Le stockage doit décarboner le secteur électrique

556 députés européens ont adopté le 10 juillet le rapport présentant leur stratégie en matière de stockage de l’énergie, jugé majeur dans la réalisation des objectifs de décarbonation de l’UE. Si les technologies de stockage par stations hydraulique de pompage sont déjà bien connues et largement utilisées, le rapport invite les députés à davantage s’intéresser aux batteries chimiques de nouvelles générations, au stockage thermique et à l’hydrogène. En effet, le Parlement demande aux Etats membres de lever les obstacles réglementaires qui pourraient freiner le développement de ces technologies. La recherche sur la production d’hydrogène vert est largement plébiscitée pour réduire ses coûts, afin de créer une véritable filière industrielle à moyen terme. Le rapport demande également à la Commission d’évaluer la possibilité d’adaptation des infrastructures gazières à ce nouveau vecteur énergétique. La crise sanitaire a permis de mettre en lumière certaines limites des modèles mondialisés très dépendants de chaînes d’approvisionnement lointaines, c’est pourquoi le Parlement souhaite continuer les efforts visant à produire des équipements énergétiques, et notamment des batteries, dans l’espace européen en réduisant les importations de matière première à l’extraction polluante. La Commission estime que pour atteindre l’objectif de décarbonation fixé à 2050, l’UE devra stocker six fois plus d’électricité qu’actuellement, et ce, dans un contexte où les solutions par pompages les plus simples sont déjà quasiment saturées.

Un projet de centrale hydroélectrique à Alfortville

Jusqu’au 29 juillet, va se tenir une enquête publique relative au projet d’installation d’une centrale hydroélectrique à Alfortville (commune située à 3 km au sud-est de Paris, dans le département du Val-de-Marne), sur la rive droite du barrage du Port-à-l’Anglais. Développée par JMB Hydro (filiale de Total Quadran) avec Voies navigables de France (VNF), la centrale sera composée de trois turbines Kaplan pour une production annuelle de 12,5 gigawatt/heure d’électricité qui seront injectées directement dans le réseau. Le chantier estimé à 8,5 millions d’euros et devrait durer 13 mois pour un coût d’exploitation qui devrait avoisiner les 363 000 euros par an. Aurélie Ingrand, désignée commissaire enquêteur par le Tribunal administratif de Melun, tiendra plusieurs permanences dans les mairies d’Alfortville et de Vitry-sur-Seine jusqu’au 29 juillet.

La Côte-d’Or accueille un site de stockage expérimental

Dans le cadre du projet « Ringo » initié par RTE (Réseau de Transport d’Électricité), le site de Vingeanne situé en Côte-d’Or vient de réceptionner les premiers containers destinés au stockage des énergies renouvelables produites localement. La production d’énergies renouvelables (éolien et solaire) a augmenté de 21 % entre 2018 et 2019 en Bourgogne-Franche-Comté. Ce dispositif inédit permettra de tester le stockage des surplus ponctuels de production des énergies renouvelables et leur déstockage pour un investissement de 24 millions d’euros. Développées par le groupe Nidec Asi, les batteries utilisées sont de type Lithium ion à forte densité énergétique et pourront stocker l’équivalent de la production de 5 éoliennes soit la consommation de 10 000 foyers. L’expérimentation débutera en juin 2021 pour un lancement officiel prévu pour 2024. Deux autres sites expérimentaux verront le jour en Haute-Vienne et dans les Hautes-Alpes.

Des conditions météorologiques propices à l’électricité renouvelable au cours du premier semestre 2020

L’institut Fraunhofer ISE a publié un communiqué de presse le 1er juillet présentant les chiffres de la production d’électricité en Allemagne sur la première moitié de l’année 2020. Avec 55,8 % de l’électricité produite, les énergies renouvelables électriques ont atteint un nouveau record. Le solaire et l’éolien, principaux contributeurs, ont produit 102,9 TWh, contre 92,3 TWh sur la même période en 2019. La production solaire a connu une croissance de 11,2 % grâce à des conditions d’ensoleillement excellentes d’avril à juin, l’éolien croît également de 11,7 % et a même atteint le seuil des 45 % de la production totale au mois de février. En revanche, la biomasse a peu évolué et la production hydroélectrique a chuté de 9 %. Au total, 136,1 TWh ont été produits à partir de solaire, éolien, hydroélectricité ou biomasse mi-2020. La production à partir de gaz a augmenté de 13,9 % au détriment des centrales à charbon de houille dont la production a diminué de 46 % et celles de lignite de 36,3 %. Ces changements sont principalement dus à l’augmentation des prix des quotas du système ETS, passés à 21,92 €/t-CO2. Enfin, sur la même période, la production d’origine nucléaire a diminué de 12,9 %.

Facebook alimente en chaleur la 3e plus grande ville du Danemark

Facebook annonce que son data center situé au Danemark alimentera en chaleur la ville d’Odense située au sud du pays. Ce centre de données, mis en service en septembre dernier, a été conçu pour intégrer un réseau de récupération de chaleur qui sera distribuée via le système de chauffage urbain de la ville. L’objectif est de récupérer et de distribuer 100 000 MWh d’énergie par an pour alimenter 6 900 foyers en chauffage. Le data center d’Odense est alimenté à 100 % par de l’énergie renouvelable, à travers un accord d’achat d’énergie avec trois fermes éoliennes nordiques. Le géant Américain vient d’investir 416 millions de dollars dans le projet Prospero Solar, une ferme solaire située au Texas qui aura une capacité de 300 MW. Avec ces différents projets, Facebook confirme sa volonté d’intégrer les énergies renouvelables dans son business model.

Enerplan réagit aux 148 propositions

Le syndicat du solaire Enerplan a publié le 1er juillet un communiqué de presse pour réagir aux 148 mesures proposées par la Convention citoyenne pour le climat. Dans le domaine du photovoltaïque, le syndicat soutient évidemment la mesure 11.2.2 de hausse du plafond du guichet tarifaire, ainsi que la mesure 11.1.2 visant à relever le seuil d’obligation de permis de construire et d’évaluation environnementale à 500 kW afin de faciliter la mise en œuvre des projets de petites tailles. Les citoyens ont également proposé la mise en place d’un guichet unique rassemblant les différents interlocuteurs techniques et administratifs via la proposition 11.2.6, ne nécessitant théoriquement pas de traduction juridique. Ceci montre une volonté d’accélération des démarches d’après Enerplan qui se félicite également de la proposition 11.3 portant sur l’autoconsommation, le partage de chaleur et d’électricité localement produite entre bâtiments. Le syndicat regrette cependant que les discussions relatives au CITE, notamment sur l’élargissement de son éligibilité, soient repoussées à l’automne. Le président d’Enerplan, Daniel Bour, invite le président de la République à reprendre sans filtre, comme prévu, et au plus vite, les propositions de la Convention.

Des propositions pour la filière

L’association France gaz renouvelables, chargée de promouvoir le gaz renouvelable dans le paysage énergétique français, vient de publier quatre propositions pour soutenir le plan de relance post-Covid-19 : libérer les capacités de production ; permettre plus d’investissement en faveur du raccordement ; autoriser le mécanisme Méthaneuf dans les programmes de construction de logements neufs ; soutenir la compétitivité et l’innovation en faveur des objectifs de transition énergétique et d’économie circulaire. L’association annonce la parution prochaine, en janvier 2021, d’une étude consacrée aux externalités positives de la méthanisation sur les territoires. Quatre grands thèmes (gaz à effet de serre, eau, déchets, résilience des exploitations agricoles) seront ainsi passés au crible des groupes de travail de l’association et les résultats validés par un comité scientifique indépendant.

Des trains à hydrogène vert en Italie

Alstom SA, constructeur français d’infrastructures de transport et le groupe gazier italien Snam ont conclu un accord sur 5 ans pour le développement de trains à hydrogène renouvelable en Italie. Alstom fabriquera et assurera la maintenance des trains, neufs ou convertis à l’hydrogène et Snam construira les infrastructures nécessaires pour produire et transporter l’hydrogène qui sera produit à partir d’énergies renouvelables. L’objectif est de disposer des installations nécessaires pour construire les trains ainsi que les infrastructures associées d’ici début 2021. Alstom, qui a déjà développé un train à hydrogène en Allemagne, le Coradia iLint (mis en service en 2018), poursuit son expansion dans le secteur. Selon Marco Alvera, directeur général de Snam, « L’hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables deviendra compétitif par rapport aux combustibles fossiles dans quelques années et jouera un rôle clé dans la transition énergétique, en particulier dans l’industrie, le chauffage et les transports. »

La Région Auvergne-Rhône-Alpes mise sur la mobilité hydrogène

L’entreprise drômoise McPhy, spécialisée dans les équipements de production, stockage et distribution d’hydrogène vert, remporte l’appel d’offres lancé par la joint-venture public-privé Hympulsion (Engie, Michelin et Crédit agricole) dans le cadre du projet Zero Emission Valley. Initié par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ce programme pionnier en France et en Europe prévoit le déploiement d’ici fin 2023 de 20 stations hydrogène et d’une flotte de 1 200 véhicules à pile à combustible zéro-émission. Les 15 électrolyseurs de technologie alcaline seront alimentés par de l’électricité d’origine renouvelable locale : hydraulique, photovoltaïque et éolien. Ce projet mobilise près de 52 M€ sur 10 ans dont 15 M€ financés par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, 14,4 M€ par l’Ademe et 10,1 M€ de fonds du programme européen CEF Transport.

L’AIE et le FMI publient leur plan d’action

Le 18 juin l’AIE a publié un rapport en coopération avec le FMI pour partager des recommandations sur les politiques publiques et privées de l’énergie à mettre en œuvre afin de construire un futur plus résilient et de réduire notre impact sur l’environnement. Le Sustainable Recovery Plan contient une série d’actions pour les années 2021-2023 visant à relancer l’économie tout en améliorant les systèmes énergétiques. Il permettrait d’atteindre une croissance moyenne de 1,1 % en créant 9 millions d’emplois par an et de réduire de 4,5 milliards de tonnes eqCO2 les gaz à effet de serre émis annuellement d’ici à 2023. Les actions auraient également des impacts positifs sur la santé et amèneraient une réduction des émissions de polluants dans l’atmosphère à hauteur de 5 %, l’accès à des cuisinières propres à plus de 420 millions de personnes ainsi qu’à l’électricité à 270 millions de personnes. L’AIE estime le montant des investissements nécessaires à 1 000 milliards d’US$ par an ce qui ne représente que 0,7 % du PIB mondial.