RTE a publié le 17 septembre l’exercice 2019 du Schéma Décennal de Développement du Réseau (SDDR). Le gestionnaire du réseau de transport électrique national présente ainsi son plan décennal d’évolution du réseau électrique français, à l’horizon 2035, qu’il soumet au gouvernement ainsi qu’à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) et à l’Autorité environnementale. Le plan identifie plusieurs chantiers (rénovation du réseau, numérisation, capacités d’échange avec les pays voisins, déploiement d’un réseau électrique en mer pour raccorder les futurs parcs éoliens offshore, etc.) pour des « investissements associés […] estimés à 33 milliards d’euros sur 15 ans, soit environ 2 milliards d’euros par an » contre 1,3 milliard d’euros aujourd’hui. Sur les 33 milliards identifiés, 13 milliards concernent l’adaptation du réseau, 8 milliards le renouvellement des ouvrages les plus anciens, 7 milliards le raccordement des énergies marines, 3 milliards le numérique et 2 milliards pour les interconnexions transfrontalières (part France). France énergie éolienne (FEE) n’a pas tardé à réagir, saluant les conclusions d’un document dont les résultats montrent que l’intégration des énergies renouvelables dans le réseau « est loin d’être aussi coûteuse que certains intérêts voudraient le faire croire et, ne nécessite pas de soi-disants ’’back-ups’’ thermiques. La filière éolienne accueille avec satisfaction ce rapport qui prouve une fois de plus la pertinence de l’éolien pour l’avenir énergétique de la France. »
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Objectifs biogaz
A l’occasion du SPACE, le salon international des productions animales, qui s’est tenu à Rennes du 10 au 13 septembre, l’État, la Région Bretagne, l’Ademe, GRDF, GRTgaz et le Pôle énergie Bretagne ont signé le Pacte biogazier breton. Ce pacte a pour objectif de définir une stratégie collective sur la place du gaz, et principalement du gaz renouvelable, dans la production d’énergie en Bretagne. Les engagemenets mis en avant sont : augmenter la production de gaz renouvelable à partir de ressources maîtrisées, optimiser les valorisations du biogaz breton et structurer l’animation locale de la filière. Cette annonce suit de près celle, le 6 septembre, de la création de l’association des agriculteurs méthaniseurs de Bretagne. Son objectif est de développer la méthanisation dans le secteur agricole breton en favorisant les échanges entre méthaniseurs et porteurs de projets afin de mettre en place des pratiques exemplaires (parcours tutoré de formation des futurs exploitants d’installations de méthanisation, achats groupés afin de répondre aux besoins des agriculteurs méthaniseurs, etc.).
Des Territoires d’innovation puissance 24
Le Premier ministre a annoncé le 13 septembre les 24 projets sélectionnés dans le cadre de l’appel à projets Territoires d’innovation, une action du Grand Plan d’Investissement, adossée à la troisième vague du Programme d’investissements d’avenir (PIA). Les territoires retenus (les projets sont co-construits avec les acteurs locaux, collectivités territoriales et partenaires engagés dans le développement économique des territoires) seront financièrement soutenus à hauteur de 450 M€ sur 10 ans, soit un financement réparti entre deux enveloppes distinctes : une enveloppe en subventions pouvant aller jusqu’à 150 M€ et une enveloppe dédiée à l’investissement pouvant aller jusqu’à 300 M€ de fonds propres mobilisables dans une logique d’investissement avisé. Transition numérique, énergie durable, mobilité propre, transformation du secteur agricole (notamment l’agroécologie), transformation du système de santé et adaptation des compétences aux évolutions du marché du travail, tels étaient les thématiques retenues. Au total, plus de la moitié des projets ont une dimension énergétique et écologique. L’instruction des dossiers de candidatures a associé la Banque des Territoires, les ministères concernés et les services déconcentrés de l’État, ainsi qu’un comité d’auditions composé d’une douzaine d’experts thématiques.
Le développement de la filière en sursis ?
France Biométhane « tire le signal d’alarme sur les risques que comporte la loi Climat pour le développement de la filière biométhane en France », annonce Le think tank dans un communiqué du 10 septembre. Il espère ainsi un délai dans la mise en place du nouveau mécanisme d’attribution des garanties d’origine (GO) prévu par la loi Climat Énergie 2019. Car la nouvelle loi « remet en cause [le] système [actuel] : l’État serait désormais le propriétaire des garanties d’origine qu’il céderait aux enchères aux fournisseurs de gaz. Pour accompagner ce changement sans compromettre le développement du secteur, France Biométhane demande que les dispositions précises du nouveau mécanisme soient élaborées en concertation avec la filière. » Et France Biométhane a d’autres motifs d’inquiétude, le think tank « redoute également une remise en cause brutale des mécanismes de soutien à la filière dans la lignée de l’annonce de l’objectif de rachat du biométhane à 67 €/MWh en 2023 dans le projet de Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE). » Selon ses calculs, cet objectif aurait pour conséquence directe un arrêt massif d’au moins 500 projets. Chaque projet représentant 3 à 10 millions d’investissement et la création de 10 emplois pérennes dans les territoires ruraux, l’arrêt de 500 projets entraînerait une perte de 3 milliards d’euros d’investissements et de plus de 3 000 emplois dans la filière, détaille le think tank.
Énergies renouvelables, garde à vous !
Premier propriétaire foncier de l’État avec 274 000 hectares (en métropole et en Outre-mer), le ministère des Armées s’est engagé à mettre à disposition d’ici à fin 2022 quelque 2 000 hectares de terrains pour des projets photovoltaïques dans le cadre du plan interministériel « Place au soleil ». Au-delà de la question du foncier, le ministère des Armées doit « prendre en compte la problématique des nouvelles énergies », a expliqué la ministre des Armées, Florence Parly, lors d’un discours prononcé au 2e régiment étranger de génie à Saint-Christol (Vaucluse), où 5,5 hectares seront loués à un opérateur pour implanter des panneaux solaires. La ministre a poursuivi en évoquant « des solutions de carburant alternatif » ou « l’hybridation électrique de certains matériels terrestres ». Une « Task Force Énergie » sera ainsi constituée au sein du ministère dans les jours à venir, a-t-elle assuré. « C’est parce que nous avons l’empreinte environnementale la plus importante de l’État que nous avons l’impérieux devoir d’être un acteur volontaire et engagé de la transition énergétique, a poursuivi la ministre. Car tout, absolument tout est lié. Et lorsque la planète se sera essoufflée, ce sont les Armées qui seront en première ligne. »
Les renouvelables progressent, mais encore trop lentement
Entre 2010 et 2019, 2 600 milliards de dollars ont été investis dans les énergies renouvelables pour un quadruplement de leur capacité, explique un rapport publié le 5 septembre et produit par l’École de finance et de management de Francfort et Bloomberg New Energy Finance (BNEF) avec le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Les capacités installées de centrales fonctionnant à partir d’énergie renouvelable, exception faite de l’hydroélectricité à grande échelle, sont ainsi passées de 414 GW au début de la décennie à 1 650 GW et ont généré 12,9 % de la production électrique mondiale en 2018. « Investir dans les énergies renouvelables, c’est investir dans un avenir durable et rentable, comme l’a démontré l’incroyable croissance des énergies renouvelables au cours des dix dernières années. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous reposer sur nos lauriers. Les émissions mondiales du secteur de l’énergie ont augmenté d’environ 10 % au cours de cette période. Il est clair que nous devons accélérer rapidement la transition mondiale vers les énergies renouvelables si nous voulons atteindre les objectifs internationaux en matière de climat et de développement », explique Inger Andersen, la directrice exécutive du programme des Nations unies pour l’environnement.
Le retard s’accumule
Si en 2018, la part des énergies renouvelables a progressé de 0,4 point, pour atteindre 16,5 % de la consommation finale brute d’énergie en France, le développement de la majorité des filières reste éloigné de ce que prévoyait en 2010 le Plan national d’action en faveur des énergies renouvelables (PNA EnR), explique le Commissariat général au développement durable (CGDD) dans son suivi annuel de la directive européenne 2009/28 relative à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables en France (métropole et Outre-Mer). Pour rappel, l’objectif de la France est fixé à 23 % pour l’année 2020, avec une part d’au moins 10 % à atteindre pour le seul secteur des transports. Depuis 2005, la place des énergies renouvelables s’est accrue dans l’électricité (+7,3 points), les transports (+7,2 points) et dans le chauffage (+9,3 points). « La consommation finale brute d’énergies renouvelables atteint 25,7 Mtep en 2018, contre 15,4 Mtep en 2005, soit une évolution de 67 %. Les filières renouvelables qui contribuent le plus à ce développement sont l’éolien, la filière biomasse solide et déchets renouvelables, le biodiesel et les pompes à chaleur, qui représentent plus de 86 % de la hausse », explique le document publié le 3 septembre, qui souligne par ailleurs que « les plus gros écarts aux cibles 2020 concernent la filière biomasse solide (incluant les déchets urbains renouvelables) et l’éolien offshore. »
Un prototype de 150 kW testé au large du Croisic
Le consortium IHES piloté par Geps Techno a déployé fin août sa première plateforme houlomotrice (tirant son énergie de la houle en convertissant les mouvements du flotteur en énergie électrique) de moyenne puissance au large du Croisic. L’équipement, construit à Saint-Nazaire, va être testé dix-huit mois sur le site du SEM-REV (une zone d’essais de Centrale Nantes dédiée aux énergies marines renouvelables). Outre son système houlomoteur, le prototype Wavegem (qui mesure 21 m de long, 14 m de large et 7 m de haut) est équipé de 68 m2 de panneaux photovoltaïques. L’installation dispose ainsi d’une puissance totale de 150 kW (80 % houlomoteur, 20 % solaire). Dénommée Wavegem, il s’agit d’« une plateforme autonome hybride de production d’énergie destinée à alimenter des installations maritimes ou insulaires n’ayant pas accès au réseau électrique et souhaitant assurer leur production électrique dans le respect des enjeux environnementaux actuels », explique Geps Techno , qui entend livrer ses premières plateformes dès 2021, dans un communiqué. Les 18 mois prévus d’essais en mer permettront de valider performance et fiabilité de l’installation, mais servira également de « maison-témoin » pour permettre aux futurs clients « de mieux appréhender les caractéristiques de la plateforme et sa capacité à répondre à leurs besoins en termes de production d’énergie mais aussi d’hébergement d’applications autonomes ».
EDF Renouvelables acquiert le colifornien PowerFlex Systems
EDF Renouvelables a annoncé le 3 septembre l’acquisition de PowerFlex Systems, spécialisée dans le domaine des technologies de recharge. Cette société basée en Californie a développé une technologie brevetée, ce qui lui a permis de déployer des dispositifs de recharge de véhicules électriques évolués « permettant d’optimiser la fourniture d’électricité aux véhicules et de limiter, voire de supprimer, des investissements d’adaptation aux réseaux électriques », explique EDF Renouvelables dans un communiqué. Avec la technologie développée par PowerFlex Systems, « nous sommes à présent en mesure de fournir aux bâtiments commerciaux et industriels un écosystème énergétique unique ; celui-ci permet de fournir une électricité fiable, compétitive et sans émission de carbone, où et quand nos clients en ont besoin », explique Raphaël Declerq, vice-président exécutif solutions décentralisées et stratégie chez EDF Renouvelables aux États-Unis.
Appel à projets photovoltaïque
APPEL A PROPOSITIONS POUR LA REALISATION ET L’EXPLOITATION DE CENTRALES PHOTOVOLTAÏQUES RACCORDÉES AU RÉSEAU SUR L’AÉRODROME RÉGIONAL DE BERRE LA FARE
Dans le cadre de son Plan Climat « Une COP d’avance », la Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur a décidé de mettre à la disposition d’investisseurs des surfaces sur l’aérodrome de Berre la Fare afin de réaliser et exploiter des installations de production d’électricité d’origine photovoltaïque raccordées au réseau.
En application de l’art. L.2122-1-1 du code général de la propriété des personnes publiques, la Région SUD Provence-Alpes-Côte d’Azur lance à cette fin un appel à propositions ayant pour finalité la délivrance d’une autorisation d’occupation temporaire constitutive de droits réels sur le domaine public.
Date limite de remise des candidatures et des offres : 14 octobre 2019 à 12h
Vous pouvez télécharger le dossier de consultation de l’appel à propositions en cliquant ici