Le 22 juin, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a lancé un appel à l’adoption de mesures d’urgence avant l’été afin de garantir la sécurité d’approvisionnement des Français. Face à l’arrêt de livraison de gaz russe et à l’indisponibilité d’une grande partie du parc nucléaire français, le SER rappelle que la consommation d’énergies renouvelables s’est accrue de 9,3 % en 2021, en valeur absolue, « preuve que ces filières jouent un rôle grandissant dans la capacité de notre pays à couvrir ses besoins énergétiques », estime le syndicat. L’accélération de leur déploiement est un enjeu climatique et doit se concrétiser d’ici 2025, estime le dernier rapport du GIEC. Or, le SER redoute un « trou » d’air pour ces filières au cours des trois années à venir si rien n’est fait rapidement. « Le contexte actuel de fortes hausses des coûts des matières premières et de remontée des taux d’intérêt fait en effet peser un risque important sur de très nombreux projets renouvelables : à titre d’exemple, plus de 2 GW de capacités solaires et plus de 5 TWh de capacités de production de biométhane sont aujourd’hui en péril du fait du contexte inflationniste », précise le SER. « Le SER a proposé une série de mesures, comme l’indexation des niveaux de soutien public ou la possibilité pour les futurs projets de vendre de l’énergie sur le marché avant l’activation de leur contrat. Nous nous tenons aux côtés des responsables politiques pour que ces mesures puissent être mises en œuvre le plus rapidement possible. La sécurité d’approvisionnement devient un enjeu majeur et implique, avant-même toute mesure de simplification qui pourrait être proposée dans une future loi d’accélération, de pouvoir sauver ces projets sur le très court terme », indique Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER). Le Livre blanc du SER (février 2022).
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Encore 11 postes à pourvoir chez Boralex
Sur les 45 offres d’emploi proposées début 2022 par le développeur de projets renouvelables Boralex, 11 postes sont encore à pourvoir. Boralex est spécialisée dans le développement, la construction et l’exploitation d’énergies renouvelables, en particulier des projets éoliens et photovoltaïques. Les profils recherchés sont très divers, allant de développeur informatique à technicien de maintenance et d’exploitation éolien. Pour postuler, c’est ICI.
Malgré une année 2021 record, « la transition énergétique n’a pas eu lieu »
Mercredi 15 juin, le réseau international des énergies renouvelables, REN21, a publié la 17e édition de son rapport annuel. Cette étude, sur laquelle ont travaillé plus de 650 experts, dresse un état des lieux de la situation mondiale des énergies renouvelables en 2021 et son constat d’ensemble est sévère. Malgré les promesses d’une « relance verte » lancées après deux ans de pandémie de Covid-19 et des chiffres records de nouvelles capacités installées, d’investissements ou de production d’énergie renouvelable, « La transition énergétique n’a pas eu lieu ». Les systèmes énergétiques d’une grande majorité des pays continuent d’être largement dominés par les énergies fossiles et ce, à des niveaux très proches de ce qui était observé il y a dix ans. Si en 2021, 351 milliards d’euros ont été investis dans les technologies vertes, le rebond de l’activité économique mondiale a entraîné une augmentation d’environ 4 % de la demande énergétique dont une grande partie a été satisfaite par des combustibles fossiles, conduisant à un relèvement de 6 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2). De trop nombreux États continuent de subventionner massivement des opérations liées au gaz, au pétrole ou au charbon. Autre travers pointé, le tropisme de l’énergie électrique. Le rapport note notamment que trop peu de pays ont mis en place de réelles politiques en faveur des technologies renouvelables pour répondre à des besoins de chaleur et de froid ou de transport. Cependant, même si REN21 parle d’un rendez-vous manqué, l’organisme appelle une nouvelle fois l’ensemble des États à profiter de la crise actuelle pour amorcer une vraie transition énergétique, qui éloigne définitivement les systèmes énergétiques mondiaux des énergies fossiles.
L’hydrolienne de Sabella reprend du service
L’hydrolienne D10 de 1 MW développée par la société bretonne Sabella produit à nouveau de l’électricité pour le réseau de l’île d’Ouessant (Bretagne). Après avoir été améliorée, l’éolienne a été remise à l’eau en avril dernier, puis a subi une série de tests et de réglages. L’injection d’électricité va graduellement augmenter au cours des prochaines semaines passant de 100 kW à la puissance maximale admise par le réseau de l’île. Les améliorations de l’hydrolienne ont notamment porté sur la modification de la connectique d’export de la turbine et le lissage de la production électrique à terre. « Cette innovation est une avancée majeure, étant donné que la production électrique d’une hydrolienne génère de brèves perturbations du signal induites par les mouvements naturels de la houle ou des turbulences de courant, particulièrement présents dans le passage du Fromveur », explique l’entreprise. Cette fonction de lissage « doit garantir à l’exploitant du réseau Enedis une qualité constante de l’électricité injectée sur le réseau de l’île de Ouessant, assure Fanch Le Bris, directeur général de Sabella. « Nous sommes très satisfaits de ce développement technologique avec des performances obtenues supérieures aux exigences de l’exploitant. Ce succès est de très bon augure pour nos futurs projets sur les zones non interconnectées qui nécessiteront la mise en œuvre de ce type de fonction qui permet de sécuriser ces réseaux souvent plus fragiles que les grands réseaux interconnectés. »
Du gaz renouvelable et citoyen
À l’occasion des Assises européennes de la transition énergétique, qui se sont tenues du 31 mai au 2 juin 2022 à Genève, Énergie Partagée et GRDF ont signé une convention de partenariat pour favoriser l’implication des acteurs locaux dans des projets de gaz renouvelables. Ce rapprochement consiste en un partage de connaissances entre GRDF et Énergie Partagée par des échanges de proximité. La mise en réseau de ces deux structures permettra de créer des synergies locales pour accroître le développement des projets de gaz renouvelables à gouvernance partagée. Les projets de gaz renouvelables, aujourd’hui principalement portés par des agriculteurs, bénéficient déjà d’un ancrage local. L’enjeu est de trouver le juste équilibre pour élargir leur gouvernance aux collectivités et aux citoyens. Les deux acteurs développeront également des actions de coopération dans le cadre du projet « Let’sGo4Climate », piloté par la région Centre-Val-de-Loire, qui vise le déploiement de communautés d’énergie renouvelable au sein de la région. Des réflexions communes seront aussi menées à l’échelle nationale pour identifier les obstacles au développement des projets de gaz renouvelables à gouvernance partagée et proposer des pistes de dispositifs de soutiens dédiés, qui n’existent pas aujourd’hui.
Pompes à chaleur : 2021, une année record
Après une première version publiée fin avril dernier (voir Actu du 2 mai), Observ’ER vient de mettre en ligne son étude complète sur le marché 2021 des pompes à chaleur (PAC) individuelles (jusqu’à 30 kW). On savait déjà que 2021 avait été un excellent millésime pour les équipements aérothermiques, qui avait globalement progressé de plus de 12 % pour l’ensemble des technologies (air/eau et air/air), dépassant pour la première fois le seuil du million d’équipements vendus en une année. Avec cette version complète de l’étude, le tableau de bord s’étoffe de plusieurs indicateurs décrivant la régionalisation des ventes, les types d’opérations (premier équipement ou remplacement) ou une évaluation du chiffre d’affaires. Parmi la série d’indicateurs nouveaux, le volet dédié au suivi des prix moyens retient particulièrement l’attention. Avec des hausses moyennes allant de 6 à 8 % pour le matériel, et ce sur l’ensemble des secteurs (aérothermie et géothermie), l’année passée a enregistré les plus fortes croissances de prix observées au cours des 10 dernières années. À l’instar de nombreux autres secteurs d’activité, l’augmentation du prix des matières premières et des tensions apparues dans la chaîne d’approvisionnement expliquent ce phénomène. Les acteurs s’attendent d’ailleurs à ce que cette tendance se poursuive en 2022. Une étude qualitative, entièrement basée sur des entretiens menés auprès de professionnels de la filière, viendra compléter et mieux analyser les données quantitatives. Ce travail devrait être publié mi-juillet.
Succès de l’introduction en Bourse de Lhyfe
Le producteur nantais d’hydrogène vert Lhyfe a annoncé le succès de son introduction en bourse, lui permettant de réaliser une augmentation de capital d’environ 110 millions d’euros. Ce montant pourrait être porté à 124 millions d’ici le 17 juin prochain, date qui marquera la fin de la période de stabilisation de l’opération boursière. Le produit net de l’augmentation de capital sera employé pour sa plus grande partie (50 %) à abonder en fonds propres les sociétés de projets de manière à atteindre une capacité installée de production totale de 200 MW d’ici 2026. Par ailleurs, 35 % de la nouvelle enveloppe sera dédiée au renforcement des équipes commerciales et d’ingénierie et 8 % seront alloués à la R&D, notamment pour le développement technologique de la production d’hydrogène vert en mer et pour l’optimisation des coûts de production. Lhyfe dispose actuellement d’un portefeuille de 93 projets, uniquement à partir d’unités terrestres, ce qui devrait lui permettre d’atteindre une capacité installée totale de 55 MW d’ici 2024. À l’horizon 2030, la société se fixe comme objectif de disposer d’une capacité installée totale de production d’hydrogène vert supérieure à 3 gigawatts (GW).
Appel à projets pour petits réseaux de chaleur
L’Ademe a lancé un appel à projet « une ville, un réseau » qui consiste à accompagner financièrement et à fournir du conseil aux initiatives de réseaux de chaleur et de froid renouvelables portées par des Villes ou des Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) de moins de 50 000 habitants. L’appel à projet court du 5 mai au 14 octobre et est financé par le Fonds chaleur, qui a déjà permis de doubler le kilométrage de réseaux en France, passant de 3 450 km en 2009 à 6 200 km actuellement. La France a pour objectif de multiplier par cinq la quantité d’énergie renouvelable livrée par ces réseaux d’ici 2030 par rapport à 2012, soit 40 TWh contre 15 TWh aujourd’hui. Le bâtiment est le premier consommateur d’énergie en France, et le verdissement du chauffage est indispensable à l’atteinte de nos objectifs climatiques. Concrètement « une ville, un réseau » est une solution clé en main qui comprend :- un accompagnement à hauteur de 90 % des études préalables, sous la forme d’une étude de faisabilité, d’un schéma directeur de réseau de chaleur ou encore d’une assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO). Les plafonds et niveaux des aides aux forfaits pour les investissements eux-mêmes sont en cours de révision pour être renforcés.- des conseils, en mettant à disposition des cahiers des charges adaptés ainsi que des guides pratiques de l’association Amorce et de l’AFPG (Association Française des professionnels de la géothermie).Pour vérifier l’éligibilité, l’Ademe a mis à disposition un cahier des charges disponible ici.
Gaz de Bordeaux se diversifie dans le biogaz
Le 6 mai, a été inaugurée l’installation de méthanisation Reims Méthagri’n qui revend 100 % de sa production au fournisseur Gaz de Bordeaux depuis début décembre 2021. Ayant la capacité de traiter près de 11 000 tonnes d’intrants par an, cette unité est capable de produire 12 GWh de gaz renouvelable. Le fournisseur, présent dans près de 50 % des communes de France raccordées au réseau de gaz, vise un volume de 500 GWh de gaz issu de la méthanisation à l’horizon 2024 grâce à 34 futures unités, dont 21 situées en Nouvelle-Aquitaine. Pour Cyril Vincent, directeur général de Gaz de Bordeaux « En achetant 100 % de la production de biogaz [de Méthagri’n, ndlr], nous pouvons servir et satisfaire nos clients particuliers et professionnels, dont l’intérêt pour cette énergie alternative est grandissant. »
Nouvelle centrale biomasse à Cattenom
Le 12 mai dernier, le groupe Idex a mis en service une chaufferie bois située à Cattenom, dans le département de la Moselle. L’unité, d’une puissance de 2 MW, alimente le réseau de chaleur de la ville d’une longueur de 1,5 kilomètres et qui dessert 22 sous-stations. Au total, 23 bâtiments de la ville et de la Communauté de Communes, ainsi que le collège et quelques maisons individuelles seront alimentés en chaleur renouvelable. Ce nouveau réseau de chaleur permet d’éviter 400 tonnes de CO2 par an et la chaufferie est approvisionnée annuellement par 1 100 tonnes de bois (bois de scierie, bois déchet et plaquette forestière), issues de partenaires locaux présents dans un rayon de 90 km autour du site. La ville de Cattenom ne bénéficiant pas d’un accès à un réseau gaz, dû à la proximité d’une centrale nucléaire, une chaudière fioul de 800 kW assure l’appoint.