L’exploitation de trois nouvelles centrales géothermiques en cogénération va permettre de faire passer « la part d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale brute de l’Eurométropole de Strasbourg de 16 % à 20 %, atteignant les objectifs fixés par le Plan Climat Energie Territorial à l’horizon 2020 », annonce la collectivité sur son site internet. Et les projets sont en très bonne voie. Sur le premier d’entre eux, porté par Fonroche à Vendenheim, les résultats du premier forage sont en effet positifs. « A 4 600 mètres de profondeur, nous avons trouvé une eau à 200°C au lieu des 185°C attendus et des perspectives de très bons débits, annonce Jean-Philippe Soulé, directeur de la géothermie à Fonroche. Nous allons donc pouvoir disposer d’une centrale de 9 MWé au lieu des 6 MWé initialement prévus. » La centrale pourra en outre produire de la chaleur puisqu’elle tournera en cogénération. A sa mise en service, prévue d’ici 2020, elle ne fournira cependant de la chaleur que pour l’éco-parc où elle se situe et éventuellement pour de futures serres agricoles. Mais des discussions sont en cours avec l’Eurométropole pour la création d’un réseau de chaleur au nord de Strasbourg. En attendant, Fonroche creuse. « Nous avons développé une machine en interne pour ne plus avoir à dépendre des tarifs et de la disponibilité des trois seules machines de ce type à disposition en Europe. Et elle vient d’entamer le forage du deuxième puits. » D’autres chantiers l’attendent ensuite, à commencer par ceux d’Eckbolsheim et d’Hurtigheim pour lesquels Fonroche dispose déjà des autorisations administratives. Des centrales en cogénération de 6 MWé y sont également prévues, et cette fois, les réseaux de chaleur pour absorber la production existent déjà. Mais Fonroche n’a pas encore décidé par laquelle commencer. L’une d’elle complètera en tout cas le trio espéré par l’Eurométropole qui comptera également la centrale d’Illkirch, développée et construite par Electricité de Strasbourg. Celle-ci ira puiser une eau géothermale à 150°C à environ 3 000 mètres de profondeur pour alimenter en priorité un réseau de chaleur et affichera donc une capacité de 28 MWth. Le premier forage commencera en août, pour une mise en service en 2020. Dans les temps pour les objectifs de l’Eurométropole.
Archives
Petrobras s’allie à Total dans le solaire et l’éolien
Petrobras, Total et Total Eren (détenue à 23% par Total depuis septembre 2018) ont signé un protocole d’accord pour envisager des projets en commun dans les énergies solaire et éolienne sur le territoire brésilien, a annoncé Petrobras dans un communiqué publié le 10 juillet. « L’objectif est d’exploiter en commun le fort potentiel du Brésil en matière d’énergies renouvelables, notamment dans le nord-est du pays », explique Nelson Silva, directeur de l’organisation et des systèmes de gestion de Petrobras. Et de préciser que le volume d’investissements de Petrobras et Total n’avait pas encore été défini, ni la participation de chaque compagnie. « Il faut d’abord analyser les opportunités et déterminer par la suite si nous avons les moyens de présenter des projets viables », souligne-t-il. Petrobras exploite déjà quatre parc éoliens avec 104 MW installés, ainsi qu’une usine de recherche et développement d’énergie solaire d’1,1 MW dans l’Etat de Rio Grande do Norte.
Evergaz s’attaque au marché belge
Evergaz a annoncé le 3 juillet une prise de participation dans deux unités de méthanisation en Belgique : AM Power (44 %) à Egem et Bio NRGY (44 %), situées à Aalter. Développée et mise en service en 2012, AM Power est un des plus gros sites d’Europe avec une puissance de 7,5 MWél. et une capacité de traitement de 180 000 tonnes par an de déchets. En exploitation depuis 2012, BioNRGY traite des fumiers, lisiers, coproduits, glycérine, etc., pour une capacité de traitement de 60 000 tonnes par an et une valorisation du biogaz en cogénération de 2,9 MWél. Les deux centrales sont détenues en partenariat avec Stefaan Delabie, « un pionnier du biogaz en Belgique », précise la société française dans un communiqué. Evergaz s’était déjà déployée en Allemagne en 2017 et avait accueilli dans son capital le fonds d’investissement Meridiam en avril 2018. « Cette opération en Belgique confirme la forte ambition d’Evergaz et renforce son statut de spécialiste français et européen du biogaz », explique la société.
PPE : le débat (public) est clos
À l’occasion de la clôture du débat public sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui s’est tenue vendredi 29 juin dernier au Cese à Paris en présence de Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique et solidaire, Jacques Archimbaud, président de la CPDP (commission particulière du débat public) PPE, a prononcé un discours dans lequel les énergies renouvelables avaient, bien sûr, une place de choix. « Elles conservent une popularité élevée, comparable à celle qui apparaît dans toutes les études d’opinion. Compte tenu de l’évolution à la baisse de leurs coûts, les participants [au débat public sur la PPE] ne font de hiérarchie entre elles qu’au regard de leur bonne adaptation à la ressource locale. S’ils comprennent qu’on puisse maintenir des formes de subventionnement nécessaire à leur solvabilité, ils souhaitent que le poids des engagements passés ne pèse pas excessivement sur les efforts à venir. Ils s’interrogent sur une forme de rente dont les retombées profiteraient plus à des actionnaires éloignés qu’aux territoires qui les accueillent. Ils souhaitent par ailleurs, sans qu’on déshabille les énergies électriques montantes qui ont encore besoin d’un petit coup de pouce, qu’on accroisse l’effort en matière de chaleur renouvelable et de réseaux de chaleur. » Jacques Archimbaud a par ailleurs prévenu : « un fort sentiment d’injustice ressort des échanges : la transition énergétique est belle et bonne mais elle concerne surtout ceux qui peuvent s’y impliquer; moins les locataires que les propriétaires, moins les classes populaires que les classes moyennes, moins les anciens que ceux qui peuvent investir sur le plus long terme. » Son rapport sera publié début septembre. À voir ce que le gouvernement en fera…
Record de production au 1er semestre
Avec 113 TWh, l’électricité d’origine renouvelable a assuré 41,5 % de la production totale d’électricité de l’Allemagne au premier semestre, selon les données du site Energy Charts de Fraunhofer ISE. Un chiffre record est supérieur de 9 % à celui enregistré au premier semestre 2017, détaille l’institut de recherche allemand dans un communiqué. L’éolien arrive en tête des sources renouvelables dans le mix énergétique allemand avec 55,2 TWh. La biomasse a injecté 23 TWh dans le réseau. Suivent le photovoltaïque (22,3 TWh, + 12 % par rapport au premier semestre 2017) et l’hydroélectricité (12,5 TWh).
LES GRANDES AMBITIONS DE VALÉRIE PÉCRESSE
La région Île-de-France, présidée par Valérie Pécresse (LR) a adopté le 3 juillet sa stratégie Energie-Climat, laquelle prévoit que les énergies renouvelables représenteront en 2030 40 % de la consommation francilienne, avec un objectif de 100 % en 2050. Des ambitions louables mais « irréalisables », selon l’opposition de gauche, qui s’est abstenue, et qui critique notamment le « manque de moyens » pour mettre en œuvre cette stratégie. Valérie Pécresse a défendu « trois principes » : la « sobriété », en réduisant de 40 % la consommation énergétique régionale d’ici 2050, « la production d’énergie renouvelable » en la multipliant par quatre sur le territoire, et « la réduction de la dépendance énergétique », notamment vis à vis des énergies carbonées et du nucléaire, « en tendant vers une région 100% énergie renouvelable en 2050 ». « La région Île-de-France était la dernière de la classe en matière de politique énergétique », a-t-elle déclaré, affirmant que sa stratégie était « ambitieuse mais réaliste ». Le plan énergie-climat va miser sur « l’énergie éolienne, la géothermie, les énergies de récupération des déchets, le solaire voltaïque, la biomasse, l’hydrogène et la micro-électricité », a-t-elle ajouté.
Du mouvement chez les acteurs français du crowdfunding
La Société générale a acquis la plateforme de financement participatif de projets d’énergies renouvelables Lumo. Cette opération, dont le montant n’a pas été précisé, s’inscrit dans le cadre de l’objectif de la banque de lever 100 milliards d’euros pour la transition énergétique sur la période 2016-2020. Depuis sa création en 2012, Lumo a « collecté des fonds auprès de milliers d’investisseurs particuliers, au profit d’une quarantaine de projets éoliens, photovoltaïques ou hydrauliques qui produiront plus de 260 millions de kWh d’électricité verte chaque année, soit la consommation annuelle de près de 100 000 foyers », explique un communiqué du 21 juin. Quelques jours plus tard, Lendosphere annonçait de son côté avoir franchi « le cap des 100 projets […] pour le financement participatif de la transition énergétique. » Dans un communiqué du 25 juin, cet autre acteur du crowdfunding explique avoir collecté plus de 26 M€ depuis la création de la plateforme, en décembre 2014. « Les 100 projets représentent une capacité installée supérieure à 4 200 MW, pour lesquels le financement participatif représente tout ou partie du financement total », avance Amaury Blais, président de Lendosphere.
Naissance de France Gaz Renouvelables
« Développer et promouvoir les gaz renouvelables par le mariage du monde agricole et de l’énergie, au service des territoires », telle est la mission que s’est fixée l’association France Gaz Renouvelables, créée le 20 juin. Sur son compte Twitter, cette nouvelle association indique qu’elle est le fruit de l’initiative de pas moins de huit partenaires. Il s’agit de : GRTgaz, GRDF, la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA), l’Association des Agriculteurs Méthaniseurs de France (AAMF), la Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies (FNCCR), l’Association Permanente des Chambres d’Agriculture (APCA), France Biométhane et l’Association Technique Energie Environnement (ATEE).
L’Ademe et GRDF lancent une expérimentation dans le résidentiel
Dans le cadre du récent Plan Hydrogène, l’Ademe et GRDF ont annoncé le lancement d’un programme de démonstration de 50 piles à combustible au gaz naturel avec l’« objectif de contribuer au déploiement de cette technologie à très haute performance énergétique en maisons individuelles. » Inédite, cette opération engagée pour une durée de 3 ans (2018-2020) vise à obtenir le retour d’expérience des installateurs et des utilisateurs de ces piles installées en maison individuelle sur l’ensemble du territoire. Elle permettra de : confirmer les performances environnementales, mesurer l’intérêt, la perception et l’appropriation des professionnels et des particuliers pour cette technologie innovante ; communiquer sur ses atouts auprès grand public ; accompagner son intégration sur le marché français ; ouvrir la voie aux technologies fonctionnant à l’hydrogène. « Les partenaires sont d’ores et déjà mobilisés pour sélectionner, d’ici la fin de 2018, les sites susceptibles de rejoindre cette opération », expliquent les deux partenaires.
Accord (enfin) trouvé pour les premiers projets offshore
Les six premiers projets de parcs éoliens offshore français vont pouvoir se poursuivre, a annoncé le 20 juin le président de la République lors d’un déplacement à Plévenon (Côtes-d’Armor), près de la zone où l’un des parcs doit être construit. L’État, qui avait décidé de renégocier les financements publics accordés à ces parcs attribués lors d’appels d’offres en 2012 et 2014, va réduire de 15 milliards d’euros le soutien public dont ils vont bénéficier. « La négociation a permis de diminuer de 40 % la subvention publique et d’avoir un ajustement des tarifs (de rachat de l’électricité qui sera produite par ces parcs) de 30 % », a détaillé Emmanuel Macron, devant des industriels et des élus. « Soulagement pour la filière. Et une excellente nouvelle pour la France qui va pouvoir valoriser son potentiel exceptionnel et accentuer son leadership mondial dans la transition énergétique », a réagi sur twitter la DG des énergies renouvelables en France d’Engie, Gwenaëlle Huet, par ailleurs présidente de la Commission éolienne du SER. Pour rappel, en cas d’échec de ces négociations, le gouvernement menaçait d’annuler les résultats de ces appels d’offres. Parmi les six parcs concernés, trois sont développés par EDF, au large de Fécamp (Seine-Maritime), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et Courseulles-sur-Mer (Calvados), deux par Engie au large du Tréport (Seine-Maritime) et de l’île de Noirmoutier (Loire-Atlantique), et un par l’espagnol Iberdrola, près de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Ils représentent chacun une puissance d’environ 500 MW et doivent entrer en service progressivement à partir de 2021.