Le 22 avril, à l’occasion de la Journée de la Terre, Google a présenté son nouvel outil de d’optimisation énergétique actuellement testé dans ses data centers. Développé sous le nom de « plateforme intelligente de calcul carbone » il s’agit d’un outil capable d’optimiser la consommation énergétique suivant les meilleures heures de production d’électricité renouvelable. En effet, l’outil permet de prévoir les tâches que doivent effectuer les data centers, ainsi que d’anticiper les pics de production solaire et éolienne journaliers et, ainsi de créer un nouvel emploi du temps afin de synchroniser les tâches énergivores avec ces moments. Sans que cela n’affecte l’utilisation des services comme Maps ou Youtube fonctionnant tout au long de la journée, il permet de décaler les missions les moins urgentes dans le planning, comme les mises à jour de base de données Google Translate. L’entreprise prévoit à terme de déployer ce système dans tous ses sites, et devrait publier une étude détaillée courant 2020.
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Webinaire sur les résultats du 19e baromètre annuel EurObserv’ER
Jeudi 23 avril s’est tenu un webinaire entièrement dédié aux résultats de la 19e édition de l’État des énergies renouvelables en Europe, une publication réalisée chaque année par le consortium EurObserv’ER et disponible en ligne depuis fin février. Cet ouvrage de référence présente le bilan du développement énergétique, économique et technique de l’ensemble des technologies renouvelables au sein de chacun des pays membres de l’Union européenne. Animé par l’allemand RENAC, en charge de la communication au sein du consortium, le webinaire a été l’occasion de revenir sur les principaux résultats des différents chapitres du bilan. Observ’ER, leader du consortium, a ouvert la session avec les indicateurs énergétiques et notamment la situation de l’Union européenne vis-à-vis des objectifs de pénétration des filières renouvelables dans son bilan énergétique. Le néerlandais TNO Energy for Transition a présenté les volets emplois et chiffres d’affaires, ainsi qu’un point sur les coûts moyens des différentes technologies EnR et sur les consommations d’énergies fossiles évitées par le développement des énergies renouvelables. Franckfurt School of Finance and Management s’est chargé des indicateurs de suivi des investissements dans les technologies renouvelables. Enfin, le Fraunhofer Institut a passé en revue les principaux enseignements des chapitres dédiés à l’innovation et la compétitivité ainsi qu’à la flexibilité des réseaux électriques pour l’intégration des nouvelles puissances renouvelables. La dernière partie de la session en ligne a été l’occasion pour l’équipe du consortium de répondre aux questions des participants. Les baromètres EurObserv’ER sont issus d’un programme financé par la Commission européenne et complété par l’ADEME pour la traduction en français des livrables. La vidéo du webinaire dans son intégralité est disponible à partir du site des baromètres.
Deux projets pour la mobilité zéro-émission
Le groupe français McPhy, spécialiste des équipements de production, de stockage et de distribution d’hydrogène vient d’être sélectionné pour accompagner deux projets dans la mobilité zéro-émission. Le premier projet prévu en Centre-Val de Loire a pour objectif de convertir les surplus d’électricité renouvelable (éolien et photovoltaïque) en gaz vert. L’hydrogène produit permettra de répondre aux besoins de mobilité grâce à une station de recharge dédiée qui sera installée en fin d’année. Situé dans la Région Grand Ouest, le second projet a pour objectif de recharger des véhicules légers et lourds dédiés au transport de personnes. La phase test débutée mi-mars a été conduite avec succès. La technologie utilisée a aussi été sélectionnée pour équiper de nombreux projets, notamment à Paris et à Rouen ainsi que dans le cadre du projet « EAS-HyMob » en Normandie.
Des navires propulsés à l’hydrogène
Le groupe helvético-suédois ABB annonce la signature d’un accord avec l’entreprise bordelaise Hydrogène de France (HDF), spécialiste des technologies de l’hydrogène. Ce partenariat prévoit l’assemblage et la production de piles à combustible de forte puissance (supérieure à 1 MW) destinées à l’alimentation des navires de haute mer. Les piles à combustible transforment l’énergie chimique de l’hydrogène en électricité par une réaction électrochimique. Avec l’utilisation d’énergies renouvelables pour produire de l’hydrogène, toute la chaîne énergétique peut être propre. Le transport maritime étant responsable d’environ 2,5 % du total des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, la pression s’accroît pour que l’industrie maritime passe à des sources d’énergie plus durables. « Avec la demande sans cesse croissante de solutions permettant un transport maritime durable et responsable, nous sommes convaincus que les piles à combustible joueront un rôle important pour aider l’industrie maritime à atteindre les objectifs de réduction du CO2 », a déclaré Juha Koskela, directeur général d’ABB Marine & Ports. La production sera assurée par Hydrogène de France à Bordeaux.
Vers une planification basée sur l’économie bas-carbone ?
Dans un communiqué de presse daté du 20 avril, l’IRENA (International Renewable Energy Agency) présente les perspectives développées pour atteindre les objectifs climatiques dans son rapport « Global Renewables Outlook : Energy transformation 2050 ». D’après lui, les investissements nécessaires à une stratégie de décarbonisation pourraient être de l’ordre de 130 000 mds de $ mais engendreraient des bénéfices socio-économiques considérables. La transformation du système énergétique pourrait accroitre le PIB mondial de 98 000 milliards de $ par rapport aux scénarios actuels, faisant passer le nombre d’emplois dans les énergies renouvelables à 45 millions, dans l’efficacité énergétique à 21 millions et dans la flexibilité à 15 millions. Le Directeur général de l’IRENA appelle les gouvernements à « aligner les efforts de récupération à court terme sur les objectifs à moyen et long terme de l’Accord de Paris et du Programme de développement durable des Nations Unies » afin de construire une économie plus résiliente et durable. L’objectif du rapport est de proposer des stratégies afin de réduire d’au moins 70 % les émissions à l’horizon 2050. Si elles diffèrent selon les régions du monde, elles se basent sur des solutions renouvelables atteignant environ 75 % du mix énergétique, ainsi qu’une électrification d’au moins 50% des besoins comme le chauffage et les transports. Cependant les gains au niveau des emplois ne seraient pas répartis équitablement suivant les différentes zones économiques. C’est pourquoi les perspectives de l’IRENA mettent en garde les gouvernements contre leur manque d’ambition, et de coordination aux niveaux international, régional et national, pour notamment soutenir les communautés les plus vulnérables.
Il n’y a plus de temps à perdre !
Jean Jouzel, climatologue du CESE et plusieurs autres personnalités signent une tribune sur @LaCroix qui rappelle que « La crise profonde que nous traversons actuellement ne doit pas nous faire oublier les enjeux du changement climatique ». La France est un très mauvais élève de la transition énergétique et est aujourd’hui le deuxième pays le plus en retard en matière de développement des EnR par rapport aux objectifs 2020. Ses émissions de CO2 baissent très peu malgré des objectifs ambitieux à 2050 qui équivalent à diviser par 6 nos émissions. Le climatologue constate que les mesures prises concrètement sont bien insuffisantes et pointe notamment la baisse de la Contribution climat énergie (CCE). Dans le même temps, les objectifs annoncés pour notre feuille de route climatique sont les mêmes que ceux d’avant la baisse de la CCE, qui devait avoir un rôle très incitatif sur les entreprises… Les mesures de soutien économiques prises dans le cadre de la crise du coronavirus doivent absolument servir d’accélérateur pour « reconfigurer notre économie » et tenter de rattraper le retard pris. Les gouvernants ont un atout gagnant en main, c’est le moment d’en faire usage.
L’état des énergies renouvelables en Europe
EurObserv’ER vous invite à découvrir, le 23 avril 2020 à 11h, les points clés de son rapport annuel récemment paru. Dans ce webinaire d’une heure, vous découvrirez où l’Union européenne se situe par rapport à ses objectifs 2020, quels secteurs énergies renouvelables sont les plus créateurs d’emplois et quels pays en profitent davantage, quelles sont les tendances d’investissement à l’oeuvre dans ces secteurs… Le webinaire dévoilera combien de tonnes de CO2 ont été évitées grâce à l’usage des énergies renouvelables en Europe et quel est le niveau de flexibilité des systèmes électriques des différents pays. Pour vous inscrire cliquez ici. Vous pouvez aussi télécharger librement le rapport ici.
Union sacrée pour une relance verte européenne
Dans une tribune publiée dans Le Monde daté du 14 avril, Pascal Canfin, président de la commission Environnement du Parlement européen appelle à une « alliance européenne pour une relance verte » post-crise sanitaire liée au Covid-19. Les quelque 180 signataires indiquent notamment que « L’alliance s’engage à proposer les solutions d’investissement nécessaires, et alignées avec les engagements pour le climat, pour relancer l’économie après la crise. Si nous relançons l’économie dans la mauvaise direction, nous irons encore plus vite dans le mur de la crise climatique. » Parmi les signataires on compte 79 eurodéputés des groupes du Parlement européen Renew Europe, 37 patrons et hauts responsables d’entreprise, 28 associations d’entreprises, 11 ministres européens, 7 ONG et 6 think tanks. Cette tribune a été aussi publiée dans sept quotidiens européens.
L’IRENA publie un guide méthodologique pour l’évaluation des projets de stockage
L’IRENA (l’agence internationale des énergies renouvelables) a publié en mars son rapport Electricity Storage Valuation Framework. Divisé en trois parties, il s’adresse à la fois aux décideurs, aux régulateurs et aux experts techniques. La méthode proposée pour évaluer la valeur économique du stockage se décline en 5 phases, allant de l’identification des solutions techniques les plus pertinentes à l’évaluation de la viabilité des projets. Par exemple, les batteries fournissent une réponse rapide à des signaux et les STEPs du stockage plus long terme de gros volume en période creuse. L’objectif du rapport est d’offrir les clés pour une meilleure intégration des énergies renouvelable électriques, notamment solaires et éoliennes, grâce à une meilleure compréhension de la valeur offerte par les moyens de stockage par rapport à d’autres techniques de flexibilité. Le rapport se conclut par l’analyse de 8 types de cas concrets, illustrés par de nombreux exemples en services aujourd’hui à travers le monde.
Les EnR ont représenté les trois quarts de la puissance électrique installée dans le monde en 2019
Selon un rapport publié par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), le secteur des énergies renouvelables a ajouté 176 gigawatts (GW) de capacités nouvelles de production dans le monde en 2019. Si ce chiffre est légèrement inférieur à celui qui avait été enregistré en 2018 (179 GW), le fait marquant est que les technologies renouvelables ont représenté 72 % de l’ensemble des nouvelles capacités installées en 2019 sur le globe et cela pour toutes les filières confondues (fossiles et nucléaire inclus). Jamais depuis 2012, première année où les capacités électriques renouvelables annuellement installées ont été supérieures à celles des énergies fossiles, la domination des technologies renouvelables n’a été aussi prégnante. Ainsi l’an passé leur rythme de progression a été 2,6 fois supérieur à celui des énergies fossiles. Sans surprise, l’éolien et le photovoltaïque sont les principaux moteurs de cette dynamique avec à eux seuls 90 % des 176 GW mis en place en 2019. Ainsi, l’énergie solaire a ajouté 98 GW, dont 60 % en Asie, et l’énergie éolienne a progressé de près de 60 GW, tirée par la croissance en Chine (26 GW) et aux États-Unis (9 GW). Les technologies renouvelables ont représenté au moins 70 % de l’expansion totale de la capacité électrique dans presque toutes les régions du monde hormis en Afrique et au Moyen-Orient, où elles représentaient respectivement 52 % et 26 % des ajouts nets. Ces ajouts ont porté la part renouvelable de toute la capacité électrique mondiale à 34,7 %, contre 33,3 % fin 2018. « Bien que la trajectoire soit positive, il faut en faire plus pour mettre l’énergie mondiale sur la voie du développement durable et de l’atténuation du climat – qui offrent tous deux des avantages économiques importants », a déclaré le directeur général de l’IRENA, Francesco La Camera. « En cette période difficile, nous voyons l’importance de renforcer la résilience de nos économies. Dans ce qui doit être une décennie d’action, des politiques volontaristes sont nécessaires pour augmenter les investissements et accélérer l’adoption des énergies renouvelables. »