France Biométhane a publié hier mardi 5 juillet un « Benchmark des filières européennes ». L’occasion pour le think tank lancé en avril dernier (cf. L’Actu du 6 avril 2016) regroupant des acteurs du secteur (développeurs de projets, producteurs et distributeurs de gaz, etc.) d’exposer des mesures pour développer la filière en France et ainsi « rattraper le retard pris par la France par rapport à ses voisins européens ». À savoir, entre autres : une simplification de la réglementation (limitation de la période de recours, développement du biométhane comme carburant, etc.), un tarif d’achat pour le biométhane injecté dans le réseau étendu au biométhane non injecté, et un maintien du niveau du tarif d’achat et son extension à 20 ans. Dans un communiqué, le think tank explique avoir « entamé un tour de France auprès de différents institutionnels afin de leur présenter ce programme ».
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La centrale de Bouillante passe sous pavillon américain
Comme attendu (cf. L’Actu du 16 mars 2016), Géothermie Bouillante appartient officiellement au groupe américain Ormat à partir de ce mercredi 6 juillet. L’accord final a été signé hier mardi par Ségolène Royal au ministère de l’Environnement. Ormat rachète ainsi 60 % de la centrale guadeloupéenne pour un montant d’environ 50 M€. La France garde cependant un pied dans l’entreprise : le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) par sa filiale Sageaos et la Caisse des dépôts et consignations conservent chacun 20 % de participation. « Cette opération va se traduire par des investissements à hauteur d’au moins 10 M€ pour développer la centrale, optimiser son fonctionnement et tripler sa capacité installée pour atteindre 45 MW en 2021 », assure la ministre dans un communiqué, précisant qu’elle se rendra prochainement en Guadeloupe pour « s’assurer de la bonne exploitation de la ressource géothermale et du respect des engagements du nouvel exploitant ».
L’assurance devient obligatoire
C’est officiel : à partir du 1er janvier 2017, les professionnels qui interviennent dans les activités géothermiques de minime importance (moins de 200 mètres de profondeur et inférieures à 500 kW) devront être couverts par une assurance destinée à réparer tout dommage immobilier causé à des tiers. Le décret paru le 26 juin dernier, permettant la mise en application de ce que prévoyait la loi pour la transition énergétique, précise notamment le montant minimal du plafond de garantie des contrats souscrits, leurs durées de garantie et les obligations que les professionnels sont tenus de respecter. Il étend également le champ des activités géothermiques de minime importance à celles relatives au refroidissement, et non plus uniquement au chauffage.
Le Brexit changera-t-il la politique énergétique britannique ?
Les spécialistes de l’environnement outre-Manche s’inquiètent des possibles répercussions du Brexit. Car en matière d’énergie, par exemple, c’est la directive européenne sur l’énergie qui imposait jusqu’ici au Royaume-Uni de produire 15 % de son énergie à partir de sources renouvelables d’ici 2020. Cet objectif sera-t-il abandonné ? Les signaux ne sont pas encourageants… La réforme du marché de l’électricité menée depuis deux ans au Royaume-Uni n’est pas favorable aux EnR et les politiciens en faveur du Brexit sont climatosceptiques, ce qui ne risque pas d’arranger les choses. Quant à l’accord de Paris, Christiana Figueres, l’une des architectes de l’accord, avait prévenu : il devra être recalibré en cas de Brexit. Il n’est donc pas sûr qu’à long terme, le Royaume-Uni continue à suivre la voie la plus verte.
Méthanor et Allianz lèvent des fonds
Depuis lundi, une nouvelle période de souscription a été ouverte par Méthanor, société spécialisée dans le financement et l’exploitation de projets d’énergie renouvelable. Celle-ci cherche à lever 2 M€ d’ici le 12 juillet, afin de « financer de futurs projets d’énergie renouvelable, dont le prochain devrait se concrétiser d’ici la fin de l’année 2016 », révèle la société dans un communiqué. De son côté, Allianz Global Investors vient de boucler un deuxième tour de table pour son fonds fermé « Allianz Renewable Energy Fund 2 », au cours duquel « des investisseurs institutionnels ont souscrit 190 M€ d’actifs », annonce l’entreprise. Allianz espère doter ce fonds de 300 M€ d’ici la fin du troisième trimestre 2016, afin d’investir dans des parcs éoliens et solaires en Europe.
Esquisse de reprise en 2015
Dans sa Lettre Stratégie n°48, l’Ademe fait le point sur les marchés des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergie entre 2006 et 2014. Et malgré un contexte économique morose, ceux-ci « ont connu une progression annuelle moyenne de 9,8 % » sur la période, chiffre l’étude. L’évolution entre 2013 et 2014 n’est que de + 0,1 % mais, pour l’Ademe, des progrès ont été réalisés (accord de Paris, loi pour la transition énergétique…) qui ouvrent la voie à une reprise de la croissance en 2015 et peut-être au-delà. Côté emploi, l’étude note la même dynamique : le nombre de postes directs liés à l’efficacité énergétique et au développement des énergies renouvelables en France est passé de 179 310 en 2006 à 297 420 en 2013 et devrait avoir dépassé la barre des 310 000 en 2015 !
Une première française sur l’ajonc
Cet après-midi du 22 juin, à Manneville-es-Plains (76), aura lieu une démonstration inédite en France : la coupe et l’exportation en une seule étape d’ajonc d’Europe dans le cadre d’une ouverture de milieu. Une machine spécifique a pour cela été mise au point par l’entreprise Biomasse Écologie Énergie (BEE). Construite sur la base d’une dameuse de pistes de ski, elle a été dotée d’un broyeur à l’avant et d’une escarcelle à l’arrière et peut récolter la végétation en un seul passage, tout en minimisant le tassement des sols et en détectant la faune cachée dans le milieu. L’ajonc d’Europe, un arbuste ligno-cellulosique qui peut atteindre 6 mètres de haut, dispose d’un fort pouvoir calorifique. Le récolter permettrait l’utilisation de ressources locales à des fins énergétiques sans endommager l’environnement.
La plus puissante hydrolienne en test
Pour admirer la plus puissante hydrolienne du monde, affichant 2 MW de capacité, 64 mètres de long et un poids de 550 tonnes, il faudra se rendre ce 25 juin sur l’île écossaise d’Orkney. Une journée portes ouvertes est en effet organisée pour présenter la SR 2000, mise au point après plus de 12 ans de R&D par l’entreprise britannique Scotrenewables Tidal Power. Pour parvenir à cette première machine à l’échelle commerciale, la société a déjà bénéficié de plus de 32 millions d’euros d’investissements, de la part d’ABB, du gouvernement écossais, de DP Energy, du Fred. Olsen Group et de Total New Energies. L’hydrolienne est arrivée à Orkney, au Centre européen des énergies marines (EMEC), le 9 juin et va y subir une campagne de tests de raccordement au réseau.
L’accord de Paris ratifié par l’Élysée
« Signer c’est bien, ratifier c’est mieux », a déclaré François Hollande après avoir signé ce mercredi 15 juin à l’Élysée le décret de promulgation permettant la ratification de l’accord sur le climat conclu le 12 décembre à Paris à l’issue de la COP21. Ce texte, définitivement adopté par le Parlement le 8 juin, « fait de la France le premier pays industrialisé (membres du G7 et G20) à boucler l’adoption de ce traité historique », avait avant cela souligné la ministre de l’Environnement et actuelle présidente de la COP21 Ségolène Royal. Le président français a aussi appelé à une mobilisation pour que l’Europe puisse être en ordre de marche afin de ratifier avant la fin de l’année l’accord de Paris.
BNEF promet toujours plus d’EnR d’ici 2040
« Les prix du gaz et du charbon vont rester bas, mais cela n’empêchera pas la transformation fondamentale du système électrique mondial dans les prochaines décennies vers les énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire », peut-on lire dans le « New Energy Outlook 2016 » mis en ligne le 13 juin par Bloomberg New Energy Finance (BNEF) et qui se projette en 2040. Cette forte expansion des renouvelables sera permise par la baisse continue des coûts des technologies éoliennes (- 41 % d’ici 2040) et solaires (- 60 %). Elles seront les sources d’électricité les moins chères dans de nombreux pays dans la décennie 2020 et dans la quasi-totalité du monde à partir de 2030, selon le cabinet d’experts. Au total et au niveau mondial, 7 800 Md$ seront investis dans les énergies « vertes » entre 2016 et 2040, quand les énergies fossiles attireront 2 100 Md$. « Mais cela ne suffira pas pour respecter la trajectoire de l’accord international sur le climat et limiter le réchauffement climatique sous les 2 °C par rapport à la période pré-industrielle », note BNEF. Il chiffre le besoin à 5 300 Md$ supplémentaires d’investissements dans l’électricité bas carbone.