Guillaume Perrin, chef du service chaleur et froid à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), vient de publier un ouvrage intitulé Rafraîchissement urbain et confort d’été – Lutter contre les canicules. Avec la récurrence des canicules dans l’hexagone, les records de chaleur ne cessent de se multiplier et d’après les projections du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), le phénomène va s’accentuer dans les années à venir. La ville, avec sa densité, est en première ligne avec la formation d’îlots de chaleur. La ville stocke plus de chaleur que la campagne. Ceci est principalement dû aux propriétés des matériaux qui composent les bâtiments, les voies de circulation et les infrastructures. Leur comportement par rapport au rayonnement et à la chaleur est différent de celui de la terre nue ou végétalisée. Pourtant, des solutions existent et peuvent être mises en place sur le court et le long terme. Matériaux, trames vertes et bleues, architecture bioclimatique ou réseaux de froid urbain, cet ouvrage vise à donner les clés d’action pour les villes et les acteurs privés du territoire souhaitant agir dans le domaine du confort d’été et de la lutte contre les canicules. 176 pages – Éditions Dunod
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Une nouvelle centrale en Savoie
Akuo, producteur indépendant français d’énergie renouvelable, vient d’inaugurer la centrale hydroélectrique Aqua Bella. Située sur la rivière Arc, sur les communes d’Aiguebelle et de Randens en Savoie, la centrale est dite de basse chute (5 mètres) « au fil de l’eau ». La spécificité du barrage est d’être gonflable, ce qui permet de maintenir le niveau du plan d’eau. En période de crues, le barrage se dégonfle, laissant ainsi passer l’eau et autres solides. Équipée de 4 turbines, la centrale a une capacité de 2,2 MW et permet d’alimenter 4 820 foyers en électricité. L’originalité du projet a été son ouverture aux riverains via une plateforme de financement participatif (AkuoCoop) qui a permis de récolter 300 000 euros. Méthanor, société spécialisée dans le financement et l’exploitation de projets d’énergies renouvelables, a aussi investi 956 000 euros dans ce projet aux côtés d’Akuo Energy et a fait l’acquisition de 11 % du capital de la centrale, sachant que le coût du financement total s’élève à 12,85 M€.
Un objectif de réduction des GES plus ambitieux pour 2030 ?
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a proposé dans son premier discours sur l’état de l’Union, ce mercredi 16 septembre, de porter à 55 % la réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne d’ici 2030, contre un objectif de -40 % seulement auparavant. Il s’agit d’un « objectif ambitieux, réalisable et bénéfique pour l’Europe », a assuré Ursula von der Leyen. « Les émissions ont déjà baissé de 25 % depuis 1990, tandis que notre économie a connu une croissance de plus de 60 %. Et maintenant, nous avons davantage de technologie, d’expertise, etc. » L’objectif 2050 est l’un des marqueurs du « Green Deal », le pacte vert européen qu’Ursula von der Leyen défend comme le projet phare de sa présidence. Elle a indiqué que 30 % du plan de relance de 750 milliards seront consacrés à la réalisation des objectifs du « Green Deal ». Ursula von der Leyen répond ainsi à de nombreuses pressions pour intensifier l’effort. Ainsi l’appel lancé par le groupe des investisseurs institutionnels sur le changement climatique (IIGCC), qui compte plus de 250 membres, pour la plupart des fonds de pension et des gestionnaires d’actifs. Ces investisseurs, qui gèrent plus de 33000 milliards d’euros d’actifs, ont appelé à relever de 40 % actuellement à au moins 55 % l’objectif 2030. La déclaration conjointe estime qu’il s’agit là du « niveau minimum d’ambition nécessaire pour atteindre la neutralité carbone en 2050 ». Les eurodéputés de la commission Environnement avaient plaidé eux pour -60 % et les grandes ONG environnementales pour au moins -65 %. Ces dernières se récrient donc, de façon plus ou moins véhémente, devant l’insuffisance du réajustement. « 55 % c’est du travail à moitié fait, qui nous condamne à l’effondrement climatique » peut-on ainsi lire sur le compte Twitter Greenpeace EU qui dénonce également l’inclusion des émissions absorbées par les puits de carbone dans ces objectifs.
Des équipements financés à 100 % pour les revenus les plus faibles
Suite à l’annonce du plan de relance national et son volet écologique, la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon, a apporté des précisions sur la réforme de l’aide « MaPrimeRénov », outil phare de l’aide à la transition énergétique pour les particuliers en France. Un nouveau barème des aides est actuellement en réflexion pour une mise en action prévue à partir du 1er octobre 2020. La ministre a, par ailleurs, assuré que les critères environnementaux seraient davantage pris en compte, ce qui devrait mettre en valeur les équipements « énergie renouvelable » par rapport à ceux utilisant des énergies fossiles. Cependant, sans même attendre la revalorisation annoncée, le corpus des aides à l’investissement des particuliers dans les EnR est d’ores et déjà ambitieux dans les niveaux proposés, mais cette information ne semble pas encore suffisamment connue du grand public. Ainsi « MaPrimeRénov », qui peut se cumuler à d’autres aides comme les certificats d’économie d’énergie (CEE) ou des primes régionales ou locales, a été relativement peu utilisé depuis sa mise en place au 1er janvier 2020. Après 9 mois d’existence, alors que le gouvernement attendait plus de 200 000 dossiers, seulement 90 000 ont été déposés auprès de l’Anah, qui gère le dispositif. La crise sanitaire et économique du début d’année n’a pas poussé les particuliers à investir, pourtant, dans plusieurs cas de figure d’investissement EnR, les niveaux d’aides disponibles sont réellement attractifs. Pour illustrer ce point, Observ’ER a utilisé le simulateur d’aide mis à disposition sur le site du réseau FAIRE. Étant donné la multitude des aides régionales ou locales pouvant exister, les simulations ont porté sur des opérations localisées dans deux villes : Évry (Île-de-France) et Orléans (Centre-Val de Loire). Ainsi, l’association de « MaPrimeRénov », dans sa version actuelle, aux CEE et parfois complétée par des aides « Action Logement », permet une aide à l’investissement oscillant entre 88 % et 100 % pour des équipements EnR tels qu’une pompe à chaleur eau/eau, un chauffe-eau solaire individuel, un système solaire combiné ou un poêle à bois. Ces taux portent sur une simulation pour un foyer de 4 personnes appartenant à la tranche de revenus la plus basse (moins de 30 572 € hors Région Île-de-France et moins de 42 381 € en Île-de-France). Pour la tranche intermédiaire, ces niveaux d’aide évoluent entre 24 et 51 %. Soit des niveaux nettement supérieurs à ce que proposait la mesure de crédit d’impôt dans des cas similaires. De plus, pour la partie de l’investissement qui n’est pas aidée, les particuliers peuvent se tourner vers l’éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ) qui permet de financer des travaux de rénovation énergétique des logements. Les tranches de revenus les plus élevées sont également concernées, mais avec des niveaux d’aides très faibles (de l’ordre de 2 à 4 %). Bien sûr, dans tous les cas de figure, les aides ne sont possibles que si les équipements ont été installés par un professionnel qualifié RGE. Aussi, au-delà de la revalorisation annoncée, l’enjeu pour les professionnels des secteurs des énergies renouvelables est de faire connaître ces dispositifs qui, s’ils se distinguent par les niveaux des aides proposés, peuvent en revanche se révéler complexes à solliciter.
L’Alec Bordeaux fait la promotion d’outils auprès des acteurs de la filière
L’Agence locale de l’énergie et du climat de la métropole bordelaise fait partie d’un réseau de 500 agences européennes, et soutient des projets européens visant à partager les bonnes pratiques auprès des acteurs de la transition énergétique. Dans ce cadre, elle est partenaire du projet Interreg atlantic area – GeoAtlantic, auprès d’agences espagnole, portugaise, irlandaise et britannique. Le guide Geo Atlantic édité en ligne est composé de plusieurs plateformes d’informations différentes selon le profil des acteurs concernés, élus locaux, porteurs de projet, professionnels et artisans, ainsi que les particuliers. Il se décline suivant différentes thématiques : montage de projets, retours d’expériences d’experts, documents de formations techniques et d’accompagnement administratif… Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’objectif de l’UE d’atteindre au moins 27 % d’énergie renouvelable d’ici 2030 et fait le pari que cela impliquera d’énormes changements au niveau des communes et des métropoles.
Un plan de plus de 7 Md€
La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, et le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ont présenté la stratégie hydrogène nationale qui devrait mobiliser 7,2 Md€ d’ici à 2030 sur les 100 milliards d’euros du plan de relance annoncé. « La France a la conviction que l’hydrogène décarboné sera l’une des grandes révolutions de notre siècle : pour la décarbonation du secteur industriel, pour développer et déployer des solutions de mobilité sans émission, pour stocker l’énergie et apporter des réponses complémentaires à l’intermittence des énergies renouvelables », a expliqué la ministre de la Transition écologique. Les trois piliers de cette stratégie seront le soutien aux projets nationaux dans le but de faire émerger une offre française, la mise en place de mécanismes de soutien à une large production d’hydrogène et soutenir l’industrialisation sur le territoire. La recherche et l’innovation sur des composants clés comme les réservoirs ou les piles à combustible feront l’objet d’une attention particulière, car la France entend jouer un rôle de premier plan sur l’ensemble de la chaîne d’activité, et cela, au niveau international. Toutes les valorisations sont concernées puisque le plan hydrogène français couvre aussi bien les solutions de stockages énergétiques, mais également les solutions de mobilité sur route, sur mer ou dans le domaine de l’aviation. Sur le plan économique, le développement de cette filière pourrait créer, selon le ministère, de 50 000 à 100 000 emplois d’ici 2030.
État des lieux du parc des installations de méthanisation en France
Géré par l’Ademe, SINOE est un outil d’analyse principalement destiné aux collectivités territoriales afin de les aider à optimiser leur politique de gestion des déchets ménagers et à améliorer leur service. SINOE dispose notamment d’une base de données consolidée qui repose sur un historique unique de 10 ans d’informations sur la gestion des déchets ménagers et assimilés en France. Pour accompagner la filière, SINOE a mis en ligne un document présentant en détail un état des lieux du parc des installations de méthanisation en France, réalisé en partenariat avec Observ’ER. Il est présenté suivant les différents types d’unités (à la ferme, centralisées, à partir de déchets ménagers, de stations d’épuration et de déchets industriels) avec des indicateurs de puissance installée, d’énergie produite et des cartographies illustrant le déploiement des sites sur l’ensemble du territoire métropolitain. Cet état des lieux se base sur la dernière mise à jour de l’outil SINOE qui présente un panorama au 1er janvier 2020.
Très forte hausse des PAC aérothermiques en 2019
Observ’ER vient de mettre en ligne son étude sur le marché 2019 des pompes à chaleur dans le secteur du résidentiel (jusqu’à 30 kW). L’un des principaux faits marquants est la forte progression des ventes des équipements aérothermiques (+38 % pour un total de 815 400 unités) et notamment des PAC de type air/eau qui ont enregistré un bond de 80 % par rapport à 2018 avec 168 530 unités. Ce segment a été très fortement porté par la mesure « Coup de Pouce Chauffage » mise en place en janvier 2019. Autre point à souligner, avec plus de 646 000 unités vendues en 2019, les PAC air/air sont pour la première fois les équipements les plus vendus dans le champ des systèmes de chauffage central individuels (45 % des ventes en 2019). Jusqu’alors, les chaudières à condensation gaz et fioul étaient les premiers équipements diffusés. Côté géothermie, les ventes de pompes à chaleur sont en légère hausse (+3 % pour 3 300 unités). Sur cette technologie, les ventes ne sont plus en recul depuis 2016, mais le marché reste à un niveau très faible.
Joe Biden dévoile ses ambitions pour le climat
Candidat du Parti démocrate à la présidentielle américaine, Joe Biden a dévoilé mardi 14 juillet un ensemble d’actions en faveur du climat qu’il compte mettre en œuvre s’il est élu. D’ici 2035, il souhaite que le secteur électrique soit 100 % décarboné en sortant des centrales à charbon et à gaz, et en déployant les énergies renouvelables électriques ainsi que le stockage à grande échelle. Pour cela, il compte investir 2 000 milliards de dollars dans un vaste plan de transition, largement inspiré par l’aile gauche du parti, qu’il veut orienter en premier lieu vers les communautés les plus « blessées historiquement ». Il promet, par ailleurs, que les Etats-Unis reprendront leur place dans la course contre le dérèglement climatique, abandonnée selon lui par Donald Trump. Rapidement critiqué par les Républicains, Biden est accusé de vouloir tuer le secteur américain de l’énergie, aujourd’hui majoritairement dépendant des énergies fossiles, et donc de menacer l’économie tout entière. On lui reproche également de rester flou sur les moyens de financement de son plan, et d’avoir passé sous silence la question de la taxe carbone, instrument largement préconisé parmi les économistes de l’énergie.
Le stockage doit décarboner le secteur électrique
556 députés européens ont adopté le 10 juillet le rapport présentant leur stratégie en matière de stockage de l’énergie, jugé majeur dans la réalisation des objectifs de décarbonation de l’UE. Si les technologies de stockage par stations hydraulique de pompage sont déjà bien connues et largement utilisées, le rapport invite les députés à davantage s’intéresser aux batteries chimiques de nouvelles générations, au stockage thermique et à l’hydrogène. En effet, le Parlement demande aux Etats membres de lever les obstacles réglementaires qui pourraient freiner le développement de ces technologies. La recherche sur la production d’hydrogène vert est largement plébiscitée pour réduire ses coûts, afin de créer une véritable filière industrielle à moyen terme. Le rapport demande également à la Commission d’évaluer la possibilité d’adaptation des infrastructures gazières à ce nouveau vecteur énergétique. La crise sanitaire a permis de mettre en lumière certaines limites des modèles mondialisés très dépendants de chaînes d’approvisionnement lointaines, c’est pourquoi le Parlement souhaite continuer les efforts visant à produire des équipements énergétiques, et notamment des batteries, dans l’espace européen en réduisant les importations de matière première à l’extraction polluante. La Commission estime que pour atteindre l’objectif de décarbonation fixé à 2050, l’UE devra stocker six fois plus d’électricité qu’actuellement, et ce, dans un contexte où les solutions par pompages les plus simples sont déjà quasiment saturées.
