L’Ademe plaide pour l’exemplarité de la filière

« Le développement des énergies renouvelables doit se faire de façon irréprochable », a plaidé Arnaud Leroy, président de l’Ademe, lors du colloque annuel du Syndicat des énergies renouvelables (SER) qui s’est ouvert le 6 février. La question de l’acceptabilité est revenue à plusieurs reprises au cours des témoignages proposés par la 20e édition de cette manifestation. « Ademe et acteurs des énergies renouvelables, nous avons un enjeu commun : la neutralité carbone en 2050. Il faut faire émerger des solutions territoriales, nous devons construire un consensus sociétal autour de la transition écologique », a poursuivi Arnaud Leroy. « Les questions de l’efficacité et de la sobriété énergétique doivent être notre boussole. Nous avons plusieurs enjeux à relever ensemble : l’économie circulaire, le développement des énergies renouvelables, la biodiversité, l’acceptabilité et la formation aux emplois des énergies renouvelables », a-t-il poursuivi. Et d’annoncer que l’Ademe a lancé un « job Dating », une initiative sous forme de tour de France destinée à mettre en adéquation les besoins des entreprises d’énergies renouvelables et ceux qui cherchent des débouchés professionnels. « La question de l’efficacité et de la sobriété énergétique est une boussole que nous devons garder à l’esprit : ces évolutions sont aussi demandées par la société », a insisté le président de l’Ademe. « Nous avons pour devoir de rendre la transition énergétique acceptable et, même, désirable pour tous les citoyens », a expliqué dans le même sens Jean-Louis Bal, président du SER, en ouverture de ces deux jours de colloque.

De nouvelles infographies mises en ligne par l’Ademe

À l’occasion du Grand débat national, lancé le 15 janvier dernier, et de l’ouverture de la contribution en ligne sur le portail granddebat.fr depuis le 21 janvier, l’Ademe met à la disposition des citoyens des outils sur le thème de la transition écologique afin de fournir des pistes de solutions dans les débats. Après l’emploi, l’eau et l’énergie, et la mobilité, l’agence a ajouté de nouvelles infographies sur la taxe carbone, le logement et l’alimentation. L’ensemble des initiatives de l’Ademe pour le grand débat national est disponible sur son site internet.

Huit nouveaux territoires pour tester le dispositif

La deuxième phase d’expérimentation des contrats de transition écologique (CTE) a été lancée le 5 février par la secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, Emmanuelle Wargon. Huit nouveaux territoires candidats vont tester ce dispositif. Il s’agit de : la Communauté de communes du Trièves et Grenoble-Alpes Métropole (Auvergne-Rhône-Alpes, Isère) ; le Pays Vendômois (Centre-Val-de-Loire, Loir-et-Cher) ; le Pays Terres de Lorraine (Grand-Est, Meurthe-et-Moselle) ; la Communauté d’agglomération Grand Paris Sud (Île-de-France, Essonne) ; la Communauté de communes Coutances Mer et Bocage (Normandie, Manche) ; la Communauté d’agglomération Rochefort Océan (Nouvelle-Aquitaine, Charente-Maritime) ; le Groupement d’action locale Sud Mayenne – Pays de Craon, Pays de Château-Gontier, Pays de Meslay-Grez (Pays-de-la-Loire, Mayenne) ; et le Centre Morbihan Communauté et Pontivy Communauté (Bretagne, Morbihan). Emmanuelle Wargon a également annoncé que cette deuxième phase de l’expérimentation permettrait « le déploiement national du dispositif, à l’été 2019, afin de permettre à l’ensemble des territoires intéressés de porter leur candidature auprès du ministère. »

Inquiétude de la filière après la publication de la PPE

« Les objectifs de production de biométhane du projet de PPE pour 2023 sont inférieurs aux projets déjà enregistrés et nettement en retrait par rapport à la précédente PPE avec de surcroit des objectifs de baisse de coût peu réalistes. L’Association française du gaz (AFG), l’Association française du gaz naturel pour véhicules (AFGNV), Coénove et France gaz renouvelables estiment que les mesures annoncées pour le biométhane risquent de condamner l’avenir de cette  filière sans tenir compte de ses avantages », ont déploré ces acteurs dans un communiqué. Le gouvernement a en effet publié le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour les périodes 2019-2023 et 2024-2028. Et pour les professionnels du biogaz, la PPE dévoilée le 25 janvier menace le développement de la filière. « Comment interpréter le fait que le projet de PPE ramène à 7 % la part du gaz vert dans la consommation en 2030 et conditionne son développement à une baisse des coûts irréaliste ?, s’interroge Coenove dans un communiqué distinct. Au-delà du strict enjeu énergétique, c’est faire, de plus, fi des nombreuses externalités positives que présente le verdissement du gaz pour la filière agricole et l’économie circulaire. » Et d’enfoncer le clou : « Cette PPE fait avant tout dans le « deux poids, deux mesures », considérant que rien n’est impossible pour le secteur électrique et laissant sur la touche l’énergie gaz au mépris même de son avenir renouvelable. »

L’Ademe et GRDF signent un nouvel accord de coopération

L’Ademe et GRDF ont signé le 23 janvier un nouvel accord de coopération visant à favoriser l’efficacité énergétique et environnementale au travers du développement de solutions utilisant le gaz naturel et les gaz verts. Ce 4e accord est d’une durée de 3 ans. Il s’inscrit dans la lignée de la publication de l’étude prospective publiée en 2018 par l’Ademe et intitulé « Un mix de gaz 100 % renouvelable en 2050 ?« . « Cette collaboration concerne également les filières moins matures : elle vise à étudier les verrous technologiques de la gazéification et à définir les conditions technico-économiques d’injection d’hydrogène dans les réseaux », précise l’Ademe dans un communiqué. Les deux partenaires indiquent également qu’ils travailleront conjointement sur plusieurs études pour valoriser les atouts environnementaux de la filière bioGNV (Gaz Naturel Véhicule issu du biométhane) : dispositifs techniques pour garantir la traçabilité du bioGNV jusqu’à l’utilisateur final, mécanismes de prise en compte du bilan CO2 du bioGNV et des autres biocarburants, outil d’estimation des gains pour la collectivité de privilégier les transports par autocars au GNV / BioGNV…

500 M€ pour la R&D sur les batteries en Allemagne

L’Allemagne va investir 500 millions d’euros sur quatre ans dans un centre de R&D dédié à la technologie des batteries, a annoncé le 23 janvier la ministre de la Recherche allemande, Anja Karliczek, dans un communiqué. Le financement, qui doit « garantir la souveraineté technologique de l’Allemagne », vise à développer toute la chaîne de valeur : la recherche sur les matériaux, la conception de cellules et de processus ainsi que la recherche sur la production de cellules de batterie à l’échelle industrielle. Selon le ministère, les entreprises allemandes BMZ, Liacon Batteries, Customcells, EAS Batteries, TerraE et suisse Leclanché ont déjà annoncé leur participation à la mise en place du projet de recherche. L’emplacement de la nouvelle installation doit, lui, être choisi d’ici mi-2019, et entrer dans la phase de construction dans la foulée.

Signature du contrat « Transformation et valorisation des déchets »

Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, et Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, ont signé le 18 janvier, à Limay (78) le contrat du comité stratégique de filière « Transformation et valorisation des déchets »« Le Comité stratégique de filière s’engage sur les six projets structurants pour répondre aux principaux défis et développer en France  une industrie du recyclage performante et compétitive à l’échelle internationale », explique les deux membres du gouvernement dans un communiqué du 18 janvier. À savoir : développer et soutenir l’incorporation de matières premières de recyclage dans les produits finis ; accompagner la croissance des besoins en valorisation énergétique des fractions non recyclables – Combustible solide de récupération (CSR), « qui vise à valoriser énergétiquement les refus de tri. Les refus de tri sont préparés en CSR afin d’éviter leur enfouissement et sont utilisés comme combustible, en substitution d’énergies fossiles » ; accompagner les acteurs de la recyclabilité et le potentiel de valorisation ; accélérer la croissance des entreprises et développer leur présence sur les marchés internationaux ; accompagner les métiers et l’évolution des compétences ; accélérer la robotisation des centres de tri.

L’Ademe donne des outils sur la transition écologique

À l’occasion du Grand débat national lancé le 15 janvier, l’Ademe met à disposition des citoyens des outils sur le thème de la transition écologique afin de fournir des pistes de solutions dans les débats. L’agence a ainsi élaboré et mis à disposition un dossier, accessible en ligne, à vocation pédagogique qui reprend les quatre grands thèmes de la transition écologique : se déplacer, se loger, se chauffer et se nourrir « traités sous l’angle du bénéfice en termes de pouvoir d’achat, de lien social et d’emploi ». Par ailleurs, l’Ademe a réalisé quatre infographies qui illustrent les thèmes mis en avant, également disponible sur le portail « granddebat.fr ». « Le Grand Débat qui vient de s’ouvrir doit être l’opportunité de partager notre vision de la transition écologique avec nos concitoyens, d’expliquer en quoi changer de modèle et de comportements est un impératif pour assurer un futur vivable pour nous et nos enfants », explique son président, Arnaud Leroy, dans un communiqué du 21 janvier.

Baisse des investissements en 2018, une bonne nouvelle ?

En 2018, les investissements mondiaux dans les « énergies propres » (incluant principalement les énergies renouvelables, hors grands projets hydroélectriques) se sont élevés à 332,1 mds$, selon un rapport publié le 16 janvier par Bloomberg New Energy Finance (BNEF). Le total de ces investissements comptabilisés (qui inclut également les levées de fonds liées aux réseaux intelligents, au stockage d’énergie ou encore aux véhicules électriques) a ainsi baissé de près de 8 % par rapport à 2017. Une baisse qui n’est pas de mauvais augure puisqu’elle s’explique principalement par la réduction des coûts des installations renouvelables, selon le cabinet d’études, qui s’attend à la poursuite de cette tendance en 2019. Plus des trois quarts des investissements ont été effectués dans les filières solaires (130,8 mds$) et éoliennes (128,6 mds$), loin devant la biomasse solide, les biocarburants et les déchets, la géothermie, la petite hydroélectricité ou encore les énergies marines. La Chine est restée de loin « le leader »des investissements dans les « énergies propres » en 2018 (100,1 mds$, soit 30 % du total mondial) et continuera à jouer un « rôle majeur dans la dynamique de la transition énergétique mondiale », selon BNEF.

Emmanuelle Wargon fait le point sur les avancées

Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire, a réuni le 14 janvier les acteurs de la filière méthanisation pour effectuer un suivi des mesures destinées à accélérer le développement de cette filière. Au rayon des avancées mises en avant par la secrétaire d’État dans un communiqué, on trouve : l’assouplissement des conditions de mélange des déchets avant méthanisation, sauf lorsqu’il s’agit de biodéchets ; la simplification de la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement ; l’élargissement des possibilités de sortie de statut de déchet des digestats ; la simplification de la réglementation « loi sur l’eau » ; la réfaction des coûts de raccordement des installations de méthanisation au réseau de transport de gaz naturel ; l’utilisation du bioGNV par les engins agricoles. Pour la suite, « les travaux se poursuivront dans les prochains mois afin d’assurer la mise en œuvre des dernières actions décidées dans le cadre de ce groupe de travail. En particulier, le droit à injection du biométhane dans le réseau de gaz sera rendu pleinement opérationnel d’ici le printemps 2019. » Le Club Biogaz a profité de la réunion pour présenter le label Qualimétha « conception et construction des installations de méthanisation », qui doit contribuer au renforcement des démarches de qualité permettant de professionnaliser la filière de la méthanisation.