Premiers investissements pour EnRciT

Le dispositif d’appui aux projets citoyens d’énergie renouvelable créé par la Banque des Territoires, le Crédit Coopératif et l’Ircantec a annoncé, le 5 novembre, deux premiers investissements. Ces deux projets, en cours de développement, sont portés par des acteurs territoriaux. Il s’agit du parc éolien d’Ichy (Seine-et-Marne) et du parc photovoltaïque de Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence). Pour le premier projet, EnRciT s’engage au côté du développeur Arkolia, du SDESM Énergies (la SEM dédiée aux EnR du Syndicat Départemental des Énergies de Seine-et-Marne) et d’Énergie Partagée Investissement pour installer 5 ou 6 éoliennes qui totaliseront environ 15 MW de puissance. EnRciT investit 35 000 € en fonds propres, et détient 10 % du capital de la société de projet. Sur le second projet, la reconversion d’un terrain militaire en une installation photovoltaïque de 4,34 MW, EnRciT, associé à Enercoop PACA et à Egrega, investit 46 000 € en fonds propres et prévoit de se désengager au profit d’acteurs locaux une fois que la construction sera achevée. EnRciT a été créé « pour aider collectivités et citoyens à franchir le cap de la phase délicate du développement des projets de production d’énergie renouvelable. », rappelle Antoine Troesch, directeur de l’investissement de la Banque des Territoires. Les risques afférents à cette étape « représentent un frein pour de nombreux acteurs pourtant prêts à agir pour la transition énergétique à l’échelle locale », expliquent les deux partenaires.

CDC Habitat et Enedis main dans la main

CDC Habitat et Enedis ont signé, le 29 octobre, « une convention de partenariat en faveur de la transition énergétique au bénéfice de l’habitat social ». Ce partenariat est décliné en 4 axes : accompagner la maîtrise des besoins énergétiques ; favoriser le transfert en concession des colonnes montantes électriques ; accompagner l’installation de bornes de recharge de véhicules électriques ; développer l’information des locataires sur l’optimisation de la consommation d’électricité. CDC Habitat est la filiale immobilière d’intérêt général de la Caisse des Dépôts, premier bailleur de France avec plus de 500 000 logements gérés dont une majorité de logements sociaux. Au total, il loge plus d’un million de personnes sur le territoire métropolitain.

Un rapport alarmant et une multitude de données

Comme il le fait tous les 4 ans depuis 1994, le ministère de la Transition écologique et solidaire a présenté l’édition 2019 de son « Rapport sur l’environnement en France. » Ce rapport vise à dresser un panorama complet de l’état de l’environnement, de ses évolutions et des réponses apportées. Nouveauté de cette nouvelle édition, elle introduit une grille de lecture inédite dans ce type de rapport : celle des « limites planétaires », au nombre de neuf. « Connaître l’impact de la France vis-à-vis de ces différentes limites, son empreinte, est indispensable pour conduire une transition écologique utile à la planète », explique le ministère. Malheureusement, s’agissant de la France, le constat est implacable : la majorité des neuf limites est dans le rouge. Autre innovation, l’ensemble des sujets et données synthétiques qui constituent la publication est désormais mis à disposition sur un même support. Ce site internet permet de « garantir un accès facile et immédiat à un ensemble de données environnementales fiables, régulièrement actualisées et relevant de différentes échelles géographiques (régional, national et international), afin de devenir une source de référence pour les citoyens et les acteurs de la transition écologique. » La nouvelle édition du rapport fera également l’objet de dossiers thématiques (focus), dont la parution s’échelonnera dans les prochains mois.

Un guide conçu pour renforcer la qualité des projets

La géothermie de surface peut désormais se targuer de reposer sur des technologies éprouvées. Encore faut-il que leur mise en œuvre réponde aux contraintes du terrain et aux recommandations des fournisseurs. Dans un guide présenté fin septembre, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) s’efforce d’aborder une à une toutes les problématiques techniques qu’il faut résoudre afin de garantir la performance d’une installation : le dimensionnement de la pompe à chaleur (PAC) ou du champ de sondes, la maintenance des ouvrages souterrains, l’optimisation des débits de circulation… S’appuyant sur deux cents retours d’expérience jugés « extrêmement positifs », l’Ademe invite à ne pas exagérer les risques de dysfonctionnements. L’objectif n’étant pas que chacun se renvoie la balle si un imprévu pointe le bout du nez, l’agence rappelle toutefois la nécessité de se poser une vingtaine de questions en amont des projets et définit les responsabilités des uns et des autres dans la durée. Dans le cas d’un pompage sur nappe par exemple, le bureau d’études techniques se doit lors de la phase de conception de dimensionner les équipements selon la hauteur de relevage ou les pertes de charges. Mais il est tout aussi essentiel de vérifier les hypothèses de départ au moment de l’installation. Puis de choisir un exploitant capable de garantir qu’il respectera les recommandations propres à la pompe immergée. De même, c’est durant l’intégralité de la vie de l’installation que la température de l’eau chaude sanitaire doit être garantie en tout point du réseau pour éviter les risques de développement de légionelles. Ou qu’il faut vérifier que la taille des équipements est toujours adaptée à la consommation.

Les contrats territoriaux ont leur guide

Un guide sur les contrats d’objectifs territoriaux et patrimoniaux pour les projets énergies renouvelables thermiques a été publié par la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Ce récent outil de financement proposé par l’Ademe est adapté aux « petits » projets thermiques, « petits dans le sens où ils ne pouvaient passer les fourches des seuils minimaux du Fonds Chaleur, tout en notant toutefois que ces projets avaient besoin de subventions pour émerger », explique la FNCCR. Les contrats sont actuellement portés aussi bien par des communautés de communes, des syndicats d’énergie que des métropoles. Sur 36 pages, le guide présente les spécificités de cet outil de financement, les différents opérateurs qui peuvent les porter et de nombreux retours d’expérience.

Le soutien public soumis à la question

L’Institut de développement durable et des relations internationales (Iddri) et le think tank Agora Energiewende ont dévoilé le 21 octobre une évaluation et un calculateur en libre accès basés sur trois scénarios de référence d’évolution du mix électrique français pour évaluer le besoin de financement public pour les énergies renouvelables électriques à l’horizon 2040. « La baisse conséquente des coûts de production des technologies éolienne et photovoltaïque favorisera leur développement à moindre coût pour les dépenses publiques », assurent les partenaires. « La différence entre les prix garantis aux producteurs renouvelables et leurs revenus tirés sur le marché serait bien plus faible que par le passé et, dans certains cas, négligeable, poursuivent-ils. Ces mécanismes de soutien pourraient même devenir une source de financement pour l’État, dans certains cas et pour certaines technologies, si les prix de marché passent durablement au-dessus des prix garantis aux producteurs d’énergies renouvelables. » L’Iddri et Agora Energiewende ajoute : « malgré les progrès récents de l’industrie, les mécanismes de soutien fournissent une garantie qui reste utile pour réduire le coût de financement (et donc le coût de production) des énergies renouvelables avec des engagements financiers faibles pour le budget public. Une approche pragmatique passerait donc par une modification progressive de ces mécanismes pouvant passer par une baisse de la durée des contrats garantis ou la limitation du soutien à certains volumes de production pour « passer la main » progressivement aux acteurs privés pour les technologies matures. »

Le Tiger est lâché

Le programme européen Interreg France Angleterre de coopération transfrontalière a annoncé, le 16 octobre, l’approbation du projet hydrolien Tiger (pour Tidal Stream Industry Energiser). « Nous sommes fiers d’annoncer que nous avons approuvé le plus gros projet Interreg qui soit ! », précise l’entité dans un communiqué. Le coût total du projet s’élève en effet à 46,8 millions d’euros (dont 69 % des fonds nécessaires, soit 28 M€, proviennent du Fonds européen de développement régional (FEDER). 19 partenaires, français et anglais, sont impliqués dans le projet, qui sera mené par Offshore Renewable Energy (ORE) Catapult depuis Hayle, au Royaume-Uni. « Le projet a pour but de stimuler la croissance dans le domaine des énergies hydroliennes en développant une capacité hydrolienne allant jusqu’à 8 MW sur des sites dans la région de la Manche et tout autour, engendrant par là-même l’innovation et le développement de nouveaux produits et services », précise encore Interreg. L’objectif est également économique puisqu’il s’agit de passer d’un coût de production de 300 €/MWh aujourd’hui à 150 €/MWh en 2025 puis 100 €/MWh en 2030.

Nouvel ouvrage disponible sur l’accès à l’électricité en Afrique rurale

La Fondation Énergies pour le Monde (Fondem) publie le 23 octobre un ouvrage de référence sur l’électrification rurale décentralisée (ERD) par énergies renouvelables : « Électrifier l’Afrique rurale, un défi économique, un impératif humain ». Cet ouvrage propose d’établir un diagnostic complet de la situation de l’accès à l’électricité en zone rurale en Afrique subsaharienne, d’en tirer des leçons et de formuler des préconisations pour les années à venir. Concret, précis, fouillé et nourri de nombreux exemples, il est mis à disposition librement afin que toutes les parties prenantes se saisissent de la question de l’accès à l’énergie, se forment, s’informent et agissent. Edité par Observ’ER (éditeur également du Journal des Énergies Renouvelables), cet ouvrage a été financé par l’Ademe, l’Institut de la francophonie pour le développement durable (IFDD) et Synergie Solaire. Le PDF est à télécharger (gratuitement) ici.

Retour sur les États généraux de la chaleur solaire

Le 15 octobre se sont tenues à Lille les États généraux de la chaleur solaire 2019. Le choix des Hauts de France venait saluer les différentes actions de la région en matière de solaire dont notamment la création en 2018 du collectif Coresol (Collectif Régional de l’énergie Solaire). Ce rendez-vous annuel est l’occasion pour le secteur du solaire thermique de faire le point sur ses progrès ainsi que sur ses obstacles. Du côté des points positifs, les professionnels ont salués les opérations issues des appels d’offres grandes surfaces organisés par l’Ademe qui ont débouché sur de belles réalisations sur réseaux de chaleur ou dans l’industrie, avec souvent des surfaces unitaires de plusieurs milliers de m2. Autres axes importants : la rénovation, où plusieurs exemples d’installations sont venues illustrer la pertinence du solaire thermique comme solution performante que ce soit dans l’habitat, le tertiaire ou pour répondre à des besoins spécifiques dans l’hôtellerie ou le médico-social. Parmi les obstacles à un développement plus large figure encore la trop grande méconnaissance du solaire thermique par les prescripteurs, les bailleurs ou les promoteurs immobiliers. Autre motif d’inquiétude, l’incertitude sur la place du solaire thermique dans la prochaine RE2020 qui régira la construction neuve.

La chaleur renouvelable à la traîne

Le « Panorama de la chaleur renouvelable et de récupération » fustige « l’écart considérable entre les objectifs de la loi de transition énergétique et du plan national d’action en faveur des énergies renouvelables, qui tablait sur 33 % de chaleur renouvelable dans la consommation de chaleur en 2020, et la réalité sur le terrain. » Publié le 14 octobre par le CIBE, la Fedene, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et Uniclima, avec la participation de l’Ademe, ce document avance en effet une part de la chaleur renouvelable certes en hausse de 1,2 point en un an, mais ressortant à 19,9 % de la consommation finale brute de chaleur en 2018 (18,7 % en 2017). Ce retard est d’autant plus préoccupant que « la chaleur représente en effet 50 % de notre consommation énergétique », rappelle le Panorama. « Afin de combler ce retard, il est essentiel que l’État mobilise l’ensemble des leviers de développement de la production de chaleur renouvelable et de récupération, en particulier le Crédit d’Impôt à la Transition Énergétique et le Fonds Chaleur, qui représentent deux vecteurs essentiels d’accélération. En parallèle, les conditions d’une reprise de la trajectoire de la Contribution Climat Energie, outil stratégique de développement des filières thermiques renouvelables, devront être analysées », préconise le SER dans un communiqué.