Chaud et froid au CHU d’Amiens

Le CHU Amiens-Picardie annonce la mise en place d’une thermofrigopompe en partenariat avec Idex. Ce nouveau dispositif vise à fournir de la chaleur et du froid pour une partie de ses besoins, représentant une surface de plus de 300 000 m² comprenant 1 705 lits et 32 blocs opératoires. Cette initiative s’inscrit dans une démarche d’amélioration de la performance énergétique, environnementale et économique de l’établissement. La thermofrigopompe choisie permet une production simultanée de chaud et de froid, répondant ainsi aux besoins spécifiques du CHU. Cette installation a permis des économies d’énergie substantielles, réduisant la consommation totale de gaz naturel de l’établissement de 25 %, soit une économie annuelle de 8 400 MWh, équivalant à la consommation de 700 foyers. Le projet a bénéficié d’un investissement total de 2 444 918 €, avec une subvention de l’Ademe de 989 633 €.

La chaleur renouvelable, trop peu représentée

Le 9 février, L’AFPG, le Cibe, la Fedene, le Ser et Uniclima, avec la participation de l’Ademe, ont publié la 7e édition du Panorama de la chaleur renouvelable et de récupération. Les conclusions de ce bilan sont mitigées. Malgré une augmentation de la production issue de sources d’énergie renouvelable et de récupération (EnR&R), la chaleur renouvelable ne représente que 27,2 % de notre consommation finale de chaleur en 2022. Pourtant, les différents usages de la chaleur représentent 45 % de notre consommation finale d’énergie et dépendent en majorité d’énergies fossiles importées, fortement émettrices de gaz à effet de serre et soumises à des variations de prix importantes. La France possède les atouts nécessaires à la décarbonation de la chaleur. En 2022, le bois-énergie, coproduit de la sylviculture durable destinée à produire du bois matériau, a fourni à lui seul 63 % de la chaleur renouvelable en France métropolitaine afin de chauffer 8,8 millions de logements et décarboner les procédés industriels. Les usages domestiques, liés à des équipements individuels (appareils de chauffage au bois, pompes à chaleur, chauffe-eaux solaires, …), représentent 65,2 % de la production de chaleur renouvelable en 2022. Le groupement à l’initiative de ce rapport attend des décisions politiques fortes « pour décarboner massivement la chaleur, notamment à travers des objectifs nationaux ambitieux et des moyens financiers et humains dimensionnés à la hauteur des enjeux de souveraineté énergétique, de neutralité carbone et de maîtrise de la facture énergétique des Français. »

« Énergies renouvelables pour tou·te·s » à besoin de vous !

L’association « Énergies renouvelables pour tou·te·s » lance une campagne d’adhésion et publie 13 fiches pour contrer la désinformation sur les énergies renouvelables. Après un an d’existence et un recours contre l’État, l’association lance sa première campagne de financement sur Hello Asso. « Énergies renouvelables pour tou·te·s » s’engage en menant des actions juridiques et en publiant des tribunes dans la presse. Elle réalise des activités de vulgarisation et des analyses poussées sur les énergies renouvelables. L’association recherche également des candidats pour rejoindre l’association afin de se développer et d’accroître son impact.

Développer l’offre de formation d’assistants-foreurs

Les chantiers de géothermie sont de plus en plus nombreux, portés par la dynamique impulsée par le gouvernement. Pour faire face à la demande, l’Association française des professionnels de la géothermie (AFPG) et le Syndicat National des Entrepreneurs de Puits et de Forage d’Eau et de Géothermie (SFEG) travaillent ensemble depuis plusieurs années pour développer la formation des professionnels du forage. Si 600 assistants-foreurs en géothermie sur sondes et sur nappes supplémentaires sont nécessaires d’ici à 10 ans, selon les estimations de la filière, l’offre de formation est en effet insuffisante. Afin d’assurer son développement, le SFEG et l’AFPG ont obtenu de la part des Commissions paritaires nationales de l’Emploi conjointes du Bâtiment et des Travaux Publics le certificat de qualification professionnel leur permettant d’habiliter des organismes proposant des formations d’assistants-foreurs. Ce certificat assurera l’application d’un référentiel commun et de bonnes pratiques.

Accord entre H2V et la Banque des Territoires

À l’occasion du salon Hyvolution, qui s’est tenu toute fin janvier à Paris, H2V, pionnier de la production massive d’hydrogène bas-carbone, et la Banque des Territoires ont annoncé un accord de partenariat pour les cinq prochaines années en vue d’accompagner le financement des projets de production d’hydrogène bas-carbone et d’e-carburants. Cet accord portera sur un investissement de 65 millions d’euros à horizon 2029. La Banque des Territoires interviendrait à minima à hauteur de 20 % du capital nécessaire aux sociétés de projets pour porter les actifs ainsi développés, H2V restant actionnaire majoritaire de ces actifs. Un premier projet de 200 MW concerné par ce partenariat devrait se concrétiser à Marseille-Fos. Ce projet a pour ambition de produire 28 000 tonnes d’hydrogène bas-carbone dédiées à la production annuelle de 140 000 tonnes d’e-méthanol pour avitailler entre autres la flotte de CMA CGM, un acteur mondial des solutions maritimes, terrestres, aériennes et logistiques. Cela permettrait d’éviter, l’émission de 240 000 tonnes de CO2 chaque année. L’accord de CMA CGM est toutefois attendu avant le lancement officiel du chantier.

Pourquoi la voiture électrique est bonne pour le climat

Pour préserver le climat et la santé des populations, l’Union européenne a décidé d’interdire le moteur thermique pour les voitures neuves en 2035. Depuis, la bataille fait rage. Au-delà des campagnes de désinformation qui polluent le débat, les questions sont nombreuses et légitimes. Est-elle réellement écolo ? Sera-t-elle abordable pour le plus grand nombre, ou réservée aux riches ? Pourra-t-on encore partir en vacances en famille ? Y aura-t-il des bornes et de l’électricité pour tout le monde ? Les constructeurs européens sont-ils menacés par les voitures électriques chinoises ? La voiture électrique va-t-elle provoquer des pénuries de métaux ? Et les poids lourds, pourra-t-on les électrifier aussi ? Toutes les réponses à ces questions sont dans le nouveau livre de Cédric Philibert à paraître le 21 mars prochain aux éditions Les Petits Matins. Cédric Philibert est membre du collège des personnes qualifiées d’Observ’ER, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri) et enseigne à Sciences Po-Paris.

Du biogaz dans l’Allier

L’unité de stockage de déchets Gaïa, située à Cusset, dans l’Allier, devient producteur de biométhane grâce à la technologie Wagabox, inaugurée le 31  janvier par Vichy Communauté, Suez et Waga Energy. Première du genre en Auvergne-Rhône-Alpes, cette unité complète le dispositif existant depuis 2011, où l’énergie est produite par la fermentation des déchets, valorisant le biogaz par cogénération pour produire électricité et chaleur. Le dispositif Wagabox va plus loin car elle permet d’extraire le méthane contenu dans le biogaz pour produire du biométhane en valorisant le gaz des sites de stockage des déchets (gaz de décharge) grâce à une technologie d’épuration brevetée. Ce gaz renouvelable est injecté directement dans le réseau de distribution de gaz de ville de GRDF à Cusset pour répondre aux besoins en chauffage, cuisson et eau chaude sanitaire des habitants et entreprises. Chaque année, 17 GWh de biométhane seront injectés, alimentant l’équivalent de 1 700 foyers et évitant l’émission de 2 800 tonnes de CO2.

Équipements thermiques, une année 2023 très morose

Mercredi 7 février, Uniclima, le syndicat des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques, a tenu sa traditionnelle conférence de presse de début d’année destinée à dresser le bilan de l’année précédente. Hélas, pour les équipements du génie climatique, 2023 a été un mauvais millésime : une grande partie des segments de marché couverts par le syndicat ont enregistré des baisses d’activité significatives. Ainsi, pour les équipements individuels, les indicateurs affichent un recul de 14 % pour les pompes à chaleur air/eau, moins 23 % pour les chaudières gaz ou fioul et jusqu’à moins 60 % pour les chaudières biomasse. À chaque fois les causes sont similaires : un marché du neuf en berne depuis plusieurs années et surtout un net ralentissement du marché de la rénovation. Avec la crise économique, les particuliers ayant des équipements de chauffage en fin de vie (mais qui fonctionnent encore) ont différé leur remplacement. Ainsi, le Syndicat relève qu’en 2023, le nombre de logements aidés par le dispositif MaPrimeRénov’ a diminué de 15 % par rapport à l’année précédente. Dans ce panorama morose, les pompes à chaleur air/air arrivent toutefois à tirer leur épingle du jeu avec une progression de 13 % de leurs ventes par rapport à 2022 pour atteindre 910 420 unités. Aussi prisée dans le neuf que dans la rénovation, cette solution technique reste notamment portée par sa capacité à pouvoir climatiser les habitations lors des jours les plus chauds de l’été. Le solaire thermique (73 100 m2, soit + 8 %) ainsi que les pompes à chaleur géothermiques (3 517 unités, soit + 18 %) ont également progressé en 2023 mais leur activité porte sur des volumes nettement plus restreints. Pour 2024, les professionnels se disent globalement inquiets. L’inflation et la crise économique sont encore dans l’esprit des particuliers et le marché du neuf va, très probablement, rester en hibernation.

Hydrogène solaire en Corse

Corsica Sole, producteur d’énergie solaire, annonce la construction de la première unité de production d’hydrogène renouvelable en Corse, nommée Folell’Hy. Le site convertira l’énergie solaire excédentaire en hydrogène renouvelable via un électrolyseur, le stockera et le distribuera après conditionnement dans des réservoirs transportables. Le projet, directement raccordé à la centrale solaire existante de Folelli de 12 MW, contribuera à l’autonomie énergétique de la Corse. Deux tonnes d’hydrogène par an seront disponibles pour des utilisations telles que la mobilité maritime lourde et les groupes électrogènes. Ce projet servira également de site expérimental pour lever des incertitudes liées à cette application, notamment en termes d’interactions avec le gestionnaire de réseau et d’utilisation de la ressource en eau. La mise en service est prévue pour le premier trimestre 2025.

Nouveau démonstrateur de gazéification en Bretagne

Le 24  janvier, l’entreprise française Charwood Energy spécialisée dans les solutions de valorisation énergétique de la biomasse, a inauguré un démonstrateur de gazéification. Situé à Colpo, en Bretagne, ce démonstrateur comprend un centre de recherche, de formation et un centre expérimental. Mis en service en novembre 2023, ce centre d’innovation est conçu pour générer de l’électricité grâce à un système de cogénération d’une capacité de 70 kWe. Ce démonstrateur réalisera une gamme d’essais d’enrichissement du syngas, le gaz issu du processus de gazéification. Cela comprend la préparation du combustible, l’analyse en ligne du syngas, l’enrichissement de l’oxydant et le post-traitement du syngas. L’approvisionnement en biomasse locale est assuré par LG Concept, filiale du groupe Charwood Energy.