Val d’Isère passe au HVO

Depuis le 10  décembre dernier, à l’occasion du lancement de la saison de ski, l’ensemble des dameuses de la station de Val d’Isère sont passées au carburant HVO (Hydrotreated Vegetable Oil – huile végétale hydrotraitée). Élaboré à partir de déchets de graisses et d’huiles végétales usagées (sans huile de palme), ce substitut au diesel réduit les émissions de CO2 de 90 % et celles de particules fines de 65 %. Par ailleurs, après des essais concluants menés l’hiver dernier à Val d’Isère et à Tignes, deux navettes du réseau de transport en commun gratuit de la station sont désormais électriques. Les bus non-électriques ont quant à eux adopté dès cet hiver le biocarburant de synthèse HVO, à l’image des dameuses. D’ici à 2025, la station ambitionne de passer à l’électrique l’ensemble de sa flotte, soit une quinzaine de bus.

Méthanol de synthèse pour le transport maritime

Ørsted a annoncé le 20 décembre la décision finale d’investissement pour son projet FlagshipONE, sa première installation de production d’e-méthanol située à Örnsköldsvik au nord de la Suède. Elle fait suite au rachat de 55 % des parts à son partenaire Liquid Wind AB, initiateur du projet. Le transport maritime longue distance est en effet l’un des plus compliqué à décarboner en raison de la densité énergétique contrainte de ses carburants. Le méthanol synthétique produit à partir d’hydrogène vert – issue de l’électrolyse de l’eau grâce à l’électricité renouvelable – et de carbone est aujourd’hui l’une des principales alternatives aux carburants fossiles pour décarboner le transport maritime, estime l’énergéticien danois. L’unité de production FlagshipONE devrait fournir dès 2025 près de 50 000 tonnes d’e-méthanol par an à l’industrie du transport maritime, qui représente aujourd’hui environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Sa construction débutera au printemps 2023 près de la centrale électrique à cogénération Hörneborgsverket à Örnsköldsvik, et dont le CO2 émis sera utilisé pour produire cet e-méthanol.

Le marché de Rungis modernise son réseau de chaleur

Après trois ans de travaux de rénovation de son réseau de chaleur, le Marché International de Rungis (MIN) arrête définitivement sa consommation de fioul lourd pour sa production de chaleur, qui est désormais assurée à 99 % par la valorisation des déchets du MIN. Ces travaux de modernisation ont permis l’augmentation des performances du réseaux : passage des installations sur un régime basse température et installation de 4 kilomètres de conduits hautement isolés, optimisation de 98 sous-stations de distribution grâce à des équipements connectés, construction de deux sous-stations d’échange haute pression/basse pression et remplacement de 6 kilomètres de réseaux existants. Le réseau de chaleur du MIN de Rungis fournit l’ensemble des besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire du site.

Centrale au sol sur foncier ferroviaire

SNCF Immobilier et CVE, producteur d’énergies renouvelables, ont signé une convention d’occupation temporaire de 30 ans pour un projet de centrale solaire au sol sur une ancienne gare de triage située à Nouvion-sur-Meuse, dans les Ardennes. La centrale sera construite sur un terrain déjà artificialisé par l’activité ferroviaire sur une surface de 13 hectares et composée de 30 105 panneaux pour une puissance estimée de 17,5 MW. Le site produira l’équivalent de la consommation électrique annuelle de près de 8 000 habitants (soit 3 800 foyers) avec une mise en service prévue en 2026. Les travaux prévoient le démantèlement de 23  kilomètres de rails, le retraitement des traverses créosotées et l’implantation de 500 mètres linéaires de haies. Pour la SNCF, cette signature fait passer à 53 le nombre d’hectares de friches industrielles du groupe transformés en centrales photovoltaïques.

Marché européen : 50 % de croissance en 2022

Le 19 décembre, l’association SolarPower Europe a publié son rapport annuel du marché du photovoltaïque, qui révèle une croissance des installations de 47 % par rapport à l’an passé. En effet, sur l’année 2022 ce sont 41,4 GW qui ont été installés, contre 28,1 GW en 2021. D’après l’association, cela représenterait un gain de production électrique annuelle équivalente au gaz transporté par 102 méthaniers. Ainsi le parc total européen en service passe de 167,5 GW à 208,9 GW en 2022 (+ 25 %) L’Agence Internationale de l’Énergie (IEA) préconise d’installer au moins 60 GW en 2023 pour compenser la diminution des importations de gaz russe. Pour ce faire, « Nous avons besoin de plus d’électriciens et d’une réglementation stable du marché de l’électricité. Une Europe solaire ne peut reposer que sur des processus administratifs plus fluides, des connexions au réseau plus rapides et des chaînes d’approvisionnement résilientes », explique Dries Ackes, directeur des politiques de SolarPower Europe. L’association projette 53,6 GW de capacité installée dans l’Union européenne en 2023, 74,1 GW en 2025 et 85,2 GW en 2026.

Chaufferie biomasse dans le Nord

Le nouveau réseau de chaleur de la ville de Fourmies, située dans le Nord, a été mis en service le 8 décembre dernier. Les 1 500 mètres de réseaux enterrés sont raccordés à une chaudière biomasse de 850 kW alimentée par des plaquettes bocagères provenant de moins de 30  kilomètres aux alentours du site. Ce nouveau réseau distribuera du chauffage à 90 % renouvelable pour neuf bâtiments du centre-ville : la mairie, l’inspection académique, l’écomusée, le théâtre, le gymnase Piette, le Tiers-lieux, la perception, la mairie des associations et l’espace Mandela. Une installation qui permettra d’éviter 311 tonnes de CO2 par an. La commune a réalisé ce projet dans le cadre du contrat d’objectifs « énergies renouvelables » signé avec l’Ademe, en vue de développer la chaleur zéro carbone sur le territoire.

H2Med, un projet d’intérêt commun

Le 20 octobre, la France, l’Espagne et le Portugal ont annoncé leur décision d’accélérer le développement des interconnexions énergétiques reliant la péninsule ibérique à l’Europe centrale. C’est dans ce cadre qu’a été annoncée le 13 décembre la signature d’un protocole d’accord pour le projet H2Med par les gestionnaires de réseaux de transport de gaz GRTgaz, Teréga, Enagàs (Espagne) et REN (Portugal). Il s’agit d’une interconnexion hydrogène reliant Barcelone à Marseille, en passant par l’Occitanie, devant entrer en service d’ici 2030 et capable de transporter jusqu’à 2 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable par an, soit 10 % de la consommation européenne prévue par le plan REPowerEU à l’horizon 2030. Le 15 décembre les quatre gestionnaires devaient soumettre H2Med comme candidat au Projet d’Intérêt Commun (EPCI) soutenu par la Commission Européenne, dans le cadre du nouveau règlement sur les réseaux transeuropéens d’énergie.

Le guide des formations aux énergies renouvelables 2022-2023 est disponible

Fort du succès des neuf précédentes éditions, l’Observatoire des énergies renouvelables publie son guide 2022-2023 consacré aux formations énergies renouvelables et à l’écoconstruction. Cet ouvrage de référence répertorie une sélection de 200 formations et propose un décryptage complet de celles-ci, filière par filière, pour bien choisir son orientation. Classés par niveau d’études, les 4 grands chapitres passent au crible les formations disponibles dans les filières généralistes : bac +2, bac +3, bac +5… Suivent les formations continues longue durée, puis continues de courte durée. Le dernier chapitre est consacré aux formations dispensées par les industriels ou des bureaux d’études. Chacune des formations du guide est présentée sous la forme d’une fiche détaillée : descriptif, coordonnées, public visé, dates, tarifs et métiers ciblés. Pour compléter le tout, des témoignages donnent un éclairage vivant aux différents cursus. Un outil indispensable pour tous ceux qui souhaitent se former aux énergies renouvelables ou donner une nouvelle impulsion à leur carrière.

De la géothermie pour le réseau de chaleur de Meudon

GéoMeudon est une Société par Action Simplifiée Loi Transition Energétique née officiellement le 28 octobre 2022. Détenue à 90 % par Engie Solutions et 10 % par Meudon-la-Forêt, elle a pour but de construire et exploiter pendant 28 ans une centrale géothermique destinée à alimenter le réseau de chaleur de la ville. D’une étendue de 8  km, celui-ci dessert 7 600 équivalent-logements auxquels il livre actuellement du gaz naturel via 80 points de livraison. Grâce à l’utilisation de la géothermie associée à une pompe à chaleur, le réseau ne devrait pas consommer plus que 17 % de gaz. 17 700 tonnes de CO2  devraient ainsi être évitées chaque année, soit l’équivalent de 9 800  véhicules thermiques en circulation. Concrètement, la centrale captera et réinjectera l’eau géothermale à environ 1 600 mètres de profondeur où la température atteint a priori 64 degrés. Les puits seront composés de deux drains, de façon à traverser deux fois la couche géologique et maximiser ainsi la récupération de chaleur. La puissance calorifique devrait ainsi atteindre 15,9 MW. La centrale sera construite en lieu et place de la chaufferie gaz actuelle qui sera détruite, accompagnée d’une nouvelle chaufferie gaz d’appoint. En parallèle, afin de délivrer de manière optimale la ressource géothermale, des travaux seront menés pour faire passer 2 km de réseau en basse température et changer les 80  points de livraison. Les premières phases de travaux devraient démarrer en 2023 pour une mise en service de la chaufferie gaz en 2024 et de la géothermie en 2026. Le montant total des investissements s’élève à 36,8  millions d’euros.

Centrale de stockage en Belgique

Le spécialiste français du photovoltaïque et du stockage, Corsica Sole, a inauguré le 1er décembre dernier une centrale de stockage à Deux-Acren en Belgique. La centrale, rattachée au réseau de transport électrique européen est composée de batteries lithium-ion et peut stocker une quantité d’énergie de 100 MWh avec un niveau de puissance allant jusqu’à 50 MW. Raccordé au réseau public d’électricité, le site assure la stabilité de distribution de l’énergie avec plusieurs objectifs : réguler la fréquence du réseau, assurer un back-up lorsque les panneaux ne produisent pas, stocker l’énergie aux heures creuses de basse consommation pour la réinjecter aux heures de forte consommation. Ce projet a été réalisé sans subventions publiques avec pour partenaires, Tesla, Yuso et InnoVent.