Mauvaise année 2024 pour les appareils de chauffage au bois

Publié le 27/03/2025. Observ’ER vient de mettre en ligne son étude annuelle de suivi du marché des appareils de chauffage domestique au bois et les chiffres ne sont pas bons. Avec un volume de 297 430 pièces en 2024 contre 422 065 un an auparavant, le secteur a enregistré une chute historique de son activité. Les ventes se sont contractées de 29,5 %, soit 124 635 appareils vendus en moins, un niveau jamais observé au cours des 13 dernières années. Si l’on observe plus en détail la dynamique des différents segments d’équipements, le point saillant est la lourde baisse des ventes d’appareils à bûches. Hormis les cuisinières à bois, qui constituent un marché de niche, aucun type d’appareil n’a été épargné : -42 % pour les poêles à bûches, -38 % pour les foyers fermés et inserts, ou -53,8 % pour les chaudières manuelles. Les reculs d’activité sur les segments des appareils à bûches ont été massifs, avec 134 370 pièces vendues en moins par rapport à 2023, qui avait été un très bon millésime. Seuls les poêles à granulés ont réussi à tirer leur épingle du jeu en progressant de 18,4 %, avec un marché estimé à 87 970 pièces. Ce segment se relève après une année 2023 catastrophique, au cours de laquelle ses ventes s’étaient rétractées de 63 %. Parmi les facteurs avancés pour expliquer ces mauvais résultats figure un contexte de crise économique qui n’incite pas les particuliers à investir, un hiver 2024 marqué par la douceur des températures, le net recul des dossiers MaPrimeRénov’ déposés au cours de la première partie de 2024, mais également les messages négatifs associant le chauffage au bois dans son ensemble aux pics d’émissions de particules. Pourtant, le chauffage au bois conserve tous ses avantages. Les granulés restent l’énergie la moins chère en centimes d’euro par kWh parmi les cinq principales utilisées par les particuliers en France, notamment vis-à-vis du gaz naturel. De plus, les industriels du secteur, accompagnés par le label Flamme Verte et la réglementation européenne Ecodesign, n’ont cessé de faire progresser les performances énergétiques et environnementales des équipements.

Réseau de chaleur par géothermie en Île-de-France

Publié le 20/03/2025. Melun et Vaux-le-Pénil, en Seine-et-Marne, renforcent leur engagement en faveur de la transition énergétique avec l’extension de leur réseau de chaleur. En collaboration avec Dalkia, un nouveau puits géothermique sera foré en 2026 et complété par un système de pompes à chaleur. Ce réseau sera alimenté à 80 % par une énergie renouvelable, poursuivant ainsi l’initiative lancée dès 1969 à Melun. L’extension ajoutera 17 kilomètres de canalisations, portant le réseau à 43 kilomètres et intégrant 115 nouvelles sous-stations. Il produira 68  GWh de chaleur supplémentaire pour couvrir les besoins de 18 500  équivalents logements. L’investissement total pour ces travaux s’élève à 75 millions d’euros. Ce projet marque une avancée majeure pour la transition énergétique des deux villes.

31,3 MILLIONS DE FINANCEMENT EUROPÉEN POUR NORMANDIE HYDROLIENNES

Publié le 20/03/2025. L’entreprise Normandie Hydroliennes a été sélectionnée comme lauréate du Fonds pour l’Innovation de l’Union européenne pour son projet hydrolien NH1. La société, basée à Colombelles (Calvados), va ainsi bénéficier d’un financement de 31,3 millions d’euros pour accélérer le développement et le déploiement de son système innovant dans le Raz Blanchard, passage en mer connaissant de forts courants, situé entre le cap de la Hague et l’île anglo-normande d’Aurigny. Ce financement soutiendra le déploiement d’une ferme pilote à l’échelle commerciale d’énergie hydrolienne. Cette dernière sera composée de quatre turbines à axe horizontal AR3000, de 3 MW chacune. Construites à Cherbourg, elles produiront 34 GWh par an d’énergie propre, durable et prédictible, soit l’équivalent de la consommation d’environ 15 000  personnes. La mise en service est prévue pour 2028. Le Fonds pour l’Innovation de la Commission européenne, doté de 4,8 milliards d’euros, est l’un des plus importants programmes de financement au monde pour la démonstration de technologies innovantes à faible teneur en carbone.

Hommage à Hugues Defréville

Publié le 20/03/2025. Nous avons appris la triste nouvelle de la disparition subite, le 10 mars, de Hugues Defréville, à l’âge de 41 ans. Cofondateur de l’entreprise Newheat, spécialiste de la chaleur renouvelable et de la décarbonation de l’industrie, Hugues était également vice-président de l’association professionnelle Enerplan et directeur de l’association Solar Heat Europe. Nous avions ainsi régulièrement l’occasion de l’interviewer dans les pages du Journal des Énergies Renouvelables, pour lequel il savait toujours se rendre disponible. Nos pensées vont à sa famille, à son épouse et ses enfants, ainsi qu’à toute l’équipe de Newheat. Notre filière perd avec lui une personnalité solaire.

Du biogaz de betterave en Normandie

Publié le 14/03/2025. À l’occasion du Salon de l’Agriculture, TotalEnergies a annoncé la mise en service de BioNorrois, sa deuxième plus grande unité de production de biogaz en France, située à Fontaine-le-Dun en Normandie. Cette installation injectera 153 GWh de biométhane par an dans le réseau de gaz, couvrant ainsi l’équivalent des besoins de 30 000  habitants. Le projet repose sur un partenariat avec le sucrier Cristal Union, qui fournira jusqu’à 80 % des matières premières sous forme de pulpes de betteraves issues de son site voisin. En valorisant 185 000  tonnes de matières organiques par an, BioNorrois produira également 150  000 tonnes de digestat, un fertilisant naturel, permettant de réduire l’usage des engrais chimiques de 5 500 tonnes par an. Plus de 130  agriculteurs et industriels locaux ont participé à la concertation pour adapter le projet aux besoins du territoire.

Chaufferie industrielle bas carbone à Brest

Publié le 14/03/2025. Guyot Énergies et Idex investissent 70 millions d’euros dans une chaufferie industrielle bas carbone à Brest pour alimenter l’usine du groupe agro-alimentaire Bunge. Située sur le port de commerce, cette centrale utilisera des Combustibles Solides de Récupération (CSR) issus de déchets non recyclables collectés en Bretagne, réduisant ainsi l’enfouissement et contribuant à l’économie circulaire. L’unité de cogénération produira chaque année 85 GWh de chaleur et 20 GWh d’électricité. La chaleur couvrira une grande partie des besoins énergétiques de Bunge et pourra bénéficier à d’autres acteurs locaux, tandis que l’électricité sera injectée sur le réseau. Chaque année, 40 000 tonnes de CSR seront valorisées, conformément au Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets breton, qui vise le « zéro enfouissement » d’ici 2030. Porté par Polder Guyot Énergies (51 % Idex, 49 % Guyot Énergies), le projet bénéficie d’un soutien de 14,5 millions d’euros de l’Ademe et d’un financement bancaire mené par Arkéa, Bpifrance et BPGO. Le chantier débutera cet été.

Nouvelle unité de méthanisation en Gironde

Publié le 06/03/2025. Après 18 mois de travaux, l’unité de méthanisation Equibio Pays de Buch a été mise en service à Mios (Gironde) par CVE et Terra Énergies. Cette installation traitera jusqu’à 19 000 tonnes de biodéchets par an, principalement issus de la Communauté d’Agglomération du Bassin d’Arcachon Nord (COBAN). Le site produira l’équivalent de la consommation en gaz vert de 2 800 foyers. Lancé en 2013 pour valoriser le fumier équin du Bassin d’Arcachon, le projet a été repris en 2018 par CVE. L’installation, développée en partenariat avec la COBAN, reçoit des biodéchets issus de la restauration, des supermarchés, du fumier équin et des déchets agroalimentaires. CVE gère l’ensemble du processus, de la collecte au traitement et à la valorisation des déchets. L’unité produit du gaz renouvelable injecté sur le réseau GRDF (250 Nm3 CH4/h, soit 25 GWh/an), ainsi que du digestat utilisé comme engrais par onze agriculteurs locaux. Le projet représente un investissement de 20  millions d’euros, avec le soutien financier de la région Nouvelle-Aquitaine, de l’Ademe et de l’État. En exploitation, il générera plus de 600 000 € annuels pour l’économie locale.

2024, une année solaire

Publié le 06/03/2025. 2024 aura définitivement été l’année du photovoltaïque en France. C’est le constat évident qui ressort des différents tableaux de bord établis par le service statistique du ministère de la Transition écologique, dont les derniers opus ont dévoilé les chiffres du quatrième trimestre 2024. Avec un parc total raccordé de 25 301 MW au 31 décembre dernier, la filière solaire dépasse pour la première fois celle de l’éolien (sites terrestres et en mer cumulés), qui totalise, quant à elle, 24 966  MW. Le dernier trimestre aura été particulièrement actif puisque près de 1,4 GW de nouvelles capacités photovoltaïques ont été raccordées durant cette période, soit un volume sensiblement plus élevé que celui du secteur éolien sur l’ensemble de l’année (1,2 GW). Le parc photovoltaïque français a progressé de 5 007 MW en 2024, dont un gros tiers (36 %) correspond à des installations comprises entre 100 et 500  kW. Côté production, la filière a généré 24,5 TWh d’électricité contre 22,4 TWh en 2023, ce qui a représenté 5,2 % de la consommation du pays l’an passé. Pour l’éolien, le bilan est loin d’être aussi brillant. La filière reste sur un rythme de progression annuelle compris entre 1 et 1,5 GW, une dynamique insuffisante pour rester dans la trajectoire de l’actuelle programmation pluriannuelle de l’énergie, qui vise 33,2 GW à fin 2028. En revanche, l’éolien a produit davantage d’énergie que le solaire, avec 47 TWh (dont 4 TWh pour les parcs en mer), soit 10,5 % de la consommation électrique française de 2024. Toutefois, au-delà du satisfecit de ce bon bilan, ce qui monopolise aujourd’hui l’attention des acteurs du solaire, ce sont les réaménagements annoncés du tarif d’achat des installations de 100 à 500 kW, qui ont constitué le segment le plus dynamique en 2024.

Forte baisse des ventes de pompes à chaleur en Europe en 2024

Publié le 27/02/2025. Selon des données préliminaires de l’Association européenne des pompes à chaleur (EHPA), les ventes de pompes à chaleur ont chuté de 23 % en moyenne en 2024 par rapport à l’année précédente dans treize pays européens. L’échantillon des pays étudiés comporte l’Autriche, la Belgique, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, le Portugal, la Suède et le Royaume-Uni, qui représentent 85 % du marché européen. Parmi les marchés les plus touchés, la Belgique et l’Allemagne enregistrent des reculs respectifs de 52 % et 48 %. Seul le Royaume-Uni fait exception avec une hausse des ventes de 63 %, portée par des aides gouvernementales. Alors que 2,6 millions d’unités ont été écoulées en 2023, seules deux millions de pompes à chaleur ont été vendues en 2024, portant le parc total à environ 26 millions d’appareils dans les pays étudiés. Trois facteurs expliquent ce recul : l’instabilité des dispositifs de soutien public, un contexte économique défavorable marqué par la crise du pouvoir d’achat, et la baisse des prix du gaz. Face à cette situation, le secteur réduit sa production et supprime des emplois après avoir massivement investi ces dernières années. Au moins 4 000  postes ont déjà été supprimés, et plus de 6 000 sont affectés par le ralentissement du marché (baisse du temps de travail, chômage économique…).

Périgueux étend son réseau de chaleur

Publié le 27/02/2025. La Ville de Périgueux renforce son engagement pour la transition énergétique avec l’inauguration, le 19 février, de l’extension de son réseau de chaleur. Cette extension de 2 kilomètres permet d’alimenter 59 000 m² supplémentaires en chaleur renouvelable grâce au bois-énergie local. Porté par Engie Solutions, le réseau couvre désormais 7,3 kilomètres et dessert 58 bâtiments, dont le musée Vesunna, des bâtiments administratifs et le lycée Jay de Beaufort. Avec 82 % des besoins thermiques couverts par la biomasse, l’extension permet d’économiser 432 tonnes de CO₂ en plus par an, portant le total à 3 550 tonnes. Financé à hauteur de 3  millions d’euros, dont 970 000 euros par l’Ademe, ce projet contribue également à la filière sylvicole locale en valorisant 2 000 tonnes de bois supplémentaires chaque année. En plus de son impact environnemental, l’extension offre une stabilité tarifaire et réduit la facture énergétique des abonnés de 5 %.