Énergie Partagée fête son 8e anniversaire. L’entreprise solidaire publie à cette occasion un livret regroupant les 50 projets qu’elle a financé grâce à 16,6 millions d’euros d’épargne de plus de 5 200 actionnaires. « Partout en France, 45 éoliennes, 50 000 panneaux solaires, des réseaux de chaleur, des centrales hydroélectriques et même des unités de méthanisation sont sortis de terre », se réjouit-elle. « Les projets qui se préparent sont tout aussi motivants que ceux qui ont déjà été menés et nous avons besoin d’accélérer leur développement. Le cap est clair : nous devons collecter 10 millions d’euros supplémentaires pour financer les demandes que nous avons sur nos nouveaux projets d’ici 2020 », explique l’entreprise. Et d’afficher l’objectif suivant : « Les installations citoyennes doivent représenter 15 % des énergies renouvelables installées en 2030 ! » Énergie partagée souligne qu’« à la différence des plateformes de crowdfunding, Énergie Partagée finance les projets en fonds propres et accompagne les porteurs tout au long de la vie des projets. »
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63 MW changent de mains (françaises) en Bulgarie
Le producteur indépendant français d’énergie renouvelable, Akuo Energy a finalisé auprès d’EDF Renouvelables, l’acquisition de CHB, un portefeuille de quatre centrales hydroélectriques en exploitation en Bulgarie d’une capacité installée de 63 MW. Cette opération « permet au groupe français de se doter d’une équipe de 30 ingénieurs et techniciens spécialisés dans l’exploitation et la maintenance de centrales hydroélectriques », précise le groupe dans un communiqué du 5 novembre. « Cette acquisition nous permet d’enrichir nos compétences dans l’hydroélectricité et la vente d’électricité sur le marché ; elle vient aussi rééquilibrer avantageusement notre mix énergétique », ajoute Eric Scotto, PDG et cofondateur d’Akuo Energy.
La chaleur renouvelable à l’honneur
L’Ademe, Amorce, la Fedene et le Syndicat des énergies renouvelables (CER) organisent les 4, 5 et 6 décembre la semaine de la chaleur renouvelable au Forum des Images à Paris. Ces trois journées ont pour but de réaffirmer le rôle fondamental de la chaleur renouvelable dans la transition énergétique. À destination des entreprises, des collectivités locales et de l’ensemble des prescripteurs, ces journées permettront d’échanger et de présenter les outils mis à disposition pour faciliter le passage à l’acte. Lors de la première journée, trois parcours sont organisés en direction des différents publics : le Parcours collectivités/réseaux de chaleur, le Parcours entreprises et le Parcours habitat. La journée du 5 décembre proposera, à travers 10 ateliers, un panorama des atouts de chaque filière. La dernière journée invitera le grand public à visiter des installations près de chez lui dans toute la France.
Genève lance des campagnes d’exploration
Le canton de Genève, en Suisse, s’est fixé un objectif ambitieux : couvrir 20 % de ses besoins en chauffage grâce à la géothermie d’ici 2020. Pour y parvenir, il a mis en place le programme GEothermie 2020, qui consiste à mener des explorations et prospections pour connaître le potentiel du canton en matière de géothermie mais également à développer une filière professionnelle dans le domaine. Au moins d’octobre, les résultats du premier forage exploratoire mené dans le cadre de ce programme ont été présentés : ils révèlent dans la région de Satigny, entre 400 et 745 mètres de profondeur, des débits de plus de 50 litres/seconde d’une eau à une température moyenne de 33 °C. Des résultats fidèles aux hypothèses émises par les premières cartographies réalisées depuis la surface. Trois autres forages exploratoires sont prévus en 2019. « En parallèle, afin de sélectionner le maximum de lieux favorables au développement de projets de géothermie, les SIG réaliseront deux nouvelles campagnes de prospection de grande envergure », annonce le canton dans un communiqué. La première a débuté fin octobre dans la région d’Avusy pour sonder le sous-sol sur 125 km, dont 36 km du côté français de la frontière. « Il s’agit d’une gestion coordonnée d’acquisition des données transfrontalières dans le but de développer la géothermie, affirme M. Pierre-Jean Crastes, président de la Communauté de communes du Genevois dans un communiqué. Il ne faut pas oublier que le bassin genevois est franco-suisse et donc ses ressources traversent les frontières ». La seconde campagne de prospection aura lieu en 2019-2020 et son tracé sera décidé en fonction des résultats des premiers tests. « Ces travaux de prospection associés aux forages exploratoires fourniront une cartographie détaillée du sous-sol genevois et permettront de localiser les sites favorables à l’exploitation de la géothermie d’ici à deux ans sur l’ensemble du territoire, conclut le canton. Ces opérations sont décisives pour augmenter les chances de succès des futurs forages et de garantir une utilisation durable et maîtrisée de la géothermie. »
Objectif MARS
GRDF, GRTgaz et Teréga ont signé avec l’Université Paris Diderot le projet MARS (Méthane renouvelable solaire), un contrat de recherche pour développer des solutions de stockage de l’énergie solaire et de valorisation du CO2 en méthane. Ces recherches permettraient à terme de proposer une solution de recyclage du gaz carbonique en méthane en y stockant au passage de l’énergie solaire. « Recherche fondamentale et recherche appliquée, qu’elles soient académiques ou industrielles, vont ainsi travailler en synergie au développement d’un procédé qui devrait, permettre de transformer le CO2 en une source d’énergie courante et compatible avec les usages actuels, en utilisant la lumière du soleil et une molécule à base de fer », expliquent les partenaires dans un communiqué commun daté du 26 octobre. Le projet MARS s’inscrit dans une démarche conjointe entre acteurs de l’énergie et recherches scientifiques, le développement des résultats et des phases de test se feront conjointement entre les différents acteurs afin de vérifier l’application des solutions proposées par l’Université Paris Diderot aux métiers de la filière gaz naturel.
Un nouveau projet dans le Raz Blanchard
La région Normandie s’est alliée avec le groupe britannique Simec Atlantis Energy pour développer un nouveau projet hydrolien. Le groupe britannique a en effet créé une co-entreprise avec plusieurs institutions régionales (agences de développement, fonds régional d’investissement) pour installer et exploiter plusieurs GW dans la zone du Raz Blanchard. Si le montant des investissements prévus n’est pas précisé, la nouvelle structure, baptisée Normandie Hydrolienne et qui sera détenue à majorité par Atlantis Energy, prévoit de construire et assembler dans la région les turbines utilisées dans ce projet. Atlantis Energy, qui exploite déjà des hydroliennes en Ecosse, « prévoit la livraison d’une capacité opérationnelle initiale de 1 GW dès 2025, qui pourrait être rapidement portée à 2 GW d’ici 2027 », indique son PDG, Tim Cornélius, cité dans un communiqué du 30 octobre. L’heure est désormais à l’obtention des autorisations locales et nationales, ainsi qu’à la confirmation de la faisabilité technico-économique des futurs parcs.
L’annonce de la PPE repoussée à mi-novembre
La présentation des grandes orientations du gouvernement pour le secteur de l’énergie (Programmation pluriannuelle de l’énergie – PPE – pour les années 2019-2023 et 2024-2028) est de nouveau repoussée à « courant novembre », a annoncé le 24 octobre la nouvelle secrétaire d’État à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon. « L’annonce ne sera pas le 30 octobre, ce sera courant novembre. », a-t-elle expliqué sur RMC. Initialement prévue pour fin juin, la présentation de la PPE avait dernièrement été repoussée à la fin octobre. Emmanuel Macron a par ailleurs une « Rencontre avec des acteurs de l’énergie » inscrite à son agenda ce mercredi 24 octobre. Il reçoit en effet des patrons d’entreprises et d’organismes de recherche à l’Élysée. Trois ministres seront présents : François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. En réaction à l’absence d’invitation à cette réunion, des représentants d’« acteurs de la transition énergétique […] entreprises des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, associations, collectivités, syndicats » tiendront en même temps dans un lieu public proche de l’Élysée, leur propre réunion de travail sur la PPE.
Le budget 2018 porté à 245 M€
« Le conseil d’administration de l’Ademe a voté, le 18 octobre, une hausse du budget du fonds de 14% pour 2018. Le budget initial de 215 M€ est porté à 245 M€ », a annoncé l’agence dans un communiqué en date du 22 octobre. Le Fonds chaleur, géré par l’Ademe depuis 2009, participe au développement de la production renouvelable de chaleur grâce à la biomasse, la géothermie ou le solaire. Il est destiné à l’habitat collectif, aux collectivités et aux entreprises. Pour 2019, François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, a indiqué le 2 octobre lors d’une audition au sénat que le Fonds chaleur sera porté à 300 M€.
Feu vert européen à une aide d’État de 200 M€
La Commission européenne a donné son feu vert à une aide d’État de 200 millions d’euros consentie par la France pour soutenir la production d’électricité à partir de sources renouvelables à des fins d’autoconsommation jusqu’en 2020. Ce soutien est accessible aux petites installations d’une capacité comprise entre 100 et 500 kW et les bénéficiaires seront sélectionnés dans le cadre d’appels d’offres organisés jusqu’en 2020, auxquels toutes les technologies liées aux énergies renouvelables peuvent participer. Les installations sélectionnées bénéficieront alors d’un soutien sous la forme d’une prime, accordée pour une période de 10 ans, et d’un complément de rémunération. Dans un communiqué du 22 octobre, l’exécutif européen note que ce soutien public aidera au déploiement d’une capacité de production supplémentaire de 490 MW. « Ce régime stimulera la concurrence entre les sources d’énergie renouvelables pour les autoproducteurs et augmentera davantage encore la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique de la France », explique Margrethe Vestager, la commissaire à la Concurrence, citée dans le document.
La Région soutient la géothermie de surface
« La collaboration entre l’Ademe et la Région Grand Est existe depuis plus de 20 ans, retrace Christèle Willer, vice-présidente de la transition énergétique et de l’environnement de la Région. Mais depuis juillet 2017, elle a pris une nouvelle forme avec la mise en place du programme Climaxion, qui vise à soutenir financièrement le développement des énergies renouvelables. » Et parmi celles-ci, la géothermie de surface. Avec 3 850 installations (incluant celles des particuliers), elle ne représente aujourd’hui que 1,1 % de la production renouvelable de la région, mais l’objectif est de la faire monter en puissance, en accompagnant les porteurs de projet. « Climaxion s’adresse aux collectivités, aux associations, aux entreprises, aux exploitants agricoles… bref, à tous ceux qui peuvent mettre en place des installations géothermales assez importantes pour obtenir un retour sur investissement et faire progresser le mix énergétique de la région, précise Christèle Willer. Il ne s’agit évidemment pas de créer un appel d’air mais bien d’aider à la réalisation de projets qui ont du sens. » C’est pourquoi il n’y a pas d’objectif chiffré ni même de budget réellement dédié. Le financement des projets de géothermie se fait sur le budget global de 5 millions d’euros (pour 2018) attribué aux énergies renouvelables. Depuis juin 2017, 26 dossiers ont ainsi pu bénéficier de 734 427 € de subventions de la part de la Région, couvrant entre 40 et 50 % du coût des études ou des travaux. Et le Grand-Est entend bien continuer en ce sens et même, amplifier le mouvement. « Le bilan 2018 ainsi qu’un état des lieux du potentiel de la géothermie de surface sont en cours de finalisation, annonce la vice-présidente. Pour 2019, nous allons nous appuyer sur ce dernier pour informer et sensibiliser les porteurs de projet potentiels et continuer à améliorer la communication et le partage d’expérience pour faire émerger de nouveaux dossiers et inciter les acteurs à s’emparer de cette opportunité. »