L’Ademe donne des outils sur la transition écologique

À l’occasion du Grand débat national lancé le 15 janvier, l’Ademe met à disposition des citoyens des outils sur le thème de la transition écologique afin de fournir des pistes de solutions dans les débats. L’agence a ainsi élaboré et mis à disposition un dossier, accessible en ligne, à vocation pédagogique qui reprend les quatre grands thèmes de la transition écologique : se déplacer, se loger, se chauffer et se nourrir « traités sous l’angle du bénéfice en termes de pouvoir d’achat, de lien social et d’emploi ». Par ailleurs, l’Ademe a réalisé quatre infographies qui illustrent les thèmes mis en avant, également disponible sur le portail « granddebat.fr ». « Le Grand Débat qui vient de s’ouvrir doit être l’opportunité de partager notre vision de la transition écologique avec nos concitoyens, d’expliquer en quoi changer de modèle et de comportements est un impératif pour assurer un futur vivable pour nous et nos enfants », explique son président, Arnaud Leroy, dans un communiqué du 21 janvier.

Baisse des investissements en 2018, une bonne nouvelle ?

En 2018, les investissements mondiaux dans les « énergies propres » (incluant principalement les énergies renouvelables, hors grands projets hydroélectriques) se sont élevés à 332,1 mds$, selon un rapport publié le 16 janvier par Bloomberg New Energy Finance (BNEF). Le total de ces investissements comptabilisés (qui inclut également les levées de fonds liées aux réseaux intelligents, au stockage d’énergie ou encore aux véhicules électriques) a ainsi baissé de près de 8 % par rapport à 2017. Une baisse qui n’est pas de mauvais augure puisqu’elle s’explique principalement par la réduction des coûts des installations renouvelables, selon le cabinet d’études, qui s’attend à la poursuite de cette tendance en 2019. Plus des trois quarts des investissements ont été effectués dans les filières solaires (130,8 mds$) et éoliennes (128,6 mds$), loin devant la biomasse solide, les biocarburants et les déchets, la géothermie, la petite hydroélectricité ou encore les énergies marines. La Chine est restée de loin « le leader »des investissements dans les « énergies propres » en 2018 (100,1 mds$, soit 30 % du total mondial) et continuera à jouer un « rôle majeur dans la dynamique de la transition énergétique mondiale », selon BNEF.

Emmanuelle Wargon fait le point sur les avancées

Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, a réuni le 14 janvier les acteurs de la filière méthanisation pour effectuer un suivi des mesures destinées à accélérer le développement de cette filière. Au rayon des avancées mises en avant par la secrétaire d’État dans un communiqué, on trouve : l’assouplissement des conditions de mélange des déchets avant méthanisation, sauf lorsqu’il s’agit de biodéchets ; la simplification de la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement ; l’élargissement des possibilités de sortie de statut de déchet des digestats ; la simplification de la réglementation « loi sur l’eau » ; la réfaction des coûts de raccordement des installations de méthanisation au réseau de transport de gaz naturel ; l’utilisation du bioGNV par les engins agricoles. Pour la suite, « les travaux se poursuivront dans les prochains mois afin d’assurer la mise en œuvre des dernières actions décidées dans le cadre de ce groupe de travail. En particulier, le droit à injection du biométhane dans le réseau de gaz sera rendu pleinement opérationnel d’ici le printemps 2019. » Le Club Biogaz a profité de la réunion pour présenter le label Qualimétha « conception et construction des installations de méthanisation », qui doit contribuer au renforcement des démarches de qualité permettant de professionnaliser la filière de la méthanisation.

Un outil pour référencer des réseaux de chaleur et de froid

Pour savoir s’il existe un réseau de chaleur à proximité de son logement, Via Sèva lance « Existe‐t‐il un réseau de chaleur près de chez moi ? », un outil cartographique (réalisé avec le soutien financier de l’Ademe) accessible directement à l’adresse carto.viaseva.org. Les informations disponibles à ce jour concernent 535 réseaux de chaleur et de froid et seront mises à jour au fur et à mesure de l’apport des contributeurs. L’objectif affiché est de faciliter l’accès à l’information relative à l’existence d’un réseau de chaleur et/ou de froid près de chez soi, tant pour le grand public que pour les professionnels (équipementiers, bureaux d’étude, porteurs de projet) : plan des réseaux (à l’échelle de la rue), taux d’énergies vertes utilisées, contacts pour se raccorder, sources d’énergie utilisées, fiches réseaux etc. Grâce au menu déroulant et aux niveaux de zoom puissants, cet outil permet ainsi de visualiser : tous les réseaux, ou les réseaux existants, ou les réseaux prospectifs, ainsi que les possibilités de raccordement.

La CRE lance un appel à contributions sur les batteries

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) lance un appel à contributions sur le développement du stockage de l’électricité en France. « Il s’agit d’étudier le potentiel, mais aussi les éventuels freins au développement du stockage, et de comprendre quelles évolutions seraient à même de permettre un développement du stockage à la mesure des bénéfices qu’il peut apporter au système électrique », explique la CRE dans un communiqué du 11 janvier. Et de préciser que son objet est de « s’assurer que le moindre développement constaté du stockage par batteries résulte de facteurs intrinsèques au marché français actuel, et non pas de barrières réglementaires, tarifaires ou dans les conditions d’accès aux réseaux. » Le régulateur invite les parties intéressées à adresser leur contribution, en répondant au plus tard le 28 février 2019. « En France métropolitaine continentale, le développement des batteries reste lent : un projet de 6 MW vient d’être annoncé pour une mise en service au premier trimestre 2019, et 75 MW pourraient être en service fin 2019. Des projets de batteries se développent néanmoins dans le cadre de démonstrateurs financés par les gestionnaires de réseaux Enedis (Nice Grid, Venteea) et RTE (Ringo) », avance la CRE. Cette solution se développe en revanche rapidement dans différentes régions du monde : Californie, Royaume-Uni, Allemagne, îles et territoires non interconnectés dont les ZNI françaises, Australie, Afrique, etc.

Un AMI pour des batteries de nouvelle génération

La Direction générale des entreprises a annoncé le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) dont la finalité est d’identifier les entreprises qui pourraient participer, sur le territoire français, à « un projet d’envergure » concernant « la conception et la production en Europe de cellules et de modules de batteries innovantes et respectueuses de l’environnement, en lien avec des partenaires d’autres Etats membres ». L’AMI se clôturera le 31 janvier 2019. Il intervient dans le cadre du plan d’action adopté par la Commission européenne pour faire de l’Europe un leader dans la production durable et compétitive de batteries. Compte tenu du caractère stratégique de ce secteur et de son poids économique, l’émergence d’une offre industrielle européenne est une ambition européenne portée par le couple franco-allemand, qui envisage de soutenir un grand projet à l’échelle européenne, lequel pourrait être qualifié de Projet important d’intérêt européen commun (PIIEC). L’AMI lancé par la DGE « n’est assorti d’aucun accompagnement financier : le projet proposé par l’entreprise ne pourra être financé par les autorités françaises que s’il est retenu dans le cadre d’un PIIEC qui serait lancé dans le cadre de cette initiative », est-il précisé sur le site de la DGE.

Les renouvelables supplantent le charbon

En 2018, et pour la première fois, l’Allemagne a produit plus d’électricité grâce aux énergies renouvelables qu’au charbon, explique un rapport publié le 2 janvier par l’institut allemand Fraunhofer ISE. La part des renouvelables dans le mix électrique outre-rhin a approximativement doublé depuis le début des années 2010. L’an dernier, les énergies renouvelables (éolien, solaire photovoltaïque, biomasse et hydroélectricité) ont produit 219 TWh d’électricité en Allemagne, soit 4,3 % de plus qu’en 2017. Elles ont compté pour 40,4 % de la production électrique allemande des douze derniers mois, contre 38 % pour le charbon (lignite et houille confondus). Selon l’institut Fraunhofer ISE, la part des énergies renouvelables devrait rester supérieure à 40 % en 2019, compte tenu du nombre d’installations renouvelables en construction (en prenant en compte les aléas météorologiques).

L’Irena compte désormais 160 membres

Le ministre canadien des Ressources naturelles, Amarjeet Sohi, a annoncé le 9 janvier que le Canada était devenu officiellement membre de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena). Le pays rejoint ainsi 159 autres membres au sein de l’organisme intergouvernemental oeuvrant à la fourniture d’une énergie propre et durable à la population mondiale en croissance. « En devenant membre de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), le Canada pourra accélérer ses efforts en vue de créer un avenir fondé sur l’énergie propre qui stimulera l’économie et créera des milliers de nouveaux emplois bien rémunérés », explique le ministre dans un communiqué.

Accord informel sur le marché de l’électricité

L’Union européenne prépare une directive pour compléter son paquet énergie propre et un grand pas vient d’être franchi dans la nuit du 18 au 19 décembre. En effet, la présidence du conseil européen et les représentants du Parlement européen ont atteint un accord, qui doit cependant encore être adopté formellement. La directive devra ainsi autoriser l’application de tarifs réglementés pour protéger  les clients les plus précaires. Et surtout « les clients pourront participer directement au marché, en tant que clients actifs, par exemple en vendant de l’électricité produite par leur propres moyens, en participant à des programmes d’effacement de la demande, ou en rejoignant des communautés énergétiques citoyennes ». À l’échelle française, ce dernier point pourra favoriser les schémas d’autoconsommation, qu’elle soit individuelle ou collective.

Signature d’un partenariat entre Dalkia et Amundi

Dalkia a annoncé le 18 décembre avoir signé un accord de partenariat avec Amundi Transition Énergétique (ATE) pour faciliter le développement des réseaux de chaleur renouvelable. « Cet accord permettra de proposer aux collectivités territoriales des solutions innovantes et durables conjuguant l’expertise et le savoir-faire de Dalkia, 1er acteur des réseaux de chaleur en France, et un montage original de financement compétitif s’appuyant sur les compétences d’Amundi, le leader européen de la gestion d’actifs, en matière d’investissements en infrastructures », explique la filiale d’EDF dans un communiqué. Amundi Transition Energétique (ATE) est une filiale d’Amundi (60 %) et d’EDF (40 %). « Dalkia et ATE ont d’ores et déjà prévu de réaliser ensemble un investissement significatif d’ici la fin de l’année, ce qui portera à près de 500 millions d’euros le montant des opérations conclues à date », ajoute Dalkia.