EDF va commercialiser et produire de l’hydrogène bas carbone

EDF a annoncé la création d’une filiale, baptisée Hynamics, dédiée à la production et à la commercialisation de l’hydrogène « bas carbone » pour l’industrie et les transports. Dans l’industrie, Hynamics « installe, exploite et assure la maintenance de centrales de production d’hydrogène, en investissant dans les infrastructures nécessaires », explique l’énergéticien dans un communiqué du 2 avril. Dans les transports, la société « contribue à mailler les territoires de stations-service pour recharger en hydrogène les flottes de véhicules électriques lourds ». Elle évoque « une quarantaine de projets cibles » en Europe. Hynamics, est détenue à 100 % par EDF Pulse Croissance Holding, le fonds d’investissement et incubateur de l’électricien pour les start-up et projets innovants. L’an dernier, EDF avait annoncé son entrée dans le capital de McPhy, société spécialisée dans la production et le stockage d’hydrogène.

La lettre des régions et industriels au gouvernement

Alors que la date d’anniversaire de l’annonce du plan hydrogène (juin 2018) se rapproche, régions et industriels ont demandé le 2 avril au gouvernement d’assurer un soutien pérenne à la filière. Dans une lettre adressée au Premier ministre, Régions de France (institution de représentation des régions françaises auprès des pouvoirs publics français et des institutions européennes) et l’Afhypac (association qui rassemble les entreprises du secteur) appellent désormais « à sa pleine concrétisation, mais surtout à sa pérennisation pour les prochaines années ». « Forte d’une recherche de haut niveau et d’acteurs industriels présents sur toute la chaîne de valeur, la France a tous les atouts pour prendre sa place dans la compétition mondiale», soulignent-ils.

La filière unie pour faire bouger la PPE

Un collectif a répondu au ministère de la Transition écologique et Solidaire, qui demandait que la filière formalise ses contributions à la Programmation Pluriannuelle de l’énergie et des mesures pour faciliter la baisse des coûts du biométhane pour la collectivité. Pour ce faire, l’Association des agriculteurs méthaniseurs de France, l’AFG, Amorce, l’Atee, Biogaz Vallée, Coénove, l’Insea, la FNCCR et France Gaz Renouvelables se sont unis pour structurer des propositions autour de huit leviers prioritaires et de pistes complémentaires. Le document a été publié le 28 mars sur le site de l’Atee. Parmi les leviers prioritaires : fixer une nouvelle trajectoire de tarifs, de volumes, et de montants prévisionnels tout en respectant au mieux la contrainte budgétaire et les trajectoires cibles de baisse des coûts ; objectiver/quantifier les externalités positives, et principalement celles qui impactent les finances publiques : eau, air (GES et particules), sols, emploi ; allonger la période d’achat du biométhane de 15 à 20 ans (en cohérence avec la durée de vie des installations) ; fixer à 40 GWh/an le seuil envisagé pour les futurs appels d’offres et les mettre en œuvre en 2021 ; conforter et rendre plus transparent le système français des garanties d’origine biométhane jusqu’à ce que la filière soit mature ; mettre en place un pilotage filière pour l’industrialisation et la baisse des coûts du biométhane ; finaliser le dispositif de droit à l’injection et accorder aux collectivités et syndicats de l’énergie le droit de contribuer au dispositif pour permettre l’utilisation des potentiels plus éloignés des réseaux. Les signataires « souhaitent que le processus de concertation déjà bien engagé permette de définir prochainement un calendrier (prévisionnel) de la révision des mécanismes de soutien. »

Création d’un groupe de travail dédié

Après le photovoltaïque, l’éolien ou encore la méthanisation, c’est au tour de la chaleur et du froid renouvelables d’être dotés d’un groupe de travail. Il a été lancé le 25 mars par Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat à la Transition écologique, dans le cadre du plan de libération des énergies renouvelables. Comme pour ses prédécesseurs, son but est de réunir les parties prenantes de la filière pour identifier et lever les freins à son développement. Il regardera de près les solutions de distribution, et notamment les réseaux de chaleur, afin d’en faire une filière française d’avenir. Les administrations, les collectivités locales et les fédérations professionnelles constituant ce groupe seront réparties autour de quatre axes de travail : créer et développer les réseaux de chaleur et de froid et mettre en valeur leur attractivité ; assurer la compétitivité économiques des réseaux de chaleur ; renforcer le taux d’énergie renouvelable et de récupération des réseaux de chaleur ; innover en créant des outils d’aide à la conception et au pilotage. Les mesures qui ressortiront de ce groupe de travail seront annoncées d’ici fin juin.

L’Ademe prône une gestion raisonnée de la récolte

Le bois énergie représente 40 % des énergies renouvelables produites en France, chaleur, électricité et biocarburants confondus. Partant du principe que le développement de cette énergie ne peut pas se faire à n’importe quelle condition, l’Ademe, le groupement d’intérêt public Ecofor et leurs partenaires ont publié une étude pour une gestion raisonnée de la récolte de bois énergie. Ce document propose aux exploitants de l’information technique pour réaliser des diagnostics préalables au lancement d’un chantier de récolte. Il présente également des recommandations pour les coupes. Les trois recommandations principales sont : limiter au maximum et en toutes circonstances d’évacuer le feuillage lors des opérations de récolte : moduler la récolte des menus bois en en laissant 10 à 30 % sur place ; appliquer une approche raisonnée de la récolte des souches. En effet, les menus bois, souches et feuillages contiennent des éléments minéraux très importants pour la bonne qualité des sols et sont un facteur clé pour la biodiversité forestière.

Renault teste la charge bidirectionnelle à grande échelle

La charge bidirectionnelle est la rencontre entre la capacité de stockage des véhicules électriques et la production variable des énergies renouvelables. L’idée est d’utiliser les véhicules pour stocker l’électricité lorsque la production est importante, et la déstocker quand elle est plus faible… sans empêcher les utilisateurs d’utiliser les véhicules lorsqu’ils en ont besoin ! Cela permet non seulement de pousser au développement des énergies renouvelables, mais également d’offrir aux conducteurs une consommation électrique plus économique. C’est pourquoi le Groupe Renault a annoncé dans un communiqué l’expérimentation à grande échelle de ce principe, à travers toute l’Europe, en commençant par déployer une flotte de 15 ZOE à charge bidirectionnelle aux Pays-Bas et en Europe. Le but est de chercher les voies de la généralisation de ce nouveau modèle et de bâtir des standards communs.

10,6 GW de nouvelles capacités photovoltaïques en 2018

L’association américaine des industriels de l’énergie solaire (SEAI) a publié mi-mars les chiffres d’installation de solaire photovoltaïque pour l’année 2018, qui représentent 29 % des nouvelles capacités électriques, en diminution depuis 2016 du fait de la croissance plus importante des centrales thermiques au gaz naturel (54 % en 2018 contre 28% en 2016). Le SEAI estime à 10,6 GW les nouvelles capacités photovoltaïques pour 2018. Ce chiffre est en légère baisse de 2 % par rapport à 2017, et loin du pic de 2016 (15,1 GW) mais celui-ci s’expliquait par un afflux massif de projets cherchant à bénéficier du crédit d’impôt fédéral de 30% qui expirait à la fin de cette même année. Le niveau d’installation de 2018 reste cependant largement supérieur à celui enregistré en 2015 (7,5 GW). Le parc photovoltaïque total en opération à fin 2018 se montait à 62,4 GW, soit 75 fois plus qu’en 2008. Le SEAI note une reprise du marché résidentiel en 2018, mais les utilities restent majoritaires avec 58 % des capacités nouvellement installées. La puissance couverte par des Power Purchase Agreements signées avec des utilities et la fin du crédit d’impôt pour l’investissement résidentiel en 2021 augurent d’un rythme d’installations soutenu pour les prochaines années avec en ligne de mire le doublement du parc total américain sur 5 ans.

Neoen produira l’électricité solaire la moins chère du pays

Neoen, producteur français indépendant d’énergies renouvelables, a annoncé la signature du financement d’El Llano, parc photovoltaïque de 375 MW situé dans l’état d’Aguascalientes au Mexique. Localisé au centre du pays, El Llano sera détenu à 100 % par Neoen, explique l’entreprise dans un communiqué. Le projet a été lauréat en novembre 2017 du 3e appel d’offres public mexicain portant sur les énergies renouvelables. Avec un contrat de vente de l’électricité produite à moins de 19 dollars par MWh, il est l’un des projets solaires les plus compétitifs au monde, contribuant à la bonne performance et à l’indépendance du secteur électrique mexicain. Le chantier mobilisera jusqu’à 820 personnes au plus fort de sa construction et générera des retombées importantes pour les communautés locales. Le début de la production est prévu pour le deuxième trimestre 2020.

Legendre Energie remporte l’appel d’offre de Lorient Agglomération

Par un communiqué du 19 mars, l’entreprise Legendre énergie a annoncé avoir remporté un appel d’offres lancé par la Société d’Economie mixte XSEA, concernant l’élaboration d’une étude de faisabilité et la proposition de préconisations techniques pour un projet d’autoconsommation collective. Legendre Energie devient ainsi assistant maîtrise d’ouvrage pour ce projet qui aura lieu dans la commune de Ploemeur, dans le Morbihan. Il accompagnera le Parc Technopolitain de Soye, qui regroupe des entreprises innovantes et technologiques et une vingtaine de maisons individuelles, dans sa politique de déploiement des énergies renouvelables et de réduction de son empreinte carbone. D’après Legendre Energie, le potentiel maximum d’installations solaires du parc de Soye se situe entre 100 et 300 kW.

Un bilan encourageant pour 2018

« Au 31 décembre 2018, 635 installations produisant de l’électricité à partir de biogaz sont raccordées au réseau. Cela correspond à une capacité totale installée de 456 MW. Au cours de l’année 2018, 26 MW supplémentaires ont été raccordés », peut-on lire dans le Tableau de bord : biogaz pour la production d’électricité, publié fin février par le Service de la donnée et des études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique et solidaire. Le document précise que les installations de méthanisation constituent plus des deux tiers du parc pour un tiers de la puissance totale et que la puissance des projets en file d’attente est de 69 MW à la fin de l’année 2018. Sur l’année 2018, la production d’électricité s’élève à 2,1 TWh, soit 0,4 % de la consommation électrique française, en hausse de 11 % par rapport à la production sur 2017. Des chiffres plutôt encourageants à l’heure où la filière a répété son mécontentement suite aux objectifs affichés dans le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), dévoilé fin janvier. Virginie Schwarz est d’ailleurs intervenue sur le sujet le 12 mars, à l’occasion de la convention de l’Association française du gaz (AFG). La directrice de l’Énergie au ministère de la Transition énergétique et solidaire a souligné que le développement des énergies renouvelables, et notamment du biométhane, doit s’accompagner d’une « optimisation du coût. » Elle a ajouté que « la PPE est un équilibre entre les préoccupations de développement de ces énergies renouvelables, et en particulier de celles qui ont les externalités les plus positives, mais aussi d’optimisation du coût de développement de ces renouvelables. »