Sigeif Mobilités sélectionne Total pour une station

Dans le cadre d’un appel d’offres, Sigeif Mobilités, société d’économie mixte (SEM) locale créée par le Sigeif et la Caisse des dépôts, a retenu Total pour « construire et exploiter la plus grande station de France exclusivement consacrée au gaz naturel pour véhicule (GNV) et au bio-GNV ». Les travaux d’aménagement au sein de la plateforme logistique du port de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, débuteront à l’automne, pour une livraison prévue au printemps 2019, précise l’énergéticien dans un communiqué du 13 mars. Total s’est engagé à ce qu’un minimum de 10 % de la totalité des volumes de GNV commercialisés sur la station, qui comptera quatre pistes uniquement dédiées au GNV, soient d’origine renouvelable (bio-GNV). Le groupe a pour objectif de déployer 350 stations GNV en Europe à l’horizon 2022, dont 110 stations en France.

Grenoble en route vers le 100 % EnR grâce à GEG

L’entreprise locale de distribution (ELD) Gaz Électricité de Grenoble (GEG) a présenté, le 9 mars, un plan d’investissement de 125 millions d’euros dans des sources de production d’électricité d’origine renouvelable. Il vise à couvrir, en 2022, l’équivalent du niveau de consommation des 166 000 Grenoblois, uniquement en énergies renouvelables, soit 400 GWh/an et fixe un point de passage en 2020 à 326 GWh. GEG compte surtout sur l’éolien pour réaliser ses objectifs de passer d’une production annuelle renouvelable de 144 GWh (dont 97 en hydroélectricité, 16 en éolien, 12 en photovoltaïque et 19 en biométhane) à presque 400 GWh en 2022 (dont 143 en hydroélectricité, 209 en éolien, 27 en photovoltaïque et 19 en biométhane).

L’objectif de la PPE à fin 2018 d’ores et déjà atteint

« L’objectif fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (137 MW raccordés aux réseaux électriques fin 2018) est d’ores et déjà atteint », indique le Service de la donnée et des études statistiques (SDES) dans son « Tableau de bord : biogaz pour la production d’électricité – Quatrième trimestre 2017 », à propos des installations de méthanisation. Celles-ci représentent d’ailleurs 85 % des mises en service d’installations produisant de l’électricité à partir de biogaz pour l’année 2017. De plus, note le SDES, le rythme de raccordement de méthaniseurs s’accélère (22 MW raccordés au cours de l’année 2017, contre 17 MW en 2016). S’agissant de l’ensemble des installations biogaz, « le rythme des mises en service s’est considérablement accéléré en fin d’année, plus de 50 % de la puissance raccordée durant l’année l’ayant été au cours du seul quatrième trimestre », précise l’organisme du ministère de la Transition écologique et solidaire. Ainsi, fin décembre 2017, 548 installations ont produit de l’électricité à partir de biogaz, correspondant à une puissance totale installée de 423 MW. Le « Tableau de bord : biométhane injecté dans les réseaux de gaz – Quatrième trimestre 2017 » indique par ailleurs qu’à « fin 2017, 44 installations ont injecté du biométhane, après production et épuration de biogaz, dans les réseaux de gaz naturel. Leur capacité s’élève au total à 696 GWh/an, en progression de 69 % par rapport à la fin de l’année 2016. » Une capacité supplémentaire de 285 GWh/an a été installée au cours de l’année 2017, contre 131 GWh/an sur l’année précédente.

Ne pas oublier la politique de développement rural

Les synergies entre énergies renouvelables et développement rural « sont possibles, mais qu’à ce jour, elles restent pour l’essentiel inexploitées », selon un « rapport spécial » de la Cour des comptes européenne. La situation et les besoins des zones rurales devraient être davantage pris en compte dans la politique de l’UE en matière d’énergies renouvelables, notamment lors de la conception des futurs plans nationaux intégrés en matière d’énergie et de climat, selon le rapport. Le document revient également sur le financement de projets d’énergies renouvelables par le Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural) et conclut que la Commission devrait, pour la prochaine période, renforcer les objectifs plus spécifiquement liés aux ENR. « Les ressources financières allouées au développement rural peuvent jouer un rôle dans la réalisation des objectifs en matière d’énergies renouvelables au niveau national et de l’UE, mais elles devraient alors profiter aux zones rurales », explique M. Samo Jereb, le Membre de la Cour des comptes européenne responsable du rapport. « La Commission européenne n’a pas fourni suffisamment de précisions ou d’orientations à cet égard. » Par ailleurs, quatorze ministres de l’Environnement de l’Union européenne, dont Nicolas Hulot, appellent à renforcer les financements « pro-climat » dans le futur budget pluriannuel de l’UE. Ils demandent à la Commission qu’« au moins 20 % » du futur budget de l’UE soit consacré à des investissements en faveur du climat, expliquent-ils dans une déclaration commune diffusée en marge d’un Conseil des ministres de l’Environnement qui s’est tenu le 5 mars à Bruxelles. Le 2 mai prochain, la Commission européenne donnera le coup d’envoi des négociations sur le futur cadre financier pluriannuel, qui fixera les balises des dépenses de l’Union sur la période 2021-2027.

EVERGAZ et SICAE-OISE s’associent sur 3 départements

Evergaz et SICAE-Oise ont annoncé le 2 mars leur association « pour développer puis détenir un ensemble de centrales biogaz dans les départements de l’Oise, la Somme et l’Aisne en partenariat avec les acteurs locaux (agriculteurs, industriels, collectivités locale…) ». Le partenariat prévoit la création d’une société de co-développement et de co-investissement SICAE-OISE/Evergaz appelée « Hauts-de-France Méthanisation ». Et en parallèle, SICAE-OISE entre au capital d’Evergaz. Les deux partenaires ont prévu d’investir 20 M€ sur 5 ans dans les projets biogaz sur ces 3 départements, dont plus de 80 % des énergies produites sont issues des filières renouvelables essentiellement éolienne et dans lesquels « il reste de belles perspectives de développement dans la méthanisation », expliquent les deux partenaires dans un communiqué.

Enedis lance deux offres expérimentales

Comme annoncé, Enedis va tester de nouveaux moyens pour mieux intégrer les énergies renouvelables au système électrique, notamment en Vendée et en Champagne-Ardennes, a-t-il annoncé le 22 février. Dès le mois prochain, la filiale d’EDF va ainsi expérimenter une nouvelle manière de raccorder un parc éolien et un parc solaire, en Vendée. Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité proposera au développeur d’accepter, par contrat, que la puissance injectée dans le réseau soit réduite, dans les premiers mois de la mise en service, en échange d’un raccordement plus rapide. « Nous souhaitons industrialiser ces offres dès l’année prochaine », a expliqué, à l’AFP, Hervé Lextrait, chef du département Producteurs d’Enedis, même si pour l’instant le cadre réglementaire manque pour généraliser ces « offres de raccordement intelligentes ». Autre expérimentation qui sera lancée l’an prochain en Champagne-Ardennes : recharger des véhicules électriques grâce au pilotage de l’électricité produite dans des parcs éoliens et utiliser les réserves de courant dans les batteries des véhicules pour aider le réseau électrique, lorsque les éoliennes ne tournent pas.

Nicolas Hulot annonce 11 nouveaux projets

Lancé en février 2016, pour un volume total de 180 MW répartis sur 3 ans, l’appel d’offres pour les installations biomasse énergie a livré sa deuxième tranche. Le ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a désigné 11 nouveaux lauréats : 9 projets pour le lot bois énergie et 2 projets de méthanisation, pour un volume total de 52,9 MW. Le tarif moyen pondéré par la puissance de ces 11 installations est de 122,50 €/MWh, un tarif comparable à celui de la première vague. Cet appel d’offres porte sur un volume annuel de 50 MW pour le bois énergie (plus de 300 kW) et de 10 MW pour de la méthanisation (plus de  500 kW). Or pour cette dernière, seul 1,3 MW ont finalement été attribués pour cette deuxième tranche, au moment où le gouvernement réfléchit à des mesures pour encourager le développement de la filière. Les lauréats bénéficieront d’un complément de rémunération garanti pendant 20 ans. La troisième (et dernière) période de candidature sera ouverte du 29 juin au 31 août 2018.

La méthanisation fait salon

Si l’annonce de fonds de prêt à la méthanisation de 100 millions d’euros a eu lieu à l’Élysée, celle-ci est au cœur des discussions du salon de l’agriculture depuis son ouverture, le 24 février. Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, y a présidé la deuxième réunion plénière du groupe de travail sur la méthanisation. Il a également décalé au 26 mars l’annonce de ses résultats, avec des réunions des sous-groupes prévues d’ici-là. Car, comme il l’a expliqué dans un entretien au Figaro, le gouvernement veut « faire du développement de la méthanisation l’un des éléments de la trajectoire énergétique française », dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), et apporter ainsi « une partie de la solution à la crise agricole dans notre pays. » Pour rappel, le fonds lancé par le Président Macron devrait être mis en place dès l’automne 2018 avec Bpifrance, dans le cadre du grand plan d’investissement agricole de 5 milliards d’euros qui doit accompagner la transformation de l’agriculture.

Un premier appel d’offres bi-technologie

Dans les tuyaux depuis mai 2017, l’Agence fédérale allemande qui gère les réseaux, Bundesnetzagentur, a annoncé le 19 février le lancement d’un appel d’offres bi-technologie éolien-solaire de 200 MW. À l’instar de la France, « c’est la première fois qu’un appel d’offres inter-technologie est lancé en Allemagne », précise le communiqué de l’Agence. Les candidats peuvent ainsi présenter aussi bien des projets éoliens que des projets solaires et doivent se conformer aux mêmes règles, notamment un prix maximum fixé à 88,4 euros/MWh. Les projets auront une puissance minimale de 750 kW tandis que les centrales solaires au sol ne pourront pas dépasser les 20 MW.

L’UE veut produire des batteries « vertes »

Les batteries électriques produites par l’UE seront « vertes », recyclables et réutilisables pour se distinguer de la concurrence, a expliqué le 20 février le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic, qui porte le projet d’une « Alliance européenne des batteries ». « Nous voulons quelque chose de différent par rapport à ce qui existe actuellement sur le marché », a souligné, selon l’AFP, le commissaire à Bruxelles, en amont du premier « Forum industriel de l’énergie propre », au cours duquel la Commission espère promouvoir son plan stratégique pour le développement de batteries électriques. Pour répondre à la demande d’ici 2025 (un marché de 250 milliards d’euros), Maros Sefcovic estime que l’UE devra se doter de 10 à 20 « giga-entreprises », et former 300 000 à 400 000 personnes pour cette production spécifique. La Commission espère que l’industrie s’engagera sur les 20 priorités identifiées pour développer le marché au sein de l’UE, avec au premier rang « la réduction de l’empreinte carbone » tout au long de la chaîne de production et du cycle de vie du produit. L’industrie a par ailleurs proposé de créer un label européen pour les batteries produites.