Inquiétude de la filière après la publication de la PPE

« Les objectifs de production de biométhane du projet de PPE pour 2023 sont inférieurs aux projets déjà enregistrés et nettement en retrait par rapport à la précédente PPE avec de surcroit des objectifs de baisse de coût peu réalistes. L’Association française du gaz (AFG), l’Association française du gaz naturel pour véhicules (AFGNV), Coénove et France gaz renouvelables estiment que les mesures annoncées pour le biométhane risquent de condamner l’avenir de cette  filière sans tenir compte de ses avantages », ont déploré ces acteurs dans un communiqué. Le gouvernement a en effet publié le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour les périodes 2019-2023 et 2024-2028. Et pour les professionnels du biogaz, la PPE dévoilée le 25 janvier menace le développement de la filière. « Comment interpréter le fait que le projet de PPE ramène à 7 % la part du gaz vert dans la consommation en 2030 et conditionne son développement à une baisse des coûts irréaliste ?, s’interroge Coenove dans un communiqué distinct. Au-delà du strict enjeu énergétique, c’est faire, de plus, fi des nombreuses externalités positives que présente le verdissement du gaz pour la filière agricole et l’économie circulaire. » Et d’enfoncer le clou : « Cette PPE fait avant tout dans le « deux poids, deux mesures », considérant que rien n’est impossible pour le secteur électrique et laissant sur la touche l’énergie gaz au mépris même de son avenir renouvelable. »

L’Ademe et GRDF signent un nouvel accord de coopération

L’Ademe et GRDF ont signé le 23 janvier un nouvel accord de coopération visant à favoriser l’efficacité énergétique et environnementale au travers du développement de solutions utilisant le gaz naturel et les gaz verts. Ce 4e accord est d’une durée de 3 ans. Il s’inscrit dans la lignée de la publication de l’étude prospective publiée en 2018 par l’Ademe et intitulé « Un mix de gaz 100 % renouvelable en 2050 ?« . « Cette collaboration concerne également les filières moins matures : elle vise à étudier les verrous technologiques de la gazéification et à définir les conditions technico-économiques d’injection d’hydrogène dans les réseaux », précise l’Ademe dans un communiqué. Les deux partenaires indiquent également qu’ils travailleront conjointement sur plusieurs études pour valoriser les atouts environnementaux de la filière bioGNV (Gaz Naturel Véhicule issu du biométhane) : dispositifs techniques pour garantir la traçabilité du bioGNV jusqu’à l’utilisateur final, mécanismes de prise en compte du bilan CO2 du bioGNV et des autres biocarburants, outil d’estimation des gains pour la collectivité de privilégier les transports par autocars au GNV / BioGNV…

500 M€ pour la R&D sur les batteries en Allemagne

L’Allemagne va investir 500 millions d’euros sur quatre ans dans un centre de R&D dédié à la technologie des batteries, a annoncé le 23 janvier la ministre de la Recherche allemande, Anja Karliczek, dans un communiqué. Le financement, qui doit « garantir la souveraineté technologique de l’Allemagne », vise à développer toute la chaîne de valeur : la recherche sur les matériaux, la conception de cellules et de processus ainsi que la recherche sur la production de cellules de batterie à l’échelle industrielle. Selon le ministère, les entreprises allemandes BMZ, Liacon Batteries, Customcells, EAS Batteries, TerraE et suisse Leclanché ont déjà annoncé leur participation à la mise en place du projet de recherche. L’emplacement de la nouvelle installation doit, lui, être choisi d’ici mi-2019, et entrer dans la phase de construction dans la foulée.

Signature du contrat « Transformation et valorisation des déchets »

Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, ont signé le 18 janvier, à Limay (78) le contrat du comité stratégique de filière « Transformation et valorisation des déchets »« Le Comité stratégique de filière s’engage sur les six projets structurants pour répondre aux principaux défis et développer en France  une industrie du recyclage performante et compétitive à l’échelle internationale », explique les deux membres du gouvernement dans un communiqué du 18 janvier. À savoir : développer et soutenir l’incorporation de matières premières de recyclage dans les produits finis ; accompagner la croissance des besoins en valorisation énergétique des fractions non recyclables – Combustible solide de récupération (CSR), « qui vise à valoriser énergétiquement les refus de tri. Les refus de tri sont préparés en CSR afin d’éviter leur enfouissement et sont utilisés comme combustible, en substitution d’énergies fossiles » ; accompagner les acteurs de la recyclabilité et le potentiel de valorisation ; accélérer la croissance des entreprises et développer leur présence sur les marchés internationaux ; accompagner les métiers et l’évolution des compétences ; accélérer la robotisation des centres de tri.

L’Ademe donne des outils sur la transition écologique

À l’occasion du Grand débat national lancé le 15 janvier, l’Ademe met à disposition des citoyens des outils sur le thème de la transition écologique afin de fournir des pistes de solutions dans les débats. L’agence a ainsi élaboré et mis à disposition un dossier, accessible en ligne, à vocation pédagogique qui reprend les quatre grands thèmes de la transition écologique : se déplacer, se loger, se chauffer et se nourrir « traités sous l’angle du bénéfice en termes de pouvoir d’achat, de lien social et d’emploi ». Par ailleurs, l’Ademe a réalisé quatre infographies qui illustrent les thèmes mis en avant, également disponible sur le portail « granddebat.fr ». « Le Grand Débat qui vient de s’ouvrir doit être l’opportunité de partager notre vision de la transition écologique avec nos concitoyens, d’expliquer en quoi changer de modèle et de comportements est un impératif pour assurer un futur vivable pour nous et nos enfants », explique son président, Arnaud Leroy, dans un communiqué du 21 janvier.

Baisse des investissements en 2018, une bonne nouvelle ?

En 2018, les investissements mondiaux dans les « énergies propres » (incluant principalement les énergies renouvelables, hors grands projets hydroélectriques) se sont élevés à 332,1 mds$, selon un rapport publié le 16 janvier par Bloomberg New Energy Finance (BNEF). Le total de ces investissements comptabilisés (qui inclut également les levées de fonds liées aux réseaux intelligents, au stockage d’énergie ou encore aux véhicules électriques) a ainsi baissé de près de 8 % par rapport à 2017. Une baisse qui n’est pas de mauvais augure puisqu’elle s’explique principalement par la réduction des coûts des installations renouvelables, selon le cabinet d’études, qui s’attend à la poursuite de cette tendance en 2019. Plus des trois quarts des investissements ont été effectués dans les filières solaires (130,8 mds$) et éoliennes (128,6 mds$), loin devant la biomasse solide, les biocarburants et les déchets, la géothermie, la petite hydroélectricité ou encore les énergies marines. La Chine est restée de loin « le leader »des investissements dans les « énergies propres » en 2018 (100,1 mds$, soit 30 % du total mondial) et continuera à jouer un « rôle majeur dans la dynamique de la transition énergétique mondiale », selon BNEF.

Emmanuelle Wargon fait le point sur les avancées

Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, a réuni le 14 janvier les acteurs de la filière méthanisation pour effectuer un suivi des mesures destinées à accélérer le développement de cette filière. Au rayon des avancées mises en avant par la secrétaire d’État dans un communiqué, on trouve : l’assouplissement des conditions de mélange des déchets avant méthanisation, sauf lorsqu’il s’agit de biodéchets ; la simplification de la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement ; l’élargissement des possibilités de sortie de statut de déchet des digestats ; la simplification de la réglementation « loi sur l’eau » ; la réfaction des coûts de raccordement des installations de méthanisation au réseau de transport de gaz naturel ; l’utilisation du bioGNV par les engins agricoles. Pour la suite, « les travaux se poursuivront dans les prochains mois afin d’assurer la mise en œuvre des dernières actions décidées dans le cadre de ce groupe de travail. En particulier, le droit à injection du biométhane dans le réseau de gaz sera rendu pleinement opérationnel d’ici le printemps 2019. » Le Club Biogaz a profité de la réunion pour présenter le label Qualimétha « conception et construction des installations de méthanisation », qui doit contribuer au renforcement des démarches de qualité permettant de professionnaliser la filière de la méthanisation.

Un outil pour référencer des réseaux de chaleur et de froid

Pour savoir s’il existe un réseau de chaleur à proximité de son logement, Via Sèva lance « Existe‐t‐il un réseau de chaleur près de chez moi ? », un outil cartographique (réalisé avec le soutien financier de l’Ademe) accessible directement à l’adresse carto.viaseva.org. Les informations disponibles à ce jour concernent 535 réseaux de chaleur et de froid et seront mises à jour au fur et à mesure de l’apport des contributeurs. L’objectif affiché est de faciliter l’accès à l’information relative à l’existence d’un réseau de chaleur et/ou de froid près de chez soi, tant pour le grand public que pour les professionnels (équipementiers, bureaux d’étude, porteurs de projet) : plan des réseaux (à l’échelle de la rue), taux d’énergies vertes utilisées, contacts pour se raccorder, sources d’énergie utilisées, fiches réseaux etc. Grâce au menu déroulant et aux niveaux de zoom puissants, cet outil permet ainsi de visualiser : tous les réseaux, ou les réseaux existants, ou les réseaux prospectifs, ainsi que les possibilités de raccordement.

La CRE lance un appel à contributions sur les batteries

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) lance un appel à contributions sur le développement du stockage de l’électricité en France. « Il s’agit d’étudier le potentiel, mais aussi les éventuels freins au développement du stockage, et de comprendre quelles évolutions seraient à même de permettre un développement du stockage à la mesure des bénéfices qu’il peut apporter au système électrique », explique la CRE dans un communiqué du 11 janvier. Et de préciser que son objet est de « s’assurer que le moindre développement constaté du stockage par batteries résulte de facteurs intrinsèques au marché français actuel, et non pas de barrières réglementaires, tarifaires ou dans les conditions d’accès aux réseaux. » Le régulateur invite les parties intéressées à adresser leur contribution, en répondant au plus tard le 28 février 2019. « En France métropolitaine continentale, le développement des batteries reste lent : un projet de 6 MW vient d’être annoncé pour une mise en service au premier trimestre 2019, et 75 MW pourraient être en service fin 2019. Des projets de batteries se développent néanmoins dans le cadre de démonstrateurs financés par les gestionnaires de réseaux Enedis (Nice Grid, Venteea) et RTE (Ringo) », avance la CRE. Cette solution se développe en revanche rapidement dans différentes régions du monde : Californie, Royaume-Uni, Allemagne, îles et territoires non interconnectés dont les ZNI françaises, Australie, Afrique, etc.

Un AMI pour des batteries de nouvelle génération

La Direction générale des entreprises a annoncé le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) dont la finalité est d’identifier les entreprises qui pourraient participer, sur le territoire français, à « un projet d’envergure » concernant « la conception et la production en Europe de cellules et de modules de batteries innovantes et respectueuses de l’environnement, en lien avec des partenaires d’autres Etats membres ». L’AMI se clôturera le 31 janvier 2019. Il intervient dans le cadre du plan d’action adopté par la Commission européenne pour faire de l’Europe un leader dans la production durable et compétitive de batteries. Compte tenu du caractère stratégique de ce secteur et de son poids économique, l’émergence d’une offre industrielle européenne est une ambition européenne portée par le couple franco-allemand, qui envisage de soutenir un grand projet à l’échelle européenne, lequel pourrait être qualifié de Projet important d’intérêt européen commun (PIIEC). L’AMI lancé par la DGE « n’est assorti d’aucun accompagnement financier : le projet proposé par l’entreprise ne pourra être financé par les autorités françaises que s’il est retenu dans le cadre d’un PIIEC qui serait lancé dans le cadre de cette initiative », est-il précisé sur le site de la DGE.