75 M€ pour les Tepos

Le gouvernement va « débloquer une enveloppe de 75 millions d’euros dans le cadre du projet de loi de finance rectificative pour répondre aux premières urgences sur les projets engagés », a déclaré Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, interpellé à l’Assemblée nationale lors des questions au gouvernement du 14 novembre. Ces projets font partie du dispositif « Territoire à énergie positive pour la croissance verte » (Tepos) lancé en 2014 par Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement, de l’énergie et de la mer. Au total, plus de 500 territoires lauréats ont été désignés, portant à 750 millions d’euros l’ensemble des engagements conclus par l’État, alors que les crédits de paiement prévus se montent à seulement 400 millions d’euros. Pointant une « impasse de financement », le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, avait envoyé fin septembre une circulaire aux préfets pour durcir les règles de gestion de ce dispositif, suscitant la colère et l’inquiétude de nombreuses collectivités. Interpellé au Sénat fin octobre, le ministre avait promis des mesures, assurant que « la parole de l’État [serait] tenue » et que le ministère cherchait à faire « un état des lieux précis » de la situation.

Direct Energie finalise l’acquisition de Quadran

En négociation avec Quadran depuis juin dernier, Direct Energie a annoncé, le 31 octobre, la finalisation de l’acquisition du producteur d’énergies renouvelables. « Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie d’intégration verticale menée par Direct Energie, et vient renforcer la présence du nouvel ensemble sur les activités de production », explique le fournisseur d’énergie dans un communiqué. L’opération concerne les activités éoliennes terrestre, solaires, hydrauliques et biogaz en France métropolitaine et dans les territoires d’outre-mer. Fin 2016, le parc installé par Quadran totalisait plus de 360 MW bruts, et le producteur compte atteindre 800 MW d’ici fin 2018. « Depuis le 1er janvier 2017, plus de 150 MW ont déjà été raccordés », est-il précisé.

Les chantiers délicats de la COP23

Sous la pression de derniers bilans climatiques alarmants, la communauté internationale, États-Unis inclus, se retrouve depuis le 6 novembre, et jusqu’au 17 novembre, à Bonn (Allemagne). La mission est délicate : avancer sur une mise en œuvre urgente de l’accord de Paris contre le réchauffement. L’enjeu est donc désormais de conduire les pays à réviser leurs ambitions. L’autre mission, très concrète, de cette COP23 est d’avancer sur les règles d’application de l’accord de Paris. Le tout, sur fond d’inconnue américaine. Washington, qui veut sortir de l’accord mais ne pourra le faire concrètement avant novembre 2020, a réaffirmé son intention de participer aux débats sur les règles d’application, dans l’idée de « protéger (ses) intérêts » nationaux. Une lueur d’espoir, cependant : la part du solaire et de l’éolien a franchi cette année la barre des 10 % de l’électricité totale produite aux États-Unis en un mois, selon les autorités. Ainsi, en mars, 8 % provenaientt de l’éolien et 2% du solaire. Le climatologue Michael Mann, de l’université d’Etat de Pennsylvanie, cité par l’AFP, estime « possible » que les États-Unis atteignent leurs objectifs de réduction des émissions carboniques fixés par l’accord de Paris, « avec ou sans Trump ». Et de citer en ce sens « les progrès suffisants réalisés au niveau local et des Etats, l’engagement de nombre de grandes entreprises et l’élan inéluctable des énergies renouvelables ».

Clap de fin pour l’expérimentation de Paimpol-Bréhat

OpenHydro, filiale de Naval Group (ex. DCNS), et EDF ont annoncé le 6 novembre l’arrêt de l’expérimentation d’hydroliennes au large de Paimpol-Bréhat, en Bretagne. Les deux partenaires expliquent que « le retour d’expérience [tiré] de la construction, de l’immersion et des essais des hydroliennes OpenHydro sur le site expérimental de Paimpol-Bréhat […] conduit à clore cette phase importante de développement ». Ils prévoyaient pourtant de remettre les deux machines de 16 mètres de diamètre à l’eau d’ici la fin de l’année. En raison d’un problème sur l’un de leurs composants, les hydroliennes avaient dû être sorties de l’eau début 2017 pour être réparées à Cherbourg, là où elles avaient été assemblées. EDF et Naval Energies assurent toutefois que, malgré l’arrêt de cette expérimentation, ils « poursuivent le projet de ferme pilote Normandie Hydro, qui vise l’installation de sept hydroliennes en mer dans le raz Blanchard ». Naval Group développe, par ailleurs, un projet de parc hydrolien expérimental (Cape Sharp) au Canada. « Une fois la technologie confirmée sur le projet expérimental canadien de Cape Sharp, EDF sera en capacité de lancer la phase industrielle du projet Normandie Hydro », indiquent les deux groupes.

Mise en service d’une importante unité de méthanisation agricole

« La plus importante unité de méthanisation de France, créée par des agriculteurs pour des agriculteurs, est entrée en fonction courant octobre à Vihiers (Maine-et-Loire) », se félicitent le département et la Chambre d’agriculture du Maine-et-Loire dans un communiqué publié le 27 octobre. Quatre années de travail sous la houlette de la Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire et 8 M€ auront été nécessaires pour que ce projet, en gestation depuis 2011, voit le jour. L’unité de méthanisation de Vihiers, exploitée par la société Bioénergie, fédère aujourd’hui 44 actionnaires « exploitations agricoles » représentant 100 associés. « Un exemple unique en France pour une unité de cette taille », explique le communiqué. Bioénergie traitera ainsi chaque année environ 56 000 tonnes d’effluents d’élevage dont la transformation permettra de produire de l’électricité correspondant à la consommation de 4 000 foyers. La chaleur fournie par le moteur alimentera également les équipements publics situés à proximité (halte-garderie, pôle santé, piscine, futurs logements,…). Les digestats liquides et solides, quant à eux, feront l’objet d’un épandage pour l’enrichissement des cultures des exploitations des actionnaires.

4e appel à projets méthanisation

La direction régionale Île-de-France de l’Ademe et la Région Île-de-France ont annoncé le 25 octobre le lancement de leur 4e appel à projets commun visant à « impulser le développement de la méthanisation durable ». L’objectif du Schéma régional climat air énergie (SRCAE) de la région vise à couvrir 11 % de la consommation énergétique régionale par les énergies renouvelables à l’horizon 2020 dont un cinquième par le biogaz issu de la méthanisation. Celui-ci pouvant être valorisé par combustion, cogénération ou encore injection dans le réseau. Les projets peuvent être de différentes tailles (à la ferme, territoriaux, industriels ou en station d’épuration) et « le caractère innovant et reproductible en Île-de-France des projets sera également un facteur pris en compte », précise l’Ademe sur son site. La clôture des candidatures est fixée au 11 janvier et sera suivie de l’audition des candidats en mars. 

Nicolas Hulot annonce un green deal en 2018

Le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot présentera « dans la première partie de 2018 » un « green deal » pour soutenir « la transition énergétique, l’efficacité énergétique, le développement des renouvelables, les nouvelles filières industrielles », a-t-il annoncé le 28 octobre dans un entretien à nos confrères du Monde. « Si nous voulons réduire la part du nucléaire, il faut que les Français acceptent la présence des énergies renouvelables sur leur territoire », poursuit Nicolas Hulot. Autre annonce dans laquelle le ministre est impliqué, le memorandum d’entente entre l’Alliance mondiale pour les solutions efficientes (initiée à la suite du projet Solar Impulse) et l’Ademe. C’est en effet en présence de Nicolas Hulot que Bertrand Piccard, Président de la fondation Solar Impulse, et Bruno Lechevin, président de l’Ademe, ont signé cet accord le 30 octobre. Il renforce leur coopération pour promouvoir les technologies propres et rentables pour lutter contre le réchauffement climatique, selon le communiqué ministériel du 30 octobre. 

La prise de conscience gagne les entreprises

Près de neuf multinationales sur dix, parmi les plus importantes, et celles ayant le plus fort impact environnemental, ont désormais des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, selon le 2e bilan annuel du CDP, plateforme de communication environnementale à but non lucratif. 20 % des entreprises évaluées par le CDP se sont notamment fixé des objectifs de long terme, au-delà de 2030, contre 14 % il y a un an, lors du premier rapport. Surtout, les entreprises « s’alignent de plus en plus sur les niveaux de réduction d’émissions carbone considérés comme nécessaires par les scientifiques pour éviter des changements climatiques dangereux », constate le CDP. 14 % se sont ainsi donné des objectifs alignés sur le niveau de décarbonisation nécessaire pour limiter le réchauffement de la planète sous les 2 degrés. Si ces actions sont positives, le CDP note toutefois que cela ne représente toujours qu’un peu moins d’un tiers du chemin à parcourir pour être en ligne avec l’ambition mondiale issue de l’accord de Paris.

Consultation du public pour le parc du Fromveur

La préfecture de région Bretagne, la préfecture du Finistère et la préfecture maritime de l’Atlantique ont annoncé le 23 octobre l’organisation d’une consultation du public sur l’identification d’une zone pour une ferme commerciale d’hydroliennes dans le passage du Fromveur (Finistère), à la demande du ministère en charge de la transition écologique et solidaire. Dans ce cadre, l’État met à la disposition du public et des membres de la Conférence régionale de la mer et du littoral (CRML), un document de synthèse des travaux de concertation menés dans le cadre du groupe de travail de la CRML, dédié aux énergies marines renouvelables. Pour rappel, la société quimpéroise Sabella a immergé dans le Fromveur une hydrolienne de 1 MW qui, depuis fin 2015, fournit au réseau insulaire d’Ouessant une partie de son électricité.

La Chine et l’Inde attirent le plus d’investissements

La Chine et l’Inde sont les pays les plus attractifs pour les énergies renouvelables, selon un classement établi par le cabinet d’audit EY, cité par l’AFP. La Chine s’est notamment fixé de nouveaux objectifs pour se passer de ses vieilles centrales à charbon, ouvrant la voie à une place encore plus importante pour les énergies vertes, note EY. L’Inde est aussi engagée dans un vaste effort de développement, notamment du solaire. Le pays veut ainsi multiplier par huit les capacités actuelles de son parc solaire, pour atteindre 100 GW en 2022. Toutefois, « le doute grandit » sur la capacité du pays à atteindre cet objectif, du fait de questions sur la rentabilité des investissements et la qualité des équipements installés, note EY, plus optimiste quant au développement de l’éolien. En revanche, le discours pro-charbon et pro-hydrocarbures du président américain Donald Trump fait redescendre les États-Unis à la troisième place de ce classement, avec notamment en ligne de mire des interrogations sur le soutien fédéral aux énergies vertes. En Europe, l’Allemagne et le Royaume-Uni, moteurs du développement des énergies vertes sur le continent, sont dans le top 10 du classement, respectivement 4e et 10e. De son côté, la France, 6e, gagne une place par rapport à l’an dernier, le programme d’Emmanuel Macron augurant des mesures « positives » pour le secteur des énergies renouvelables, selon EY.