Global Bioenergies prend le contrôle de la start-up Syngip

La société de biochimie Global Bioenergies a annoncé, le 2 février, avoir mis la main sur la start-up néerlandaise de biologie industrielle Syngip. Cette acquisition doit lui permettre d’accélérer le développement de son procédé isobutène. L’opération, « est au cœur de la stratégie affichée par Global Bioenergies de diversifier les ressources utilisables dans son procédé isobutène », explique l’entreprise dans un communiqué. Syngip développe un procédé pour convertir les ressources carbonées gazeuses, comme le dioxyde de carbone, le monoxyde de carbone ou des rejets industriels, en composés chimiques d’intérêt industriel. Un procédé concurrentiel dès 45 dollars le baril de pétrole, voire moins compte tenu des incitations fiscales pour les carburants renouvelables, selon Global Bioenergies.

Dong Energy et le charbon, c’est fini !

Dong Energy, premier producteur d’électricité éolienne en Europe, a annoncé le 2 février qu’il se retirait du charbon d’ici 2023. Conforté par de bons résultats, avec une hausse de son chiffre d’affaires de 36 % dans la production d’électricité éolienne en 2016, le groupe danois avait, en octobre, décidé de sortir de la production de pétrole et de gaz, et fait, avec cette annonce, un pas de plus vers une stratégie totalement renouvelable. « L’avenir est dans les sources d’énergie renouvelables et nous transformons donc les dernières de nos centrales au charbon en centrales utilisant de la biomasse durable », a expliqué le directeur général Henrik Poulsen dans un communiqué. Introduit en Bourse en juin, le groupe, qui appartient à 50,1 % à l’État, avait signalé aux investisseurs qu’il ne voyait pas la production d’hydrocarbures comme une activité stratégique. Il concentre aujourd’hui la grande majorité de ses investissements dans l’éolien.

Une première centrale pour Engie

Engie a annoncé le 27 janvier avoir bouclé le financement de la première phase du projet géothermique Muara Laboh, situé en Indonésie et présenté comme sa toute première centrale de production d’électricité à partir de géothermie haute température. Le groupe énergétique français opère pour ce projet au sein du consortium PT Supreme Energy Muara Laboh, formé également de la société japonaise de trading et d’investissement Sumitomo Corporation et du développeur indonésien de projets d’électricité géothermique PT Supreme Energy. « L’accord de financement portant sur un montant de 440 millions de dollars a été signé par le consortium » avec plusieurs banques, précise un communiqué qui ajoute que la construction de la centrale commencera dans le courant de cette année et durera 30 mois. La première phase du projet, dont la mise en service est prévue en 2019, permettra de générer 80 MW d’électricité sans émission de CO2, soit l’équivalent de la consommation en énergie de près de 120 000 foyers. L’Indonésie dispose de près de 40 % des réserves géothermiques mondiales, soit un potentiel estimé à 28 000 MW, selon l’énergéticien.

Royal consulte sur un nouvel appel d’offres

Pour faire suite à la modification du mécanisme de soutien à l’éolien terrestre, Ségolène Royal a annoncé hier, mardi 31 janvier, avoir soumis à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et à la Commission européenne un projet d’appel d’offres visant à développer les installations éoliennes terrestres de plus de six éoliennes. Il prévoit d’attribuer 3 GW d’éolien terrestre et s’étalera sur trois ans avec deux périodes de candidature par an, une unique période étant prévue pour 2017, précise un communiqué du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer. « Les lauréats de l’appel d’offres, dont la date de la première période de candidature est prévue début novembre, se verront attribuer un contrat de complément de rémunération sur vingt ans », est-il ajouté. Par ailleurs, un deuxième appel d’offres pourrait être lancé afin de favoriser le développement de projets d’autoconsommation électrique, a indiqué Laurent Michel le même jour, à l’occasion du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables. Le directeur général de l’énergie et du climat a indiqué que cet appel d’offres serait triennal.

Une transition énergétique « déjà bien engagée »

La Commission européenne a dévoilé ce mercredi 1er février le deuxième rapport sur l’état de l’Union de l’énergie et il est encourageant. « L’Europe est en passe d’atteindre ses objectifs pour 2020 en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, l’efficacité énergétique et la production d’énergie de sources renouvelables », se félicite en effet la Commission dans ce document examinant les progrès accomplis depuis la publication du premier rapport en novembre 2015. La part croissante des renouvelables dans la production d’énergie de l’Union européenne doit permettre à l’Europe de réaliser ses objectifs, selon le rapport, qui souligne toutefois la nécessité de maintenir les efforts. Pour Miguel Arias Cañete, commissaire européen chargé de l’action pour le climat et de l’énergie, et cité dans un communiqué, « l’Europe poursuit sa transition vers une énergie propre. Il n’existe pas d’alternative. Et les faits parlent d’eux-mêmes : les énergies de sources renouvelables sont aujourd’hui compétitives et parfois moins coûteuses que les combustibles fossiles, leur production emploie plus d’un million de personnes en Europe, attire davantage d’investissements que de nombreux autres secteurs, et ont permis de réduire notre facture d’importation de combustibles fossiles de 16 milliards d’euros. »

Un guide pour les projets participatifs et citoyens

Dans un contexte législatif et politique favorable à une production décentralisée de l’énergie, les projets d’énergies renouvelables participatifs et citoyens constituent aujourd’hui un levier essentiel pour porter la part des énergies renouvelables à 40 % de la production d’électricité en 2030. Tel est le constat porté par l’Ademe, le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer et l’association Energie Partagée qui publient ensemble un nouveau guide pratique pour les collectivités territoriales. Celui-ci propose une méthodologie basée sur des retours d’expériences de pratiques concrètes : un rappel des spécificités des projets de territoire – une présentation des évolutions législatives – des leviers d’actions précis et concrets à destination des collectivités – des opportunités à saisir par les associations locales et les collectifs de citoyens pour solliciter leurs collectivités locales – des témoignages qui présentent les difficultés et les opportunités suscitées par ces projets – des outils et documents complémentaires à consulter.

La durée des contrats d’achat d’électricité passe de 15 à 20 ans

À l’occasion du Salon Biogaz Europe qui s’est ouvert ce mercredi 25 janvier à Rennes, Ségolène Royal a annoncé l’extension de la durée des contrats d’achat de l’électricité dont bénéficient les installations existantes de méthanisation, de 15 ans à 20 ans. La ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer explique avoir soumis à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) un projet d’arrêté étendant de 15 ans à 20 ans la durée de ces contrats d’achat. Pour répondre à la nécessité de mieux encadrer les conditions de cette extension (une demande de la CRE), le bénéfice du contrat sera par ailleurs limité au-delà de la quinzième année : à 7 500 heures par an pour les installations de moins de 250 kWe – à 6 500 heures par an pour les installations entre 250 et 500 kWe – à 5 500 heures par an pour les installations de plus de 500 kWe.

L’Ademe fait le point sur les coûts

« Les progrès technologiques et l’industrialisation des énergies renouvelables ont permis en France une baisse des coûts qui amènent les filières les plus matures à des niveaux compétitifs avec les technologies conventionnelles, constate l’Ademe dans sa nouvelle édition de son étude Coût des énergies renouvelables en France. Il existe encore des marges de progrès importantes pour la plupart des filières », ajoute l’agence. Elle classe ainsi les énergies renouvelables en fonction de leur niveau de compétitivité vis-à-vis des moyens conventionnels. Sans surprise, l’éolien terrestre ressort en tête, talonné par le photovoltaïque, au « potentiel d’innovation très important sur l’ensemble de la chaîne de valeur des projets ». L’Ademe met également en avant les solutions bois énergie chez les particuliers et souligne le « potentiel très important » de l’alimentation en chaleur des bâtiments collectifs, des industriels ou des réseaux de chaleur par les énergies renouvelables. « Certaines des filières les moins matures aujourd’hui ont des gisements inexploités significatifs et verront leur coût d’investissement et leur taux d’actualisation diminuer avec leur développement », avance également l’étude.

Un nouveau scénario à application immédiate

Le scénario négaWatt s’offre une quatrième édition, 2017-2050. Depuis la publication du premier en 2003 et des suivants en 2006 et 2011, le contexte économique, technologique et énergétique a fortement évolué. L’association qui entend démontrer qu’un autre avenir énergétique est possible se réjouit que « la France soit désormais engagée dans la transition énergétique et dans la lutte contre le réchauffement climatique ». Elle regrette cependant que « l’action reste insuffisante et rencontre de nombreuses résistances ». Au rayon des bonnes nouvelles, ce nouveau scénario indique que la courbe de la consommation d’énergie s’est inversée et qu’il est désormais confirmé qu’il est possible de couvrir la totalité des besoins énergétiques de la France par des sources renouvelables (grâce à, dans l’ordre, la biomasse solide, l’éolien, le photovoltaïque et le biogaz). Cela entraînerait des bénéfices multiples pour la santé et l’environnement, mais aussi pour l’économie et l’emploi. Mais attention, ont prévenu les auteurs du scénario lors d’une conférence de presse ce mercredi 25 janvier, « il n’y a plus de temps à perdre. Dans l’immédiat, nous n’avons pas besoin de nouvelle loi, mais de l’application de la Loi de Transition Énergétique pour une Croissance Verte. Son rythme d’application actuel est largement insuffisant, notamment pour la rénovation des bâtiments. » Et d’ajouter que si « le combat pour le climat n’est pas encore perdu, chaque année qui passe obère un peu plus notre avenir énergétique. »

L’Irena pointe le manque d’investissements

Si la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique s’élève aujourd’hui à 18 %, elle devrait doubler d’ici 2030 pour limiter la hausse des températures à 2 °C, selon un nouveau rapport de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena). Alors qu’elle tenait ce week-end son assemblée annuelle à son siège d’Abou Dhabi, l’Irena a dénoncé le niveau des investissements dans les énergies renouvelables, insuffisant pour limiter la hausse des températures à 2 °C. Pourtant, les énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique pourraient réduire de moitié les émissions de CO2 et de respecter l’objectif de 2 °C, note le rapport. Il chiffre, pour cela, les besoins en investissements dans les énergies renouvelables à environ 900 milliards de dollars par an entre 2016 et 2030, contre quelque 305 milliards de dollars en 2015. Le solaire est l’énergie mise en avant dans le rapport qui indique que le coût des panneaux solaires « a baissé de moitié depuis 2010 et devrait baisser encore de 60 % dans les dix prochaines années ».