Après l’édition papier, le Guide des formations aux énergies renouvelables édité par l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER) est désormais également disponible en ligne et interrogeable grâce à un moteur de recherche. Cette nouvelle base de données permet de choisir la formation souhaitée selon plusieurs critères : région, type de formation, filière, niveau… Ce guide se révélera utile aux étudiants devant renseigner leurs vœux dans Parcoursup : il présente 200 formations ayant trait aux énergies renouvelables et à l’écoconstruction, allant de BAC+2 à Bac+5. Les professionnels en recherche de qualifications supplémentaires pourront consulter les formations continues de longue durée ou de courte durée ou les formations dispensées par des industriels et des bureaux d’études. Le guide en version papier est par ailleurs toujours disponible ICI.
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Nouveau réseau de chaleur géothermique à Genève
Celcius Energy, filiale de SLB Nouvelles Énergies spécialisée dans la géothermie de surface, annonce avoir remporté l’appel d’offre de la ZAC Ferney Genève Innovation au côté de Augsburger Géothermie SA, d’Auvergne Forage, de Plantier, de Ménard et de Nabaffa. Il s’agit de la concession d’un projet urbain de la société publique locale (SPL) Terrinnov (détenue à 100 % par les collectivités locales de l’Ain) pour développer une zone d’aménagement de 65 hectares près de l’aéroport international de Genève. Celcius Energy et ses partenaires vont y construire un réseau géothermique de 5 km alimenté par 40 000 mètres linéaires de champs de sondes qui seront installées jusqu’à 230 mètres de profondeur. Ce projet serait ainsi « le plus important projet en termes de mètres linéaires en France », selon Celsius Energy. Une centrale de production et plusieurs sous-stations seront installées pour assurer la distribution de 20 GWh de chaud et 6 GWh de froid à la future ZAC. Le réseau reliera également l’accélérateur de particules du CERN, ce qui permettra de récupérer la chaleur fatale produite par l’installation de recherche et de la stocker dans le sous-sol grâce aux sondes géothermiques. Le chantier doit démarrer en juin prochain.
Un outil pour aider à la certification des méthaniseurs
À partir du 1er juillet 2023, tous les producteurs de biométhanes devront certifier leur site notamment afin d’assurer le respect des critères de durabilité. Cette nouvelle règle découle de la mise en application de la nouvelle directive européenne sur les énergies renouvelables dite RED II. Afin d’accompagner les agriculteurs dans les méandres de cette nouvelle démarche, l’association France Gaz Renouvelables a développé une plate-forme qui permet aux producteurs de biométhane de préparer la procédure et plus particulièrement l’audit préalable à la certification. Celle-ci implique un suivi strict des matières intégrées aux méthaniseurs, une analyse des process employés, et pour certains un calcul de la réduction des gaz à effet de serre induit par la production du biométhane ou d’électricité. Cette démarche concerne plus de 150 sites qu’ils soient en injection ou en cogénération. La plateforme permet aux producteurs de biogaz de préparer le travail d’audit, en réunissant tous les documents nécessaires et en anticipant les questions probables des futurs auditeurs. L’outil est gratuit et disponible sur le site methaniseur-red2.
Des outils pour une chaleur renouvelable citoyenne
Énergie Partagée publie de nouveaux outils et recommandations pour aider le développement de projets citoyens et territoriaux de chaleur renouvelable dans trois filières : le bois-énergie, le solaire thermique et la méthanisation. Via trois publications, Énergie Partagée propose une série de recommandations et des retours d’expériences visant à accélérer la réplication de projets pilotes et à expérimenter des modèles citoyens pour des réseaux de chaleur de grande taille. Pour Arno Foulon, animateur national pour Énergie Partagée : « les collectivités et les citoyens ont besoin d’être accompagnés et outillés pour mettre sur pied des opérateurs énergétiques territoriaux qui produisent et distribuent localement de la chaleur à partir de ressources de proximité, formant de véritables circuits courts de l’énergie, du producteur au consommateur. » Une partie de ces publications a fait l’objet d’un financement européen dans le cadre du projet LIFE Let’sGO4Climate porté par la Région Centre-Val de Loire.
Le biométhane en avance sur l’objectif
Le gestionnaire du réseau de transport de gaz GRTgaz a livré le 10 février son bilan sur la consommation nationale de gaz pour 2022. Cette dernière a baissé de 9,3 % par rapport à l’année précédente, grâce au climat doux, à la montée des prix et aux efforts de sobriété. Le biométhane a pour sa part confirmé la dynamique engagée avec 149 nouvelles unités de méthanisation raccordées au réseau. L’an dernier, 7 TWh de gaz renouvelable ont été produits, soit l’équivalent de 1,6 % de la consommation française de gaz. Une part faible mais qui a rapidement augmenté ces dernières années. La filière biométhane est ainsi en avance sur l’objectif de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui vise 6 TWh injectés fin 2023. Les projets en cours de développement représentent 16 TWh supplémentaires, ce qui ferait passer à court terme la part de biométhane dans le mix à environ 5 %. Toutefois, la filière pourrait connaître un trou d’air dans les années à venir. En effet, suite à la baisse des tarifs d’achat du biométhane de 2020, le nombre de nouveaux projets s’est effondré, passant de 344 en 2019 à 75 en 2021 et 77 en 2022. Selon GRTgaz, de nouveaux dispositifs de soutien devraient corriger le tir.
Sauver la filière bois-énergie
Les acteurs français de la filière bois-énergie lancent une pétition intitulée « Préservons la gestion durable des forêts françaises en soutenant le bois-énergie » en faveur d’une politique européenne qui reconnaisse la réalité du rôle de la biomasse dans la décarbonation de l’économie. Dans le cadre de révision de la directive européenne sur les énergies renouvelables, des propositions remettent en question le caractère renouvelable du bois énergie issu des forêts à travers un plafonnement du bois prélevé en forêt (biomasse ligneuse dite « primaire »). Les professionnels de la filière assurent au contraire défendre et promouvoir une gestion durable des forêts, préservant son rôle d’atténuation du changement climatique, tout en fournissant un matériau et une énergie renouvelables. Ils s’inquiètent des effets de la révision de la directive européenne. Selon eux, la production de bois-énergie intervient en bout de chaîne, valorisant les parties de l’arbre qui n’ont pas d’autres débouchés.
Chauffage individuel : une bonne année 2022 pour les équipements d’énergie renouvelable
Comme chaque année, le syndicat des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques Uniclima a livré les chiffres de ventes 2022 des appareils de chauffage. Du côté des chaudières gaz et fioul, les résultats ont été mauvais puisque les ventes ont reculé de 29 % (508 000 unités), soit environ 200 000 chaudières en moins par rapport à 2021. La politique de remplacement de ces équipements par des appareils moins émetteurs de CO2 fait sentir ses effets. En revanche, pour les technologies renouvelables, l’année 2022 a été plutôt bonne malgré la crise économique. Avec 42 000 unités vendues, principalement en rénovation, les chaudières biomasse enregistrent une nouvelle progression (+ 24 %). Une dynamique qui aurait pu être plus forte si le marché n’avait pas été freiné au deuxième semestre par la hausse du prix des granulés. Le challenge en 2023 pour la filière va être de rassurer les consommateurs sur le prix et la disponibilité des granulés pour éviter les tensions de l’an passé. Le solaire thermique confirme ses bons résultats de 2021 en affichant cette fois 11 300 chauffe-eaux solaires individuels (CESI) en 2022 (+ 55 % en un an) et un triplement du marché des systèmes combinés (chauffage + eau chaude sanitaire) avec 1 500 unités vendues. Sur ce segment, les aides gouvernementales en rénovation ont bien joué leur rôle d’aide à l’investissement. Dans le domaine des pompes à chaleur (PAC), ce sont les équipements air/eau qui ont connu la plus forte augmentation avec des ventes en hausse de 30 % (346 313 unités vendues). Ici aussi les aides gouvernementales ont joué un rôle important, notamment en ouvrant ce marché aux ménages les plus modestes. A contrario, les PAC air/air ont vu leur activité reculer de 8 % mais elles restent l’équipement de chauffage individuel le plus diffusé avec 772 324 ventes. Enfin, aucun changement sur le segment des PAC géothermiques qui enregistre des ventes stables et toujours à un niveau confidentiel (2 915 appareils vendus).
Un plan d’action pour la géothermie
Le 2 février, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a présenté le plan d’action du Gouvernement pour accélérer le déploiement de la géothermie en France. Suite au rapport rédigé par le Haut-commissariat au Plan sur le sujet, ce plan d’action comporte six grands axes pour structurer la filière et renforcer l’offre de forages géothermiques ; pour développer l’offre de formation ; pour accompagner porteurs de projets et usagers ; pour sensibiliser les acteurs locaux aux avantages de la géothermie ; pour simplifier la réglementation et enfin pour améliorer notre connaissance du sous-sol. Ce plan a aussi pour ambition d’augmenter de 40 % le nombre de projets de géothermie profonde lancés d’ici 2030 et de doubler le nombre d’installations de pompes à chaleur géothermiques chez les particuliers d’ici à 2025. Pour inciter les Français à recourir à la géothermie, l’aide pour toute installation d’une pompe à chaleur géothermique en remplacement d’une vieille chaudière thermique sera portée à 5 000 euros dès mars 2023 quel que soit le niveau de revenu (contre 4 000 euros jusqu’alors pour les ménages les plus modestes et 2 500 euros pour les ménages aux revenus intermédiaires et supérieurs). « En cumulant ce « coup de pouce » aux autres dispositifs de soutien, jusqu’à 90 % du coût total de l’installation pourra être pris en charge par l’État pour les ménages les plus modestes », assure le ministère.
Nouvelle chaufferie biomasse à Dole
La Ville de Dole et Engie Solutions ont annoncé le 27 janvier dernier la pose de la première pierre de la future chaufferie biomasse qui sera située avenue de Verdun, dans le quartier des Mesnils Pasteur à Dole, dans le Jura. Cette nouvelle unité sera reliée à la chaufferie actuelle qui continuera de fonctionner et accueillera également un dispositif de stockage thermique pour constituer et redistribuer de façon optimale la chaleur à un réseau urbain desservant l’équivalent de 10 000 habitants. Le bois valorisé sera issu d’un rayon de 100 kilomètres autour de Dole et la part d’énergie renouvelable du mix énergétique de la ville passera de 52 à plus de 90 %.
Financement participatif pour une unité de méthanisation
L’unité de méthanisation Artois Uniterr, située sur la commune de Grincourt-lès-Pas dans le Pas-de-Calais et actuellement en cours de construction, est un projet porté par la volonté commune de 53 associés, dont 31 exploitants agricoles et deux collectivités territoriales. Dans le cadre de ce programme, une campagne de financement participatif a été mise en place via la plateforme Lendosphère. L’objectif de 550 000 € a été atteint en dix jours grâce à 118 prêteurs locaux qui ont investi entre 50 € et 20 000 € (montant maximum autorisé pour cette campagne). Les sommes investies par les habitants de la Communauté de communes des Campagnes de l’Artois représentent 86 % du montant global levé, témoignant de la forte adhésion locale pour ce projet. La construction de l’unité a débuté en septembre 2022 pour une mise en service prévue à l’automne 2023. Le site pourra recevoir jusqu’à 98,4 tonnes de matières entrantes par jour (lisiers, fumiers, produits végétaux, déchets organiques). La production de gaz vert sera équivalente à la consommation de 1 850 à 2600 foyers.