L’allemand Siemens a annoncé le 4 février le rachat pour 1,1 milliard d’euros à l’espagnol Iberdrola de la participation de 8,1 % qu’il détient dans sa filiale d’éoliennes Siemens Gamesa, issue de la fusion en 2017 de l’espagnol Gamesa et de la division énergie éolienne de Siemens. Une fois l’opération bouclée, Siemens détiendra quelque 67 % de la Siemens Gamesa. Il n’entend pas lancer d’offre sur le reste du capital, a-t-il précisé dans un communiqué. « Siemens et Iberdrola ont reconnu depuis longtemps la nécessité d’une consolidation » dans le secteur des énergies renouvelables, et « ont fait un premier pas dans cette direction », explique Joe Kaeser, patron du groupe, cité dans ce même communiqué.
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Le coût des renouvelables « poursuit sa baisse rapide »
L’Ademe a publié une mise à jour de son étude de 2017 sur les coûts des énergies renouvelables en France. Photovoltaïque, éolien terrestre et en mer, hydrolien, petite hydroélectricité, géothermie profonde de haute énergie, bois énergie, solaire thermique individuel, pompes à chaleur individuelles, biomasse collective, solaire thermique, géothermie, cogénération biogaz, injection de biogaz, l’étude détaille les principaux paramètres régissant les coûts de production de ces différentes énergies et l’évolution de ces coûts. Pour certaines filières, une comparaison internationale est réalisée pour les coûts actuels. Enfin, le stockage de l’électricité et les coûts de production des technologies solaires en zone non interconnectée (ZNI) sont également dans le scope de l’étude. « Globalement, l’étude constate que le coût des énergies renouvelables poursuit sa baisse rapide. Des filières comme le photovoltaïque, l’éolien terrestre, le bois énergie, atteignent aujourd’hui, pour une partie significative des installations, des coûts inférieurs à ceux des technologies conventionnelles », explique l’Ademe. « Dans ce contexte, les soutiens publics au MWh se réduisent significativement, mais leur rôle assurantiel reste important pour permettre l’accès à des financements à bas coût. » Chez les particuliers, le développement des solutions d’énergies renouvelables « nécessite le maintien des aides publiques. En effet, même les solutions les plus effiicaces (bois énergie et géothermie), peinent à se développer à cause de barrières freinant le passage à l’action (le coût de l’investissement initial est particulièrement élevé) », relève l’étude.
3 appels à projets pour l’industrie
L’Ademe a annoncé le lancement de trois appels à projets à destination des entreprises pour soutenir la production de chaleur renouvelable, à partir de biomasse, d’énergie solaire ou de combustibles solides de récupération (CSR). Ces appels à projets s’inscrivent dans le cadre du Fonds chaleur et du Fonds économie circulaire. Les entreprises peuvent candidater à un ou plusieurs de ces appels à projets avant le 14 mai 2020. L’appel à projets « Biomasse Chaleur Industrie Agriculture et Tertiaire » permet aux entreprises d’être soutenues pour financer les installations de production de chaleur à partir de biomasse ayant une production annuelle supérieure à 12 000 MWh. L’appel à projets « Energie CSR » permet aux entreprises d’être soutenues pour le développement d’unités permettant la valorisation de combustibles solides de récupération (CSR). Enfin, L’appel à projets « Grandes surfaces solaire thermique » permet aux entreprises d’être soutenues pour financer les installations de production de chaleur moyenne température (< 110° C) à partir d’énergie solaire.
La France parmi les plus en retard sur ses objectifs renouvelables
Encore loin de son objectif d’atteindre une part d’énergies renouvelables de 20 % de sa consommation finale d’énergie en 2020, l’Union européenne a vu cette part progresser à 18 % en 2018, contre 17,5 % un an plus tôt, explique l’office européen de statistiques dans un communiqué publié le 23 janvier. Si les Pays-Bas (7,4 %), Malte (8 %), Luxembourg (9,1 %) et la Belgique (9,4 %) sont les pays avec la plus faible part d’énergies renouvelables dans leur consommation, la France (16,6 %) est l’un des pays les plus en retard, respectivement à 6,4 points de pourcentage de son objectif. Les Pays-Bas, l’Irlande, le Royaume-Uni et la Slovénie viennent ensuite au classement des pays éloignés de leurs objectifs. Douze États sur 28 (le Royaume-Uni quittera l’UE à la fin du mois) ont en revanche déjà atteint ou dépassé leurs objectifs nationaux pour 2020. La Suède reste de loin le champion des énergies renouvelables dans l’UE, avec plus de la moitié (54,6 %) de son énergie issue de sources renouvelables. Viennent ensuite la Finlande (41,2 %), la Lettonie (40,3 %), le Danemark (36,1 %) et l’Autriche (33,4 %).
L’utile rappel du SER
Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) « rappelle le rôle majeur des équipements de production d’énergie renouvelable pour permettre de remplir les objectifs de neutralité carbone », dans un communiqué diffusé le 17 janvier. Cette annonce est intervenu après le début des simulations qui déterminernt les critères principaux de la future règlementation environnementale des bâtiments neufs (RE 2020) qui entrera en vigueur le 1er janvier 2021. Pour mener à bien ces simulations, le gouvernement a arrêté 2 paramètres de calcul : le facteur d’émission de CO2 de l’électricité utilisée pour le chauffage, qui voit sa valeur actualisée à 79 g/kWh, et un coefficient de conversion entre énergie primaire et énergie finale de l’électricité de 2,3 (contre 2,58 jusqu’ici). Pour le SER, 3 leviers importants doivent désormais, être priorisés. « Un niveau d’isolation et de conception bioclimatique efficient, avec un niveau de BBio référence exigeant pour mieux intégrer la récupération des apports gratuits internes et solaires pour réellement décarboner le secteur du bâtiment. Cette exigence en matière de réduction des consommations doit nécessairement s’accompagner d’un développement massif des énergies renouvelables afin de couvrir les besoins résiduels. » Deuxième levier, « la mise en place d’un ratio de chaleur renouvelable contraignant est donc essentielle pour que le déploiement des productions de chaleur renouvelable (aérothermie/géothermie, biomasse, solaire, énergies fatales) permette aux bâtiments neufs de tendre vers la neutralité carbone. » Dernier axe, « la valorisation de l’électricité renouvelable produite in situ à la fois sous forme d’autoconsommation mais aussi d’injection sur le réseau électrique doit être prise en compte afin de favoriser le développement de réseaux locaux intelligents et de territoires à énergies positives. »
Total en charge de 20 000 points aux Pays-Bas
Total installera et exploitera « jusqu’à 20 000 nouveaux points de charge publics aux Pays-Bas, dans les provinces de Hollande-Septentrionale, de Flevoland et d’Utrecht », a annoncé l’énergéticien français dans un communiqué du 22 janvier. Il s’agit du « plus grand marché public de recharge pour véhicules électriques en Europe », explique Total. « Ce réseau de recharge couvre près de 15 % de la demande actuelle en matière de charge pour véhicules électriques aux Pays-Bas », ajoute le groupe. Et de préciser que « dans le cadre de cette concession, l’électricité qui alimentera ce réseau de recharge sera à 100 % d’origine renouvelable (solaire, éolien, …), fournie par Total Netherlands et produite aux Pays-Bas. » Total a l’« ambition d’opérer 150 000 points de charge en Europe à horizon 2025 », explique encore le communiqué.
La Vendée se met au vert grâce à Lhyfe
Lhyfe a annoncé avoir levé 8 millions d’euros de fonds pour installer en Vendée un premier site industriel de production d’hydrogène vert, qui sera opérationnel au premier semestre 2021. La construction du premier site industriel de Lhyfe débutera ce semestre, « il produira dès le premier semestre 2021 de l’hydrogène vert en grande quantité (plusieurs centaines de kg) », indique l’entreprise nantaise dans un communiqué du 16 janvier. La promesse de Lhyfe : « une solution de production clé-en-main d’hydrogène vert, modulaire et évolutive. » L’entreprise conçoit, développe et opère ses sites de production pour répondre aux besoins en hydrogène vert des territoires. Pour produire son hydrogène, par électrolyse de l’eau, Lhyfe se connecte en effet directement aux énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, hydraulique, biomasse solide, etc). L’entreprise « s’adresse aux collectivités, aux industries et au monde du transport qui souhaitent s’approvisionner en hydrogène vert et réduire ainsi instantanément et drastiquement l’impact environnemental de leur mobilité (bus, bennes à ordures, flottes de véhicules lourds ou légers) ou de leur process. » Le premier site, situé en Vendée à proximité du parc éolien Bouin, est co-financé à hauteur de 3 millions d’euros par la communauté de communes de Challans-Gois, la région des Pays-de-la-Loire et la Bpi France. Il sera complété par une première station à hydrogène à La Roche-sur-Yon, laquelle alimentera une première ligne de bus et des véhicules de la collectivité (bennes à ordures ménagères).
Un plan à plusieurs fonds
La Commission von der Leyen (du nom de sa présidente) a dévoilé le 14 janvier à Strasbourg un plan d’investissement pour son ”Pacte vert”. Il s’appuie sur un nouveau fonds pour soutenir les régions les plus dépendantes au charbon. Avec son « mécanisme de transition juste », une proposition législative soumise à négociation entre les États membres et le Parlement européen, la Commission espère mobiliser jusqu’à 100 milliards d’euros au cours de la prochaine décennie et ce, par le biais de multiples sources de financement. Le « Fonds de transition juste », selon des documents vus par l’AFP, serait en lui-même doté de 7,5 milliards d’euros entre 2021 et 2027 (soit la période du prochain budget pluriannuel de l’Union européenne). De l’argent frais, assure-t-elle, pour un nouvel outil qui s’inscrira dans la politique de cohésion de l’UE qui, traditionnellement, aide au développement des régions. Ce Fonds est accompagné d’autres moyens de financement, via des programmes d’investissement de l’Union mais aussi de la Banque européenne d’investissement (BEI), en pleine mue pour devenir la « banque du climat » de l’UE. Viendront s’ajouter des dépenses en faveur du climat réparties dans les différentes catégories du budget de l’UE, par exemple les transports ou l’agriculture, ainsi que des investissements privés-publics. La Commission veut qu’un quart des dépenses du budget pluriannuel y soit consacré. Le Parlement européen a en tout cas offert le 15 janvier son soutien au « Pacte vert », tout en appelant à plus d’ambition en matière de lutte contre le changement climatique. Dans une longue résolution, adoptée à 482 voix pour, 136 contre et 95 abstentions. les eurodéputés répondent point par point à la feuille de route dévoilée en décembre par Ursula von der Leyen.
Création d’une coalition internationale
La création d’une « coalition d’action » pour accélérer le déploiement des énergies marines renouvelables (EMR), particulièrement l’éolien en mer, a été annoncée le 13 janvier. Le groupe norvégien Equinor et le groupe danois Orsted sont à l’origine de cette « coalition d’action pour les énergies renouvelables marines », qui compte également MHI Vestas, Siemens Gamesa, CWind, Global Marine Group, Shell, TenneT, The Crown Estate, Jera et Mainstream Renewable Power. Elle représentera « le secteur de l’éolien offshore lors des dialogues mondiaux sur les actions climatiques », explique Equinor dans un communiqué. Elle préparera aussi un document de perspective pour 2050 pour inclure industriels, financiers et gouvernements dans des actions pour accroître de manière durable les capacités éoliennes offshore.
Les réseaux de chaleur renouvelables gagnent à être connus
« En 2020, les Français placent l’écologie parmi leurs priorités pour leur mode de chauffage », selon la troisième édition du baromètre sur le chauffage des Français réalisée par Ipsos pour Via Sèva en partenariat avec l’Ademe. « Deux répondants sur trois sont prêts à changer de mode de chauffage pour accéder aux énergies renouvelables et faire des économies », est-il expliqué. « La répartition du mix énergétique idéal pour le chauffage, privilégié par les Français, est composée de solaire, de géothermie et de récupération de chaleur », poursuit le document. « Pour atteindre ce mix idéal, ils comptent sur les pouvoirs publics (74 %, contre 67 % en 2017) tant sur le plan global (ministère, Ademe…) qu’à l’échelle locale (municipalité…) et sur les fournisseurs d’énergie (54 %). » S’agissant des réseaux de chaleur renouvelable, la moitié des sondés (49 %) en ont entendu parler mais sans savoir comment cela fonctionne et vers qui se tourner. « Quand on leur a présenté les réseaux de chaleur, 76 % des sondés se sont déclarés intéressés par un raccordement. Et 67 % attendent que les candidats aux municipales de 2020 dans leur ville intègrent un réseau de chaleur fonctionnant aux énergies propres dans leurs propositions, avance le sondage. Mais ce n’est pas tout, plus des trois quarts des répondants (78 %) seraient prêts à investir si un appel à financement participatif était lancé pour créer un réseau de chaleur fonctionnant aux énergies renouvelables dans leur ville ou leur quartier. »