Un appel à projets pour les recherches de fuites d’eau

Engie Réseaux Bourgogne Franche Comté, en partenariat avec Nicéphore Cité, a annoncé le lancement d’un appel d’offres visant à identifier des solutions innovantes permettant d’améliorer la précision de localisation des fuites d’eau sur un réseau de chaleur en fonctionnement et de mieux évaluer le débit de fuite. « L’objectif de cet appel à projet est de proposer un système complémentaire aux solutions actuelles utilisées pour localiser les fuites des réseaux d’eau chaude et d’eau surchauffée, explique l’entreprise. La solution innovante proposée doit permettre de localiser une fuite à 50 cm près et d’évaluer le débit de fuite sans occasionner de coupure du service de fourniture de chaleur, avec un coût de mise en œuvre réduit. Le système doit être facilement utilisable et robuste », est-il précisé. La date limite de participation est fixée au 20 décembre à minuit. Engie Réseaux Bourgogne Franche Comté mettra à disposition du lauréat une installation permettant la mise en place d’un pilote pour une durée de 9 mois. Au vu des résultats, une collaboration commerciale pourra être envisagée et, le cas échéant, être étendue à l’ensemble du périmètre d’Engie Réseaux.

Une première mondiale à Cachan

C’est précisément là que François de Rugy a choisi d’effectuer, le 7 septembre, son premier déplacement officiel en tant que ministre de la Transition écologique et solidaire. La centrale géothermique de Cachan s’est en effet offert une nouvelle jeunesse et améliore ses performances grâce à une innovation mondiale : le forage sub-horizontal. Deux puits de moins et 100 m3/h de débit de plus… voilà le défi que vient de relever Dalkia sur la centrale géothermique de Cachan, dans le Val-de-Marne. Comment ? Grâce aux forages sub-horizontaux, qui ont remplacé les forages traditionnels, en place depuis 1984. Ces derniers s’enfonçaient à la verticale sur 400 m puis avec un angle de 40° sur 1400 m alors que les sub-horizontaux ont consisté à creuser environ 1600 m à la verticale, puis 1 000 m avec un angle de près de 90°. « La technique avait déjà été éprouvée par l’industrie pétrolière mais pour des diamètres de forage plus petits, souligne Célia Robert, chargée de projet chez Dalkia. Mais en matière de géothermie, c’est une première mondiale, une véritable innovation. » La difficulté étant en outre que la partie horizontale du forage doit être bien droite: Dalkia puise l’eau dans une nappe du Dogger qui ne fait que 50 mètres d’épaisseur ! L’intérêt cependant de cette technique, c’est que l’eau, ici à 69 °C, s’accumule dans la partie horizontale puis remonte, aidée d’une pompe, le long des forages verticaux jusqu’à la surface. Et c’est ainsi que le débit augmente : il est passé de 350 m3/h à 450 m3/h alors que seuls deux forages sub-horizontaux ont été creusés en remplacement des 4 puits précédents. Le réseau de chaleur alimenté par la centrale va ainsi voir passer son pourcentage d’énergie renouvelable d’environ 60 % à au moins 66 % « et sans doute même à 70 ou 75 % », précise Célia Robert. D’une longueur de 12 km, il alimente aujourd’hui l’équivalent de 7 000 logements, y compris des bâtiments publics. Le chantier n’est cependant pas encore achevé : les forages ont commencé en septembre 2017, se sont achevés en mars 2018… et ce sont maintenant tous les équipements de la boucle géothermale qui sont en commande ou en cours d’installation. « L’ensemble de la centrale avait plus de 30 ans donc tout est à changer et à adapter aux nouveaux débits, note la chargée de projet. La mise en service est donc prévue pour octobre 2019. » Au total, un investissement de 19 millions d’euros aura été nécessaire pour cette unité innovante de 13,5 MW, qui permettra d’économiser 12 000 tonnes de CO2 par an, par rapport à une solution au gaz.

La France reste un « petit pays »

« Malgré une dynamique impressionnante (la plus forte en Europe) sur le nombre d’unités, la France reste ”un petit pays” du biométhane au sens de la capacité, peut-on lire dans le dernier Observatoire européen publié le 25 septembre par France biométhane. Avec les tailles d’unités actuelles, il faudrait atteindre un total de 120 centrales pour dépasser les 40 000 Nm3/h et rejoindre le podium européen. » Pour autant, « la France prend une trajectoire propre », souligne l’organisme. Avec 18 nouvelles centrales sur les 48 nouvelles installation en Europe, la France regroupe un tiers des nouvelles unités en Europe. En revanche la capacité des centrales de biométhane françaises, largement en dessous la moyenne européenne (340 Nm3/h versus 937 Nm3/h de biogaz traité par installation) « empêche la France de bénéficier d’un coût de production du biométhane plus faible. Un constat qui s’explique par les nombreuses contraintes réglementaires et législatives qui persistent », selon Cédric de Saint Jouan, président du think Tank. La filière allemande reste de son côté leader du marché européen, même si son rythme de progression semble se stabiliser à 8 nouvelles unités par an sur les 3 dernières années. A contrario, et après une ascension fulgurante en 2016, le dynamisme du biométhane au Royaume-Uni ralentit nettement. Enfin, le Danemark et les Pays-Bas enregistrent une belle progression autant sur la capacité que sur le nombre d’unités et pourraient bientôt rejoindre la Suède, pays historique de la filière, qui connait peu d’évolution depuis 3 ans.

Un rapport et 14 recommandations

« Avec une enveloppe totale de près de 600 M€/an (dont un tiers au Fonds chaleur), les énergies renouvelables thermiques bénéficient de moins de 10 % des soutiens aux énergies renouvelables dont elles représentent pourtant près de 60 % de la production, indique un rapport interministériel réalisé par le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) et le Conseil général de l’économie (CGE). Ainsi, l’augmentation globale de l’aide aux énergies renouvelables thermiques parait justifiée, tant en montant qu’en procédures réglementaires. » Ce document, publié le 24 septembre, avance 14 recommandations pour faire en sorte de maximiser le soutien aux énergies renouvelables thermiques. Elle invite notamment « à mettre à l’étude une modulation de la contribution climat énergie (CCE ou ”taxe carbone”) de nature à préserver la compétitivité de la chaleur des aléas des cours mondiaux des combustibles fossiles. » La mission recommande également une mise à jour annuelle et une publication des données relatives aux aides publiques aux énergies renouvelables thermiques et électriques, en fonction de la quantité de CO2 évité ou du kWh produit, « pour décider des priorités d’aide de la nation à chaque sorte d’énergie. » Elle souhaite également que « le cas de la cogénération soit spécifiquement étudié pour sa contribution à la chaleur et non à l’électricité, dans l’idée d’en basculer une partie sur le Fonds chaleur au profit de cette même cogénération et pour ne pas favoriser l’utilisation directe du biogaz pour l’électricité ». 

La France accuse un retard généralisé sur ses objectifs

Les émissions de gaz à effet de serre de la France ont dépassé l’an dernier de 6,7 % le budget carbone, c’est-à-dire le volume maximum d’émissions de gaz à effet de serre censé ne pas être dépassé pour que le pays respecte ses engagements de lutte contre le réchauffement climatique. C’est ce qui ressort du premier bilan de l’Observatoire climat-énergie des ONG Réseau Action Climat et CLER, publié le 13 septembre. Cet observatoire, qui sera mis à jour régulièrement en fonction des nouvelles données disponibles, compare les objectifs définis par la stratégie nationale bas carbone (SNBC) adoptée dans le cadre de l’Accord de Paris pour le climat et ceux de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), avec ses émissions et sa consommation d’énergie réelles en 2017. Dans le détail, le secteur des transports, qui représente environ 30 % des émissions de gaz à effet de serre, a dépassé de 10,6 % son budget carbone. Le bâtiment est encore plus mauvais élève, avec un dépassement de 22,7 %. L’écart est moindre pour l’agriculture (+3,2 %) et seule l’industrie a réussi à être dans les clous des objectifs (-0,8 %). Concernant la consommation nationale d’énergie, elle a dépassé de 4,2 % les objectifs en 2017, tirée par la consommation d’énergies fossiles (supérieure de 4,5 % aux objectifs). Enfin, la France n’a pas non plus respecté la trajectoire fixée pour augmenter la part des énergies renouvelables. En 2016 (derniers chiffres disponibles), le pays affichait un retard de 12,8 %.

Le train hydrogène sur de bons rails

Alstom avance dans son projet de train à hydrogène. Le constructeur a ainsi présenté deux premières rames, lesquelles ont accueilli le 17 septembre leurs premiers passagers, sur une ligne secondaire longue de 100 km en Basse-Saxe, dans le nord de l’Allemagne, a rapporté l’AFP. Conçues en France et assemblées en Allemagne, elles vont désormais parcourir tous les jours, et pendant deux ans, un aller-retour chacune entre Cuxhaven, Bremerhaven, Bremervörde et Buxtehude. Ce prototype est équipé de piles à combustible qui transforment en électricité l’hydrogène stocké sur le toit et l’oxygène ambiant. Des batteries lithium-ion lui permettent en outre de stocker l’énergie récupérée pendant le freinage, qui est réutilisée dans les phases d’accélération. Si ces deux trains sont encore des prototypes, le groupe français a déjà signé des lettres d’intention avec quatre Länder (régions) allemands, toujours selon l’AFP. Alstom doit ainsi fournir dans trois ans 14 rames à l’autorité régionale des transports de Basse-Saxe, pour remplacer tout le parc diesel de la ligne pilote de Cuxhaven à Buxtehude.

Neoen veut lever 450 M€ en bourse

« L’augmentation de capital envisagée d’environ 450 millions d’euros vise à permettre à Neoen de réaliser son programme d’investissement et d’atteindre à fin 2021 une capacité en exploitation et en construction d’au moins 5 GW (contre 2 GW aujourd’hui) », peut-on lire dans un communiqué de Neoen publié le 19 septembre. Ce document détaille la première étape de son projet d’introduction en bourse avec l’enregistrement de son document de base auprès de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Impala, l’actionnaire majoritaire du producteur indépendant d’énergies renouvelables, a d’ores et déjà annoncé qu’il souscrirait à l’offre et qu’il avait l’intention de demeurer l’actionnaire majoritaire. Neoen est actif en Australie, en France, au Portugal, en Finlande, en Jamaïque, en Zambie, au Salvador, au Mexique et en Argentine et développe des projets dans plusieurs autres pays : Irlande, États-Unis, Mozambique, etc.

Il reste encore beaucoup à Faire

L’État et l’Ademe ont lancé le 10 septembre la campagne de communication nationale « Faire », entendre « faciliter, accompagner et informer pour la rénovation énergétique. » Portée par le slogan « tous éco-confortables », cette campagne, dotée d’un site internet dédié, entend « rendre lisible un service public d’information et de conseil sur la rénovation énergétique de l’habitat pour les citoyens » et « entraîner l’ensemble des acteurs publics et privés dans la rénovation ». Le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire en a profité pour renouveler les objectifs formulés à l’époque : rénover 500 000 logements par an avec un budget public de 14 milliards d’euros sur cinq ans. Il a visité à cette occasion, et en compagnie du secrétaire d’État à la Cohésion des territoires Julien Denormandie ainsi que du président de l’Ademe Arnaud Leroy une copropriété de trois immeubles dont la rénovation s’est conclue l’an dernier. Le ministre, lors d’une conférence de presse, n’est pas entré dans les détails, alors que plusieurs acteurs, notamment les professionnels du bâtiment, s’inquiètent de modalités encore floues sur des champs comme la transformation en prime du crédit d’impôt à la transition énergétique.

Les îles du Finistère sur le bon chemin

Les îles bretonnes de Sein, Molène et Ouessant se sont félicitées le 7 septembre des avancées réalisées depuis le lancement en 2015 d’un programme de transition énergétique visant à parvenir d’ici 2030 à une consommation 100 % renouvelable. « Depuis trois ans beaucoup de choses ont été faites », a assuré à l’AFP le maire d’Ouessant et président de l’Association des îles du Ponant Denis Palluel. « Il y a aussi plein de promesses qu’il faut transformer avec un objectif de 50 % d’énergies renouvelables d’ici 2023 et 100 % d’ici 2030 », a poursuivi l’édile, toujours auprès de l’agence de presse, soulignant la nécessité de « déverrouiller certains freins techniques, mais surtout réglementaires », en référence notamment à la loi littoral qui empêche l’installation d’éoliennes près des côtes. Le projet de loi Elan qui favorise l’installation d’éoliennes sur des territoires de taille réduite comme les îles, et devrait être définitivement adopté d’ici la fin de l’année, devrait d’ailleurs lever ce frein.

L’agriculture à la rescousse ?

Seulement 500 unités de méthanisation sont en activité en France, a rapporté l’AFP d’une rencontre dans le cadre du salon de l’élevage (Space) qui s’est ouvert le 11 septembre à Rennes. « Il s’agit d’un développement très modeste par rapport aux objectifs de [l’ancien ministre de l’Agriculture] Stéphane Le Foll et par rapport à ce qui se fait dans d’autres pays européens », a constaté Gilles Petitjean, directeur de l’Ademe Bretagne, cité par l’agence de presse. Sur ces 500 unités au plan national, 80 % sont d’origine agricole, les autres étant le fait, par exemple, de collectivités ou d’usines, en particulier dans l’agro-alimentaire. Lancé au printemps 2013 par M. Le Foll et la ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, le plan « Énergie Méthanisation Autonomie Azote » (EMAA) prévoyait « 1 000 méthaniseurs à la ferme en 2020 », avec le double objectif de réduire les engrais chimiques en les remplaçant par l’azote issu des effluents d’élevage et de développer les énergies renouvelables dans le cadre de la transition énergétique, rapporte encore l’AFP. Si la Bretagne compte actuellement environ 80 unités de méthanisation agricole, « il faut qu’on arrive à atteindre 50 à 100 installations par an » dans la région, a fait valoir le représentant de l’Ademe. Un objectif qui ne pourra pas être atteint sans la mise en pace de la série de mesures annoncées fin mars par le ministère de la Transition écologique et solidaire.