Adoption des objectifs d’efficacité énergétique et renouvelables

Les députés européens ont validé le 13 novembre l’objectif, contraignant, qui vise à atteindre d’ici 2030 une part de 32 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute de l’UE (contre environ 17 % en 2016). Ils ont également adopté leur rapport sur la gouvernance de l’Union de l’énergie et validé l’objectif d’accroître de 32,5 % l’efficacité énergétique globale des pays membres d’ici 2030, par rapport au niveau de 1990. S’inscrivant dans l’application de l’accord de Paris sur le climat, cette résolution législative a été adoptée à 434 voix pour (104 contre). Si cet objectif est indicatif, ce qu’ont regretté certains eurodéputés, « c’est véritablement un texte européen où il faut que tout le monde joue le jeu, quitte à jouer après sur les recommandations de la Commission si un Etat ne respecte pas ses objectifs », a assuré, lors d’une conférence de presse, l’écologiste Michèle Rivasi, co-rapporteure du texte. Ces deux objectifs pourront être révisés à la hausse en 2023 en fonction notamment des avancées technologiques dans le domaine. Chaque pays devra aussi présenter un plan tous les dix ans en détaillant sa contribution pour atteindre ces objectifs et les mesures prises au plan national. Ces nouvelles obligations doivent encore obtenir l’aval formel du Conseil européen pour entrer en vigueur. Ces textes introduisent par ailleurs le droit à l’autoconsommation pour les citoyens européens auront le droit de produire de l’énergie renouvelable pour leur propre consommation, mais aussi de stocker et de vendre l’excédent. D’ici la fin de cette année, les États membres doivent faire parvenir à Bruxelles leurs premiers projets de plan national énergie/climat pour la prochaine décennie, tandis que la Commission doit adopter, pour février 2019, de nouveaux textes réglementaires qui complèteront la directive ENR en définissant des critères pour la certification des biocarburants et combustibles issus de la biomasse.

L’Ademe se dote d’un fonds d’investissement

L’Ademe a annoncé la création d’Ademe Investissement SAS, autorisée par un décret paru au Journal officiel du 11 novembre 2018. Cette société gérera les interventions en fonds propres de l’agence pour le compte de l’État dans le cadre du Grand plan d’investissements. Doté de 400 millions d’euros par la loi de finances 2017, il s’agit du « premier outil public de financement en fonds propres des infrastructures innovantes, aux côtés d’investisseurs privés », explique l’Ademe dans un communiqué du 13 novembre. « Il permettra d’accompagner les premières mises en œuvre commerciales issues de projets de recherche et d’innovation dans le domaine de la transition écologique et énergétique, notamment ceux soutenus jusqu’ici dans le cadre du programme ”Démonstrateurs de la transition écologique et énergétique” du Programme d’investissements d’avenir. » Le président de l’Ademe, Arnaud Leroy, explique : « le déploiement des projets d’infrastructures innovantes ainsi que la mise sur le marché rapide d’innovations concourent à accélérer la transition énergétique. La société Ademe Investissement va faciliter les premières commerciales en apportant une partie du financement sous la forme de fonds propres et en catalysant les autres financements. »

Engie annonce 800 M€ d’investissements sur 5 ans

« Nous allons calibrer un développement qui est assez important, qui va nous conduire à mobiliser, avec nos partenaires évidemment, jusqu’à 800 millions d’euros à l’horizon 2023 » pour le développement du biométhane, a déclaré la directrice générale d’Engie, Isabelle Kocher, à l’occasion de l’inauguration de l’unité de méthanisation de Beauce Gâtinais Biogaz sur la commune d’Escrennes (Loiret). Cette somme devrait atteindre près de 2 milliards d’euros d’ici à 2030 pour un volume de 5 TWh de biométhane par an à cet horizon. « Notre objectif, c’est de gagner entre 30 et 40 % en termes de coûts de ces filières à l’horizon 2030, pour une raison simple : cela permettra la parité en termes de coûts avec le gaz naturel. C’est l’objectif », a-t-elle ajouté. Le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a pour sa part expliqué que « pour le gaz renouvelable c’est encore un chemin un peu plus long, on est encore plus loin en termes de prix [du marché] et c’est pourquoi nous avons demandé un effort aux industriels pour qu’ils puissent faire baisser les coûts de production. » Il a ainsi encouragé des « méthaniseurs à grande échelle » et s’est dit prêt à « revoir » les règles qui pourraient encore peser sur les coûts de la filière.

Énergie partagée souffle ses 8 bougies

Énergie Partagée fête son 8e anniversaire. L’entreprise solidaire publie à cette occasion un livret regroupant les 50 projets qu’elle a financé grâce à 16,6 millions d’euros d’épargne de plus de 5 200 actionnaires. « Partout en France, 45 éoliennes, 50 000 panneaux solaires, des réseaux de chaleur, des centrales hydroélectriques et même des unités de méthanisation sont sortis de terre », se réjouit-elle. « Les projets qui se préparent sont tout aussi motivants que ceux qui ont déjà été menés et nous avons besoin d’accélérer leur développement. Le cap est clair : nous devons collecter 10 millions d’euros supplémentaires pour financer les demandes que nous avons sur nos nouveaux projets d’ici 2020 », explique l’entreprise. Et d’afficher l’objectif suivant : « Les installations citoyennes doivent représenter 15 % des énergies renouvelables installées en 2030 ! » Énergie partagée souligne qu’« à la différence des plateformes de crowdfunding, Énergie Partagée finance les projets en fonds propres et accompagne les porteurs tout au long de la vie des projets. »

63 MW changent de mains (françaises) en Bulgarie

Le producteur indépendant français d’énergie renouvelable, Akuo Energy a finalisé auprès d’EDF Renouvelables, l’acquisition de CHB, un portefeuille de quatre centrales hydroélectriques en exploitation en Bulgarie d’une capacité installée de 63 MW. Cette opération « permet au groupe français de se doter d’une équipe de 30 ingénieurs et techniciens spécialisés dans l’exploitation et la maintenance de centrales hydroélectriques », précise le groupe dans un communiqué du 5 novembre. « Cette acquisition nous permet d’enrichir nos compétences dans l’hydroélectricité et la vente d’électricité sur le marché ; elle vient aussi rééquilibrer avantageusement notre mix énergétique », ajoute Eric Scotto, PDG et cofondateur d’Akuo Energy.

La chaleur renouvelable à l’honneur

L’Ademe, Amorce, la Fedene et le Syndicat des énergies renouvelables (CER) organisent les 4, 5 et 6 décembre la semaine de la chaleur renouvelable au Forum des Images à Paris. Ces trois journées ont pour but de réaffirmer le rôle fondamental de la chaleur renouvelable dans la transition énergétique. À destination des entreprises, des collectivités locales et de l’ensemble des prescripteurs, ces journées permettront d’échanger et de présenter les outils mis à disposition pour faciliter le passage à l’acte. Lors de la première journée, trois parcours sont organisés en direction des différents publics : le Parcours collectivités/réseaux de chaleur, le Parcours entreprises et le Parcours habitat. La journée du 5 décembre proposera, à travers 10 ateliers, un panorama des atouts de chaque filière. La dernière journée invitera le grand public à visiter des installations près de chez lui dans toute la France.

Genève lance des campagnes d’exploration

Le canton de Genève, en Suisse, s’est fixé un objectif ambitieux : couvrir 20 % de ses besoins en chauffage grâce à la géothermie d’ici 2020. Pour y parvenir, il a mis en place le programme GEothermie 2020, qui consiste à mener des explorations et prospections pour connaître le potentiel du canton en matière de géothermie mais également à développer une filière professionnelle dans le domaine. Au moins d’octobre, les résultats du premier forage exploratoire mené dans le cadre de ce programme ont été présentés : ils révèlent dans la région de Satigny, entre 400 et 745 mètres de profondeur, des débits de plus de 50 litres/seconde d’une eau à une température moyenne de 33 °C. Des résultats fidèles aux hypothèses émises par les premières cartographies réalisées depuis la surface. Trois autres forages exploratoires sont prévus en 2019. « En parallèle, afin de sélectionner le maximum de lieux favorables au développement de projets de géothermie, les SIG réaliseront deux nouvelles campagnes de prospection de grande envergure », annonce le canton dans un communiqué. La première a débuté fin octobre dans la région d’Avusy pour sonder le sous-sol sur 125 km, dont 36 km du côté français de la frontière. « Il s’agit d’une gestion coordonnée d’acquisition des données transfrontalières dans le but de développer la géothermie, affirme M. Pierre-Jean Crastes, président de la Communauté de communes du Genevois dans un communiqué. Il ne faut pas oublier que le bassin genevois est franco-suisse et donc ses ressources traversent les frontières ». La seconde campagne de prospection aura lieu en 2019-2020 et son tracé sera décidé en fonction des résultats des premiers tests. « Ces travaux de prospection associés aux forages exploratoires fourniront une cartographie détaillée du sous-sol genevois et permettront de localiser les sites favorables à l’exploitation de la géothermie d’ici à deux ans sur l’ensemble du territoire, conclut le canton. Ces opérations sont décisives pour augmenter les chances de succès des futurs forages et de garantir une utilisation durable et maîtrisée de la géothermie. »

Objectif MARS

GRDF, GRTgaz et Teréga ont signé avec l’Université Paris Diderot le projet MARS (Méthane renouvelable solaire), un contrat de recherche pour développer des solutions de stockage de l’énergie solaire et de valorisation du CO2 en méthane. Ces recherches permettraient à terme de proposer une solution de recyclage du gaz carbonique en méthane en y stockant au passage de l’énergie solaire. « Recherche fondamentale et recherche appliquée, qu’elles soient académiques ou industrielles, vont ainsi travailler en synergie au développement d’un procédé qui devrait, permettre de transformer le CO2 en une source d’énergie courante et compatible avec les usages actuels, en utilisant la lumière du soleil et une molécule à base de fer », expliquent les partenaires dans un communiqué commun daté du 26 octobre. Le projet MARS s’inscrit dans une démarche conjointe entre acteurs de l’énergie et recherches scientifiques, le développement des résultats et des phases de test se feront conjointement entre les différents acteurs afin de vérifier l’application des solutions proposées par l’Université Paris Diderot aux métiers de la filière gaz naturel.

Un nouveau projet dans le Raz Blanchard

La région Normandie s’est alliée avec le groupe britannique Simec Atlantis Energy pour développer un nouveau projet hydrolien. Le groupe britannique a en effet créé une co-entreprise avec plusieurs institutions régionales (agences de développement, fonds régional d’investissement) pour installer et exploiter plusieurs GW dans la zone du Raz Blanchard. Si le montant des investissements prévus n’est pas précisé, la nouvelle structure, baptisée Normandie Hydrolienne et qui sera détenue à majorité par Atlantis Energy, prévoit de construire et assembler dans la région les turbines utilisées dans ce projet. Atlantis Energy, qui exploite déjà des hydroliennes en Ecosse, « prévoit la livraison d’une capacité opérationnelle initiale de 1 GW dès 2025, qui pourrait être rapidement portée à 2 GW d’ici 2027 », indique son PDG, Tim Cornélius, cité dans un communiqué du 30 octobre. L’heure est désormais à l’obtention des autorisations locales et nationales, ainsi qu’à la confirmation de la faisabilité technico-économique des futurs parcs.

L’annonce de la PPE repoussée à mi-novembre

La présentation des grandes orientations du gouvernement pour le secteur de l’énergie (Programmation pluriannuelle de l’énergie – PPE – pour les années 2019-2023 et 2024-2028) est de nouveau repoussée à « courant novembre », a annoncé le 24 octobre la nouvelle secrétaire d’État à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon. « L’annonce ne sera pas le 30 octobre, ce sera courant novembre. », a-t-elle expliqué sur RMC. Initialement prévue pour fin juin, la présentation de la PPE avait dernièrement été repoussée à la fin octobre. Emmanuel Macron a par ailleurs une « Rencontre avec des acteurs de l’énergie » inscrite à son agenda ce mercredi 24 octobre. Il reçoit en effet des patrons d’entreprises et d’organismes de recherche à l’Élysée. Trois ministres seront présents : François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. En réaction à l’absence d’invitation à cette réunion, des représentants d’« acteurs de la transition énergétique […] entreprises des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, associations, collectivités, syndicats » tiendront en même temps dans un lieu public proche de l’Élysée, leur propre réunion de travail sur la PPE.