Power to Change

Avant sa sortie nationale le 11 janvier 2017, le film « Power To Change : la rébellion énergétique » s’offre une avant-première parisienne dimanche 18 décembre (à 15 h). Ce documentaire, dont votre Journal est partenaire, est en effet proposé dans le cadre des “Dimanches de la Connaissance” au Publicis Cinémas (Paris 8e). Cette avant-première parisienne sera suivie d’un débat avec Carl-A. Fechner, réalisateur du film, et Richard Loyen, délégué général du syndicat des professionnels de l’énergie solaire Enerplan. Véritable plaidoyer pour une mise en œuvre rapide de la transition énergétique, Power to Change suit les pionniers qui, par leurs actions locales, y contribuent. Il nous montre ainsi que chacun d’entre nous, à son échelle, peut devenir un “rebelle énergétique”.

Ouverture des candidatures pour les Trophées de la Petite Hydro

Envinergy, en partenariat avec la fédération électricité autonome française (EAF) et France Hydro Électricité (FHE), organise ”Les Trophées de la Petite Hydro”. Les propriétaires de centrales hydroélectriques d’une puissance inférieure à 4 500 kW sont ainsi invités à concourir dans trois catégories : Patrimoine, Performance et Environnement. Les candidatures sont à envoyer, par mail ou par courrier, à partir de demain jeudi 15 décembre et jusqu’au 15 avril 2017. Le jury, présidé par Anne Penalba, présidente du syndicat national France Hydro Électricité, est composé de neuf professionnels reconnus du monde de l’hydroélectricité. La remise des trophées se tiendra le 29 juin 2017 à Toulouse à l’occasion des 9e Rencontres France Hydro Électricité. Les prix sont constitués d’un shooting photo professionnel, d’images aériennes par drone, d’un reportage publié dans diverses revues spécialisées et de la participation à un ouvrage à paraître.

Un village isérois 100 % EnR

Dans un petit village isolé et enclavé, une coupure d’électricité peut avoir de graves conséquences. À Pinsot, village de 140 âmes en Isère, à quelque 700 mètres d’altitude, l’histoire est heureuse. Lorsqu’un dimanche de fin novembre, un bûcheron abat, malencontreusement, un arbre sur un pylône électrique, la vallée du Breda se retrouve sans électricité. Diagnostic : trois semaines de travaux sont nécessaires ! Mais grâce à la société Asco Énergie, qui gère une partie du réseau et produit de l’électricité à partir de quatre centrales hydroélectriques, le village est rapidement approvisionné en électricité renouvelable. Le réseau de la vallée du Breda est alimenté en circuit fermé, exclusivement par la centrale hydroélectrique de Veyton. Pour Frank Adisson, président d’Asco Énergie c’est une prouesse technique. « Sur un petit réseau, la fréquence oscille en fonction des besoins de la vallée. Les équipes parviennent à la réguler en adaptant la puissance de la centrale. » La société Asco Énergie est une filiale de l’entreprise Nouvelles Énergies Hydrauliques. Cette dernière, spécialisée dans l’hydroélectricité, possède 18 centrales hydroélectriques dans les Alpes (70 MW installés). Elle produit chaque année 300 GWh, soit la consommation d’environ 300 000 personnes. Une nouvelle centrale est en projet pour le printemps, à La Combe de Lancey (Isère). Placée proche d’un lac, la turbine de 1,5 MW, s’intégrera entre deux autres centrales hydroélectriques.

Pour compléter le Fonds chaleur

L’Ademe en a fait le constat : « Certaines technologies de production de chaleur à partir de sources renouvelables ou de récupération (solaire, géothermie, bois énergie, chaleur fatale de process, etc.) restent non éligibles au Fonds chaleur par manque notamment de retours d’expérience suffisants sur leurs performances réelles in situ. » Pour remédier à cette situation, l’Agence a créé en 2013 l’appel à projets “Nouvelles Technologies émergentes”. L’édition 2017 de celui-ci vient d’être lancée et vise à accompagner des « opérations pilotes monitorées de manière détaillée dans la perspective de bénéficier d’analyses fines et consolidées pour progresser sur la connaissance de ces technologies en devenir ». Les dossiers doivent être déposés avant le 1er février 2017.

Numérique et renouvelables font bon ménage

Il y a deux mois, le ministère de l’Environnement a lancé le deuxième appel à projets “Green Tech verte – Jeunes Pousses”. Son but : soutenir des start-up qui, grâce à leurs innovations dans le domaine du numérique, favoriseront la transition énergétique. 51 lauréats viennent d’être sélectionnés, dont plus d’une dizaine traitent des énergies renouvelables et de la gestion de l’énergie. Parmi ceux-ci : Ilek (plateforme pour accéder à l’électricité 100 % renouvelable, Elum Energy (gestion intelligente de l’énergie verte dans les bâtiments), Fourmilière lumineuse (lampadaires solaires interconnectés), upOwa (fourniture d’énergie en Afrique grâce à un kit solaire), etc. Elles bénéficieront d’un accompagnement financier et technique et d’une aide à la valorisation économique de leurs résultats.

GRDF annonce des retours très positifs

Le biométhane se développe à vitesse grand V. En 2016, le nombre de sites d’injection, tous opérateurs confondus, est passé de 17 à 24, dont 20 sur le réseau de distribution de gaz. La clé de cette réussite ? Des retours d’expérience positifs. À l’occasion des Rencontres biométhane (Bretagne — Pays de la Loire), à Nantes le 1er décembre, GRDF a présenté, pour la première fois, les retours d’expérience de 11 sites étudiés depuis un an. La grande majorité d’entre eux fonctionne bien : la quantité annuelle d’énergie injectée pour 10 des 11 sites se situe entre 90 et 104 % du débit maximal théorique. Parmi les 16 sites agricoles mis en service avant 2016, 80 % ont demandé une augmentation de capacité, de 15 à 40 %. Du côté de l’épuration (du biogaz pour obtenir le biométhane), l’offre s’est diversifiée très rapidement. On trouve aujourd’hui des techniques d’adsorption, de séparation membranaire, et bientôt de cryogénie, avec une multitude d’acteurs : Verdemobil, Carbotech, Greenlane, Chaumeca, Air liquide, Biogast, Prodeval… « Toutes les techniques conçues par tous les industriels en service aujourd’hui donnent satisfaction. C’est une belle preuve du dynamisme de la filière », souligne Michel Kersach, responsable des projets biométhane pour GRDF Pays de la Loire. De nouveaux acteurs vont encore arriver sur le marché. Suez vient d’annoncer qu’il équiperait trois sites de stockage de déchets de “Waga Box”, une nouvelle technique d’épuration qui associe une séparation membranaire et la distillation cryogénique. Grâce à ces retours d’expérience positifs, GRDF devrait assouplir ses procédures, notamment lors des contrôles de conformité.

Avis favorables pour les 2 projets du Raz Blanchard

Deux projets de fermes hydroliennes pilotes dans le Raz Blanchard, au large de la pointe nord-ouest du Cotentin, ont obtenu l’avis favorable des commissions d’enquête publique, a annoncé le 24 novembre la préfecture de la Manche. Mené par EDF et DCNS, Normandie Hydro prévoit, selon le rapport d’enquête, 7 hydroliennes de 16 mètres de diamètre, à 3,5 km de Goury (Manche), à une trentaine de mètres de profondeur, sur une surface de 28 hectares. Son coût est de 112 millions d’euros. Selon la commission, les hydroliennes de ce projet ont l’avantage de ne pas avoir d’impact visuel négatif, d’être implantées sur des courants marins prévisibles et de ne produire ni CO2, ni déchets. Côté inconvénients, cette même commission pointe, entre autres, le recours périodique aux peintures antisalissures biocides et au relargage d’aluminium ainsi que la création éventuelle de zones de turbulences susceptibles d’influer sur la faune et la flore. L’autre projet, baptisé Nepthyd, porté par Engie et Enedis avec Alstom, prévoit 4 hydroliennes de 18 mètres de diamètre sur 17 hectares, non loin de Normandie Hydro. Il prévoit de son côté de tester des peintures sans biocides. Selon un commissaire enquêteur, cité par l’AFP, EDF espère démarrer les travaux en 2017 et Engie en 2018. Les industriels évaluent à deux ans environ la durée des travaux, selon la même source.

La Commission invitée à plus d’ambition

La Commission européenne a présenté ce mercredi son paquet hiver, l’arsenal législatif censé mettre en œuvre les objectifs fixés à l’horizon 2030 par les États membres. Très attendue depuis plusieurs mois, la révision de pas moins de huit législations communautaires (1 000 pages) constitue la traduction législative des objectifs fixés à l’horizon 2030 par les États membres en 2014, un an et demi avant la COP21, et donc l’Accord de Paris. Rare entité à se réjouir de cette publication, la fédération européenne du solaire thermique (ESTIF, selon son acronyme anglais) accueille favorablement le nouvel objectif de chaleur renouvelable établie par la proposition de nouvelle directive sur les énergies renouvelables. Elle dénonce dans le même temps « plusieurs incohérences dans le paquet hiver et le faible niveau général d’ambition en faveur du secteur des énergies renouvelables. » Nombreux sont les détracteurs de ce paquet. Ils dénoncent des lacunes sur l’ensemble des domaines concernés : développement des énergies renouvelables, efficacité énergétique et gouvernance du secteur de l’énergie. Dans un document commun le CLER Réseau pour la transition énergétique, France Nature Environnement, la Fondation Nicolas Hulot (FNH), le Réseau Action Climat (RAC) et le WWF, dénoncent, entre autres, l’objectif de 27 % d’énergies renouvelables dans la consommation totale d’énergie par rapport à 1990. « Avec cet objectif, le rythme de développement des renouvelables dans la prochaine décennie serait la moitié du rythme annuel », précisent les ONG pour qui, afin de continuer au même pas, les renouvelables devraient représenter en 2030 45 % du mix.

MéthaBraye, du biogaz porté de la campagne à la ville

Cela devrait être le premier site de biogaz porté en France. MéthaBraye, un projet de méthanisation porté par 34 agriculteurs, entre dans sa phase de travaux. Situé dans le nord du Loir-et-Cher, à Savigny-sur-Braye, le projet possède la particularité de produire du biogaz sur un site, et de l’injecter dans le réseau du gaz (GRDF) à 16 km plus loin, à côté de Vendôme. « La commune de Savigny est raccordée au réseau mais n’aurait pas pu absorber toute la production. C’était plus facile de transporter du gaz à 16 km, plutôt que d’installer le méthaniseur proche d’une ville et de transporter du fumier et du lisier », explique Delphine Descamps, éleveuse, en charge du projet. « Depuis quatre ans, nous y travaillons. C’est long, pourtant, nous n’avons pas perdu de temps ». À partir de l’automne prochain, le digesteur, construit par Naskéo, sera alimenté par 30 000 tonnes de biomasse, des effluents d’élevage en majorité. Le débit de production de biométhane sera de 148 Nm³/h. Après avoir été épuré, le biométhane sera liquéfié par cryogénisation. Les éleveurs et Verdemobile ont préféré cette technique à la compression car elle permet de réduire le volume de gaz d’un facteur de 600. Trois aller-retours de camions sont prévus par semaine entre les deux sites, contre un voyage quotidien avec la compression. ?Le biogaz alimentera une zone d’activités qui aujourd’hui n’est pas reliée au réseau. « La communauté du Pays de Vendôme nous a proposé un terrain et GRDF nous a proposé d’étendre son réseau à notre charge. Méthabraye est un projet de territoire, avec l’implication de nombreux acteurs », ajoute Delphine Descamps, qui chiffre le projet à 6,8 millions d’euros. En plus de permettre des projets partout sur le territoire, le portage permet de répondre aux besoins du réseau de gaz. Le biométhane est regazéifié en fonction de la demande. Un atout majeur pour la production de biogaz.

48 pays s’engagent à atteindre un mix 100 % renouvelable

Les États membres du « Climate Vulnerable Forum » (CVF), qui réunit près de cinquante pays du sud particulièrement vulnérables au changement climatique, se sont engagés le 18 novembre à Marrakech, au dernier jour de la COP22, à mettre fin aux énergies fossiles et à atteindre 100 % d’énergie renouvelable « le plus rapidement possible », soit au plus tard entre 2030 et 2050. Ces pays d’Afrique, Asie, des Caraïbes, d’Amérique latine et du Pacifique se sont également engagés à préparer des stratégies à long terme, c’est-à-dire à l’horizon 2050, de développement bas carbone. De même, ils vont revoir « le plus vite possible avant 2020 » leur contribution nationale en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, prévue dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. Affirmant que « l’action climatique ne limite pas le développement, elle le renforce », l’ensemble des pays membres du CVF se sont engagés à prendre des actions pour limiter le réchauffement mondial à 1,5 °C maximum par rapport aux niveaux préindustriels, comme le prévoit l’Accord de Paris.