Enedis lance deux offres expérimentales

Comme annoncé, Enedis va tester de nouveaux moyens pour mieux intégrer les énergies renouvelables au système électrique, notamment en Vendée et en Champagne-Ardennes, a-t-il annoncé le 22 février. Dès le mois prochain, la filiale d’EDF va ainsi expérimenter une nouvelle manière de raccorder un parc éolien et un parc solaire, en Vendée. Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité proposera au développeur d’accepter, par contrat, que la puissance injectée dans le réseau soit réduite, dans les premiers mois de la mise en service, en échange d’un raccordement plus rapide. « Nous souhaitons industrialiser ces offres dès l’année prochaine », a expliqué, à l’AFP, Hervé Lextrait, chef du département Producteurs d’Enedis, même si pour l’instant le cadre réglementaire manque pour généraliser ces « offres de raccordement intelligentes ». Autre expérimentation qui sera lancée l’an prochain en Champagne-Ardennes : recharger des véhicules électriques grâce au pilotage de l’électricité produite dans des parcs éoliens et utiliser les réserves de courant dans les batteries des véhicules pour aider le réseau électrique, lorsque les éoliennes ne tournent pas.

Nicolas Hulot annonce 11 nouveaux projets

Lancé en février 2016, pour un volume total de 180 MW répartis sur 3 ans, l’appel d’offres pour les installations biomasse énergie a livré sa deuxième tranche. Le ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a désigné 11 nouveaux lauréats : 9 projets pour le lot bois énergie et 2 projets de méthanisation, pour un volume total de 52,9 MW. Le tarif moyen pondéré par la puissance de ces 11 installations est de 122,50 €/MWh, un tarif comparable à celui de la première vague. Cet appel d’offres porte sur un volume annuel de 50 MW pour le bois énergie (plus de 300 kW) et de 10 MW pour de la méthanisation (plus de  500 kW). Or pour cette dernière, seul 1,3 MW ont finalement été attribués pour cette deuxième tranche, au moment où le gouvernement réfléchit à des mesures pour encourager le développement de la filière. Les lauréats bénéficieront d’un complément de rémunération garanti pendant 20 ans. La troisième (et dernière) période de candidature sera ouverte du 29 juin au 31 août 2018.

La méthanisation fait salon

Si l’annonce de fonds de prêt à la méthanisation de 100 millions d’euros a eu lieu à l’Élysée, celle-ci est au cœur des discussions du salon de l’agriculture depuis son ouverture, le 24 février. Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, y a présidé la deuxième réunion plénière du groupe de travail sur la méthanisation. Il a également décalé au 26 mars l’annonce de ses résultats, avec des réunions des sous-groupes prévues d’ici-là. Car, comme il l’a expliqué dans un entretien au Figaro, le gouvernement veut « faire du développement de la méthanisation l’un des éléments de la trajectoire énergétique française », dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), et apporter ainsi « une partie de la solution à la crise agricole dans notre pays. » Pour rappel, le fonds lancé par le Président Macron devrait être mis en place dès l’automne 2018 avec Bpifrance, dans le cadre du grand plan d’investissement agricole de 5 milliards d’euros qui doit accompagner la transformation de l’agriculture.

Un premier appel d’offres bi-technologie

Dans les tuyaux depuis mai 2017, l’Agence fédérale allemande qui gère les réseaux, Bundesnetzagentur, a annoncé le 19 février le lancement d’un appel d’offres bi-technologie éolien-solaire de 200 MW. À l’instar de la France, « c’est la première fois qu’un appel d’offres inter-technologie est lancé en Allemagne », précise le communiqué de l’Agence. Les candidats peuvent ainsi présenter aussi bien des projets éoliens que des projets solaires et doivent se conformer aux mêmes règles, notamment un prix maximum fixé à 88,4 euros/MWh. Les projets auront une puissance minimale de 750 kW tandis que les centrales solaires au sol ne pourront pas dépasser les 20 MW.

L’UE veut produire des batteries « vertes »

Les batteries électriques produites par l’UE seront « vertes », recyclables et réutilisables pour se distinguer de la concurrence, a expliqué le 20 février le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic, qui porte le projet d’une « Alliance européenne des batteries ». « Nous voulons quelque chose de différent par rapport à ce qui existe actuellement sur le marché », a souligné, selon l’AFP, le commissaire à Bruxelles, en amont du premier « Forum industriel de l’énergie propre », au cours duquel la Commission espère promouvoir son plan stratégique pour le développement de batteries électriques. Pour répondre à la demande d’ici 2025 (un marché de 250 milliards d’euros), Maros Sefcovic estime que l’UE devra se doter de 10 à 20 « giga-entreprises », et former 300 000 à 400 000 personnes pour cette production spécifique. La Commission espère que l’industrie s’engagera sur les 20 priorités identifiées pour développer le marché au sein de l’UE, avec au premier rang « la réduction de l’empreinte carbone » tout au long de la chaîne de production et du cycle de vie du produit. L’industrie a par ailleurs proposé de créer un label européen pour les batteries produites.

L’UE peut et doit faire mieux

Selon une étude commandée par la Commission européenne et réalisée par l’Irena, l’Agence internationale des énergies renouvelables, l’Union européenne pourrait atteindre une part d’énergie renouvelable dans sa consommation totale d’énergie de 34 % en 2030, contre un objectif actuellement fixé à 27 %. « Le rapport confirme nos propres observations sur la baisse importante des coûts des renouvelables ces dernières années, et la nécessité de prendre en compte ce nouvel environnement dans la fixation de notre niveau d’ambition dans le cadre des négociations à venir pour définir les politiques énergétiques de l’Europe », explique le commissaire européen à l’Action pour le Climat, Miguel Arias Canete, dans un communiqué du 20 février. Or, si les États membres s’en tiennent à leurs projets et programmes actuels, le déploiement des renouvelables n’atteindra que 24 % en 2030, prévient le rapport. L’agence insiste également sur le fait qu’un objectif ambitieux serait «?rentable?» pour les États membres. Pour autant, prévient Adnan Ami, directeur général de l’Irena, si l’UE ne prend pas les « ?bonnes décisions financières maintenant? », le bloc européen risquerait de se retrouver avec « ?de très importants actifs bloqués d’infrastructures énergétiques obsolètes? ».

Une grève le 13 mars contre l’ouverture à la concurrence

Les salariés des quelque 400 concessions hydrauliques de France sont appelés à la grève le 13 mars pour défendre le maintien dans le service public de ce secteur que la France est sommée par Bruxelles d’ouvrir à la concurrence, a appris le 13 février l’AFP de sources syndicales. Cet appel à l’initiative de l’intersyndicale CFDT, CGT, CFE-CGC et FO intervient après une rencontre la semaine dernière avec le cabinet du Premier ministre et alors que le gouvernement semble vouloir accélérer sur ce dossier, selon les syndicats qui refusent que soient « bradés » les barrages. Pour rappel, Bruxelles a mis en demeure la France, en octobre 2015, d’ouvrir à la concurrence ses concessions. Propriétés à 100 % de l’État, les barrages sont actuellement concédés en très grande majorité à EDF, qui détient environ 85 % de la puissance installée, et à Engie, via ses filiales Compagnie nationale du Rhône (CNR) et Société hydroélectrique du Midi (Shem).

Enfin de bonnes nouvelles

« Nous savons qu’il suscite encore des débats, que nous avons à nous convaincre collectivement de la maturité de cette technologie. Nous engagerons pour cela dans l’année des études préliminaires au lancement d’un appel d’offres pré-commercial sur l’hydrolien », a annoncé Sébastien Lecornu, le 8 février, en clôture du colloque du SER. L’appel d’offres commercial, lui, aurait lieu en 2019. Ces études techniques préliminaires sur les zones du Raz Blanchard, en Normandie, et du Fromveur, près de l’île d’Ouessant, étaient fortement attendues par la filière et les récentes annonces de Nicolas Hulot n’avaient pas rassuré grand monde. D’autant plus depuis l’abandon par Naval Énergies de l’expérimentation menée sur le site de Paimpol-Bréhat, en Bretagne.   

Méthanisation : des annonces pour le salon de l’agriculture

« Le groupe de travail sur la méthanisation s’est réuni pour la première fois le 1er février », a expliqué Sébastien Lecornu, le 8 février, en clôture du colloque du SER. Les travaux sont donc d’ores et déjà lancés sur différentes commissions techniques : la simplification des réglementations, l’accès au financement (qui constitue aujourd’hui la principale difficulté de cette filière), les dispositifs de soutien public et la réflexion sur le biogaz dans les nouvelles mobilités. Le secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, a expliqué que le sujet était « un enjeu majeur pour l’agriculture française, pour les éleveurs, dans la diversification des revenus pour une partie des agriculteurs français. » C’est pourquoi le calendrier est « particulièrement resserré pour pouvoir présenter un certain nombre de conclusions opérationnelles pour le salon de l’agriculture » (du 24 février au 4 mars), a-t-il annoncé.

Les aides au photovoltaïque et à l’éolien auditées

« Vérifier si l’aide apportée par l’Union européenne et les États membres en faveur de la production d’électricité d’origine éolienne et solaire photovoltaïque est efficace », tel est l’objectif de la Cour des comptes européenne. L’institution a annoncé le 1er février qu’elle réalisait un audit pour analyser « la conception, la mise en œuvre et le suivi des stratégies établies aux niveaux nationaux et européen en matière d’éolien et de solaire photovoltaïque depuis 2009, ainsi que les fonds consacrés par l’UE et par les États membres à leur développement. » Le rapport d’audit est attendu pour le début 2019. Les auditeurs se rendront dans quatre États membres: l’Allemagne, l’Espagne, la Grèce et la Pologne.