Un premier modèle mondial 100 % renouvelable venu de Finlande !

L’université de technologie de Lappeenranta (LUT), en Finlande, a dévoilé un modèle montrant comment un système électrique principalement basé sur le solaire et l’éolien pouvait fonctionner, et ce, dans toutes les régions du monde. Baptisé Internet Energy Model, le modèle met en lumière un système électrique 100 % renouvelable à horizon 2030, en ligne avec l’objectif de l’Accord de Paris. Pour ce faire, la LUT a divisé la planète en 145 régions, regroupées en 9 régions principales. « Avec cette simulation, tout un chacun peut explorer ce à quoi ressemblerait un système électrique renouvelable », explique Christian Breyer, professeur à la LUT et coordinateur du projet. Et d’ajouter : « C’est la première fois que des scientifiques ont été capables de réaliser cela à l’échelle mondiale. »

Des recommandations pour des projets rentables

Dans un avis publié lundi 21 novembre, l’Ademe affirme que la méthanisation est « une voie d’avenir aux bénéfices multiples ». L’agence établit une liste de recommandations pour encourager le déploiement des méthaniseurs : injection du biométhane dans le réseau, contractualisation des approvisionnements, maximisation de la valorisation énergétique ou non-concurrence entre les projets, par exemple. Alors qu’il y a deux ans, plusieurs études (Association des agriculteurs méthaniseurs de France, Biomasse Normandie pour l’Ademe) pointaient du doigt le difficile équilibre financier du biogaz, l’Ademe juge aujourd’hui la rentabilité des installations « satisfaisante ». « Les retours d’expérience de 80 installations en fonctionnement (intégrant l’augmentation du tarif d’achat électrique de 2015) montrent que, dans la très grande majorité des cas, la rentabilité économique est satisfaisante, en particulier pour les projets à la ferme ou de petits collectifs (moins d’une dizaine d’agriculteurs) ». L’agence met cependant le doigt sur la nécessité d’aides publiques (dispositif de soutien aux investissements ou à l’énergie produite, garantie d’origine…) pour assurer la concrétisation des projets. Elle recommande que les « dispositifs soient les plus stables possibles pour assurer une bonne visibilité aux porteurs de projets comme aux financeurs ». Encore faut-il que les nouveaux tarifs d’achat soient publiés !

Une campagne pour des kits solaires au Burkina Faso

La Fondation Énergies pour le Monde (Fondem) a lancé une campagne de crowdfunding dans le cadre de son projet Micrésol au Burkina Faso. Objectif : récolter 10 000 euros pour équiper 30 entrepreneurs burkinabés avec des kits solaires (panneaux solaires, lampes, batteries, régulateurs, onduleurs…), qui pourraient profiter à 5 000 personnes. Dans la pratique, une fois le matériel solaire disponible, les bénéficiaires pourront obtenir un micro-crédit distribué par le Réseau des Caisses Populaires du Burkina, qui porte sur l’installation et la maintenance du kit solaire pendant toute la durée du remboursement. Depuis le lancement de Micrésol en 2011, plus de 900 kits solaires, pour près de 10 000 utilisateurs, ont déjà été achetés.

De l’électricité verte en circuit court

La start-up toulousaine Ilek lance une offre originale permettant de consommer l’électricité renouvelable produite localement. Ce nouvel agrégateur a ouvert une plateforme d’achat et de vente pour permettre aux consommateurs de choisir la centrale (hydraulique, solaire ou éolienne) dont ils achèteront l’électricité. Ilek s’appuie pour cela sur les garanties d’origine. Sortant la fourniture d’électricité de l’anonymat, la société compare son offre au modèle des AMAP dans le domaine agricole : permettre de mieux rémunérer les producteurs grâce à la vente directe. Le prix proposé aux clients pourrait être jusqu’à 10 % moins cher que le prix du kWh réglementé, assure la société. Pour le moment, le site ne recense que deux producteurs d’hydroélectricité situés en Occitanie, mais la liste devrait s’étendre au solaire et à l’éolien et aux autres régions françaises.

Le stockage de l’énergie se développe dans le BTP

Une dizaine d’entreprises adhérentes du pôle de compétitivité S2E2, le cluster Smart Electricity, présente aujourd’hui, à Nantes, ses nouveautés aux professionnels du stockage de l’énergie. Parmi les entreprises, on trouve Powidian. La start-up tourangelle, d’à peine deux ans et née d’un essaimage d’Airbus, a mis au point la solution Sages (Smart Autonomous Green Energy Station), une station de stockage d’électricité grâce à l’hydrogène. L’énergie, issue des panneaux solaires, alimente des batteries court terme et un stockage long terme, avec un électrolyseur produisant, à partir d’eau, de l’hydrogène stocké dans des réservoirs. Sages est utilisé depuis un an dans un refuge du parc national de la Vanoise et en cours d’installation dans le village de Mafate à la Réunion. Peu à peu, les usages se diversifient vers les écoquartiers, le résidentiel ou le commerce. « Les promoteurs de bâtiments à énergie positive préfèrent stocker l’énergie produite plutôt que consommer celle du réseau, et ainsi diminuer le coût de l’abonnement, explique Sylvain Charrier, directeur du développement commercial chez Powidian. Économiquement, la solution hydrogène est avantageuse. » La start-up est en relation avec le ministère de la Défense, un groupe de luxe, les magasins Carrefour… Cette entreprise de 16 salariés n’a pas fini de faire parler d’elle.

29 lauréats pour l’appel à projets « Territoires hydrogènes »

29 projets ont été labellisés à l’issue de l’appel à projets « Territoires hydrogènes », ont annoncé le 3 novembre le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer et le secrétariat d’État à l’Industrie. Cet appel à projets avait été lancé en mai dernier dans le cadre des travaux sur le stockage d’énergie de la solution « Mobilité écologique » de la Nouvelle France industrielle. Les lauréats bénéficieront d’un accompagnement par des financeurs pour mobiliser les dispositifs de soutien permettant de concrétiser leurs projets. Les lauréats sont répartis en huit territoires ayant déposé des projets, trois « projets avec un intérêt territorial fort » et quatre « avec un grand intérêt économique ».

Vers des bâtiments ready

Fournir des recommandations pour élaborer des bâtiments smart grids ready, voici l’objectif du guide publié par le Club Smart Grids Côte d’Azur et impulsé par la CCI Nice Côte d’Azur. Pour la première fois en France, ce guide décrit les fonctionnalités nécessaires aux bâtiments pour accéder aux réseaux intelligents. Pédagogique et technique, il peut servir aux collectivités et aux différents acteurs de l’aménagement urbain (énergéticiens, promoteurs immobiliers, bureaux d’études…). Ses recommandations concernent prioritairement les bâtiments tertiaires neufs, mais peuvent également s’appliquer à la rénovation et au secteur résidentiel. Le Club Smart Grids Côte d’Azur, qui regroupe une quarantaine de partenaires, propose trois types de bâtiments : le « bâtiment autogéré », le « bâtiment communicant » et le « bâtiment piloté » intégré dans un écoquartier et capable d’échanger de l’énergie avec le réseau.

L’Accord de Paris s’appliquera, malgré Trump

L’élection de Donald Trump n’a pas tardé à faire réagir à Marrakech où se déroule la COP22 depuis le 7 novembre. La ministre de l’Environnement Ségolène Royal a ainsi estimé que l’arrivée du milliardaire à la Maison-Blanche n’empêchera pas la mise en œuvre de l’Accord de Paris adopté lors de la COP21 en décembre 2015, malgré des déclarations faites en ce sens par le candidat républicain pendant sa campagne. En effet, Donald Trump avait annoncé son intention d’annuler le traité, expliquant qu’il n’en était pas un grand fan. Il avait également qualifié le réchauffement climatique de canular total. « À l’heure où je vous parle, 103 pays représentant 70 % des émissions de gaz à effet de serre ont ratifié le texte. Donald Trump ne peut pas, contrairement à ce qu’il a dit, le dénoncer », a affirmé sur RTL la ministre française de l’Environnement qui a présidé les négociations internationales sur le climat jusqu’à l’ouverture de cette nouvelle conférence. « L’Accord de Paris dit lui-même que, pendant trois ans, on ne peut pas en sortir », a-t-elle ajouté, alors que l’accord est entré en vigueur le 4 novembre.

Premier hélicoptère 100 % électrique

Première démonstration en vol pour le « premier hélicoptère conventionnel 100 % électrique ». Baptisé Volta, il a pris son envol sur l’héliport de Paris-Issy-les-Moulineaux, en présence de Ségolène Royal. Résultat de trois ans de recherche et développement, ce prototype a été développé par la société Aquinea en partenariat avec l’École nationale d’aviation civile (Enac). Son système de batteries, d’une puissance de 80 kW, exclusivement développé pour ce projet, lui assure une autonomie énergétique de 15 minutes en vol stationnaire. S’il a été présenté au stade de prototype, l’objectif est de développer un appareil dédié à la formation des pilotes et au vol de loisir. Pour devenir, à terme, un appareil en mesure d’intégrer le trafic aérien dans des conditions d’utilisation commerciale, promettent ses promoteurs.

Une feuille de route enfin publiée

Ségolène Royal a publié le 28 octobre au Journal officiel la Programmation Pluriannuelle de l’énergie (PPE), laquelle fixe la trajectoire des différentes énergies à horizon 2023. Avec plusieurs mois de retard sur le calendrier initial, cette PPE réaffirme les grands objectifs fixés par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, adoptée en août 2015, et est censée préciser les moyens d’y parvenir. Prenant la forme d’un décret, ce texte « confirme l’engagement de notre pays dans la transition vers un système énergétique plus efficace et plus sobre, plus diversifié donc plus résilient », s’est félicitée la ministre. À propos du nucléaire, une phrase ajoutée à la synthèse accompagnant le décret précise que la fourchette anticipée de baisse de la production d’électricité nucléaire pourra également être révisée, dans le cadre de la révision de la PPE, en fonction de l’augmentation de la production renouvelable et des efforts d’efficacité énergétique. Par ailleurs, le décret lui-même oblige l’exploitant nucléaire EDF, dans un délai maximal de six mois après sa publication, à établir un plan stratégique compatible avec les orientations de la PPE.