplémentaire de 123 GWh/an a ainsi été installée au cours du premier semestre 2017, soit deux fois plus qu’au cours des 6 premiers mois de 2016. Si les unités de méthanisation constituent l’essentiel du parc (78 % de la capacité totale), les petites installations, de capacité unitaire inférieure à 15 GWh/an, représentent la moitié de la capacité de production totale du parc national. Côté biogaz pour la production d’électricité, le bilan est moins enthousiasmant. « Au cours du premier semestre 2017, 15 MW ont été raccordés, soit un rythme de raccordement comparable à celui du premier semestre 2016 », annonce le tableau de bord du deuxième trimestre 2017. La production d’électricité s’est ainsi élevée à 920 GWh au premier semestre 2017, en baisse de 1 % par rapport au second semestre 2016.