La politique énergétique française passée au crible par l’AIE

La France « a mis en marche des réformes majeures » en faveur d’un modèle énergétique durable et d’une économie plus sobre, souligne l’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans un rapport publié hier mardi 17 janvier, sept ans après la précédente édition. « La France est l’un des fers de lance de l’AIE en termes de mix énergétique sobre en carbone : en 2015, seuls 47 % de son énergie étaient issus de combustions fossiles », peut-on encore y lire. Et d’affirmer que « la France a fait de la lutte contre le changement climatique une priorité absolue ». L’agence distribue ainsi les bons points au pays pour son « cadre politique ambitieux », sa stratégie bas carbone, sa feuille de route énergétique jusqu’à 2023 et la fermeture de 3,3 GW de centrales à charbon depuis 2012. L’AIE souligne également l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans la consommation finale totale d’énergie, mais met en garde : « il lui reste cependant beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre son objectif de 23 % en 2020 ». La France manque surtout « de visibilité à long terme » sur le financement des mesures annoncées, juge l’agence, assurant qu’elle « devra mobiliser des investissements significatifs afin d’augmenter la part des énergies renouvelables, d’améliorer l’efficacité énergétique, de fermer ou prolonger la durée de vie de ses centrales nucléaires ».

La filière a un conseil

17 grands groupes industriels européens et asiatiques ont annoncé hier mardi 17 janvier à Davos la création d’un Conseil de l’hydrogène. Ces entreprises de l’énergie, des transports et de l’industrie entendent lancer « une initiative globale pour partager leurs vision et ambition pour l’hydrogène comme accélérateur de la transition énergétique », peut-on lire dans un communiqué publié par l’ensemble des partenaires. Ses membres assurent de leur « volonté d’intensifier leurs investissements dans le développement et la commercialisation de l’hydrogène et des piles à combustible » et chiffre à 1,4 Md€ par an leurs investissements actuels dans la filière. « Cette accélération sera rendue possible par un soutien renforcé des décideurs au rôle de l’hydrogène dans le futur mix énergétique, notamment via les politiques publiques et programmes appropriés », défendent-ils. Les treize membres de ce conseil sont Air Liquide, Alstom, AngloAmerican, BMW, Daimler, Engie, Honda, Hyundai, Kawasaki, Shell, Linde, Total et Toyota.

Power to change sur les écrans

C’est aujourd’hui la sortie nationale du film Power To Change : la rébellion énergétique. Véritable plaidoyer pour une mise en œuvre rapide de la transition énergétique, Power to Change, dont votre journal est partenaire, suit les pionniers qui, par leurs actions locales, y contribuent. Il nous montre ainsi que chacun d’entre nous, à son échelle, peut devenir un “rebelle énergétique”. De nombreuses projections-débats sont programmées à l’Espace Saint-Michel, à Paris (5e arrondissement), mais aussi à travers toute la France. Carcassonne, Colmar, Meymac, Palaiseau ou encore Lattes sont quelques-unes des villes qui accueilleront une discussion autour du film. La liste complète des projections et des débats organisés autour du film est à retrouver sur son site Internet.

Lancement de deux appels d’offres en Île-de-France

L’Ademe Île-de-France et la Région se sont associées pour lancer deux nouvelles sessions des appels à projets sur le solaire thermique et sur les pompes à chaleur, ont annoncé les deux partenaires le 9 janvier. Sont concernés les maîtres d’ouvrages publics et privés qui « souhaitent bénéficier d’un accompagnement technique et financier pour développer une installation de chaleur renouvelable performante ». Pour le solaire thermique, il s’agit de la septième session de cet appel à projets, et de la huitième s’agissant des pompes à chaleur. Un comptage énergétique précis devra être mis en place par les lauréats, qui devront fournir à la direction régionale de l’Ademe les relevés de production d’énergie durant la première année de fonctionnement, est-il précisé. Les candidatures peuvent être déposées jusqu’au 29 décembre 2017. Les modalités de l’appel à projets et le dossier de candidature sont disponibles en ligne, ainsi que la plateforme destinée à recueillir les candidatures.

Plongez dans l’architecture bioclimatique

Présents ou non lors du dernier salon Energaïa qui s’est déroulé à Montpellier en décembre dernier, retrouvez grâce à une vidéo accessible en ligne la conférence de présentation du livre Architecture solaire architecture d’aujourd’hui (ASAA). L’occasion d’apercevoir quelques projets parmi les 39 bâtiments émérites sélectionnés, mais aussi d’entendre le témoignage et l’expertise de l’Ademe, d’Engie et d’EDF, partenaires de cet ouvrage édité par Observ’ER. Cet aperçu des initiatives vertueuses en France métropolitaine et ultramarine montre la capacité de l’architecture bioclimatique à concilier parti pris architectural fort, contraintes écologiques et maîtrise des coûts, notamment grâce aux énergies renouvelables. Ce livre est une initiation à l’architecture bioclimatique indispensable à ceux qui souhaitent découvrir l’univers de l’écohabitat et à ceux qui voudraient franchir le pas de la construction.

Le compte est (bientôt) bon

La filière du solaire thermique voit-elle enfin le bout du tunnel ? Après quatre ans de débats et de procédures autour de la prise en compte des performances énergétiques du solaire thermique dans la réglementation thermique (RT) 2012, le feuilleton pourrait se conclure favorablement. « Suite à la parution, le 4 novembre dernier, du décret modifiant les modalités de prise en compte des boucles d’eau et des systèmes solaires thermiques dans la RT 2012, le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) » a confirmé la revalorisation du solaire thermique dans le moteur de calcul RT 2012, indique la plateforme Socol (initiative d’Enerplan). Cet outil de paramétrage utilisé par les bureaux d’étude pour toute construction se basait jusqu’alors sur des performances pour le solaire thermique sous-évaluées de 20 à 30 %, selon les professionnels du secteur. Cela handicapait le développement de la filière dans le neuf. 2017 s’ouvre donc sur une bonne note.

Un appel d’offres de 4 GW pour 2017

L’Algérie lancera en 2017 un appel d’offres « national et international » pour 4 GW d’électricité renouvelable, a indiqué l’agence de presse algérienne APS en fin d’année 2016. Le ministre de l’Énergie, Bouterfa Nourredine, précise que cet appel d’offres exigerait de l’investisseur de « fabriquer localement une partie des éléments du dispositif transformant l’énergie renouvelable en énergie électrique, à l’instar des panneaux solaires ». Cet appel d’offres en projet s’inscrit dans le programme national de développement des énergies renouvelables, qui vise à produire 22 GW d’ici 2030, afin de porter la part d’électricité produite à partir de sources renouvelables à plus de 27 % de la production nationale. Pour rappel, l’Algérie dispose actuellement d’une capacité de production d’électricité renouvelable de 400 MW.

Près de 100 % d’électricité verte en 2016

Les énergies renouvelables ont fourni 98,1 % de l’électricité au Costa Rica en 2016, selon l’Institut costaricain d’électricité (ICE). Principale source utilisée : la grande hydraulique alimentée par les nombreuses rivières du pays et des périodes de pluie très intenses, suivie par la géothermie et l’éolien. Le solaire et la biomasse restent encore des énergies marginales même si elles sont en plein développement. Les énergies fossiles n’ont, elles, compté que pour 1,9 % de la fourniture d’électricité de ce pays de 5 millions d’habitants. Le Costa Rica fait figure de modèle en la matière. L’an dernier déjà, son électricité avait été fournie à 98,9 % par des énergies renouvelables. Et le pays ne compte pas arrêter d’investir dans les énergies vertes puisqu’en mars 2016, il a accueilli la plus grande centrale géothermique d’Amérique centrale.

Les renouvelables exclues de la première obligation verte

Initiative annoncée en avril 2016 par le président de la République, la première obligation verte (ou green bond) souveraine française est sur le point de voir le jour. La France a ainsi lancé le processus pour son émission, ont annoncé hier mardi 3 janvier les ministres des Finances Michel Sapin et de l’Environnement Ségolène Royal. Si le montant que l’État français souhaite lever n’a pas été précisé, « l’Agence France Trésor (AFT) et les équipes chargées de cette opération vont faire un tour auprès des investisseurs internationaux pour présenter ce projet en vue de l’émission de cette obligation verte cette année », a indiqué Michel Sapin lors d’une conférence de presse. Les fonds levés serviront à financer des investissements dans quatre domaines, notamment via le Programme d’investissement d’avenir, ont précisé les deux ministres. La lutte et l’adaptation contre le réchauffement climatique, la protection de la diversité et la lutte contre la pollution sont ainsi concernées contrairement aux énergies renouvelables (hors innovation), lesquelles ne seront pas éligibles, « étant donné l’existence d’autres moyens de soutien public ». La France sera en tout cas le deuxième pays à lancer ce type d’opération, après la Pologne qui a émis 750 millions d’euros en décembre.

L’Actu EnR revient le 4 janvier

En raison des fêtes de fin d’année, L’Actu EnR fait une petite pause et reviendra mercredi 4 janvier. Toute l’équipe du Journal des Énergies Renouvelables et d’Observ’ER souhaite de très joyeuses fêtes aux lecteurs de L’Actu et leur donne rendez-vous en 2017 pour une année encore plus renouvelable !