Inauguration d’Agri Méthane

L’unité de méthanisation agricole et territoriale Agri Méthane a été inaugurée le 14 décembre par le préfet de la région Loire Atlantique, ainsi que le Conseil régional, le Conseil départemental, la Communauté de communes de Châteaubriant-Derval et la chambre d’agriculture. D’un coût total de 4,6 millions d’euros, l’installation valorise notamment des déchets, des effluents d’élevage et de productions agricoles pour produire de l’énergie électrique et thermique. « L’ensemble des parties prenantes à ce projet a pris ce dossier à bras le corps il y a déjà sept ans pour faire de la Loire-Atlantique un département pilote dans le domaine de la méthanisation », se félicite la préfecture dans un communiqué. La région Pays de la Loire étant la deuxième région agricole française, elle dispose d’un important gisement de déchets méthanisables. « La France compte actuellement 281 unités de méthanisation, le plan Energie – Méthanisation – Autonomie – Azote prévoit 1 000 unités en 2020 », rappelle également la préfecture, qui souligne « la volonté commune de poursuivre cette politique. »

Les professionnels dépités par la nouvelle PPE

Les objectifs fixés par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) pour l’éolien en mer sont bien en deçà des attentes des professionnels de la filière. Avec 5 GW d’ici 2028 d’éolien posé en mer et 500 MW d’éolien flottant entre 2020 et 2022, l’ambition affichée ne permet pas « de consolider les investissements publics et privés déjà réalisés ».  C’est donc pour sonner l’alarme, et exprimer leur colère, que 9 entrepreneurs dédiés aux Energies Marines Renouvelables (EMR) ont publié une Lettre Ouverte au Gouvernement, l’invitant à revoir les objectifs annoncés pour la filière. Ils rappellent que la filière représente déjà 2 600 emplois en France et que ce chiffre pourrait fortement augmenter. En effet, un « volume global de projets éoliens offshore posés de l’ordre de 10 GW sur la période 2019-2028 », « un objectif d’au moins 3 GW à l’horizon 2030 » pour l’éolien flottant et « l’intégration au sein de la PPE de la filière hydrolienne » permettrait de générer  « 15 000 emplois à l’horizon 2030 ». Par ailleurs, des objectifs plus ambitieux permettent de faire baisser les coûts de la technologie d’autant.

Les multiples vertus d’un mix électrique de 85 % d’EnR en 2050

« Dès lors qu’on cherche à optimiser les coûts de production de l’électricité et réduire son coût pour le consommateur, l’étude de l’Ademe aboutit à une part très importante des énergies renouvelables (EnR) dans le système électrique français. Pour des niveaux de demandes compris entre 430 TWh et 600 TWh, la trajectoire d’évolution du système électrique français, conduit, selon l’optimum économique à une part des EnR de 85 % en 2050 (et 95 % en 2060) dans l’ensemble des cas, hormis dans les scénarios avec déploiement volontariste d’EPR. » Tels sont les enseignements tirés par l’Ademe de son étude Trajectoires d’évolution du mix électrique 2020-2060. « Pour le consommateur, l’augmentation progressive de la part des EnR dans le mix électrique permet de faire baisser le coût total de l’électricité jusqu’environ 90 €/MWh hors taxe sur le long terme (à comparer au coût actuel, près de 100 €/MWh) », assure l’agence, qui entrevoit « de meilleures conditions de rémunération pour les producteurs d’électricité sur le marché de gros, à condition d’éviter une prolongation trop forte du parc nucléaire historique. » Et d’ajouter : « Dans la plupart de ces scénarios, cette évolution permet un développement des EnR sans système de soutien à partir de 2030 pour le photovoltaïque au sol et à partir de 2035 pour l’éolien terrestre. »

Un budget en hausse, à 307 M€, pour 2019

Le conseil d’administration de l’Ademe a voté le 7 décembre un budget  s’élevant à 761 millions d’euros pour 2019. « Il permet une augmentation de plus de 100 millions d’euros pour la chaleur renouvelable et la mobilité durable », se réjouit l’agence dans un communiqué qui précise que « cette hausse de 55 % par rapport à 2017, en cohérence avec la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), porte le Fonds chaleur à 307 millions d’euros. » Avec + 43 % par rapport à 2018, l’augmentation n’atteint pas encore le doublement réclamé par la filière, mais elle est nettement plus importante que la précédente (+ 9 % entre 2017 et 2018). Autres annonces de l’Ademe, « également en hausse de 50 %, le nouveau Fonds Air Mobilité, créé pour accompagner le projet de loi d’orientation des mobilités et le plan hydrogène, est porté à 30 millions d’euros. De même, 34 millions d’euros sont alloués au programme bâtiment durable. » Enfin, 185 M€ seront consacrés à l’économie circulaire, aux déchets et aux sites pollués.

En Gironde, des formations pour faire monter la filière en compétence

« Plusieurs aspects freinent le développement de la géothermie, en particulier sur notre territoire, expose Camille Mehl, chargée de mission énergies renouvelables à l’Alec (Agence Locale de l’Énergie et du Climat de la métropole bordelaise et de la Gironde). Parmi ceux-ci, il y a une certaine méconnaissance du potentiel, pourtant le deuxième de France, et il manque le réflexe qui consiste à penser à la géothermie lors de projets de construction. » Pour surmonter ces obstacles, l’Alec, dans le cadre du programme européen Interreg Espace Atlantique, vient de mettre en place quatre formations sur la géothermie basse et très basse énergie. La première, à destination des espaces info-énergie (EIE), s’est tenue le mardi 27 novembre, sur le thème « Comment orienter le particulier vers la géothermie dans l’habitat individuel ? ». « Il s’agit de former les conseillers EIE sur un outil de dimensionnement mis au point par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), donc c’est une formation assez technique », précise Camille Mehl. La deuxième, le 11 décembre, sera en revanche un peu plus généraliste et ouverte aux porteurs de projets. Intitulée « La géothermie, une option énergétique pour vos projets : creusons le sujet ! », elle compte déjà 65 inscrits et l’Alec en espère d’autres. Une journée de formation à destination des élus aura ensuite lieu en février et une dernière session sera organisée pour les artisans afin d’amorcer la professionnalisation de la filière. A l’issue du programme, un kit de formation sera réalisé avec en vidéo des interviews d’experts, des visites de sites, des partages d’expérience… le tout mis gratuitement à disposition sur le site de l’Alec. En parallèle, l’agence a mis en place un groupe d’échanges avec 25 acteurs locaux représentant la filière, qui l’aide notamment à déterminer les objectifs des formations. « Une action de conseil aux entreprises afin de faire connaître les bonnes pratiques est également prévue pour 2019, annonce la chargée de mission. Et un projet pilote de géothermie, parmi ceux que nous accompagnons, doit également être choisi pour servir de démonstrateur au sein du programme Interreg Espace Atlantique. » Les bonnes idées ne manquent pas pour faire sortir la géothermie de terre.

Prix au plus bas pour l’appel d’offres bi-énergie

Lancé en septembre dernier, le premier appel bi-énergie solaire et éolien du Danemark a rendu son verdict le 3 décembre. Il s’est conclu sur un prix exceptionnellement bas de 3,1 euros/MWh sur vingt ans, a annoncé dans un communiqué l’agence danoise de l’énergie. Sur les 17 offres reçues, 6 ont été retenues : 3 projets éoliens terrestres (pour un total de 165 MW) et 3 projets solaires (pour un total de 104 MW). Les projets lauréats doivent être reliés au réseau dans les deux ans qui suivent la signature du contrat. À noter, pour la première fois depuis l’introduction en Europe d’appels d’offres bi-énergie, des projets éoliens sont parvenus à s’imposer face à des projets solaires.

La filière veut plus d’ambition dans la PPE

Suite aux annonces du 27 novembre sur la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la filière du biogaz a promptement réagi par la voix de France gaz renouvelables, qui rassemble l’AAMF, les Chambres d’Agriculture France, le Club Biogaz ATEE, la FNCCR, la FNSEA, France biométhane, GRDF et GRTgaz. L’association souhaite que l’objectif actuel de 10 % de gaz renouvelables dans la consommation de gaz en 2030 soit revu à la hausse à l’issue de la concertation que le gouvernement ouvre avec les parties prenantes. Elle s’inquiète par ailleurs concernant l’enveloppe de soutien public comprise entre 7 et 9 milliards d’euros pour la période 2018-2028, sous condition pour le biométhane d’atteindre un coût de production de 67 €/MWh dès 2023. « La filière est bien sûr résolue à s’engager pour atteindre d’ici 2030 cet ordre de grandeur de coûts. […] Pour autant cet objectif risque de s’avérer impossible à réaliser à si brève échéance si l’on souhaite conserver une approche vertueuse de la gestion des différentes familles d’intrants agricoles et de déchets », prévient-elle. « L’enveloppe envisagée pour le 3e pilier des énergies renouvelables françaises représenterait ainsi sur les dix ans à venir moins de 10 % des soutiens financiers accordés aux ENR. Si la compétitivité est une condition essentielle du développement de la filière, France gaz renouvelables insiste sur la nécessité de piloter avec progressivité la trajectoire de baisse des prix de rachat, afin de laisser le temps nécessaire à la filière de consolider l’industrialisation en cours, au risque sinon de casser la dynamique », explique par ailleurs l’association, qui juge également « indispensable, en complément des aspects énergétiques, de rémunérer les services rendus par la méthanisation à l’environnement et à la collectivité. » Et son président, Jacques-Pierre Quaak, de conclure: « avec déjà plus de 11TWh de projets en portefeuille, l’objectif de 8TWh en 2023 de biométhane injecté dans les réseaux gaz peut être largement dépassé. Il faut laisser sa chance au gaz renouvelable made in France. »

On en sait (enfin) plus

Devant initialement être présentées en juin 2018, la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ont finalement été dévoilées le 27 novembre. Présenté comme l’objectif n° 1, la réduction de la consommation d’énergie vise à multiplier les « bâtiments performants, rénovés et intégrant des énergies renouvelables. » Pour atteindre 40 % d’énergies renouvelables électriques dans la production nationale en 2030, « les filières principales […] seront l’hydroélectricité, le solaire photovoltaïque (PV) et l’éolien terrestre, puis progressivement l’éolien en mer dont la production augmentera au cours de la seconde période de la PPE. Les fortes baisses de coûts observées dans ces filières permettent des développements importants avec des soutiens publics limités. Les sources dont les coûts sont très élevés pour la production d’électricité (biomasse, géothermie) seront orientées prioritairement vers la production de chaleur et aucun soutien à la production d’électricité pour ces filières ne sera mis en œuvre », précise un communiqué du ministère de la Transition écologique et solidaire. L’accent est également mis sur la chaleur renouvelable, « vecteur essentiel de décarbonation. » Avec, notamment, l’ambition de « rendre obligatoire un taux minimum de chaleur renouvelable, qui sera instauré dans tous les bâtiments neufs (individuel, collectif et tertiaire) dès 2020 » et de « renforcer le Fonds chaleur dès 2018 avec un budget de 315 M€ en 2019 et 350 M€ en 2020 et en simplifier l’utilisation. » Les carburants biosourcés et le biogaz ou le gaz de synthèse (avec l’objectif que 10 % de la consommation de gaz soit d’origine renouvelable en 2030), ainsi que l’hydrogène, sont également encouragés. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a salué dans un communiqué « une trajectoire claire qui doit permettre une véritable montée en puissance des énergies renouvelables. » Mais l’organisme « souhaite poursuivre les échanges avec le gouvernement dans les prochaines semaines afin d’affiner les trajectoires de certaines filières, particulièrement les énergies marines renouvelables », a expliqué son président, Jean-Louis Bal. La PPE doit maintenant être traduite dans un projet de décret qui sera soumis, comme la SNBC, à une vaste consultation. Un projet de loi pour amender le report de l’objectif de baisse de la part du nucléaire à 50 % en 2035 – une date qui devient officielle – et non à 2025 comme inscrit dans la loi de transition énergétique de 2015 devra également être examiné par le Parlement.

Les stations d’épuration au centre d’un partenariat

À l’occasion du Salon des maires, le SIAAP (principal syndicat d’assainissement d’Île-de-France) et GRDF ont signé une convention de partenariat en faveur du développement de la production de biométhane grâce à la méthanisation des boues des usines d’épuration des eaux usées. Outre la valorisation de ressources comme l’azote, le phosphore, et le carbone grâce à l’épandage des boues, la méthanisation des boues de stations d’épuration permet de produire du biogaz qui, épuré en biométhane, est injectable dans le réseau de gaz naturel exploité par GRDF, expliquent les partenaires dans un communiqué en date du 21 novembre.

Premier PPA pour EDF au Brésil

EDF Renouvelables au Brésil a annoncé le 28 novembre la signature d’un contrat de vente d’électricité de long terme (PPA) d’une durée de 20 ans avec Braskem, un des leaders mondiaux dans la fabrication de résines thermoplastiques. L’électricité sera produite par un projet éolien d’une capacité installée de 33 MW et situé à 350 km au nord-ouest de Salvador dans l’État de Bahia. La construction de cette extension du projet éolien de Folha Larga 1 (d’une capacité initiale de 114 MW) débutera en 2019. Elle a été remportée à l’enchère fédérale brésilienne d’avril 2018. « À travers ce contrat, Braskem est le premier industriel au Brésil à rejoindre les grandes entreprises qui comme Google, Microsoft, Kimberly-Clark, Salesforce, Procter & Gamble, Walmart et Yahoo font confiance à EDF pour leur fournir de l’électricité renouvelable et les accompagner ainsi dans leur transition énergétique », se réjouit le groupe dans un communiqué. « Avec un portefeuille d’environ 1000 MW de projets éoliens et solaires en construction ou en exploitation au Brésil, EDF Renouvelables figure parmi les leaders du secteur », ajoute l’entreprise.