Une « Plateforme Hydrogène » a été inaugurée le 10 octobre sur le campus de Toulouse INP. Si elle existe depuis 2010 avec le Laboratoire plasma et conversion d’énergie (Laplace), la plateforme en héberge aujourd’hui 3 autres, aux compétences complémentaires : le CIRIMAT (matériaux), le LGC (génie chimique) et l’IMFT (mécanique des fluides), sous tutelle du CNRS, de Toulouse INP et de l’université Toulouse III – Paul Sabatier. Une large place est faite au développement des technologies utilisant l’hydrogène-énergie : les piles à combustible (vieillissement et multifonctionnalité : capables de fournir de l’électricité, de la chaleur, de l’eau et des gaz inertes) et, plus récemment, les technologies pour maîtriser la combustion de l’hydrogène. Les chercheurs travaillent aussi sur l’allègement des composants, l’approvisionnement et le stockage de l’hydrogène. Avec leurs partenaires industriels, ils étudient également la faisabilité de l’introduction des piles à combustible dans les applications aéronautiques. Le projet PACAERO, qui couvre la période 2015-2020 a apporté 6 M€ à la Plateforme Hydrogène. Ce financement a permis d’augmenter de 400 m² la surface de la plateforme et d’acquérir de nouveaux équipements.
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300 M€ et 25 mesures pour la chaleur et le froid renouvelables
Afin de « développer massivement la chaleur décarbonée », « le Fonds chaleur va être porté à 350 millions d’euros l’année prochaine. C’était 250 l’année dernière et 300 cette année », a déclaré, Élisabeth Borne, lors d’un discours prononcée le 7 octobre à Reims. Accompagnée de sa secrétaire d’État, Emmanuelle Wargon, la ministre de la Transition écologique et solidaire a par ailleurs dévoilé les conclusions des travaux du groupe de travail « chaleur et froid renouvelables », soit « 25 décisions concrètes » dont la liste détaillée est à retrouver ici. « Les propositions faites par le groupe de travail et validées par les ministres visent à renforcer l’attractivité des réseaux de chaleur et de froid, leurs bienfaits pour les consommateurs et l’environnement, ainsi que leur compétitivité économique. L’objectif est d’inciter les collectivités territoriales et leurs partenaires à agir dès maintenant pour atteindre les objectifs nationaux à l’horizon 2030, à savoir une multiplication par 5 des quantités de chaleur et de froid renouvelables et de récupération livrées par rapport à 2012 », explique le gouvernement.
(Re)mise à l’eau de la turbine de Sabella à Ouessant
Dans le cadre du projet porté par Akuo Energy, la turbine de l’hydrolienne de la PME Sabella a été de nouveau immergée avec succès sur son embase le 5 octobre au large de l’île d’Ouessant (Finistère). « Malgré la tempête Lorenzo provoquant une forte houle et n’autorisant qu’une étroite fenêtre météo, les opérations ont été parfaitement menées », s’est félicité le 8 octobre l’entreprise bretonne, précisant que ce prototype de 10 mètres de diamètre (D10) et 1 MW de puissance commencera à injecter de l’électricité sur le réseau de l’île avant la fin du mois. Pour rappel, la machine avait été immergée de juin 2015 à juillet 2016 entre Molène et Ouessant, puis sortie de l’eau pendant deux ans, pour des contrôles et des améliorations. Immergée à nouveau en octobre 2018, elle a dû remettre pied à terre en avril dernier suite à un défaut détecté dans le système de refroidissement de la nacelle qui limitait ses conditions d’utilisation. Sabella prévoit de la retirer en 2021 pour laisser la place aux deux D12, des machines d’un MW également mais de 12 mètres de diamètre.
CNR met la main sur Vol-V ER
La Compagnie nationale du Rhône (CNR) a annoncé l’acquisition de la totalité de des projets et actifs de production éoliens et photovoltaïques de VOL-V, ainsi que de sa filiale VOL-V Électricité Renouvelable (VOL-V ER). Avec cette opération, CNR met la main sur « un portefeuille de près de 1 700 MW dont environ 50 MW construits ou en construction et 130 MW de projets autorisés », explique le premier producteur français d’électricité d’origine 100% renouvelable, sans pour autant préciser le montant de la transaction. Elle lui permet par ailleurs, selon l’aménageur du Rhône, d’étendre ses activités au delà de sa zone d’implantation historique et de récupérer aussi une équipe d’une trentaine de spécialistes. L’entreprise Montpelliéraine Vol-V avait déjà cédé ses activités dans le méthane au groupe Engie en février dernier.
Quand verdira l’hydrogène
Dans un rapport publié le 25 septembre, l’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena) assure que la consommation totale mondiale d’énergie finale pourrait être assurée à hauteur de 8 % par de l’hydrogène d’ici 2050. Pour autant, l’hydrogène devrait jouer « un rôle modeste dans la prochaine décennie […] mais apporter une contribution substantielle à l’horizon 2050 », grâce aux futures réductions de coûts attendues pour la production par électrolyse et aux progrès d’efficacité des électrolyseurs. Car, rappelle l’Irena, le potentiel du vecteur hydrogène pour décarboner certains usages (dont l’industrie ou l’aviation) dépend au préalable de la manière dont il est produit. L’Agence évoque ainsi les conditions de développement de la production d’hydrogène « vert » (produit par électrolyse en utilisant de l’électricité d’origine renouvelable) mais aussi « bleu » (produit à partir de combustibles fossiles mais en y associant un dispositif de capture et de stockage du CO2). L’Irena fait état de « synergies importantes » existant entre la production électrique intermittente d’unités de productions renouvelables et l’hydrogène. Ce vecteur « semble sur le point de devenir la solution la moins coûteuse pour stocker de grandes quantités d’électricité durant des jours, des semaines ou même des mois » et pourrait dans ces conditions contribuer à améliorer la flexibilité des réseaux électriques (en utilisant les surplus de production d’installations renouvelables). Cependant, les coûts de production élevés et les besoins d’infrastructures associés font partie des nombreux défis auxquels reste confrontée la filière de l’hydrogène « vert » pour participer à la transition énergétique mondiale.
La consommation électrique couverte à plus d’un quart
Avec une production de 27,1 TWh, la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables au deuxième trimestre a couvert 25,5 % de la consommation d’électricité en France, selon le panorama de l’électricité renouvelable publié le 26 septembre par le Syndicat des énergies renouvelables (SER), RTE, Enedis, l’Association des distributeurs d’électricité en France (ADEeF) et l’Agence ORE. La production éolienne (+ 29 %) et photovoltaïque (+ 7,1 % par rapport à la même période en 2018) expliquent ces bons chiffres. Tandis que le production hydraulique a été bien moins dynamique qu’au deuxième trimestre 2018 (- 29,5 %). Sur les douze derniers mois, l’électricité renouvelable a permis de couvrir 21% de la consommation en France métropolitaine.
Un nouveau directeur général pour McPhy
McPhy a décidé de mettre en place une gouvernance dissociée. Dans ce cadre, Laurent Carme a été nommé directeur général du spécialiste des équipements de production et distribution d’hydrogène. Il succède à Pascal Mauberger, qui dirigeait l’entreprise en qualité de président du directoire puis de président directeur général depuis 11 ans et qui conserve ses fonctions de président du Conseil d’administration. Le mandat de Laurent Carme prendra effet le 4 novembre prochain.
Une transition à accélérer
En 2019, les installations de nouvelles capacités renouvelables dans le monde « devraient rebondir avec une croissance à deux chiffres » par rapport à 2018, a annoncé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) le 20 septembre. Cette augmentation est le résultat d’une hausse attendue des capacités solaires photovoltaïques, éoliennes et hydroélectriques de 113,7 GW, 57,6 GW et 17,8 GW, respectivement, au niveau mondial pour 2019. Globalement, les installations de capacités renouvelables pourraient ainsi croître de « presque 200 GW » en 2019, soit environ 12 % de plus qu’en 2018. Ce qui est bien, mais pas suffisant. En effet, si les filières renouvelables productrices d’électricité constituent « le socle des efforts mondiaux pour réduire le réchauffement, la pollution de l’air et fournir de l’énergie à tous », selon le directeur exécutif de l’AIE Fatih Birol, selon le scénario Développement durable de l’AIE, les capacités renouvelables devraient être augmentées « de plus de 300 GW par an en moyenne entre 2018 et 2030 » pour suivre une trajectoire compatible avec les objectifs de l’accord de Paris
Google appuie sur le champignon
Google a annoncé avoir signé 18 nouveaux accords énergétiques dans l’éolien et le solaire, pour des capacités cumulées de 1 600 MW, afin de continuer à compenser entièrement sa consommation d’électricité annuelle avec des énergies renouvelables. Il s’agit du « plus gros investissement de notre histoire dans ce domaine », explique Sundar Pichai, le patron du géant américain, dans un communiqué du 19 septembre. Et d’ajouter, qu’« une fois que l’ensemble de ces projets sera réalisé, notre portefeuille en énergies sans carbone produira autant d’électricité qu’une ville comme Washington D.C. ou des pays comme l’Uruguay ou la Lituanie. » Les États-Unis, le Chili et l’Europe sont concernés par ces nouveaux investissements. « Le coût en baisse du solaire (plus de 80 % sur la dernière décennie) a rendu le soleil de plus en plus rentable. En outre, notre accord au Chili porte pour la première fois sur une technologie hybride mêlant solaire et éolien. Parce que le vent souffle souvent à d’autres moments que ceux où le soleil brille, combiner les deux nous permettra d’alimenter notre data center chilien avec de l’électricité verte pendant une plus grande partie de la journée », peut-on lire également dans le communiqué. L’ensemble de ces nouveaux accords permet à Google d’augmenter son portefeuille en énergies éolienne et solaire de plus de 40 % pour atteindre 5 500 MW.
Powidian inaugure une nouvelle plateforme
Powidian a annoncé avoir inauguré sa première plateforme européenne à hydrogène à La Ville aux Dames (37). « Véritable outil industriel permettant de passer rapidement du projet à la réalisation, cette plateforme de 1 800 m2 est le fruit d’une technologie qui permet de convertir, par l’électrolyse, de l’énergie de source renouvelable en hydrogène et ainsi pallier l’intermittence», explique la société française dans un communiqué du 20 septembre. Équipée d’une centrale photovoltaïque de 70 kW, la plateforme est modulaire et reconfigurable. « Tous types d’équipements peuvent y être installés : hydrogène (piles, électrolyseurs stockage H2 sous pression), convertisseurs électriques de puissance, shelters batteries. » Elle permettra notamment de tester de nouvelles technologies, qualifier les équipements et fournisseurs ou d’effectuer des contrôles qualité.