La Commission nationale du débat public (CNDP) organise à l’Assemblée nationale, samedi 9 juin, le lancement du G400 Energie, soit la plus grande réunion d’habitants tirés au sort jamais organisée en France. En leur qualité de consommateurs, d’usagers et de contribuables, 400 habitants informés tout au long du débat, se prononceront par vote électronique sur des questions clés de la politique française de l’énergie à l’occasion des discussions en cours sur la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), laquelle doit être révisée d’ici fin 2018 pour porter sur les périodes 2018-2023 et 2024-2028. Afin de traduire l’expression nationale la plus large possible, un débat public PPE a été mis en place pour organiser un total de 80 rencontres publiques, 12 ateliers d’information et de controverse, ainsi que 55 cahiers d’acteurs et 637 avis et questions présentés sur un site dédié : www.ppe.debatpublic.fr.
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Engie acquiert Langa
Engie a annoncé, dans un communiqué du 6 juin, l’acquisition du producteur indépendant d’énergies renouvelables Langa, pour un montant non précisé. Le groupe breton, présent dans le solaire, l’éolien, le biogaz et la biomasse, possède un portefeuille d’installations en exploitation qui devrait atteindre, d’ici fin 2018, une capacité installée de 215 MW (dont 165 MW d’énergie solaire et 39 MW d’éolien). Langa revendique également une capacité d’1,3 GW en projets qui verront le jour à horizon 2022. Avec cette acquisition, « Engie vise le développement, en France, de près de 3 GW d’éolien et près de 2,2 GW de solaire à l’horizon 2021 », explique l’énergéticien. « L’alliance des deux Groupes et notamment les compétences spécifiques des équipes de Langa sur les toitures et les centrales au sol, ainsi que le portefeuille global de projets en développement, fera d’Engie un leader incontournable sur le territoire », ajoute Gwenaelle Huet, directrice générale d’Engie France Renouvelables.
Le salon Expobiogaz distingue Enerfip et CH4Process
Le salon Expobiogaz, co-organisé avec le Club Biogaz ATEE et qui a ouvert ses portes le 6 juin à Strasbourg, a dévoilé les lauréats de ses prix. Le Trophée de l’Innovation a ainsi été remis à la plateforme de financement participatif dédiée aux projets d’énergies renouvelables Enerfip. L’innovation est en partie technologique, « celle-ci est notamment amenée par le programme de recherche menée par l’équipe R&D d’Enerfip, le projet « BlockChain Proof of Concept (PoC) » : il s’agit de l’application de la technologie BlockChain à la gestion de titres », explique le salon dans un communiqué. Le prix coup de cœur du jury 2018 a été, quant à lui, décerné à CH4Process, une petite structure indépendante et spécialisée dans l’assistance technique à l’exploitation de site biogaz. Le compresseur gaz GC65, réalisé avec la société Mattei, « apporte une solution industrielle, abordable, performante énergétiquement et respectant les réglementations Atex et pression, pour les sociétés souhaitant utiliser du biogaz comprimé dans leur process (jusqu’à 10 bar g) : projets de microépuration, brassage de petits digesteurs, pilotes méthanisation et méthanation. »
La France a (bientôt) un plan
« L’hydrogène peut […] devenir une solution majeure dans notre mix énergétique demain », a expliqué Nicolas Hulot le 30 mai à l’Assemblée nationale. Le ministre de la Transition écologique et solidaire a confirmé qu’il présentera le 1er juin un plan visant à faire de la France « un leader mondial » de la technologie hydrogène qui représente « une révolution potentielle pour les systèmes énergétiques. » L’ancien animateur propose de « fixer à 10 % la part d’hydrogène produit à base des sources renouvelables à l’horizon 2023. » Il a également annoncé une enveloppe de 100 millions d’euros « pour accompagner les premiers déploiements [des] technologies de production et de transport dans les territoires », expliquant qu’il y a un « besoin d’innovation, de démonstrateurs, de construire des champions économiques du stockage, de l’électrolyse. » Aujourd’hui, a expliqué le ministre, « avec la baisse des prix spectaculaire des énergies renouvelables, il devient enfin possible de produire des quantités importantes d’hydrogène à bas coût et évidemment sans émissions de gaz à effet de serre. » Pour Nicolas Hulot, l’hydrogène rend « possible le stockage à grande échelle des énergies renouvelables, permettant ainsi de rendre crédible un monde où l’hydrogène vient se substituer petit à petit aux [énergies] fossiles, au nucléaire, pour combler les intermittences du solaire et de l’éolien. » Le ministre a également pointé le rôle de l’hydrogène, « s’il est produit à base de renouvelables », dans la « mobilité sans émissions ». Et de conclure, « toute la filière hydrogène existe en France. Ne loupons pas cette transition énergétique. Soyons les premiers sur cette filière. »
Un nouvel acteur dans l’hydroélectricité
Cap Vert Energie a annoncé le 24 mai le lancement de son activité hydroélectricité qui sera dirigée par Jean-Baptiste Sallé. Le groupe entend ainsi exploiter « un parc d’une puissance de plus de 20 MW en 2023 » en France, une activité qui s’ajoute au développement et l’exploitation d’installations solaires et de méthanisation. La stratégie de l’entreprise dans l’hydroélectricité portera « d’abord sur l’acquisition de centrales en exploitation, puis sur le développement et la construction de nouvelles centrales hydroélectriques gérées en propre. » Cap Vert est actuellement en discussion pour des actifs en Nouvelle Aquitaine, précise l’entreprise dans un communiqué. Le contexte actuel (« vieillissement des centrales hydroélectriques existantes, accroissement des contraintes administratives pesant sur le renouvellement des tarifs et des concessions et nouvelles normes environnementales ») est synonyme de « réelles opportunités de développement » dans cette filière, explique le groupe.
Ça avance pour la plateforme Certimétha
La plateforme CertiMétha, basée à Chaumesnil (Aube) et dédiée au biogaz, entamera sa construction début 2019, pour être opérationnelle à la fin de l’année, ont annoncé l’ensemble des partenaires le 30 mai dans un communiqué commun. Cette « infrastructure mutualisée de R&D pour accélérer la mise sur le marché des innovations et optimiser les technologies et pratiques opératoires » comprend un laboratoire d’analyses et un démonstrateur de hautes technologies. « Plateforme d’innovation conçue par la filière pour la filière, CertiMétha concrétise la volonté de Biogaz Vallée et d’Evergaz, sous la houlette du Conseil départemental de l’Aube, de structurer la filière méthanisation en France », expliquent ses initiateurs. Le projet compte le soutien du Programme des investissements d’avenir (PIA) à hauteur de 2,2 M€ et l’engagement de 8 investisseurs privés à son capital (1ère levée de fonds de 620 000 € fin 2017) : Evergaz, K-Révert, Biogaz Vallée, Decoval Servipack, Caisse d’Epargne Lorraine Champagne-Ardenne, Innolab, Carakters et BioEnTech. La plateforme « offrira les ressources à l’échelle industrielle pour tester et certifier des matériels et procédés, former les professionnels et finaliser les programmes de recherche appliquée, privés ou publics. »
Arnaud Leroy met les choses au clair
Le nouveau président de l’Ademe, Arnaud Leroy, a présenté le 22 mai son cahier d’acteur, soit la contribution de l’agence au débat sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Celui qui a succédé mi-mars à Bruno Lechevin a tenu à mettre les choses au clair : la PPE a vocation à donner « des signaux économiques clairs » et de « la visibilité » aux filières des différentes énergies. Il ne s’agit en aucun cas de rouvrir un débat sur la politique énergétique française. « Il ne faut pas se tromper de focale. Ce débat-là a déjà eu lieu en 2012, il est clos », a-t-il insisté. « Certains y ont vu l’opportunité de refaire le match, de revenir sur la loi de transition énergétique : ce n’est pas le cas », a poursuivi Arnaud Leroy, ajoutant que « l’objet de la PPE n’est pas la question de relancer ou non le nucléaire. » Dans son document versé au débat PPE, l’Ademe préconise de multiplier par deux la part des énergies renouvelables entre 2016 et 2028, en augmentant leur production de 70 %, à 490 TWh contre 290 TWh aujourd’hui. Pour cela, les 200 TWh supplémentaires devront provenir de l’éolien, du solaire photovoltaïque, du bois énergie, de la méthanisation et des pompes à chaleur. Arnaud Leroy s’est par ailleurs montré optimiste sur le doublement du Fonds chaleur, expliquant qu’un conseil d’administration de l’Ademe aura lieu au mois de juillet sur le sujet. « Nous demandons plusieurs dizaines de pourcents de hausse avant les prochaines échéances électorales locales », soit avant les élections municipales de 2020, les collectivités portant désormais une partie des investissements.
Les chiffres de marché pour 2017 sont arrivés !
Observ’ER vient de mettre en ligne son étude sur le marché 2017 des pompes à chaleurs (PAC) dans le secteur du résidentiel. Avec 487 090 PAC air/air et air/eau vendues, auxquelles s’ajoutent 84 420 chauffe-eau thermodynamiques, les technologies aérothermiques progressent de 9 % et conservent une belle dynamique. Les PAC air/air restent l’équipement phare du secteur avec un marché évalué à plus de 405 000 pièces. Les voyants sont tous au vert pour le segment. Les opérations en rénovation, notamment le remplacement d’anciens systèmes de chauffage électriques, continuent de progresser et les installations dans le neuf ont bénéficié du rebond de la construction amorcé au second semestre 2016. Les PAC air/eau font également une bonne année (81 700 pièces, + 10 % par rapport à 2016). Sur l’ensemble des systèmes de chauffage central individuel vendus en France en 2017 (y compris chaudières fioul, gaz et bois), les pompes à chaleur aérothermiques ont représenté 36 % des équipements. À l’opposé, les PAC géothermiques restent à un niveau de ventes très faible (3 100 pièces). Si l’activité 2017 a été stable par rapport à 2016, mettant ainsi fin à plus de cinq années successives de baisse, le segment a vu ses ventes se contracter de plus de 60 % en cinq ans et reste un marché de niche.
Accord trouvé pour GE Hydro Grenoble
L’intersyndicale de Grenoble et la direction de General Electric Hydro ont signé le 22 mai plusieurs accords, mettant un point final au plan social en cours depuis dix mois et sauvant une centaine d’emplois sur le site, ont fait savoir les partenaires sociaux. « Nous devions être 450 à rester selon le plan initial de juillet dernier, nous serons 550 l’an prochain », sur ce site de production de turbines hydroélectriques de pointe qui comptait 800 salariés, a déclaré Nadine Boux, porte-parole de l’intersyndicale (CFE-CGC, CFDT, CGT). Les trois syndicats signataires, restés unis durant toute la durée du conflit, se sont engagés à ne pas contester ce nouveau plan de sauvegarde de l’emploi devant la justice.
Pas de nouvelles maisons sans photovoltaïque en Californie
À partir du 1er janvier 2020, tous les nouveaux bâtiments résidentiels de Californie devront être dotés de systèmes solaires photovoltaïques. Tel est le sens de la décision adoptée le 9 mai par la Commission en charge de l’énergie de la Californie et prise dans le cadre de la modification des standards de construction en termes d’efficacité énergétique. Il s’agit du premier État américain à imposer une telle mesure. Outre cette obligation, les nouvelles normes adoptées portent également sur la mise à jour de la réglementation sur l’enveloppe thermique, les exigences de ventilations résidentielles et non résidentielles, ainsi que les exigences d’éclairages des bâtiments non résidentiels. Ces mesures devraient entraîner un coût supplémentaire de 40 dollars par mois sur les crédits de maison à 30 ans mais pourraient permettre de réduire de 80 dollars par mois les factures liées à l’énergie, estime la Commission, qui affirme que l’objectif est une réduction de 50 % de la consommation énergétique dans les nouveaux logements.