L’ANR renforce son soutien à Solaris

L’Agence nationale de recherche (ANR) a décidé de consolider Solaris, le laboratoire commun de l’Institut Jean Lamour (IJL) et l’entreprise Viessmann Faulquemont, en injectant 62 500 € de subvention supplémentaire sur une durée de 18 mois (à compter du 1er avril 2018), explique un communiqué du 8 juin. Deux axes principaux de recherche sont identifiés : l’amélioration de la résistance à la corrosion des capteurs solaires pour une installation en bord de mer et l’optimisation de la régulation thermique du capteur en ayant recours à un nouveau matériau thermochrome. « L’objectif est de mettre au point des innovations à même de relancer les ventes de capteurs solaires thermiques qui subissent depuis plusieurs années la concurrence notamment du photovoltaïque », est-il précisé. Soaris a jusqu’ici permis la mise au point d’une nouvelle génération de capteurs dits thermochromes à base d’oxyde de vanadium permettant une régulation thermique du capteur. Cette innovation, brevetée sous le nom Thermprotect et développée en partenariat avec l’Ademe, représente 90-95 % de la production de panneaux solaires thermiques chez Viessmann.

Une enveloppe de 140 M$ pour la recherche

Le département américain de l’Énergie (DoE) a annoncé le 14 juin que l’université de l’Utah recevrait 140 M$ sur les cinq prochaines années pour la recherche et développement dans le secteur de la géothermie. Le site de Milford dans l’Utah a en effet été sélectionné pour devenir le laboratoire de terrain Frontier Observatory for Research in Geothermal Energy (FORGE), précise le DoE dans son communiqué. « Ce nouveau site sera dédié à la recherche pour les systèmes géothermiques avancés (EGS) ou les réservoirs géothermiques naturels », est-il précisé.

Le premier démonstrateur power-to-gas est né

GRHYD (Gestion des Réseaux par l’injection d’HYdrogène pour Décarboner les énergies), premier démonstrateur power-to-gas de France, a été inauguré le 11 juin à Cappelle-la-Grande dans les Hauts-de-France. L’objectif de ce projet est de transformer l’excédent de production électrique des énergies renouvelables en hydrogène stockable et transportable dans les réseaux de gaz naturel. Dans un communiqué, son pilote, Engie (à travers son centre de recherche Engie Lab Crigen), et ses 10 partenaires rappellent qu’il teste l’injection d’hydrogène dans le réseau de distribution de gaz, à hauteur de 6 % pour démarrer et jusqu’à 20 % au maximum, pour répondre aux besoins de chauffage, d’eau chaude et de cuisson de 100 logements, ainsi que pour le centre de soin du quartier Le Petit Village de Cappelle-la-Grande. GRHYD a nécessité six ans d’études, d’autorisations et de démonstrations pour un budget de 15 millions d’euros. Trois containers ont été installés « contenant les technologies de pointe : un pour l’électrolyse, un pour le stockage et un pour l’injection dans le réseau d’hydrogène », détaille le communiqué. Le projet est soutenu par l’État dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir opéré par l’Ademe et labellisé par le pôle de compétitivité Tenerrdis.

Rendez-vous au printemps prochain pour Paimpol-Bréhat

Le fabricant grenoblois Hydroquest et Constructions navales de Normandie (CMN) ont annoncé le 7 juin qu’ils prévoyaient de mettre en service leur hydrolienne marine entre Paimpol et Bréhat au printemps 2019, plutôt qu’en fin d’année 2018 comme prévu initialement. Les deux partenaires expliquent que les conditions météo hivernales pourraient compromettre l’installation de la machine d’une tonne qu’ils développent depuis 2016. Ce projet de démonstrateur innovant pour la filière hydrolienne marine a été retenu lors de l’appel à projets « Énergies renouvelables en mer et fermes pilotes hydroliennes fluviales ». L’hydrolienne, de 25 mètres de large pour une hauteur de 11 mètres, sortira des ateliers CMN d’ici fin 2018 « pour être installée dans le cadre d’un accord passé avec EDF, sur le site de Paimpol-Bréhat à partir d’avril 2019. » Sa mise en service sur le site d’EDF est, elle, « prévue au printemps 2019 pour une première période de 12 mois ».

Plus de 20 % d’augmentation, selon Sébastien Lecornu

Le Fonds chaleur devrait augmenter d’un peu plus de 20 %, a affirmé le 7 juin Sébastien Lecornu aux députés de la commission des Finances lors d’une audition. Le secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire a précisé : « Pour l’année 2018, l’année en cours, on sera globalement à quelque chose comme 245 millions d’euros », soit 45 M€ supplémentaires par rapport aux autorisations d’engagement actuelles. Pour rappel, si le président de la République s’était engagé à doubler le Fonds chaleur durant le quinquennat, la somme allouée pour l’année 2018 était restée stable. Désormais, « On n’est pas encore au doublement […] mais la tendance est là », a expliqué Sébastien Lecornu, confiant que le gouvernement avait « trouvé des marges de manœuvre (…) au sein du budget de l’Ademe », laquelle gère le Fonds.

Le G400 Énergie entre en scène

La Commission nationale du débat public (CNDP) organise à l’Assemblée nationale, samedi 9 juin, le lancement du G400 Energie, soit la plus grande réunion d’habitants tirés au sort jamais organisée en France. En leur qualité de consommateurs, d’usagers et de contribuables, 400 habitants informés tout au long du débat, se prononceront par vote électronique sur des questions clés de la politique française de l’énergie à l’occasion des discussions en cours sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), laquelle doit être révisée d’ici fin 2018 pour porter sur les périodes 2018-2023 et 2024-2028. Afin de traduire l’expression nationale la plus large possible, un débat public PPE a été mis en place pour organiser un total de 80 rencontres publiques, 12 ateliers d’information et de controverse, ainsi que 55 cahiers d’acteurs et 637 avis et questions présentés sur un site dédié : www.ppe.debatpublic.fr.

Engie acquiert Langa

Engie a annoncé, dans un communiqué du 6 juin, l’acquisition du producteur indépendant d’énergies renouvelables Langa, pour un montant non précisé. Le groupe breton, présent dans le solaire, l’éolien, le biogaz et la biomasse, possède un portefeuille d’installations en exploitation qui devrait atteindre, d’ici fin 2018, une capacité installée de 215 MW (dont 165 MW d’énergie solaire et 39 MW d’éolien). Langa revendique également une capacité d’1,3 GW en projets qui verront le jour à horizon 2022. Avec cette acquisition, « Engie vise le développement, en France, de près de 3 GW d’éolien et près de 2,2 GW de solaire à l’horizon 2021 », explique l’énergéticien. « L’alliance des deux Groupes et notamment les compétences spécifiques des équipes de Langa sur les toitures et les centrales au sol, ainsi que le portefeuille global de projets en développement, fera d’Engie un leader incontournable sur le territoire », ajoute Gwenaelle Huet, directrice générale d’Engie France Renouvelables.

Le salon Expobiogaz distingue Enerfip et CH4Process

Le salon Expobiogaz, co-organisé avec le Club Biogaz ATEE et qui a ouvert ses portes le 6 juin à Strasbourg, a dévoilé les lauréats de ses prix. Le Trophée de l’Innovation a ainsi été remis à la plateforme de financement participatif dédiée aux projets d’énergies renouvelables Enerfip. L’innovation est en partie technologique, « celle-ci est notamment amenée par le programme de recherche menée par l’équipe R&D d’Enerfip, le projet « BlockChain Proof of Concept (PoC) » : il s’agit de l’application de la technologie BlockChain à la gestion de titres », explique le salon dans un communiqué. Le prix coup de cœur du jury 2018 a été, quant à lui, décerné à CH4Process, une petite structure indépendante et spécialisée dans l’assistance technique à l’exploitation de site biogaz. Le compresseur gaz GC65, réalisé avec la société Mattei, « apporte une solution industrielle, abordable, performante énergétiquement et respectant les réglementations Atex et pression, pour les sociétés souhaitant utiliser du biogaz comprimé dans leur process (jusqu’à 10 bar g) : projets de microépuration, brassage de petits digesteurs, pilotes méthanisation et méthanation. »

La France a (bientôt) un plan

« L’hydrogène peut […] devenir une solution majeure dans notre mix énergétique demain », a expliqué Nicolas Hulot le 30 mai à l’Assemblée nationale. Le ministre de la Transition écologique et solidaire a confirmé qu’il présentera le 1er juin un plan visant à faire de la France « un leader mondial » de la technologie hydrogène qui représente « une révolution potentielle pour les systèmes énergétiques. » L’ancien animateur propose de « fixer à 10 % la part d’hydrogène produit à base des sources renouvelables à l’horizon 2023. » Il a également annoncé une enveloppe de 100 millions d’euros « pour accompagner les premiers déploiements [des] technologies de production et de transport dans les territoires », expliquant qu’il y a un « besoin d’innovation, de démonstrateurs, de construire des champions économiques du stockage, de l’électrolyse. » Aujourd’hui, a expliqué le ministre, « avec la baisse des prix spectaculaire des énergies renouvelables, il devient enfin possible de produire des quantités importantes d’hydrogène à bas coût et évidemment sans émissions de gaz à effet de serre. » Pour Nicolas Hulot, l’hydrogène rend « possible le stockage à grande échelle des énergies renouvelables, permettant ainsi de rendre crédible un monde où l’hydrogène vient se substituer petit à petit aux [énergies] fossiles, au nucléaire, pour combler les intermittences du solaire et de l’éolien. » Le ministre a également pointé le rôle de l’hydrogène, « s’il est produit à base de renouvelables », dans la « mobilité sans émissions ». Et de conclure, « toute la filière hydrogène existe en France. Ne loupons pas cette transition énergétique. Soyons les premiers sur cette filière. »

Un nouvel acteur dans l’hydroélectricité

Cap Vert Energie a annoncé le 24 mai le lancement de son activité hydroélectricité qui sera dirigée par Jean-Baptiste Sallé. Le groupe entend ainsi exploiter « un parc d’une puissance de plus de 20 MW en 2023 » en France, une activité qui s’ajoute au développement et l’exploitation d’installations solaires et de méthanisation. La stratégie de l’entreprise dans l’hydroélectricité portera « d’abord sur l’acquisition de centrales en exploitation, puis sur le développement et la construction de nouvelles centrales hydroélectriques gérées en propre. » Cap Vert est actuellement en discussion pour des actifs en Nouvelle Aquitaine, précise l’entreprise dans un communiqué. Le contexte actuel (« vieillissement des centrales hydroélectriques existantes, accroissement des contraintes administratives pesant sur le renouvellement des tarifs et des concessions et nouvelles normes environnementales ») est synonyme de « réelles opportunités de développement » dans cette filière, explique le groupe.