La quête d’Apple pour utiliser 100 % d’énergie propre se poursuit. Trois nouvelles sociétés (Compal Electronics, Sunwoda Electronic et Biel Crystal Manufactory) viennent de s’ajouter aux fournisseurs d’Apple engagés dans l’utilisation exclusive d’énergies renouvelables pour fabriquer ses composants, portant ceux-ci à sept. Lisa Jackson, vice-présidente de l’environnement, des politiques et des initiatives sociales de l’entreprise l’a affirmé lors d’une interview sur Bloomberg TV le 13 avril. 96 % de l’énergie que consomme Apple sont désormais produits à partir de sources renouvelables, a-t-elle ajouté. À court terme, elle compte passer à 100 % pour alimenter ses installations, ce qu’elle accomplit déjà dans 24 pays, y compris les États-Unis. En comptant ses fournisseurs, ce serait plus de 2,5 milliards de kWh par an d’énergie propre d’ici 2018 qui seront produits pour les activités d’Apple, avait annoncé l’entreprise en mars dernier. Les géants du Web (Google, Apple, Facebook, Amazon), qui ont récemment commencé à verdir les gigantesques quantités d’électricité qu’ils consomment, sont aujourd’hui parmi les plus grands acheteurs de renouvelable.
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Mise à l’eau du navire autonome Energy Observer
130 m2 de panneaux photovoltaïques, deux éoliennes à axe vertical, aile de traction intelligente : voici les dispositifs embarqués du catamaran Energy Observer, mis à l’eau le 14 avril à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Ils permettent à ce navire de produire son propre hydrogène, par électrolyse à partir de l’eau de mer en alimentant deux moteurs électriques convertibles en hydrogénérateurs. Energy Observer est ainsi autonome en énergie. Le navigateur Victorien Erussard est l’un des porteurs de ce projet, parrainé par Nicolas Hulot et né de l’aventure de l’avion solaire Solar Impulse. Le catamaran de 30,5 m de long pour 12,80 m de large est d’ores et déjà baptisé le « Solar Impulse des mers ». Après un tour de France, il entamera une « odyssée du futur », tour du monde sans émission de CO2 qui durera six ans. Jadis catamaran de course canadien de 24,38 m construit en 1983, il avait remporté de nombreuses compétitions. La mobilisation d’une cinquantaine de personnes depuis 2015 a permis sa transformation en Energy Observer.
La centrale Galion 2 finalement autorisée
Le 13 avril, la Cour administrative d’appel de Bordeaux a infirmé le jugement du tribunal administratif de Fort-de-France, lequel avait annulé l’arrêté d’exploitation de la centrale bagasse/biomasse Galion 2. « Tous les griefs soulevés par l’Association pour la sauvegarde du patrimoine martiniquais (Assaupamar) à l’encontre du projet ont été rejetés », a déclaré l’énergéticien français Albioma dans un communiqué du même jour. Depuis début 2015, la construction s’est poursuivie sans discontinuer, et sa mise en service reste prévue pour fin 2017. Cette première centrale de cogénération 100 % biomasse de Martinique (40 MW) fournira 15 % de la consommation électrique de l’île. Elle a vocation à traiter en priorité la biomasse d’origine locale : paille de canne, déchets verts et bagasse (résidu fibreux issu de la canne à sucre après son broyage) de sucrerie (ou ses excédents issus des distilleries). Mûri depuis 10 ans, le projet vise à « faire progresser la part d’énergie renouvelable en Martinique de 7 % à 22 % et, ainsi, favoriser la transition énergétique de l’île dans le respect des normes environnementales les plus strictes ». Aujourd’hui, 350 personnes travaillent à sa construction. D’après le producteur d’énergie indépendant Albioma, son exploitation devrait créer 34 emplois directs et 200 indirects.
Chauffage domestique au bois : un rebond espéré pour 2017
En 2016, la bonne tenue des ventes de poêles à granulés a permis de limiter le recul du marché français des appareils de chauffage domestique au bois dans son ensemble. C’est l’un des enseignements de l’étude que réalise chaque année Observ’ER sur la filière, et dont la dernière livraison vient de paraître. Avec 346 225 unités écoulées l’an passé, les ventes de foyers fermés, d’inserts, de poêles, de cuisinières et de chaudières fonctionnant au bois se rétractent de 8,8 % par rapport à l’année précédente. Loin de marquer une désaffection des Français pour ce type de chauffage, cette tendance résulte d’éléments conjoncturels, comme les températures clémentes de 2016 combinées à des énergies fossiles bon marché une bonne partie de l’année. Le dernier trimestre 2016 aurait cependant enregistré un redémarrage des ventes, ce qui laisse espérer aux professionnels un rebond du marché pour cette année.
Le projet Mapping propose l’obligation de production
La chaleur reste l’énergie la plus sollicitée, que ce soit dans l’industrie, les services ou le secteur résidentiel. C’est pourquoi le projet Mapping, un consortium mené par le Fraunhofer et dont Observ’ER fait partie, fournit des analyses et des outils à la Commission européenne sur le sujet. Il établit des scénarios prospectifs d’ici 2030. Et le résultat est sans appel : obliger les énergéticiens traditionnels à proposer un mix énergétique incluant du renouvelable serait plus efficace que des subventions. En plus d’être la moins coûteuse pour les citoyens, cette solution favoriserait effectivement l’accroissement des technologies de production de chaleur renouvelable. Il est évident que ce scénario devrait s’accompagner de la fin des subventions accordées aux énergies fossiles. Pour découvrir le projet Mapping, cliquer ici.
Un appel d’offres de 2 000 MW minimum
Le ministère de l’Énergie, du Tourisme et du Numérique espagnol a approuvé les modalités du prochain appel d’offres pour les énergies renouvelables, qui devrait avoir lieu « dans les prochaines semaines », indique-t-il dans un communiqué. Il met en place la neutralité technologique (toutes technologies confondues, avec le prix comme critère principal de sélection). Les projets devront être opérationnels d’ici 2020 et ambitionner une réduction des coûts pour le consommateur. Cet appel d’offres porte sur une capacité totale de 2 000 MW – auxquels s’ajouteront 1 000 MW si son résultat fait état de prix compétitifs. Il représente une étape clé dans la réalisation des objectifs environnementaux du pays pour 2020 : 20 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, contre 16 % aujourd’hui. Dans un récent numéro, Le Journal du Photovoltaïque abordait la traversée du désert du pays, marquée par un gel de cinq ans du soutien aux énergies renouvelables. Avec cette initiative gouvernementale, les professionnels entrevoient un renouveau, craignant toutefois un remake du fiasco de l’appel d’offres de 2016 (700 MW), à l’issue duquel aucun projet n’avait été retenu.
Les fonds ont misé sur les EnR en 2016
Les acteurs du capital-développement continuent de privilégier l’innovation énergétique et la protection environnementale. En 2016, 629 millions d’euros ont accompagné le lancement ou la croissance de jeunes entreprises de ces secteurs (604 millions d’euros en 2015). Avec 247 millions d’euros, la production d’énergies renouvelables devient un domaine d’intervention majeur. Une prépondérance expliquée par la montée en puissance de Voltalia (170 millions d’euros de capital-développement), exploitant de centrales solaires, et par la création de DCNS Energies (100 millions), opérateur d’énergies marines renouvelables. Ces données proviennent du baromètre de l’Association française des investisseurs pour la croissance (Afic), publié lundi 3 avril. L’argent du capital-développement se dirige toujours majoritairement vers les start-ups (371 millions d’euros l’an dernier – 273 millions en 2015). Parmi elles, on constate une percée de l’écomobilité, avec 130 millions d’euros levés, notamment pour la location de voitures entre particuliers (Drivy) et les véhicules électriques sans chauffeur (Navia) – 30 millions d’euros pour chacune.
La CE surévalue la part future de la biomasse dans les EnR
La Commission européenne surestimerait la part à venir de la biomasse dans les énergies renouvelables. C’est ce qu’affirme une étude du cabinet indépendant européen CE Delft, publiée fin mars 2017, pour laquelle la Commission sous-estimerait par ailleurs la baisse en cours et à venir du coût des énergies éolienne et solaire. Celle-ci sera significative, d’après CE Delft. « La Commission estime que près des deux tiers (63 %) des énergies renouvelables proviendront de la biomasse sous différentes formes en 2030 », explique Jori Sihvonen, responsable biocarburants de l’association européenne Transport & Environment (T&E). Or, d’après le rapport du cabinet, la part de la biomasse (granulés de bois, déchets et résidus) passerait de 60 % en 2014 à 46 % en 2030. L’usage de données anciennes (2012 pour la Commission, 2015 pour CE Delft) expliquerait ces écarts de précision. Cela conduirait également la Commission à surévaluer les coûts de scenari plus volontaristes en matière de développement des énergies renouvelables, interprète T&E, qui a diligenté l’étude avec BirdLife Europe.
2016, année record pour les EnR
En 2016, la capacité mondiale de production d’énergie renouvelable s’est accrue de 161 GW pour atteindre 2 006 GW (+ 8,7 %). D’après l’Irena (Agence internationale pour les énergies renouvelables), qui a édité ces dernières données dans un rapport le 30 mars, il s’agit d’une année record en termes d’ajouts de capacités. Moteur de cette croissance, les énergies solaires progressent de 71 GW. Pour la première fois depuis 2013, le solaire s’est en effet développé plus rapidement que l’éolien (+ 51 GW). Les capacités hydroélectriques et biomasse ont respectivement augmenté de 30 GW et 9 GW, celle de la géothermie d’un peu moins de 1 GW. L’Asie a concentré la plus forte croissance (+ 13,1 %). L’Afrique a installé 4.1 GW de puissance supplémentaire en 2016, soit deux fois plus qu’en 2015. « Pour contribuer de manière décisive à la décarbonation du secteur de l’énergie et à la réalisation des objectifs climatiques, il faudra accélérer cette dynamique, ce qui nécessitera des investissements supplémentaires », prévoit Adnan Z. Amin, directeur général de l’Irena. Pour la première fois, l’agence édite par ailleurs des données spécifiques aux énergies renouvelables hors réseau, dont la capacité a atteint 2 800 MW fin 2016. L’agence évalue à 300 millions le nombre de personnes bénéficiant de cette électricité renouvelable « off-grid ».
Une initiative pour identifier les acteurs français à l’international
Établir une liste des acteurs français susceptibles de proposer des produits, systèmes ou services dans le domaine de l’accès à l’énergie – informer ces acteurs des consultations susceptibles de les intéresser – suggérer des regroupements éventuels d’acteurs aux activités complémentaires pour répondre à des consultations internationales et promouvoir le savoir-faire français souvent méconnu dans le domaine de l’accès à l’énergie. Tels sont les objectifs de l’initiative lancée par les bureaux d’études Gérard Moine Consultant (GM Consultant) et Hacsé. Elle vise à recenser les acteurs français de l’électricité rurale décentralisée (ERD) à l’international. Quelle que soit la taille de leur structure, tous sont invités à remplir une fiche de renseignements précisant leurs activités et leurs offres. Le questionnaire est téléchargeable ici, puis à retourner, sous format électronique, avant le 15 avril 2017 à l’une des adresses suivantes : gm.consultant.pv@free.fr ou info@hacse.eu. Les informations collectées seront bien sûr tenues à disposition des acteurs qui auront répondu à l’enquête.