100 GWh de biométhane par an pour la CPCU

La Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU) s’est fixé l’objectif d’augmenter la part verte des énergies renouvelables et de récupération dans son réseau pour atteindre 60 % d’ici 2020. Pour ce faire, elle a noué avec Engie un partenariat pour la fourniture de 100 GWh de biométhane par an pendant 5 ans, permettant la production de 130 000 tonnes annuelles de vapeur verte à destination du réseau de chauffage urbain parisien. Cet accord « constitue à ce jour le plus important contrat de biométhane en France », assure les deux partenaires dans un communiqué commun. « Après l’abandon du fioul lourd et la réduction pour moitié du charbon, l’introduction du bois, le recours aux biocombustibles liquides (huiles végétales) et à la géothermie, CPCU poursuit le verdissement et la diversification de son mix énergétique par l’acquisition de biométhane », ajoutent-ils. Augmenter la part de chaleur récupérée des unités de valorisation énergétique des déchets ménagers, la part de la biomasse sous forme de granulés de bois notamment et installer une ou plusieurs unités de production de chaleur à partir de combustibles solides de récupération sont les autres dispositifs et sources d’approvisionnement étudiés par la CPCU pour atteindre son objectif de 60 %.

Les Français plébiscitent les énergies renouvelables

Pour sa 8e édition, le baromètre annuel OpinionWay pour Qualit’EnR est riche d’enseignements sur les (très) bonnes dispositions des Français en matière d’énergie renouvelable. Première surprise, ils seraient déjà 35 % à disposer, dans leur résidence principale, d’au moins un équipement utilisant des énergies renouvelables, soit une hausse de 3 points par rapport à la vague précédente et 27 % (+5 points) envisageraient de s’équiper. Résultat plus inattendu encore, si les Français encouragent massivement le développement des énergies renouvelables, ils placent en tête de classement le solaire thermique (90 %) devant le photovoltaïque (82 %), l’éolien (81 %) ou le bois énergie (70 %). Autre enseignement qui cautionne sans réserve la nouvelle approche des pouvoirs publics, l’autoconsommation : 88 % des Français préfèreraient consommer leur électricité solaire plutôt que de la vendre au réseau. L’autoconsommation collective ou, dit autrement, de la possibilité de revente à autrui intéresse aussi. Si 57 % des personnes interrogées vendraient sur le réseau l’électricité produite mais non consommée, ils seraient 21% à préférer la revendre à d’autres consommateurs locaux, voire à des associations caritatives ou à des personnes en situation de précarité énergétique (10 %). L’enjeu économique est également abordé. Pour 68 % des Français, s’équiper en énergies renouvelables est perçu comme le meilleur investissement financier, devant l’achat d’un véhicule propre ou un placement immobilier (60 %).

Un fonds en faveur du financement citoyen

En 2017, Nicolas Hulot avait martelé le fait que la France n’atteindra ses objectifs en matière d’énergies renouvelables que si les citoyens pouvaient s’associer au financement des projets. C’est dans cette optique qu’a été lancé, lundi 29 janvier, le fonds EnRciT. Doté d’un budget de 10 millions d’euros apporté par la Caisse des Dépôts (5 M€), le Crédit Coopératif (2,5 M€) et l’Ircantec (2,5 M€), son rôle sera de co-investir dans des projets aux côtés des citoyens et des collectivités. EnRciT apportera les moyens financiers nécessaires à la consolidation de la phase de développement (sécurisation du foncier, réalisation d’études ou obtention des autorisations de construire et d’exploiter). Le fonds sera un lien entre les citoyens et les développeurs de projets avant de passer le relai une fois l’investissement réalisé. EnRciT n’a en effet pas vocation à rester au capital des projets une fois leur exploitation lancée. EnRciT cible en priorité les centrales photovoltaïques, au sol ou en toiture, d’au moins 1 MW et des centrales éoliennes. L’objectif est de porter 150 projets au cours des 10 ans à venir, avec une quinzaine de réalisations dès 2018. L’Ademe n’abondera pas au fonds mais elle accompagnera l’outil notamment en apportant un soutien technique et financier dans la phase d’amorçage des projets.

Lancement d’un Mooc sur le granulé de bois

Propellet France a annoncé le lancement d’une formation numérique gratuite et accessible à tous (sans inscription) : « Prescrire le chauffage au granulé de bois ». Les vidéos, en ligne depuis le 29 janvier, visent à apporter les clefs pour faciliter la prescription du granulé. Le Mooc cible les bureaux d’Etudes, maîtres d’œuvres et architectes. Mais les autres métiers liés au chauffage pourront largement trouver des détails techniques liés à leur activité, comme par exemple la partie « fumisterie » pour les installateurs. Il se décline en trois chapitres pour un total de plus de 30 leçons (de 1 à 5 minutes chacune, soit une durée totale de 1h30). Le premier chapitre, « Tout savoir sur le granulé », a pour but de présenter le chauffage au granulé de bois, ses atouts et le développement de la filière. Les deuxième et troisième parties, « Conception d’une chaufferie » et « Exploitation et maintenance d’une chaufferie », entendent répondre aux questions techniques que peuvent se poser les prescripteurs sur les labels, le dimensionnement, le stockage et l’exploitation. Enfin, la quatrième partie, « Retours d’expérience », a pour but de montrer des retours d’expériences et témoignages.

Un gaz 100 % renouvelable en 2050 ?

À l’occasion des Assises européennes de la transition énergétique, l’Ademe, GRDF et GRTgaz ont présenté une étude de faisabilité technico-économique d’un mix de gaz 100 % renouvelable en 2050. Le gisement de gaz renouvelable injectable estimé à 460 TWh pourrait couvrir entièrement la demande de gaz en France à l’horizon 2050 selon tous les scenarii. Trois grandes filières de production de gaz renouvelable sont étudiées : la méthanisation (30 % du gisement potentiel), la pyrogazéification (40 %) et le power-to-gas (30 %). Pour atteindre l’objectif à 2050, il conviendrait de lever les freins sur la méthanisation agricole, de mobiliser davantage de ressources agricoles et forestières et de favoriser l’émergence de technologies à fort potentiel mais encore peu matures (pyrogazéification, gazéification des algues etc.). Selon cette étude, un mix gaz 100 % renouvelable permettrait d’éviter les émissions directes d’environ 63 Mt CO2/an ce qui représente 12,6 milliards d’euros, dans l’hypothèse dune taxe carbone à 200 €/t de CO2.

Cepsa et Masdar vont collaborer à l’international

Cepsa et Masdar ont annoncé le 18 janvier la signature d’un protocole d’entente afin d’étendre leurs activités à l’international dans le secteur des énergies renouvelables. Cet accord entre le groupe pétrolier espagnol et le groupe d’Abou Dhabi, spécialisé dans les projets d’énergies renouvelables, vise « à explorer une collaboration sur des projets relatifs aux énergies renouvelables, en particulier éoliennes et solaires ». Les deux groupes « prévoient d’explorer les opportunités qui existent là où ils sont déjà actifs ou dans les régions faciles d’accès comme, parmi d’autres, l’Espagne, le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Amérique latine et l’Europe », expliquent-ils dans un communiqué. EDF, de son côté, avait annoncé le 15 janvier la signature d’un protocole d’accord avec Masdar pour développer des projets en Afrique subsaharienne. Le partenariat explorera les opportunités de développement dans le cadre des investissements déjà existants d’EDF et Masdar dans l’électricité décentralisé et se penchera aussi sur de possibles nouveaux projets, précisent les deux groupes dans un communiqué commun.  

Création d’un label « Église verte”

Catholiques, protestants et orthodoxes ont créé un label « Église verte » pour encourager leurs communautés à prendre le chemin de la « conversion écologique », via un site internet, mis en ligne à l’occasion de la « semaine de prière pour l’unité des chrétiens » (18-25 janvier), où chaque paroisse peut faire son « éco-diagnostic ». « Le label s’adresse aux communautés chrétiennes qui veulent s’engager pour le soin de la création : paroisses, Églises locales et aussi œuvres, mouvements, monastères et établissements chrétiens », explique le site internet dédié à cette initiative. À renouveler chaque année, « le label n’est pas une fin en soi mais un outil d’encouragement et de progression. » Cette initiative a été lancée dans le sillage de la conférence climat COP21 de fin 2015 à Paris. Mais aussi, côté catholique, dans celui de l’encyclique « Laudato si' » publiée quelques mois auparavant par le pape François, qui a fait de « l’écologie intégrale » un marqueur fort de son pontificat. 

Alliance pour les énergies renouvelables

Énergies Partagée et les SEM Énergies Posit’if, SDESM Énergies et SIP’EnR ont annoncé le 17 janvier avoir signé la « Charte des acteurs franciliens de l’investissement public et citoyen dans les énergies renouvelables », une convention de partenariat pour favoriser l’essor des énergies renouvelables en Île-de-France. Les partenaires s’engagent « à promouvoir l’investissement participatif, à accompagner les projets des citoyens et des collectivités et à essaimer leur expérience sur le territoire francilien », expliquent-ils dans un communiqué commun. La Société d’économie mixte (SEM) Énergies Posit’if est l’opérateur de transition énergétique de la région Île-de-France, laquelle veut passer de 5 à 11 % d’énergie produite à partir d’énergies renouvelables d’ici 2020. La SEM SDESM Énergies a été créée à l’initiative du syndicat départemental des énergies de Seine-et-Marne (SDESM). Quant à SIP’EnR, il s’agit d’une SEM créée à l’initiative du Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris (Sipperec).

Le Giec répète l’urgence climatique

Le monde devra engager des transformations drastiques et immédiates s’il veut avoir quelques chances de rester sous le seuil critique de 1,5 °C de réchauffement, limite la plus ambitieuse fixée par l’accord de Paris, souligne un projet de rapport du groupe des experts du climat de l’ONU (Giec) dévoilé le 11 janvier. Vu la persistance des gaz dans l’atmosphère, le monde n’a plus devant lui que 12 à 16 ans d’émissions au rythme actuel, s’il veut garder 50 % de chances de s’arrêter à ce niveau de température, explique ce rapport commandé au Giec après l’adoption de l’accord de Paris fin 2015 et qui doit être publié à l’automne 2018. Le « seul » moyen de rester à +1,5 °C est d’« accélérer la mise en œuvre d’actions rapides, profondes, multi-sectorielles », avance le projet de texte : réduire « fortement » la demande d’énergie par habitant, développer les énergies renouvelables (qui doivent devenir source dominante d’énergie primaire à partir de 2050), décarboner le secteur électrique d’ici la moitié du siècle, en finir « rapidement » avec le charbon.

Les CTE sur les rails

« Les premiers contrats de transition écologique (CTE) seront signés au cours du deuxième trimestre 2018, en concertation avec tous les acteurs des collectivités engagées, en vue d’une expérimentation dans une quinzaine de territoires en 2018 », a annoncé Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, à l’occasion d’un déplacement à Arras le 11 janvier, où le gouvernement a lancé la négociation d’un premier CTE, avant la Corrèze le lendemain. Ces CTE sont censés accompagner des territoires qui ont connu des difficultés industrielles, qui nécessitent un accompagnement social de la transition énergétique (par exemple là où doivent fermer les centrales à charbon) mais aussi des territoires « vertueux » en avance sur la transition. Le ministère fait état, dans un communiqué, de 6 principaux axes pour les futurs contrats : des partenariats au plus proche de la réalité locale – une collaboration à tous les échelons territoriaux – pour la première fois, les entreprises locales pleinement associées – une logique de guichet unique pour le financement des projets – un accompagnement de l’État par une équipe dédiée et une quinzaine de démonstrateurs en 2018.