newHeat veut aller vite

La startup bordelaise newHeat a annoncé, le 26 juin, avoir réalisé une levée de fonds de 1,8 million d’euros. Une somme qui devrait lui permettre « d’accélérer son développement et de financer la réalisation de ses premières centrales solaires thermiques, tout en poursuivant ses efforts de R&D », indique la société dans un communiqué. Après la réalisation d’un banc de tests en 2016, la société créée en 2015 lancera cet été les travaux de sa première centrale solaire thermique, qui sera aussi la plus grande centrale thermique de France. D’une puissance de 3 MW, elle fournira de la chaleur solaire sur 15 ans à un premier client industriel basé en Dordogne. À horizon 2024, l’objectif de newHeat, qui s’adresse principalement aux réseaux de chaleur urbains et aux sites industriels, est de réaliser environ 50 centrales solaires thermiques, d’une taille unitaire moyenne de 10 MWth, représentant chacune environ 4 hectares au sol, et situées à l’international pour 80 % d’entre elles. 

La garantie décennale élargie notamment aux pompes à chaleur

Par son arrêt en date du 15 juin 2017, la Cour de cassation confirme que la garantie décennale doit jouer dans l’hypothèse où la défaillance de l’élément d’équipement, qu’il soit dissociable ou non, provoque une impropriété à destination de l’ouvrage. Cet arrêt intéressera tout particulièrement les propriétaires de pompes à chaleur mais sa portée pourrait concerner d’autres domaines. L’intérêt de la distinction entre les éléments d’équipement dissociables et indissociables est limité à l’hypothèse dans laquelle la défaillance de l’élément d’équipement ne provoque pas une impropriété à destination de l’ouvrage. Dans le cas contraire, les dommages relèvent de l’article 1792 du Code civil, en vertu duquel la garantie décennale peut être mise en jeu lorsque l’impropriété à destination résulte d’une atteinte, soit à l’un des éléments constitutifs de l’ouvrage, soit à l’un de ses éléments d’équipement. C’est exactement ce que réaffirme la Cour de cassation dans son arrêt en date du 15 juin 2017, s’agissant d’une pompe à chaleur, ce qui confirme une tendance jurisprudentielle. Avant même de s’interroger sur le caractère d’éléments d’équipement dissociables et indissociables d’un ouvrage, il est donc essentiel de déterminer si les désordres affectant l’élément d’équipement rendent l’ouvrage impropre à sa destination dans son ensemble puisque, dans une telle hypothèse, la garantie décennale s’applique de droit. (Analyse d’Aurélien Boudeweel, du cabinet Green Law Avocat) 

Des milliards pour le solaire et l’éolien

D’ici 2040, 7 400 milliards de dollars pourraient être investis dans de nouvelles centrales d’énergie renouvelable, soit 72 % des 10 200 milliards de dollars d’investissements prévus dans les nouveaux équipements de production d’énergie, de par le monde. Publiée le 15 juin par Bloomberg New Energy Finance, l’étude New Energy Outlook 2017 précise la part du solaire (2 800 milliards de dollars) et de l’éolien (3 300 milliards de dollars) dans ces investissements. Solaire et éolien représenteront dès lors 48 % des capacités installées mondiales, et 34 % de la production d’électricité, contre 12 % et 5 % actuellement. Le coût actualisé de l’électricité solaire photovoltaïque (intégrant les dépenses pendant toute la durée de vie de l’installation) devrait baisser de 66 % d’ici 2040. Celui de l’éolien en mer chuterait de 71 %, et celui de l’éolien terrestre, de 47 % sur la même période.

Des prix en baisse

Les prix moyens des pompes à chaleur (PAC) individuelles sont en stagnation, voire en diminution, ainsi que le relève l’étude réalisée et mise en ligne par Observ’ER sur le marché et les prix 2016 des PAC individuelles. Le segment de la géothermie a vu ses ventes chuter de 19 % entre 2015 et 2016, pour des tarifs qui n’ont presque pas évolué. Le segment aérothermique est le plus dynamique. Il est porté par les PAC air/air, dont les ventes ont progressé de 12 % (372 270 unités vendues en 2016), pour des prix en baisse de 8 %. Le marché des PAC air/eau est plus stable (+ 1 %) mais ses prix diminuent également (- 7 %). Cette tendance à la baisse était déjà observée en 2015. Des installateurs font part d’un durcissement de la concurrence sur les équipements air/eau et air/air.

Corée du Sud et Taïwan misent sur les énergies renouvelables

Le nouveau président de la Corée du Sud, Moon Jae-in, veut guider son pays vers la sortie du nucléaire au profit des énergies renouvelables. Il l’a annoncé lors de la cérémonie marquant l’arrêt définitif du premier réacteur du pays, Kori 1, qui fonctionnait depuis 40 ans. Il envoie là un signal fort : la Corée du Sud, avec 25 réacteurs produisant un tiers de l’électricité du pays, était classée cinquième producteur d’énergie nucléaire dans le monde en 2016. Le président Moon veut développer le solaire et l’éolien en mer, afin de porter la part des renouvelables dans le mix énergétique sud-coréen, de 6,6 % à ce jour à 20 % d’ici 2030. Taïwan aussi entend sortir du nucléaire (16 % de la fourniture d’électricité) d’ici 2025. Le gouvernement taïwanais vient d’annoncer qu’il cherche 59 milliards de dollars de capitaux privés pour atteindre 20 % de renouvelables dans son mix énergétique en 2025.

L’avenir des pétroliers en vert

Les énergies renouvelables pourraient-elles être le prochain gros chantier des pétroliers ? Telle est la question que s’est posée le consultant Wood MacKenzie. Et, selon le rapport qui l’a étudiée, la réponse est oui. « L’éolien et le solaire sont voués à transformer radicalement le marché de l’énergie, et les opportunités de croissance dans les renouvelables ne peuvent pas être ignorées », note le consultant. Celui-ci a ainsi évalué que les “Majors” devraient investir plus de 310 milliards d’euros dans l’éolien et le solaire d’ici 2035, pour garder la part de marché de 12 % qu’elles ont actuellement avec le gaz et le pétrole. Si le scenario est improbable, les analystes estiment que le secteur des renouvelables pourrait quand même concentrer plus d’un cinquième des investissements de ces entreprises d’ici 2030.  

Coup dur à Gardanne

« L’étude d’impact n’est pas proportionnée à l’importance et à la nature du projet », estime le tribunal administratif de Marseille, qui, en conséquence, annule, à la demande de plusieurs associations, l’autorisation d’exploitation de la centrale biomasse de Gardanne. Cependant, au lendemain de cette décision, le 9 juin, le préfet des Bouches-du-Rhône a signé un arrêté, donnant un sursis à l’exploitant, qui pourra, à titre provisoire, poursuivre sa phase de test. Ce site est la plus importante centrale de production électrique biomasse de France. Les juges du tribunal administratif ont notamment considéré qu’Uniper, l’exploitant, n’a pas analysé les effets environnementaux indirects de cette installation de 150 MW, en particulier ceux en lien avec l’approvisionnement en bois. La centrale devrait en effet consommer, à pleine puissance, 850 000 tonnes de bois  par an pour fournir 6% de la production d’électricité de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ces volumes représenteraient au moins 25% des ressources forestières locales disponibles. Uniper, qui dispose de neuf mois pour constituer une nouvelle demande d’autorisation, annonce avoir fait appel de la décision. 

EDF choisi par Dubaï

C’est un joli contrat qu’EDF vient de décrocher à Dubaï : environ 14 millions d’euros pour mener à bien la conception, les études, la supervision du chantier, les tests in situ et la livraison d’une station de pompage-turbinage de 250 MW. Située à Hatta, dans une zone montagneuse près de la frontière avec Oman, cette dernière représentera un investissement total de 466 millions d’euros. Elle s’appuiera sur un réservoir existant d’une capacité de 6,5 milliards de litres, et sur la construction d’un autre réservoir, 300 mètres plus haut, de 3 milliards de litres. L’objectif : faire couler l’eau, lorsque les coûts de production de l’électricité sont élevés, à travers la centrale hydroélectrique du réservoir supérieur, et pomper l’eau durant les heures creuses, de l’aval vers l’amont, grâce à des turbines fonctionnant à l’énergie solaire.  

Eren RE finalise sa levée de 200 M€

Le producteur d’électricité à partir d’énergies renouvelables, Eren RE, a indiqué avoir levé 100 millions d’euros auprès du consortium d’investisseurs mené par Bpifrance et comprenant Next World, Tikehau Capital et FFP. Ces mêmes investisseurs avaient déjà investi la même somme dans la société en 2015. Cette levée de fonds lui permettra d’« accélérer sa croissance à l’international », selon un communiqué publié le 6 juin. « Le succès de cette levée de fonds, qui intervient plus tôt que prévu, est crucial pour l’accélération de la croissance d’Eren RE sur le long terme, dans le secteur des énergies renouvelables », a déclaré son président Pâris Mouratoglou. « Fondée en 2012, Eren Re a mis en service au cours des 18 derniers mois, plus de 80 MW de projets éoliens en Grèce, 72 MW de photovoltaïque en Inde et 10 MW en Ouganda. La société française développe par ailleurs un portefeuille de plus 1 500 MW de projets renouvelables, et son objectif, à moyen terme, est de le porter à 2 000 MW, d’ici à 2020. Une ambition qui nécessite un investissement de 2 à 2,3 milliards d’euros.

Des investissements à un niveau insuffisant

Si un niveau record, à 161 GW, de nouvelles capacités de production d’énergie renouvelable (éolien, solaire, géothermie, etc.) ont été installées dans le monde en 2016, les investissements ont baissé de 23 % par rapport à 2015, notamment dans les pays émergents, avertit le rapport 2017 de REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century), publié ce mercredi 7 juin. « Les investissements continuent de se concentrer dans l’éolien et le solaire photovoltaïque, alors que toutes les technologies d’énergies renouvelables ont besoin d’être déployées pour maintenir le réchauffement climatique sous bien en deçà des 2 degrés », note le réseau d’experts. Le document avance toutefois que le solaire et l’éolien deviennent, dans certains pays, « l’option la moins coûteuse » par rapport aux énergies fossiles ou au nucléaire. Pour l’avenir, de nombreux chantiers restent à accomplir, notamment le secteur de la mobilité, qui « n’est pas encore considéré comme une priorité », en particulier dans le transport aérien et maritime. La production de froid et de chaleur renouvelables est aussi à la traîne par rapport au solaire ou à l’éolien. Autre inquiétude, les subventions aux énergies fossiles sont toujours plus de quatre fois supérieures à celles accordées aux énergies renouvelables, dénonce le rapport.