Cepsa et Masdar vont collaborer à l’international

Cepsa et Masdar ont annoncé le 18 janvier la signature d’un protocole d’entente afin d’étendre leurs activités à l’international dans le secteur des énergies renouvelables. Cet accord entre le groupe pétrolier espagnol et le groupe d’Abou Dhabi, spécialisé dans les projets d’énergies renouvelables, vise « à explorer une collaboration sur des projets relatifs aux énergies renouvelables, en particulier éoliennes et solaires ». Les deux groupes « prévoient d’explorer les opportunités qui existent là où ils sont déjà actifs ou dans les régions faciles d’accès comme, parmi d’autres, l’Espagne, le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Amérique latine et l’Europe », expliquent-ils dans un communiqué. EDF, de son côté, avait annoncé le 15 janvier la signature d’un protocole d’accord avec Masdar pour développer des projets en Afrique subsaharienne. Le partenariat explorera les opportunités de développement dans le cadre des investissements déjà existants d’EDF et Masdar dans l’électricité décentralisé et se penchera aussi sur de possibles nouveaux projets, précisent les deux groupes dans un communiqué commun.  

Création d’un label « Église verte”

Catholiques, protestants et orthodoxes ont créé un label « Église verte » pour encourager leurs communautés à prendre le chemin de la « conversion écologique », via un site internet, mis en ligne à l’occasion de la « semaine de prière pour l’unité des chrétiens » (18-25 janvier), où chaque paroisse peut faire son « éco-diagnostic ». « Le label s’adresse aux communautés chrétiennes qui veulent s’engager pour le soin de la création : paroisses, Églises locales et aussi œuvres, mouvements, monastères et établissements chrétiens », explique le site internet dédié à cette initiative. À renouveler chaque année, « le label n’est pas une fin en soi mais un outil d’encouragement et de progression. » Cette initiative a été lancée dans le sillage de la conférence climat COP21 de fin 2015 à Paris. Mais aussi, côté catholique, dans celui de l’encyclique « Laudato si' » publiée quelques mois auparavant par le pape François, qui a fait de « l’écologie intégrale » un marqueur fort de son pontificat. 

Alliance pour les énergies renouvelables

Énergies Partagée et les SEM Énergies Posit’if, SDESM Énergies et SIP’EnR ont annoncé le 17 janvier avoir signé la « Charte des acteurs franciliens de l’investissement public et citoyen dans les énergies renouvelables », une convention de partenariat pour favoriser l’essor des énergies renouvelables en Île-de-France. Les partenaires s’engagent « à promouvoir l’investissement participatif, à accompagner les projets des citoyens et des collectivités et à essaimer leur expérience sur le territoire francilien », expliquent-ils dans un communiqué commun. La Société d’économie mixte (SEM) Énergies Posit’if est l’opérateur de transition énergétique de la région Île-de-France, laquelle veut passer de 5 à 11 % d’énergie produite à partir d’énergies renouvelables d’ici 2020. La SEM SDESM Énergies a été créée à l’initiative du syndicat départemental des énergies de Seine-et-Marne (SDESM). Quant à SIP’EnR, il s’agit d’une SEM créée à l’initiative du Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris (Sipperec).

Le Giec répète l’urgence climatique

Le monde devra engager des transformations drastiques et immédiates s’il veut avoir quelques chances de rester sous le seuil critique de 1,5 °C de réchauffement, limite la plus ambitieuse fixée par l’accord de Paris, souligne un projet de rapport du groupe des experts du climat de l’ONU (Giec) dévoilé le 11 janvier. Vu la persistance des gaz dans l’atmosphère, le monde n’a plus devant lui que 12 à 16 ans d’émissions au rythme actuel, s’il veut garder 50 % de chances de s’arrêter à ce niveau de température, explique ce rapport commandé au Giec après l’adoption de l’accord de Paris fin 2015 et qui doit être publié à l’automne 2018. Le « seul » moyen de rester à +1,5 °C est d’« accélérer la mise en œuvre d’actions rapides, profondes, multi-sectorielles », avance le projet de texte : réduire « fortement » la demande d’énergie par habitant, développer les énergies renouvelables (qui doivent devenir source dominante d’énergie primaire à partir de 2050), décarboner le secteur électrique d’ici la moitié du siècle, en finir « rapidement » avec le charbon.

Les CTE sur les rails

« Les premiers contrats de transition écologique (CTE) seront signés au cours du deuxième trimestre 2018, en concertation avec tous les acteurs des collectivités engagées, en vue d’une expérimentation dans une quinzaine de territoires en 2018 », a annoncé Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, à l’occasion d’un déplacement à Arras le 11 janvier, où le gouvernement a lancé la négociation d’un premier CTE, avant la Corrèze le lendemain. Ces CTE sont censés accompagner des territoires qui ont connu des difficultés industrielles, qui nécessitent un accompagnement social de la transition énergétique (par exemple là où doivent fermer les centrales à charbon) mais aussi des territoires « vertueux » en avance sur la transition. Le ministère fait état, dans un communiqué, de 6 principaux axes pour les futurs contrats : des partenariats au plus proche de la réalité locale – une collaboration à tous les échelons territoriaux – pour la première fois, les entreprises locales pleinement associées – une logique de guichet unique pour le financement des projets – un accompagnement de l’État par une équipe dédiée et une quinzaine de démonstrateurs en 2018.

La compétitivité bientôt réalité

Les coûts de l’éolien et du solaire vont encore baisser fortement ces prochaines années au point que ces deux énergies seront globalement moins chères que les énergies fossiles (fuel, gaz, charbon), mais les autres énergies vertes progressent également rapidement, estime l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena) dans une étude, publiée le 15 janvier, sur les coûts des énergies vertes. Dans les deux prochaines années, les coûts moyens des renouvelables devraient atteindre entre 30 et 100 $/MWh en fonction des technologies, quand les énergies fossiles affichent des coûts entre 50 et 170 $/MWh, note le document. « Se tourner vers les renouvelables […] n’est plus simplement une décision faite au nom de l’environnement mais, de plus en plus largement, une décision économique intelligente », explique Adnan Z. Amin, directeur général de l’Irena, cité dans le communiqué. Au-delà de l’éolien et du photovoltaïque, la baisse des coûts s’observe aussi pour les autres énergies renouvelables, note l’Irena. L’an dernier, des projets dans la géothermie, la biomasse ou l’hydroélectricité se sont ainsi développés avec des coûts autour de 70 $/MWh. Le solaire à concentration et l’éolien en mer font également des progrès et certains projets qui seront mis en service d’ici 2020 et 2022 coûteront entre 60 et 100 $/MWh, prévoit l’Irena. « Cette nouvelle dynamique témoigne d’un changement significatif de modèle énergétique », selon M. Amin.

La R&D à l’honneur

Le gouvernement souhaite encourager « les efforts de recherche et de développement dans toutes les filières d’excellence des énergies renouvelables [notamment] grâce au Programme des investissements d’avenir (PIA) », a annoncé Nicolas Hulot le 8 janvier dans un communiqué. Un « Concours d’innovation », organisé via BPI France et l’Ademe, remplace désormais les appels à projets  « Initiative PME ». Il s’inscrit dans le Grand plan d’investissement de 57 milliards d’euros, annoncé en juillet 2017, avec des priorités sur la neutralité carbone et la compétitivité des énergies. Un appel à projets pour des démonstrateurs sera également lancé, toujours par l’Ademe, au cours du premier trimestre de 2018. « Dans le cadre du PIA3, qui commence cette année, cet appel à projets s’adressera plutôt à des consortiums », a expliqué David Marchal, chef de service adjoint Réseaux et énergies renouvelables au sein de l’Agence, le 9 janvier, à l’occasion de la présentation du Baromètre 2017 des énergies renouvelables électriques d’Observ’ER. Les projets seront ainsi plus importants et concerneront la mise au point pré-commerciale de nouvelles technologies de renouvelables, de stockage d’énergie ou de gestion des réseaux intelligents, avant une mise sur le marché.

Les énergies renouvelables électriques en progression

Le parc français installé s’est accru de 2,4 GW de puissance supplémentaire en 2017, explique l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER, éditeur du Journal des Énergies Renouvelables) dans son Baromètre 2017 des énergies renouvelables électriques, dévoilé le 9 janvier. Ce chiffre est supérieur à la progression enregistrée en 2016 (+2,3 GW), il porte la puissance globale à presque 49 GW. Ainsi, « l’objectif 2018 de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) était atteint à 92 % à la fin de 2017 », selon Frédéric Tuillé, responsable des études de l’association. Il ressort également que l’ensemble des filières électriques renouvelables cumule près de 44 500 emplois directs en France et génèrent un chiffre d’affaires conséquent de 15,2 milliards d’euros. Pour 2018, trois évènements pourraient impacter fortement le développement des énergies renouvelables, au premier rang desquels les discussions autour de la PPE, a affirmé Vincent Jacques le Seigneur, président d’Observ’ER. La réécriture des schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET) et la mise en pratique des ambitions photovoltaïques annoncées récemment par EDF sont également plus qu’attendus. Ce, dans l’optique d’un « green new deal« , annoncé par Nicolas Hulot pour 2018. 

Les métaux critiques à l’étude

L’Institut français des relations internationales (Ifri) s’est penché sur un sujet aussi majeur que sensible pour le développement des énergies renouvelables dans une étude publiée le 4 janvier et intitulée La transition énergétique face au défi des métaux critiques. Une domination de la Chine ? « Les enjeux sont ici géopolitiques, économiques, environnementaux, et sont dramatisés par une géographie de la production resserrée autour de quelques pôles producteurs (Chine, Amérique latine, Australie, Congo principalement) », rappelle son auteur, qui préconise notamment la systématisation du recyclage pour que l’Europe garde la main sur cette matière première indispensable. « À défaut de pouvoir relancer une exploration minière ambitieuse, l’UE doit ici investir dans des matériaux alternatifs et dans la constitution de filières de recyclage pour que la transition énergétique ait des retombées tangibles en termes d’emplois industriels sur son territoire », explique l’étude, qui tempère cependant la notion même de criticité. Celle-ci prête en effet « à discussion tant l’équilibre entre l’offre et la demande varie selon les métaux considérés et évolue au fil du temps. »

L’Actu EnR revient le 9 janvier

En raison des fêtes de fin d’année, L’Actu EnR fait une petite pause et reviendra mercredi 10 janvier. Toute l’équipe du Journal des Énergies Renouvelables et d’Observ’ER souhaite de très joyeuses fêtes aux lecteurs de L’Actu et leur donne rendez-vous en 2018 pour une année encore plus renouvelable.