Certaines EnR tirent la langue

2015 fut une année record pour les investissements dans les énergies renouvelables, avec 286 milliards de dollars ! Pour autant, des efforts sont particulièrement nécessaires s’agissant des agrocarburants et de la production de chaleur et de froid ”verts”, selon le rapport 2016 sur la situation des énergies renouvelables du réseau REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century), lequel s’appuie notamment sur les données et informations du baromètre EurObserv’ER (publié par Oberv’ER, éditeur du Journal des Énergies Renouvelables). Le rapport note ainsi que les secteurs de l’éolien et du solaire ont été les principaux bénéficiaires de la hausse des investissements dans les EnR. À l’inverse des autres technologies de production d’EnR et les biocarburants, pour lesquels les investissements ont baissé par rapport à 2014 : – 42 % pour la biomasse, – 35 % pour les agrocarburants et – 23 % pour la géothermie.

Les EnR parmi les technologies stratégiques

Publiée tous les cinq ans par la direction générale des entreprises, l’étude prospective Technologies clés 2020 vise à accompagner les entreprises dans leurs orientations stratégiques et à leur permettre d’identifier les marchés d’avenir. La dernière version vient de sortir et bien sûr, les énergies renouvelables y sont inclues ! Parmi les 47 technologies sélectionnées figurent ainsi les systèmes énergétiques intégrés à l’échelle du bâtiment, les technologies de récupération de chaleur à basse température, le solaire photovoltaïque et les énergies éoliennes. L’étude indique pour chacune de ces solutions les enjeux technologiques à relever et les facteurs de réussite et recommandations pour les acteurs français. Rapport à consulter en ligne sur www.entreprises.gouv.fr

Microsoft veut passer à 50 % d’EnR

Les centres de données (datacenters) consomment énormément d’énergie, et comme l’écrit Brad Smith, président de Microsoft, sur le blog de l’entreprise : « D’ici le milieu de la prochaine décennie, les datacenters feront partie des plus gros consommateurs d’électricité de la planète ». D’où la nécessité de les rendre le plus « verts » possible. Dans le même article, Brad Smith révèle ainsi que Microsoft s’engage à utiliser 50 % d’énergie renouvelable pour ses datacenters d’ici fin 2018, contre 44 % aujourd’hui et à franchir la barre des 60 % aux alentours de 2020. Aujourd’hui, via un système de type garantie d’origine, Microsoft affiche déjà un bilan carbone nul pour ses datacenters, mais l’entreprise souhaite continuer à investir directement dans des moyens de productions renouvelables là où elle s’implante.

Du neuf pour l’autoconsommation

Aujourd’hui à Paris a lieu le premier colloque national dédié à l’autoconsommation photovoltaïque. Enerplan vient d’y dévoiler les résultats de deux enquêtes sur les Français et l’autoconsommation. Celles-ci révèlent que les particuliers sont prêts : 68 % des Français savent que produire et consommer de l’électricité avec des panneaux solaires peut s’avérer moins cher que de l’acheter chez un fournisseur d’énergie et 47 % des sondés sont prêts à investir dans un système d’autoconsommation PV. Un chiffre qui monte à 62 % parmi les adhérents de Périfem, professionnels du commerce et de la distribution ! Reste à leur faire franchir le pas et pour cela, Ségolène Royal, par la voix de Virginie Schwarz (DG de l’énergie au ministère de l’Environnement), a également annoncé lors de ce colloque le lancement d’un appel d’offres dédié à l’autoconsommation pour des installations de 100 à 500 kW et pour un volume total de 50 MW. À suivre…

Les États-Unis toujours en tête

Les États-Unis, la Chine et l’Inde demeurent, dans l’ordre, sur les trois marches du podium des pays les plus attractifs pour les énergies renouvelables, selon un baromètre établi par le cabinet EY. À la 4e place et malgré un marché énergétique relativement petit en termes absolus, le Chili continue d’attirer une pléthore de projets de plusieurs GW et constitue l’un des premiers marchés au monde où des projets viables économiquement peuvent concurrencer directement les autres sources d’énergie, souligne EY. L’Allemagne et la France, les deux seuls pays européens figurant dans le top 10, cèdent pour leur part du terrain, arrivant à la 5e place pour la première et à la 8e pour la seconde.

Les 107 heures qui vont tout changer ?

Du 7 mai au 11 mai et pendant plus de 107 heures consécutives, la consommation électrique du Portugal a été entièrement couverte par des énergies renouvelables, une première pour le pays mais aussi au niveau mondial ! L’association portugaise APREN a annoncé ce record lundi 16 mai, après avoir épluché le rapport du Réseau national de l’énergie. De quoi faire le pied de nez aux détracteurs des EnR, au Portugal ou ailleurs. Simultanément, on apprenait que l’Allemagne avait atteint un pic de production d’EnR. Un dimanche 8 mai particulièrement ensoleillé et venteux a en effet permis à la consommation électrique du pays d’être couverte à 95 %, par des sources renouvelables durant quelques heures.

Accélération des calendriers hydrolien et éolien flottant

Ségolène Royal a annoncé la semaine dernière l’accélération des calendriers des appels d’offres commerciaux hydroliens et éoliens flottants, sans donner pour autant de date précise pour leur lancement. À l’occasion de l’inauguration de l’installation de la seconde hydrolienne DCNS/OpenHydro du projet de parc démonstrateur hydrolien EDF de Paimpol-Bréhat, la ministre de l’Environnement a précisé que les résultats de l’appel à manifestation d’intérêt PIA pour la réalisation de fermes pilotes éolien flottant seront annoncés en juillet 2016 au lieu du mois de septembre, comme prévu initialement. De plus, le gouvernement a décidé « de ne pas se limiter à l’enveloppe de 150 millions d’euros initialement envisagée pour la sélection des lauréats », souligne le communiqué du ministère. Ségolène Royal a par ailleurs annoncé une enveloppe d’un million d’euros pour soutenir les projets de transition énergétique dans onze îles bretonnes, dont l’île de Sein.

Bientôt des « Territoires Hydrogène »

La ministre de l’Environnement a confirmé la semaine dernière le lancement d’un appel à projets pour le développement de « Territoires Hydrogène », dans le cadre de la Nouvelle France Industrielle. Son objectif est de « montrer qu’un territoire, dès lors qu’il utilise une source d’hydrogène décarbonnée pour satisfaire plusieurs utilisations, peut générer un développement économique rentable et écologique », explique Ségolène Royal. L’appel à projets est en ligne et se clôturera le 30 septembre 2016. Les projets attendus devront intégrer « une chaîne complète de production, conditionnement, distribution et valorisation d’hydrogène dans des applications finales » et pourront servir à différents usages, notamment de stockage d’énergie et de mobilité.

Grande première pour Engie !

Engie a annoncé lundi 9 mai le lancement des travaux de construction de son premier projet solaire thermique à concentration (concentrated solar power, CSP). D’une capacité de 100 MW, le parc solaire de 100 MW de Kathu est situé en Afrique du Sud et devrait être opérationnel au second semestre 2018, précise l’énergéticien dans un communiqué. Kathu utilise la technologie cylindro-parabolique et sera dotée d’un système de stockage à sels fondus qui offre 4 heures et demie d’autonomie, « permettant ainsi de limiter le caractère intermittent de l’énergie solaire », ajoute Engie. La signature d’un contrat d’achat d’une durée de 20 ans avec la société publique sud-africaine de production et de distribution d’électricité Eskom donne le coup d’envoi à ce projet opéré par un consortium mené par Engie (45,8 %) et composé de partenaires sud-africains.

Total s’offre Saft pour 950 M€

Moins d’un mois après l’annonce de sa réorganisation avec la création d’une nouvelle branche Gas Renewables & Power (cf. L’Actu EnR du 20 avril), Total a déposé une offre publique d’achat volontaire en vue d’acquérir le spécialiste du stockage par batteries Saft pour 950 millions d’euros, ont annoncé mardi 9 mai les deux groupes dans un communiqué commun. Le Conseil de surveillance de Saft a approuvé cette opération qui lui permettra « de devenir le fer de lance du groupe [Total] dans le secteur du stockage d’électricité », selon Patrick Pouyanné, PDG de Total cité dans le communiqué. « L’acquisition de Saft s’inscrit pleinement dans l’ambition de Total de se développer dans les métiers des énergies renouvelables et de l’électricité initiée avec l’acquisition de SunPower en 2011. (…) Elle nous permettra d’intégrer dans notre portefeuille d’activités des solutions de stockage d’électricité, compléments indispensables à l’essor des énergies renouvelables », ajoute-t-il.