Formation à la pose de poêles à granulés

Propellet, l’association nationale du chauffage au granulé, lance la première formation qualifiante d’installation et d’entretien de poêles à granulés. Cette initiative est venue de l’identification d’un point de tension sur la question du recrutement de professionnels qualifiés pour une filière qui a vu ses ventes très fortement progresser en 2021 (+ 41 % pour les poêles à granulés). Pour faire face à la forte croissance du secteur, Propellet estime un besoin de 370 installateurs supplémentaires en 2022, et de 960 en 2023. C’est dans ce contexte qu’un premier parcours de formation test a débuté le lundi 24 janvier 2022 avec huit adultes en recherche d’emploi. En partenariat avec le Pôle formation Isère, cette formation pilote a été financée par un Contrat d’Aide et de Retour à l’Emploi Durable (CARED), dispositif de la Région Auvergne Rhône Alpes. À travers cette formation, Propellet s’engage à faire monter en compétences les professionnels déjà présents au sein de la filière mais également les chauffagistes souhaitant se former à ce mode de chauffage. Deux autres sessions de formation en alternance pour une dizaine de participants, sont d’ores et déjà prévues en 2022. L’objectif est de pérenniser cette formation et de la proposer à l’échelle nationale pour répondre au besoin important de recrutement et accompagner la croissance de la filière. Cette formation sera acceptée pour le référent technique dans le cadre de la qualication RGE Qualibois air.

65 % d’énergie renouvelable pour Compiègne

Le réseau de chaleur déployé par Engie Solutions dans la ville de Compiègne (Hauts-de-France) affiche désormais 65 % d’énergie renouvelable dans son mix grâce à la mise en service d’une chaufferie biomasse de 14 MW. La chaufferie est approvisionnée directement en palettes non réutilisables et en résidus de l’exploitation forestière. 80 % du bois consommé proviennent d’un rayon inférieur à 100 km. Au-delà de l’aspect énergétique et environnemental, la récupération et valorisation de cette ressource locale répond également à l’envolée des prix des énergies fossiles. Le choix d’une ressource locale stable, associé à un taux de TVA réduit (5,5 %) ouvert à tous les réseaux proposant au moins 50 % de chaleur verte, est un levier non négligeable pour stabiliser les prix pour les abonnés. Le réseau de chaleur de Compiègne sillonne la ville grâce à ses 16 km de canalisations qui fournissent chauffage et eau chaude sanitaire à 9 000 équivalents logements dont 6 000 foyers. Avec un mix énergétique majoritairement renouvelable, le réseau permettra d’éviter l’émission de 12 000 tonnes de CO2 par an. L’investissement nécessaire à cette opération s’est élevé à 11,2 millions d’euros et l’opération a reçu un soutien de l’Ademe à hauteur de 4,83 millions d’euros dans le cadre du Fonds Chaleur.

Méthanisation innovante dans la Nièvre

L’opérateur et développeur spécialisé dans la production de biogaz, Evergaz, annonce la mise en service de l’unité de méthanisation de Prémery située dans la Nièvre (58) et d’ une capacité de 150 Nm3/h. Cette nouvelle unité utilise le procédé DualMetha, mis au point par Evergaz, qui est une méthanisation dite « immergée ». Elle combine la méthanisation en voie sèche discontinue avec la voie liquide continue dans le but de traiter tout type de matières sans aucune préparation. Un procédé plus économe car l’utilisation de tout type d’intrants implique une absence de préparation des matières et évite les stades de broyage, de séparation des indésirables et de dilution. La sortie des digestats par grappin évite aussi la présence d’une coûteuse presse à vis traditionnelle. DualMetha est un procédé français, lauréat d’un Programme d’Investissement d’Avenir de l’Ademe.

Alsace : un espoir pour la géothermie profonde à Vendenheim

Beau temps pour la société Geoven, filiale de Georhin, ex-Fonroche Géothermie, qui porte le projet de géothermie profonde sur le site de Vendenheim, en Alsace. Le tribunal administratif de Strasbourg a annulé, jeudi 24 mars, les arrêtés pris par la préfecture du Bas-Rhin entre décembre 2020 et octobre 2021 ordonnant l’arrêt définitif des opérations de forage sur le site puis l’arrêt définitif des travaux par l’exploitant. Ces différents arrêtés avaient été pris en réaction à un séisme de magnitude 3,59 survenu à Strasbourg le 4 décembre 2020, après une série d’autres séismes ayant eu lieu depuis un an à proximité des forages. Le tribunal de Strasbourg a estimé que la préfecture ne pouvait pas légalement ordonner l’arrêt définitif de l’ensemble des travaux entrepris par la société. Il estime également que Fonroche Géothermie avait pris les mesures nécessaires dès la survenue du séisme du 4 décembre 2020, en arrêtant immédiatement les travaux. Placé en début d’année sous le régime de la procédure de sauvegarde en attendant le résultat des recours contre les arrêtés préfectoraux, Géorhin indique s’appliquer en priorité à mener à bien la gestion des réclamations liées aux séismes. La société attend également les résultats de l’expertise demandée par la préfecture du Bas-Rhin, qui devaient être rendus fin mars mais qui ont été repoussés. Celle-ci étudie, quant-à-elle, la possibilité de faire appel devant la cour administrative d’appel de Nancy.

Chauffage domestique au bois : forte croissance en 2021

L’étude de l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER) sur le suivi du marché français des appareils de chauffage domestique au bois vient d’être mise en ligne et les résultats sont très bons. Après une année 2020 marquée par la crise sanitaire et un recul des ventes de 16 %, le marché retrouve le chemin de la croissance en 2021, avec + 34,4 % par rapport à 2020. Ces bons résultats ont principalement été portés par les segments des appareils automatiques à granulés, tels que les chaudières automatiques dont les ventes ont plus que doublé (+ 119,6 % pour 31 910 unités). Autre marché particulièrement dynamique, celui des poêles automatiques qui progresse de 43,2 % (174 020 unités). Sur l’ensemble des ventes en 2021, l’activité des appareils à granulés (tous types confondus) dépasse pour la première fois celle des appareils à bûches, avec respectivement 213  340 unités vendues contre 209 590. Pour sa part, le marché des foyers et inserts, avec 63 780 unités vendues, affiche certes une croissance par rapport à 2020, mais reste cependant sur la tendance décroissante des 10  dernières années. Les ventes de ce segment ont en effet été divisées par trois depuis 2011. Enfin, le marché des cuisinières se marginalise toujours davantage avec une baisse de 17,3 % en 2021. Il ne représente plus qu’un marché de niche, totalisant 2 710 unités vendues.

Note de synthèse du dernier rapport du GIEC

Le Groupe d’experts intergouvernemental pour l’évolution du climat (GIEC) vient de publier son rapport sur l’« Atténuation du changement climatique ». Ce dernier préconise pour l’avenir l’élaboration d’un monde largement électrifié et « alimenté principalement par des énergies renouvelables ». Entre 2010 et 2019 les coûts de l’énergie solaire ont diminué de 85 % en moyenne, de 55 % pour l’éolien, de 85 %pour les batteries lithium-ion, et leur vitesse de développement a explosé. L’attrait économique de ces solutions fait que dans certaines régions elles sont même devenues moins coûteuses à mettre en œuvre que leurs alternatives fossiles. Malgré tout, le monde n’est pas sur la bonne voie, car les subventions aux énergies fossiles bloquent les transformations nécessaires qui permettraient d’éviter d’atteindre 3°C de réchauffement climatique d’ici 2100. À elles seules, les infrastructures fossiles existantes conduisent à un large dépassement du budget carbone restant pour contenir la hausse à 1,5°C. Pire, de nouvelles infrastructures sont malheureusement encore aujourd’hui financées. Bien que les investissements dans les énergies renouvelables aient considérablement augmenté, ils n’ont pas permis de réduire suffisamment ceux dans les énergies fossiles, notamment parce que, et c’est un point clé du rapport, les bénéfices pour la société liés aux émissions de CO2 évitées ne sont pas assez pris en compte. Pour Laurence Tubiana, directrice générale de la European Climate Foundation : « Les nouvelles infrastructures de gaz, de pétrole et de charbon ne se contenteront pas d’empirer les coups climatiques auxquels nous sommes déjà confrontés, mais elles alimenteront également l’effrayante spirale géopolitique des énergies fossiles, si souvent liées aux tensions, aux conflits et à la volatilité économique ». Le rapport rappelle également que les pays riches émettent toujours la grande majorité des gaz à effet de serre, au détriment de ceux qui en émettent le moins, et qui sont également les plus vulnérables face aux conséquences du changement climatique.

Une unité de méthanisation en Dordogne

Engie BiOZ (filiale du groupe Engie) et CVE, producteur français d’énergies renouvelables ont inauguré le 17 mars dernier une unité de méthanisation, après huit ans de développement, et située à Saint-Antoine-de-Breuilh en Dordogne (Nouvelle-Aquitaine). Le site est alimenté en matières organiques issues des distilleries, des industries agroalimentaires, papetières et des filières agricoles de proximité dans un rayon de 60 kilomètres autour de l’unité. Le biométhane produit est directement injecté dans les réseaux de gaz naturel de Nouvelle-Aquitaine, soit l’équivalent de la consommation en gaz de 1 800  foyers. Avec un investissement de près de 10 millions d’euros, ce projet a reçu le soutien financier de la Région Nouvelle-Aquitaine (350  000 euros), de l’Ademe Nouvelle-Aquitaine (950 000 euros) et du Fonds européen Feder (722 000 euros).

Forte croissance du marché en 2021

L’association européenne du solaire thermique Solar Heat Europe vient de livrer ses estimations de marché pour les années 2021 et 2022. Après une année 2020 relativement mauvaise, l’association est plutôt optimiste. D’après elle, 2021 a marqué un retour en force pour la filière du solaire thermique qui devrait se confirmer en 2022. D’après l’enquête de Solar Heat Europe menée auprès de ses membres, la croissance observée pourrait être la plus forte depuis l’année 2008. La capacité totale installée en Europe devrait dépasser les 38 GW de capteurs solaires, soit 27 TWh de chaleur produite. La capacité de stockage thermique est estimée à plus de 187 GWh, plaçant cette technologie comme la première des énergies renouvelables en termes de stockage de chaleur. Les deux principaux marchés européens, à savoir l’Allemagne et la Grèce, ont cependant suivi des tendances assez différentes entre 2020 et 2021. En Allemagne, premier marché européen, les ventes ont connu une croissance de 26 % en 2020 et sont restées stables sur 2021, à 450 MW. La Grèce, quant à elle, a vu ses ventes diminuer de 15,7 % en 2020, puis rebondir de 18 % en 2021, pour atteindre 251 MW. La production de panneaux grecs a connu une augmentation de 27 %, s’expliquant par une forte hausse des exportations, qui absorbent désormais 65 % de la production totale. La croissance est appelée à se poursuivre en 2022 estime l’association.

20 % de biométhane en 2030

Le 17 mars le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER) et les quatre gestionnaires de réseaux de gaz français ont annoncé la publication de la 7e édition du Panorama des gaz renouvelables en France, dressant l’état des lieux du biométhane injecté dans le réseau de gaz. Avec 151 nouveaux projets mis en service en 2021, soit une croissance de 71 % par rapport à l’année précédente, la France dispose d’une capacité de production de 6,4 TWh/an. L’an dernier, 4,3 TWh de biométhane ont été injectés dans le réseau, soit près de 1 % de la consommation de gaz naturel française. L’objectif officiel à 2023 pour cette filière (6 TWh) est ainsi d’ores et déjà dépassé. Ceux pour 2028, entre 14 et 22 TWh représentant de 7 % à 10 % de la consommation de gaz, pourraient, pour leur part, être atteints très rapidement. En effet, plus de 1 000 projets sont actuellement à diverses étapes de développement et l’équivalent de 19 TWh de capacité de production se trouve en file d’attente, soit un total de plus de 25 TWh avec les unités déjà raccordées. La dynamique de la méthanisation ne cesse de s’accélérer, mais des freins subsistent pour l’injection. La guerre en Ukraine remet pourtant au cœur de l’actualité la dépendance de l’Europe et de la France aux gaz fossiles, notamment à la Russie, ce qui montre plus que jamais l’importance de développer les gaz renouvelables. Or, d’après Jean-Louis Bal, président du SER : « Si l’État fait accélérer l’instruction des dossiers en file d’attente par ses services et garantit un dispositif de soutien stable, on connaîtra une forte accélération du nombre de nouveaux projets. Dans ces conditions, les gaz renouvelables pourraient représenter 20 % de notre consommation de gaz en 2030. » Ce dernier appelle donc à des mesures ambitieuses comme le raccourcissement des délais d’obtention des autorisations administratives et l’allongement de la durée réglementaire autorisée pour les mises en service. D’après le SER les nouvelles filières comme la pyrogazéification et la gazéification hydrothermale nécessitent également des mécanismes de soutien personnalisés pour émerger.

Une première centrale hybride aux Pays-Bas

Le Suédois Vattenfall a inauguré aux Pays-Bas, le 22 mars dernier, sa première centrale hybride baptisée « Energypark Haringvliet » combinant éolien et solaire couplée à des batteries. Situé à 20 kilomètres de Rotterdam, le site est composé de six éoliennes, 115 000 panneaux photovoltaïques et de douze conteneurs de batteries pour une production annuelle estimée à 140 GWh par an, soit l’équivalent de la consommation de 40 000 foyers hollandais. Le couplage de l’éolien, du solaire et des batteries avec une même connexion au réseau permet de lisser la production d’électricité tout au long de l’année. La mutualisation des câbles de raccordement à la sous-station permet aussi de réduire les coûts de maintenance et l’impact sur l’environnement.