Publié le 29/05/2025 – Dès octobre 2025, un réseau de chaleur alimenté à 67 % par des énergies renouvelables verra le jour à Épinay-sur-Seine, Pierrefitte-sur-Seine et Villetaneuse. Porté par le SMIREC (Syndicat mixte des réseaux d’énergie calorifique), ce projet s’appuie sur une technologie éprouvée en Île-de-France : la géothermie profonde dont il s’agira du premier site en Seine-Saint-Denis. L’énergie sera captée à 1 700 mètres sous terre, dans la nappe du Dogger. Objectif : produire 55 GWh de chaleur chaque année. Une chaufferie au gaz viendra compléter ce dispositif pour sécuriser les 77 GWh d’approvisionnement annuel. Au total, le réseau desservira 11 500 équivalents-logements via 18 kilomètres de canalisations et une soixantaine de sous-stations. Coût de l’investissement : 63,5 millions d’euros, dont 26,7 millions financés par l’ADEME et la Région Île-de-France. Au-delà des chiffres, ce projet s’inscrit dans la stratégie de transition énergétique engagée par le SMIREC depuis plus de 15 ans. En misant sur des sources locales et durables comme la géothermie et la biomasse, le syndicat est parvenu à faire passer la part d’énergies renouvelables de 2 % à 65 % dans son mix énergétique. Il vise désormais les 75 % à l’horizon 2050. Cerise sur le gâteau : le projet génère aussi de l’emploi local, avec quatre postes pérennes dédiés à son exploitation.
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La Poste passe au biogaz pour sa flotte en Haute-Garonne
Publié le 29/05/2025 – Le jeudi 22 mai, La Poste et ENGIE Solutions ont officiellement inauguré une nouvelle station BioGNC (biogaz comprimé) à Bouloc, en Haute-Garonne. Installée à proximité de la plateforme courrier de Castelnau-d’Estrétefonds, cette station fournira du carburant renouvelable aux poids lourds et aux flottes professionnelles de La Poste. Elle sera également accessible au grand public, en libre-service, 24 heures sur 24. Derrière cette “nouvelle” station se cache en réalité la modernisation d’un site existant, désormais doté de quatre pistes d’avitaillement et d’un compresseur haute capacité de 1 000 Nm³. Une transformation qui répond à la volonté du groupe postal d’accélérer sa transition énergétique. Déjà pionnière dans l’électrification de ses livraisons du dernier kilomètre, La Poste mise aussi sur le biogaz pour atteindre ses objectifs de décarbonation. En Occitanie, plus de la moitié (55 %) des tournées sont aujourd’hui réalisées avec des motorisations alternatives. Une stratégie payante : entre 2019 et 2024, l’entreprise a réussi à réduire de 34 % ses émissions de CO₂.
Nouveau réseau de chaleur au Mans
Publié le 22/05/2025. Le 13 mai, un partenariat a été signé entre l’association Solenat et le réseau de chaleur Mans Nord Enr’gie pour la création du futur réseau de chaleur de la ville du Mans. Géré par Engie Solutions, ce réseau de chaleur 100 % renouvelable (biomasse, biogaz) couvrira 15 000 logements, avec 26 kilomètres de canalisations et la mise en service de deux chaudières biomasse. L’approvisionnement en bois se fera localement, dont 30 % seront issus des haies bocagères. Ce partenariat s’accompagne de deux projets portés par Solenat : Carbocage, qui valorise le stockage de carbone via la gestion durable des haies et Carbon Agri, qui aide les agriculteurs à réduire leurs émissions via des plans d’actions sur 5 ans. Environ 35 exploitations agricoles seront accompagnées. Ces démarches, reconnues par le Label Bas Carbone, contribuent à la préservation de la biodiversité et au complément de revenu des agriculteurs.
TotalEnergies cède pour moitié sa filiale biogaz en Pologne
Publié le 22/05/2025. TotalEnergies a annoncé la cession de 50 % de Polska Grupa Biogazowa (PGB), principal producteur polonais de biogaz, à HitecVision, société d’investissement norvégienne spécialisée dans le secteur de l’énergie, pour une valeur d’entreprise de 190 millions d’euros. Fondée en 2007 et intégralement acquise par TotalEnergies en 2023, PGB exploite actuellement en Pologne vingt installations de production de biogaz générant électricité et chaleur par cogénération, pour une capacité de plus de 450 GWh en équivalent biométhane. Deux nouvelles unités sont en cours de construction, et l’entreprise prévoit une montée en puissance de sa production, avec un objectif fixé à 2 TWh de biométhane équivalent à l’horizon 2030. La finalisation de la transaction reste soumise à l’approbation des autorités réglementaires compétentes.
Un marché en net repli en 2024
Publié le 15/05/2025. L’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER) vient de publier son étude annuelle sur le marché 2024 des pompes à chaleur (PAC) individuelles, géothermiques et aérothermiques. Verdict : après plusieurs années de croissance, le secteur accuse une nette baisse. Pour la géothermie, seulement 3 005 unités ont été vendues en 2024 contre 3 970 en 2023, soit une chute de près de 24 %. Un recul d’autant plus marquant que le segment affichait une belle dynamique depuis 2021, porté par la flambée des prix de l’électricité, du gaz et du fioul. Mais la morosité économique a fini par rattraper le marché. Entre inflation, incertitude politique et pouvoir d’achat sous tension, les ménages freinent leurs investissements. Résultat : les ventes reviennent à un niveau proche de celui observé avant la crise sanitaire. Même constat du côté des PAC aérothermiques (air/eau et air/air), avec une baisse globale de l’activité de 20 %. En 2024, 938 520 unités ont été écoulées, contre 1 167 970 l’année précédente. Le segment air/eau est particulièrement touché, avec une chute spectaculaire de 40 %, en partie imputable aux modifications du dispositif MaPrimeRénov’, qui ont semé le doute chez de nombreux ménages. Moins affecté, le segment des PAC air/air recule de 12 %. Ici, ce sont surtout les conditions climatiques qui ont joué : contrairement à l’été 2023, particulièrement chaud, l’été 2024 n’a pas enregistré de canicules majeures, limitant l’intérêt pour ces équipements prisés en période de fortes chaleurs. Globalement, le secteur des pompes à chaleur subit de plein fouet le climat économique tendu et les arbitrages budgétaires des Français. Hausse des prix de l’énergie, réformes des aides publiques, incertitudes politiques : autant de facteurs qui freinent une technologie pourtant stratégique pour la transition énergétique.
Une unité d’e-méthanol inaugurée au Danemark
Publié le 15/05/2025. Le 13 mai 2025, European Energy, entreprise danoise spécialiste des énergies renouvelables, a inauguré à Kassø, au Danemark, une unité commerciale d’e-méthanol à grande échelle. Cette usine produit 42 000 tonnes par an d’e-méthanol, un carburant synthétique, en combinant hydrogène vert produit à partir d’énergie solaire et de CO₂ biogénique. Elle est entièrement alimentée par des énergies renouvelables, grâce à sa connexion au plus grand parc solaire d’Europe du Nord (304 MW). L’e-méthanol de Kassø affiche une réduction de 97 % des émissions de CO₂ par rapport au méthanol fossile. Ce projet vise à décarboner des secteurs difficiles à électrifier, comme le transport maritime et l’industrie chimique. L’entreprise Maersk utilisera cet e-méthanol pour propulser son navire Laura Mærsk, premier porte-conteneurs au monde fonctionnant au méthanol. Des industriels comme Lego et Novo Nordisk utiliseront également ce carburant propre pour remplacer le méthanol fossile dans leurs processus de production, notamment dans les plastiques.
MÉTHANISATION
Publié le 07/05/2025. Le 30 avril 2025, Suez et Carcassonne Agglo ont inauguré l’unité de méthanisation de la station d’épuration de Saint-Jean située à Carcassonne (Aude). L’unité produira 4 500 MWh de biométhane par an (équivalant à la consommation de 750 foyers) à partir de 60 000 tonnes de boue pour alimenter le réseau de gaz naturel. Intégrée dans le Pacte Vert de Carcassonne Agglo et le Plan Climat territorial, l’unité est aussi équipée de panneaux photovoltaïques produisant 10 000 kWh/an qui alimenteront le site en électricité verte. En réduisant de 30 % les boues à évacuer, cette nouvelle installation limite le trafic de camions, améliore la qualité de vie et stabilise les boues pour les rendre inertes via une unité de désodorisation. Une attention particulière a aussi été portée à l’intégration architecturale de l’installation dans son environnement.
Le marché du chauffage au bois se rééquilibre
Publié le 07/05/2025. Observ’ER vient de publier son étude annuelle de suivi du marché 2024 des appareils de chauffage domestique au bois. Ce travail complète une première version diffusée il y a un mois (voir l’actualité du 27 mars 2025), qui ne portait que sur les seuls chiffres de vente. Cette analyse plus détaillée revient sur le marché très contrasté de 2024, où la dynamique des appareils indépendants à bûches (-35 % des ventes) a été totalement inverse à celle des appareils à granulés (+18 %). Pour les appareils à bûches, la baisse des ventes est perçue comme une régulation du marché après trois années post-Covid exceptionnellement dynamiques. En ce qui concerne les équipements à granulés, la sévère chute des ventes amorcée au deuxième semestre 2022 est désormais dépassée, et le secteur retrouve lentement son dynamisme. Ce rééquilibrage du marché a d’ailleurs eu un effet sur les importations, puisque les appareils à granulés sont davantage produits à l’étranger que les équipements à bûches. La part moyenne des importations dans l’ensemble des ventes est passée de 57 % en 2023 à 68 % en 2024. Concernant les types d’opérations, les appareils de chauffage au bois continuent de s’installer très majoritairement dans l’existant (à 91 %), et le remplacement d’anciens appareils bois par des modèles plus performants a représenté 37 % des opérations en 2024. L’étude se conclut par un suivi de l’évolution des prix de vente, où les indicateurs montrent des hausses beaucoup plus modérées que sur la période 2021-2023 : une augmentation moyenne de 4 % pour les équipements comme pour la pose, contre le double en 2023. L’étude est disponible en libre téléchargement sur le site de l’Observatoire des énergies renouvelables.
PPE : l’État recule, l’incertitude avance
Publié le 30/04/2025. Alors que le décret de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) était attendu prochainement, sa publication a une nouvelle fois été repoussée « à la fin de l’été » par le Premier ministre. Le retard sera alors de deux ans par rapport au calendrier initialement prévu puisqu’il aurait dû être adopté par le Parlement à l’été 2023, comme le prévoyait la loi Énergie – Climat de 2019. Ce nouveau report est dû aux pressions de la droite et du Rassemblement National (RN), qui ont des réactions épidermiques sur le sujet des énergies renouvelables. Plus inquiétant encore, la nouvelle mouture de la PPE acte l’abandon progressif des objectifs contraignants en matière d’énergies renouvelables, au profit d’un objectif de développement des « énergies décarbonées ». Ainsi, le niveau cible fixé pour 2030 concernant la part des filières renouvelables dans le mix électrique est abaissé de 40 % à 33 %, alors que le seuil fixé par la directive européenne RED III est de 44 % pour l’ensemble des pays de l’UE. Par ailleurs, ce changement de fond s’accompagne d’un changement de forme : contrairement à ce qui avait été annoncé et défendu jusqu’à aujourd’hui par le gouvernement, la PPE sera finalement inscrite dans la loi, suivant la proposition de loi du sénateur LR Daniel Gremillet. Ces nouveaux revirements ont immédiatement entraîné des réactions du monde des énergies renouvelables, dénonçant un message désastreux envoyé aux entreprises du secteur de la transition énergétique. Les incertitudes se renforcent, avec des conséquences très directes, comme l’impossibilité, notamment, selon le Syndicat des énergies renouvelables, de lancer le prochain appel d’offres n° 10 sur l’éolien en mer, mettant ainsi en danger l’ensemble de la filière et son tissu industriel.
Les pompes à chaleur pour renforcer l’indépendance énergétique de l’Europe
Publié le 30/04/2025. L’Association européenne des pompes à chaleur (EHPA) a publié le 24 avril une note soulignant le rôle de ces équipements dans la sécurité énergétique du continent. Selon l’organisation, remplacer les chaudières fossiles de 7 % des foyers européens – soit 14 millions de logements – par des pompes à chaleur permettrait d’économiser 13 milliards de mètres cubes de gaz, soit l’équivalent des importations de gaz russe destiné au chauffage domestique et à l’eau chaude. Fin 2024, 26 millions d’unités étaient déjà en service, évitant ainsi la consommation de 24 milliards de mètres cubes de gaz. D’après la Commission européenne, une adoption massive de cette technologie, combinée à des rénovations énergétiques, pourrait permettre d’économiser 60 milliards d’euros sur les importations d’énergies fossiles. Pour atteindre l’objectif de 60 millions de pompes à chaleur d’ici 2030, le parc actuel devrait croître de plus de 130 %. Dans cette perspective, l’EHPA appelle les États membres à garantir un cadre réglementaire stable, en mettant notamment en œuvre les mesures du Pacte vert sans délai. Le futur système d’échange de quotas d’émission (ETS2) pourrait mobiliser jusqu’à 65 milliards d’euros via le Fonds social pour le climat, afin de soutenir le déploiement de technologies propres, dont les pompes à chaleur. Ce développement viendrait renforcer un secteur qui compte déjà 300 sites de production et plus de 416 000 emplois à travers l’Europe.