Le Crédit Agricole a annoncé le 26 février le lancement d’un fonds d’investissement de 200 millions d’euros dédié à la transition énergétique, agricole et agroalimentaire. Ce nouveau fonds a pour nom CA Transitions, « le premier fonds d’investissement bancaire pour compte propre dédié aux transitions énergétique, agricole et agroalimentaire », explique la banque dans un communiqué. Il a vocation à accompagner des entreprises, en ciblant plus précisément la production d’énergies renouvelables, l’efficacité énergétique dans les bâtiments, les réseaux intelligents de stockage et de distribution d’énergie ou le recyclage et la valorisation de matériaux. Il « accompagnera le développement des PME, ETI et coopératives engagées dans ces nouveaux modèles. »
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L’Europe met en place des garanties d’origine
À l’image de l’électricité verte ou du biométhane, l’hydrogène a désormais sa garantie d’origine (GO) permettant aux utilisateurs finaux de consommer un hydrogène certifié vert ou bas carbone partout dans l’Union Européenne. La plateforme CertifHy propose en effet de l’hydrogène certifié vert ou bas carbone à ses clients dans le cadre d’un projet pilote initié par la Commission Européenne et financé par le FCH JU (Fuel Cell and Hydrogen Joint Undertaking). Les consommateurs d’hydrogène du secteur de l’industrie et des transports peuvent utiliser dès maintenant l’hydrogène certifié dans leurs processus et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre en achetant soit des GO CertifHy Green, soit des GO Low Carbon Hydrogen. Le premier label concerne de l’hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables (biomasse, hydraulique, éolien, solaire). Le deuxième concerne l’hydrogène produit à partir d’énergies non renouvelables avec une empreinte carbone faible, à savoir 60 % plus basse que les procédés conventionnels de production par reformage de gaz naturel. « CertifHy est actuellement en phase pilote et une première série de Garanties d’Origine a déjà pu être émise, explique Air Liquide dans un communiqué du 12 février annonçant sa participation à CertifHy. Le projet a en effet émis plus de 75 000 garanties d’origine d’hydrogène vert et à faible teneur en carbone, qui sont désormais disponibles sur le marché. « Les Garanties d’Origine émises pendant cette phase pilote concernent quatre sites de production en Europe, parmi lesquels se trouve le site Air Liquide de Port-Jérôme-sur-Seine (Normandie) où le Groupe produit de l’hydrogène bas-carbone par reformage de gaz naturel tout en captant une partie du CO2 émis », ajoute Air Liquide. Trois autres industriels participent à la plateforme CertifHy : le groupe chimique néerlandais Nouryon, l’entreprise belge de grande distribution Colruyt Group et l’énergéticien allemand Uniper.
Création d’une commission d’enquête
La commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale a voté, le 13 février, la création d’une « commission d’enquête sur l’impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l’acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique ». La conférence des présidents doit désormais acter ce vote et la création de la commission d’enquête. « La politique d’accélération du déploiement des énergies renouvelables sur notre sol depuis plus de dix ans appelle aujourd’hui la représentation nationale à dresser le bilan de l’efficacité économique, énergétique et environnementale », écrivent les députés dans la proposition de résolution présentée par le député de l’opposition LR (Les Républicains) Julien Aubert. Les parlementaires soulignent que « d’une part, ni le Parlement, ni les Français n’ont une vision très claire de ce qui est exactement prélevé en taxes et quasi-taxes pour le financement de la transition énergétique. D’autre part, à l’autre bout du tuyau de la dépense, il n’y a aucune visibilité sur le coût de la transition, l’efficience de la dépense et l’impact sur la croissance économique. »
La France avance vers l’Alliance des batteries
À l’occasion de la célébration des 100 ans de l’Organisation internationale des constructeurs automobiles (OICA), le président de la République Emmanuel Macron a annoncé un investissement de 700 millions d’euros pour la création d’une filière française et européenne de batteries et le soutien d’un consortium franco-allemand, l’Alliance des batteries européenne, lancée en 2017. Le président a également indiqué qu’une usine de batteries serait construite en France. L’Allemagne de son côté a déjà annoncé des investissements considérables pour la construction d’une usine de batteries sur son territoire et un centre de R&D afin de développer de nouvelles technologies. Côté français, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) a été lancé récemment par la Direction générale des entreprises.
Au tour de la chaleur et du froid renouvelables
Emmanuelle Wargon a annoncé le 7 février, lors du colloque des 20 ans du Syndicat des énergies renouvelables (SER), l’ouverture d’un nouveau groupe de travail consacré à la chaleur et au froid renouvelables. Une initiative dans la lignée des groupes de travail relatifs à la méthanisation, au solaire et à l’éolien lancés par le Secrétaire d’État, Sébastien Lecornu, et qui n’a pas manqué de faire réagir la FNCCR territoire d’énergie. Ce nouveau groupe de travail « confirme l’importance de la thématique », explique, dans un communiqué publié le 12 février, le site des autorités organisatrices de la distribution d’énergie (AODE) engagées dans la transition énergétique. Et de rappeler que « 50 % de l’énergie finale consommée en France l’est sous forme de chaleur » et qu’« aujourd’hui, la chaleur reste produite à près de 80% par des énergies fossiles ». La FNCCR territoire d’énergie ajoute qu’« en choisissant d’axer ce nouveau groupe de travail sur la chaleur renouvelable mais aussi le froid, c’est une reconnaissance de l’importance de cette thématique pour laquelle la FNCCR territoire d’énergie s’est fortement mobilisée ces quatre dernières années, que ce soit au niveau européen lors des négociations de la nouvelle directive EnR ou lors d’événements et publications dédiés. »
Onze États ont déjà atteint leurs objectifs 2020
Et, surprise, la France n’est pas dans la liste. Parmi les 28 États membres de l’Union européenne, onze ont déjà atteint le niveau requis pour réaliser leurs objectifs nationaux 2020 respectifs, explique l’organisme de statistiques européen Eurostat dans une publication du 12 février. À l’autre extrémité de l’échelle, les Pays-Bas, la France, l’Irlande, le Royaume-Uni, le Luxembourg, la Pologne et la Belgique sont pointés du doigt. Ce sont les pays les plus éloignés de leurs objectifs. Plus généralement, en 2017, explique Eurostat, la part de l’énergie provenant de sources renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie a atteint 17,5 % dans l’ensemble de l’Union européenne, en hausse de 0,5 % par rapport à 2016 (17 %) et plus du double de son niveau de 2004 (première année pour laquelle les données sont disponibles). L’Europe a pour objectif d’atteindre 20 % d’ici à 2020 et à au moins 32 % d’ici à 2030.
Un guide sur les aides financières
L’Ademe a récemment mis en ligne un guide pour présenter les différentes aides financières dont les particuliers peuvent disposer pour réaliser des travaux de rénovation énergétique dans leur logement. « Des mesures d’évolutions et de simplifications de l’éco-prêt à taux zéro entreront en vigueur au 1er mars et au 1er juillet 2019 », est-il précisé. Les informations de la publication seront alors actualisées. Le guide répertorie les critères d’attribution des aides financières disponibles. Ces critères peuvent être liés au logement, à la situation du particulier et aux caractéristiques techniques des matériels installés.
L’Ademe plaide pour l’exemplarité de la filière
« Le développement des énergies renouvelables doit se faire de façon irréprochable », a plaidé Arnaud Leroy, président de l’Ademe, lors du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables (SER) qui s’est ouvert le 6 février. La question de l’acceptabilité est revenue à plusieurs reprises au cours des témoignages proposés par la 20e édition de cette manifestation. « Ademe et acteurs des énergies renouvelables, nous avons un enjeu commun : la neutralité carbone en 2050. Il faut faire émerger des solutions territoriales, nous devons construire un consensus sociétal autour de la transition écologique », a poursuivi Arnaud Leroy. « Les questions de l’efficacité et de la sobriété énergétique doivent être notre boussole. Nous avons plusieurs enjeux à relever ensemble : l’économie circulaire, le développement des énergies renouvelables, la biodiversité, l’acceptabilité et la formation aux emplois des énergies renouvelables », a-t-il poursuivi. Et d’annoncer que l’Ademe a lancé un « job Dating », une initiative sous forme de tour de France destinée à mettre en adéquation les besoins des entreprises d’énergies renouvelables et ceux qui cherchent des débouchés professionnels. « La question de l’efficacité et de la sobriété énergétique est une boussole que nous devons garder à l’esprit : ces évolutions sont aussi demandées par la société », a insisté le président de l’Ademe. « Nous avons pour devoir de rendre la transition énergétique acceptable et, même, désirable pour tous les citoyens », a expliqué dans le même sens Jean-Louis Bal, président du SER, en ouverture de ces deux jours de colloque.
De nouvelles infographies mises en ligne par l’Ademe
À l’occasion du Grand débat national, lancé le 15 janvier dernier, et de l’ouverture de la contribution en ligne sur le portail granddebat.fr depuis le 21 janvier, l’Ademe met à la disposition des citoyens des outils sur le thème de la transition écologique afin de fournir des pistes de solutions dans les débats. Après l’emploi, l’eau et l’énergie, et la mobilité, l’agence a ajouté de nouvelles infographies sur la taxe carbone, le logement et l’alimentation. L’ensemble des initiatives de l’Ademe pour le grand débat national est disponible sur son site internet.
Huit nouveaux territoires pour tester le dispositif
La deuxième phase d’expérimentation des contrats de transition écologique (CTE) a été lancée le 5 février par la secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon. Huit nouveaux territoires candidats vont tester ce dispositif. Il s’agit de : la Communauté de communes du Trièves et Grenoble-Alpes Métropole (Auvergne-Rhône-Alpes, Isère) ; le Pays Vendômois (Centre-Val-de-Loire, Loir-et-Cher) ; le Pays Terres de Lorraine (Grand-Est, Meurthe-et-Moselle) ; la Communauté d’agglomération Grand Paris Sud (Île-de-France, Essonne) ; la Communauté de communes Coutances Mer et Bocage (Normandie, Manche) ; la Communauté d’agglomération Rochefort Océan (Nouvelle-Aquitaine, Charente-Maritime) ; le Groupement d’action locale Sud Mayenne – Pays de Craon, Pays de Château-Gontier, Pays de Meslay-Grez (Pays-de-la-Loire, Mayenne) ; et le Centre Morbihan Communauté et Pontivy Communauté (Bretagne, Morbihan). Emmanuelle Wargon a également annoncé que cette deuxième phase de l’expérimentation permettrait « le déploiement national du dispositif, à l’été 2019, afin de permettre à l’ensemble des territoires intéressés de porter leur candidature auprès du ministère. »