« Le conseil d’administration de l’Ademe a voté, le 18 octobre, une hausse du budget du fonds de 14% pour 2018. Le budget initial de 215 M€ est porté à 245 M€ », a annoncé l’agence dans un communiqué en date du 22 octobre. Le Fonds chaleur, géré par l’Ademe depuis 2009, participe au développement de la production renouvelable de chaleur grâce à la biomasse, la géothermie ou le solaire. Il est destiné à l’habitat collectif, aux collectivités et aux entreprises. Pour 2019, François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, a indiqué le 2 octobre lors d’une audition au sénat que le Fonds chaleur sera porté à 300 M€.
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Feu vert européen à une aide d’État de 200 M€
La Commission européenne a donné son feu vert à une aide d’État de 200 millions d’euros consentie par la France pour soutenir la production d’électricité à partir de sources renouvelables à des fins d’autoconsommation jusqu’en 2020. Ce soutien est accessible aux petites installations d’une capacité comprise entre 100 et 500 kW et les bénéficiaires seront sélectionnés dans le cadre d’appels d’offres organisés jusqu’en 2020, auxquels toutes les technologies liées aux énergies renouvelables peuvent participer. Les installations sélectionnées bénéficieront alors d’un soutien sous la forme d’une prime, accordée pour une période de 10 ans, et d’un complément de rémunération. Dans un communiqué du 22 octobre, l’exécutif européen note que ce soutien public aidera au déploiement d’une capacité de production supplémentaire de 490 MW. « Ce régime stimulera la concurrence entre les sources d’énergie renouvelables pour les autoproducteurs et augmentera davantage encore la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique de la France », explique Margrethe Vestager, la commissaire à la Concurrence, citée dans le document.
La Région soutient la géothermie de surface
« La collaboration entre l’Ademe et la Région Grand Est existe depuis plus de 20 ans, retrace Christèle Willer, vice-présidente de la transition énergétique et de l’environnement de la Région. Mais depuis juillet 2017, elle a pris une nouvelle forme avec la mise en place du programme Climaxion, qui vise à soutenir financièrement le développement des énergies renouvelables. » Et parmi celles-ci, la géothermie de surface. Avec 3 850 installations (incluant celles des particuliers), elle ne représente aujourd’hui que 1,1 % de la production renouvelable de la région, mais l’objectif est de la faire monter en puissance, en accompagnant les porteurs de projet. « Climaxion s’adresse aux collectivités, aux associations, aux entreprises, aux exploitants agricoles… bref, à tous ceux qui peuvent mettre en place des installations géothermales assez importantes pour obtenir un retour sur investissement et faire progresser le mix énergétique de la région, précise Christèle Willer. Il ne s’agit évidemment pas de créer un appel d’air mais bien d’aider à la réalisation de projets qui ont du sens. » C’est pourquoi il n’y a pas d’objectif chiffré ni même de budget réellement dédié. Le financement des projets de géothermie se fait sur le budget global de 5 millions d’euros (pour 2018) attribué aux énergies renouvelables. Depuis juin 2017, 26 dossiers ont ainsi pu bénéficier de 734 427 € de subventions de la part de la Région, couvrant entre 40 et 50 % du coût des études ou des travaux. Et le Grand-Est entend bien continuer en ce sens et même, amplifier le mouvement. « Le bilan 2018 ainsi qu’un état des lieux du potentiel de la géothermie de surface sont en cours de finalisation, annonce la vice-présidente. Pour 2019, nous allons nous appuyer sur ce dernier pour informer et sensibiliser les porteurs de projet potentiels et continuer à améliorer la communication et le partage d’expérience pour faire émerger de nouveaux dossiers et inciter les acteurs à s’emparer de cette opportunité. »
Sébastien Lecornu passe la main
Après une longue attente, le suspense a pris fin mardi 16 octobre en début de matinée lorsque l’Elysée a annoncé le nouveau gouvernement par communiqué. Emmanuelle Wargon, qui était directrice générale des affaires publiques de la communication de Danone, remplace Sébastien Lecornu comme secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire. Ce dernier, devient ministre chargé des collectivités territoriales. Il épaulera ainsi Jacqueline Gourault, nommée mardi à la tête d’un grand ministère de la Cohésion des territoires. Ce jeune homme (32 ans) a pour lui d’avoir encadré les trois groupes de travail sur l’éolien, le solaire et la méthanisation durant son passage au ministère de la Transition écologique et solidaire. Il était aussi à la manœuvre sur les Contrats de transition écologique (CTE), censés aider les territoires à organiser leur transition dans l’énergie, le recyclage, la protection de l’environnement, etc. et dont le premier a été signé le 11 octobre entre l’État et la Communauté urbaine d’Arras. Une quarantaine de projets, de réduction des consommations d’énergie, de mobilité propre ou de développement des énergies renouvelables, ont été retenus et mobiliseront des financements de 48 millions d’euros sur 4 ans de la part des différents partenaires impliqués.
Et de 8 pour l’appel à projets « réseaux de chaleur »
La région Île-de-France et la direction régionale Île-de-France de l’Ademe ont lancé la 8e session de l’appel à projets sur la chaleur renouvelable et des réseaux de chaleur. Les pré-candidatures doivent être déposées jusqu’au 24 octobre et les candidatures jusqu’au 19 décembre prochain. Cet appel à projets « s’adresse aux maîtres d’ouvrages publics et privés souhaitant développer une installation de production de chaleur renouvelable, de gaz renouvelable ou de réseau alimenté en chaleur renouvelable », précise l’Ademe. Il a pour objectif de financer les projets d’extensions, de création, de densification ou d’interconnexion de réseaux de chaleur, pour les réseaux de chaleur valorisant plus de 50 % d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R). La performance énergétique du réseau sera également prise en compte. Les lauréats bénéficieront d’un accompagnement financier, par des subventions du Fonds chaleur, du Fonds déchets et/ou des aides régionales. L’Ademe souligne que « la création d’une chaufferie biomasse doit être justifiée par l’impossibilité de recourir aux autres EnR&R (critère de sélection fort de l’appel à projets) ». Il est également précisé qu’une « attention particulière est portée sur la provenance et la qualité de l’approvisionnement ».
Feux au vert pour les EnR
Les énergies renouvelables vont continuer de progresser ces cinq prochaines années et en particulier les bioénergies, estime l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans la dernière édition de son rapport annuel sur les perspectives des énergies renouvelables (Renewables 2018), publié le 8 octobre et qui porte sur la période 2018-2023. L’Agence estime en effet que les énergies renouvelables vont poursuivre leur progression, surtout dans le secteur de l’électricité : elles représenteront presque un tiers de la production électrique dans cinq ans. Toujours dans l’électricité, les capacités renouvelables ont progressé de 178 GW l’an dernier, tirées par le solaire (97 GW), dont plus de la moitié ont été installées en Chine. La croissance de l’éolien terrestre a en revanche ralenti pour atteindre 44 GW de capacités nouvelles. Mais « les usages des renouvelables s’étendent beaucoup plus lentement dans les secteurs des transports et de la chaleur », regrette l’AIE, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique. Elle en profite pour souligner le rôle important mais sous-estimé de la bioénergie, produite à partir de biomasse, qui constitue la plus grosse source d’énergie renouvelable en raison de son utilisation pour le chauffage et les transports. « Sa part dans la consommation totale d’énergie renouvelable dans le monde est d’environ 50 % aujourd’hui, en d’autres termes autant que l’hydro, l’éolien, le solaire et toutes les autres énergies renouvelables combinées », souligne le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol.
Une hausse à entériner
Le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, lors d’une audition au Sénat le 2 octobre, a annoncé que le fonds chaleur augmentera à 300 millions d’euros en 2019. Dans un communiqué du 8 octobre, le Club de la chaleur renouvelable « se félicite » de l’annonce du ministre, mais « attend sa confirmation dans le projet de loi de finances pour 2019, sous la forme d’une augmentation du budget de l’Ademe », laquelle gère ce fonds qui permet de soutenir la production de chaleur à partir d’énergies renouvelables. « Cette première étape vers le doublement nécessaire du Fonds chaleur annoncé par le Président de la République pendant la campagne présidentielle est une avancée importante », ajoute le Club, qui « sera également attentif à la manière dont ce renforcement de l’enveloppe du Fonds chaleur se répercutera sur le niveau d’aide accordé à chaque projet. Celui-ci doit, en effet, impérativement permettre de renforcer l’attractivité des projets de chaleur renouvelable et de récupération, à la fois pour les monteurs de projets mais aussi pour les usagers (ménages, activités tertiaires ou industrielles), qui doivent bénéficier d’une offre compétitive par rapport aux modes de chauffage à partir d’énergies fossiles ou électriques. »
(Enfin) une bonne nouvelle pour l’hydrolien
À la suite d’un appel à projets lancé par Voies navigables de France en 2015, le groupement HydroQuest-Hydrowatt a été retenu pour l’installation de quatre hydroliennes fluviales dans le Rhône, à Caluire et Cuire, près de Lyon, a fait savoir le consortium dans un communiqué du 8 octobre. Actuellement assemblées au Port de Lyon Edouard Herriot, les hydroliennes seront acheminées par voie fluviale puis installées et immergées dans le Rhône courant octobre, pour un raccordement et une mise en service d’ici la fin de l’année. « Ce parc hydrolien permettra de produire 1 GWh d’électricité par an », avance le communiqué qui précise qu’avec 320 kW de puissance installée, « ce projet représente une première mondiale dans le domaine du fluvial. » Le projet de ferme hydrolienne a été testé par HydroQuest à Orléans sur la Loire depuis 2015. Un autre projet de plus grande envergure, un parc de 39 hydroliennes, est prévu dans l’Ain en amont du barrage de Génissiat courant 2019.
Mise en service d’une centrale bagasse/biomasse
Albioma a annoncé la « mise en service industriel », le 26 septembre, de sa centrale 100 % bagasse/biomasse Galion 2 en Martinique. Elle « multipliera par trois la production d’électricité renouvelable sur l’île (passant de 7 % à 22 %) », précise la compagnie dans un communiqué publié le 1er octobre. D’une puissance installée de 40 MW, l’installation fournira toute l’année, en plus de la vapeur pour alimenter la sucrerie du Galion, de l’électricité pour le réseau électrique de la Martinique à partir de la combustion de bagasse, résidu fibreux de la canne à sucre, d’autres formes locales de biomasse d’origine végétale et de résidus de bois d’œuvre, en provenance d’exploitations forestières gérées durablement. « Les essais de la centrale ont débuté en janvier 2018, l’installation a pu fournir à la sucrerie du Galion la vapeur dont celle-ci avait besoin pendant la campagne sucrière, les tests de conformité au référentiel EDF se sont déroulés pendant l’été, détaille Albioma. La validation des résultats de cette dernière étape permet le démarrage du contrat conclu avec EDF pour une durée de 30 ans ».
Appel d’offres bi-énergie éolien et solaire
L’Agence danoise de l’énergie a annoncé le 27 septembre le lancement d’un appel d’offres bi-énergie solaire et éolien. Les projets, dont la date limite de dépôt des dossiers est fixée au 26 novembre prochain, devront ainsi proposer le meilleur prix pour espérer être sélectionnés. « Le budget pour ces appels d’offres neutres technologiquement en 2018-2019 est de 842 millions de couronnes danoises [113 M€] dont 254 MDKK [34 M€] seront attribuées en 2018 et le reste lors d’une prochaine enchère à l’automne 2019 », est-il précisé dans un communiqué. Au final, cet appel d’offres devrait permettre l’installation de l’équivalent de 140 MW d’éolien à terre, précise l’agence. Un autre appel d’offres a été lancé le 13 septembre au Danemark, ils concernaient les installations solaires photovoltaïques de petite taille.