Les renouvelables supplantent le charbon

En 2018, et pour la première fois, l’Allemagne a produit plus d’électricité grâce aux énergies renouvelables qu’au charbon, explique un rapport publié le 2 janvier par l’institut allemand Fraunhofer ISE. La part des renouvelables dans le mix électrique outre-rhin a approximativement doublé depuis le début des années 2010. L’an dernier, les énergies renouvelables (éolien, solaire photovoltaïque, biomasse et hydroélectricité) ont produit 219 TWh d’électricité en Allemagne, soit 4,3 % de plus qu’en 2017. Elles ont compté pour 40,4 % de la production électrique allemande des douze derniers mois, contre 38 % pour le charbon (lignite et houille confondus). Selon l’institut Fraunhofer ISE, la part des énergies renouvelables devrait rester supérieure à 40 % en 2019, compte tenu du nombre d’installations renouvelables en construction (en prenant en compte les aléas météorologiques).

L’Irena compte désormais 160 membres

Le ministre canadien des Ressources naturelles, Amarjeet Sohi, a annoncé le 9 janvier que le Canada était devenu officiellement membre de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena). Le pays rejoint ainsi 159 autres membres au sein de l’organisme intergouvernemental oeuvrant à la fourniture d’une énergie propre et durable à la population mondiale en croissance. « En devenant membre de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), le Canada pourra accélérer ses efforts en vue de créer un avenir fondé sur l’énergie propre qui stimulera l’économie et créera des milliers de nouveaux emplois bien rémunérés », explique le ministre dans un communiqué.

Accord informel sur le marché de l’électricité

L’Union européenne prépare une directive pour compléter son paquet énergie propre et un grand pas vient d’être franchi dans la nuit du 18 au 19 décembre. En effet, la présidence du conseil européen et les représentants du Parlement européen ont atteint un accord, qui doit cependant encore être adopté formellement. La directive devra ainsi autoriser l’application de tarifs réglementés pour protéger  les clients les plus précaires. Et surtout « les clients pourront participer directement au marché, en tant que clients actifs, par exemple en vendant de l’électricité produite par leur propres moyens, en participant à des programmes d’effacement de la demande, ou en rejoignant des communautés énergétiques citoyennes ». À l’échelle française, ce dernier point pourra favoriser les schémas d’autoconsommation, qu’elle soit individuelle ou collective.

Signature d’un partenariat entre Dalkia et Amundi

Dalkia a annoncé le 18 décembre avoir signé un accord de partenariat avec Amundi Transition Énergétique (ATE) pour faciliter le développement des réseaux de chaleur renouvelable. « Cet accord permettra de proposer aux collectivités territoriales des solutions innovantes et durables conjuguant l’expertise et le savoir-faire de Dalkia, 1er acteur des réseaux de chaleur en France, et un montage original de financement compétitif s’appuyant sur les compétences d’Amundi, le leader européen de la gestion d’actifs, en matière d’investissements en infrastructures », explique la filiale d’EDF dans un communiqué. Amundi Transition Energétique (ATE) est une filiale d’Amundi (60 %) et d’EDF (40 %). « Dalkia et ATE ont d’ores et déjà prévu de réaliser ensemble un investissement significatif d’ici la fin de l’année, ce qui portera à près de 500 millions d’euros le montant des opérations conclues à date », ajoute Dalkia.

Inauguration d’Agri Méthane

L’unité de méthanisation agricole et territoriale Agri Méthane a été inaugurée le 14 décembre par le préfet de la région Loire Atlantique, ainsi que le Conseil régional, le Conseil départemental, la Communauté de communes de Châteaubriant-Derval et la chambre d’agriculture. D’un coût total de 4,6 millions d’euros, l’installation valorise notamment des déchets, des effluents d’élevage et de productions agricoles pour produire de l’énergie électrique et thermique. « L’ensemble des parties prenantes à ce projet a pris ce dossier à bras le corps il y a déjà sept ans pour faire de la Loire-Atlantique un département pilote dans le domaine de la méthanisation », se félicite la préfecture dans un communiqué. La région Pays de la Loire étant la deuxième région agricole française, elle dispose d’un important gisement de déchets méthanisables. « La France compte actuellement 281 unités de méthanisation, le plan Energie – Méthanisation – Autonomie – Azote prévoit 1 000 unités en 2020 », rappelle également la préfecture, qui souligne « la volonté commune de poursuivre cette politique. »

Les professionnels dépités par la nouvelle PPE

Les objectifs fixés par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) pour l’éolien en mer sont bien en deçà des attentes des professionnels de la filière. Avec 5 GW d’ici 2028 d’éolien posé en mer et 500 MW d’éolien flottant entre 2020 et 2022, l’ambition affichée ne permet pas « de consolider les investissements publics et privés déjà réalisés ».  C’est donc pour sonner l’alarme, et exprimer leur colère, que 9 entrepreneurs dédiés aux Energies Marines Renouvelables (EMR) ont publié une Lettre Ouverte au Gouvernement, l’invitant à revoir les objectifs annoncés pour la filière. Ils rappellent que la filière représente déjà 2 600 emplois en France et que ce chiffre pourrait fortement augmenter. En effet, un « volume global de projets éoliens offshore posés de l’ordre de 10 GW sur la période 2019-2028 », « un objectif d’au moins 3 GW à l’horizon 2030 » pour l’éolien flottant et « l’intégration au sein de la PPE de la filière hydrolienne » permettrait de générer  « 15 000 emplois à l’horizon 2030 ». Par ailleurs, des objectifs plus ambitieux permettent de faire baisser les coûts de la technologie d’autant.

Les multiples vertus d’un mix électrique de 85 % d’EnR en 2050

« Dès lors qu’on cherche à optimiser les coûts de production de l’électricité et réduire son coût pour le consommateur, l’étude de l’Ademe aboutit à une part très importante des énergies renouvelables (EnR) dans le système électrique français. Pour des niveaux de demandes compris entre 430 TWh et 600 TWh, la trajectoire d’évolution du système électrique français, conduit, selon l’optimum économique à une part des EnR de 85 % en 2050 (et 95 % en 2060) dans l’ensemble des cas, hormis dans les scénarios avec déploiement volontariste d’EPR. » Tels sont les enseignements tirés par l’Ademe de son étude Trajectoires d’évolution du mix électrique 2020-2060. « Pour le consommateur, l’augmentation progressive de la part des EnR dans le mix électrique permet de faire baisser le coût total de l’électricité jusqu’environ 90 €/MWh hors taxe sur le long terme (à comparer au coût actuel, près de 100 €/MWh) », assure l’agence, qui entrevoit « de meilleures conditions de rémunération pour les producteurs d’électricité sur le marché de gros, à condition d’éviter une prolongation trop forte du parc nucléaire historique. » Et d’ajouter : « Dans la plupart de ces scénarios, cette évolution permet un développement des EnR sans système de soutien à partir de 2030 pour le photovoltaïque au sol et à partir de 2035 pour l’éolien terrestre. »

Un budget en hausse, à 307 M€, pour 2019

Le conseil d’administration de l’Ademe a voté le 7 décembre un budget  s’élevant à 761 millions d’euros pour 2019. « Il permet une augmentation de plus de 100 millions d’euros pour la chaleur renouvelable et la mobilité durable », se réjouit l’agence dans un communiqué qui précise que « cette hausse de 55 % par rapport à 2017, en cohérence avec la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), porte le Fonds chaleur à 307 millions d’euros. » Avec + 43 % par rapport à 2018, l’augmentation n’atteint pas encore le doublement réclamé par la filière, mais elle est nettement plus importante que la précédente (+ 9 % entre 2017 et 2018). Autres annonces de l’Ademe, « également en hausse de 50 %, le nouveau Fonds Air Mobilité, créé pour accompagner le projet de loi d’orientation des mobilités et le plan hydrogène, est porté à 30 millions d’euros. De même, 34 millions d’euros sont alloués au programme bâtiment durable. » Enfin, 185 M€ seront consacrés à l’économie circulaire, aux déchets et aux sites pollués.

En Gironde, des formations pour faire monter la filière en compétence

« Plusieurs aspects freinent le développement de la géothermie, en particulier sur notre territoire, expose Camille Mehl, chargée de mission énergies renouvelables à l’Alec (Agence Locale de l’Énergie et du Climat de la métropole bordelaise et de la Gironde). Parmi ceux-ci, il y a une certaine méconnaissance du potentiel, pourtant le deuxième de France, et il manque le réflexe qui consiste à penser à la géothermie lors de projets de construction. » Pour surmonter ces obstacles, l’Alec, dans le cadre du programme européen Interreg Espace Atlantique, vient de mettre en place quatre formations sur la géothermie basse et très basse énergie. La première, à destination des espaces info-énergie (EIE), s’est tenue le mardi 27 novembre, sur le thème « Comment orienter le particulier vers la géothermie dans l’habitat individuel ? ». « Il s’agit de former les conseillers EIE sur un outil de dimensionnement mis au point par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), donc c’est une formation assez technique », précise Camille Mehl. La deuxième, le 11 décembre, sera en revanche un peu plus généraliste et ouverte aux porteurs de projets. Intitulée « La géothermie, une option énergétique pour vos projets : creusons le sujet ! », elle compte déjà 65 inscrits et l’Alec en espère d’autres. Une journée de formation à destination des élus aura ensuite lieu en février et une dernière session sera organisée pour les artisans afin d’amorcer la professionnalisation de la filière. A l’issue du programme, un kit de formation sera réalisé avec en vidéo des interviews d’experts, des visites de sites, des partages d’expérience… le tout mis gratuitement à disposition sur le site de l’Alec. En parallèle, l’agence a mis en place un groupe d’échanges avec 25 acteurs locaux représentant la filière, qui l’aide notamment à déterminer les objectifs des formations. « Une action de conseil aux entreprises afin de faire connaître les bonnes pratiques est également prévue pour 2019, annonce la chargée de mission. Et un projet pilote de géothermie, parmi ceux que nous accompagnons, doit également être choisi pour servir de démonstrateur au sein du programme Interreg Espace Atlantique. » Les bonnes idées ne manquent pas pour faire sortir la géothermie de terre.

Prix au plus bas pour l’appel d’offres bi-énergie

Lancé en septembre dernier, le premier appel bi-énergie solaire et éolien du Danemark a rendu son verdict le 3 décembre. Il s’est conclu sur un prix exceptionnellement bas de 3,1 euros/MWh sur vingt ans, a annoncé dans un communiqué l’agence danoise de l’énergie. Sur les 17 offres reçues, 6 ont été retenues : 3 projets éoliens terrestres (pour un total de 165 MW) et 3 projets solaires (pour un total de 104 MW). Les projets lauréats doivent être reliés au réseau dans les deux ans qui suivent la signature du contrat. À noter, pour la première fois depuis l’introduction en Europe d’appels d’offres bi-énergie, des projets éoliens sont parvenus à s’imposer face à des projets solaires.