Appel à projets d’hydrogène renouvelable

Publié le 10/10/2024. La Commission européenne vient de publier les conditions générales de son deuxième round d’appel à projets pour la production d’hydrogène renouvelable (enchère IF24), via le Fonds d’innovation. Cette enchère, qui est un pilier essentiel de la Banque européenne d’hydrogène, apporte un soutien financier aux producteurs d’hydrogène classés comme carburants renouvelables d’origine non biologique. La procédure débutera le 3 décembre 2024 et accordera jusqu’à 1,2 milliard d’euros d’aide aux projets retenus. Les soumissionnaires retenus dans le cadre de l’enchère IF24 recevront une prime fixe en €/kg d’hydrogène renouvelable produit, sur une durée maximale de dix ans d’exploitation. Le soutien du Fonds d’innovation permettra de combler l’écart entre les coûts de production et le prix que les acheteurs sont prêts à payer pour l’hydrogène renouvelable. En s’appuyant sur les enseignements de l’enchère pilote et facilitant une contribution du financement de l’UE aux objectifs du Net-Zero Industry Act (NZIA), un nouveau critère a été introduit : les projets seront évalués sur leur capacité à « assurer la sécurité de l’approvisionnement en biens essentiels et contribuer au leadership industriel et à la compétitivité de l’Europe ». La Commission veillera également à ce que des processus de production sûrs en Europe soient soutenus par des exigences appropriées en matière de sécurité et de cybersécurité.

Renouvelables électriques : 5 500 GW supplémentaires d’ici 2030

Publié le 10/10/2124. Dans son rapport Renewables 2024, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dresse un panorama encourageant pour le développement des énergies renouvelables électriques (photovoltaïque, éolien, hydraulique, biomasse, etc.) dans le monde. L’AIE estime que près de 5 500 GW de nouvelles capacités seront installées à l’échelle mondiale d’ici 2030, soit presque trois fois la croissance observée entre 2017 et 2023. Le photovoltaïque devrait à lui seul croître de 4 210 GW d’ici la fin de la décennie, soit 80 % du total, un bouleversement du mix mondial. La Chine jouera un rôle clé, représentant 60 % des nouvelles installations. Les énergies renouvelables produiront près de la moitié de l’électricité mondiale d’ici 2030, avec une part du solaire et de l’éolien doublant pour atteindre 30 %. Portée par la croissance de l’électricité renouvelable, la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique globale devrait passer à près de 20 % en 2030, contre 13 % en 2023. L’AIE souligne également la nécessité de construire et moderniser près de 25 millions de kilomètres de lignes électriques et d’atteindre 1 500  GW de capacité de stockage pour garantir la flexibilité des réseaux. Le rapport n’aborde qu’à la marge la chaleur renouvelable mais évoque les carburants renouvelables (biomasse solide, liquide, e-carburants, biogaz, hydrogène). Ces derniers devraient peu progresser, leur part dans la demande d’énergie mondiale devrait être de 5,5 % d’ici 2030. L’Agence rappelle que les projections de croissance du parc renouvelable mondial demeurent encore en deçà de l’objectif de la COP28 de tripler les capacités renouvelables d’ici 2030.

L’une des premières aires routières sans pétrole en France

Publié le 04/10/2024. Les travaux viennent officiellement de commencer pour la construction d’une nouvelle station multi-énergies sur l’aire de Dardilly (Rhône) le long de la route M6 (ex A6) et il s’agira de l’une des premières aires routières sans pétrole en France. Ce projet qui va être développé et exploité par GNVert et Engie Vianeo, deux marques d’Engie dédiées à la mobilité durable, s’inscrit dans la politique de transition énergétique portée par la Métropole de Lyon. La station distribuera du BioGNV à fort débit permettant d’avitailler tout type de véhicule : poids lourds, bennes à ordures ménagères, bus, véhicules légers. Une infrastructure de recharge pour véhicules électriques, d’une puissance de 300 kW à 500 kW avec dix points de charge, y sera également installée, accessible à tous les véhicules électriques. L’électricité fournie par les bornes de recharge sera garantie d’origine renouvelable.

Biométhane issu de déchets en Saône-et-Loire

Publié le 04/10/2024. Waga Energy, en partenariat avec Veolia, a lancé une nouvelle unité de production de biométhane sur le site de valorisation des déchets de Granges en Saône-et-Loire, marquant ainsi leur sixième projet commun en six ans. Cette unité utilise la technologie Wagabox pour épurer le biogaz produit afin d’en faire du biométhane, qui est ensuite injecté dans le réseau de gaz naturel. Avec une capacité de traitement de 600 m³/h et une production annuelle de 25 GWh, elle peut alimenter plus de 3 000 foyers tout en réduisant les émissions de CO2  d’environ 3 300 tonnes par an. Le site de Granges, qui traite jusqu’à 130 000 tonnes de déchets par an, améliore son efficacité énergétique en remplaçant un ancien moteur de cogénération biogaz par cette nouvelle unité d’injection de biométhane.

Niort passe à la chaleur renouvelable

Publié le 27/09/2024. La Ville de Niort projette de développer un réseau de chaleur urbain décarboné, en visant un mix énergétique avec 80 % d’énergies renouvelables. Deux réseaux existent actuellement : celui des Brizeaux, fonctionnant au bois énergie, et celui du Clou-Bouchet, alimenté au gaz. Ce dernier, propriété de Deux-Sèvres Habitat, doit être repris par la Ville car il ne peut plus être maintenu sous sa forme actuelle. Une étude de faisabilité a été lancée pour racheter et convertir le réseau du Clou-Bouchet aux énergies renouvelables. Deux options sont envisagées : récupérer la chaleur industrielle de l’entreprise Thébault, spécialisée dans la fabrication de panneaux de contreplaqué, ou installer une chaudière biomasse. La transition vers les énergies renouvelables permettra de stabiliser et réduire les coûts pour les abonnés, qui bénéficieront d’une TVA réduite à 5,5 %. Ce projet s’inscrit dans les objectifs de Niort Durable 2030 et du Plan Climat-Air-Énergie Territorial (PCAET), avec une réduction potentielle de 3 500 tonnes de CO2 par an.

166 300 emplois dans les énergies renouvelables en 2022

Publié le 27/09/2024. Parmi l’ensemble des études récurrentes réalisées par l’Ademe, celle portant sur les marchés et emplois de la transition énergétique est l’une des plus attendues. Chaque année à la rentrée, ce travail vient passer au crible le développement trois grands secteurs concourant à l’évolution des modes de production et de consommation en France non pas d’un point de vue énergétique mais économique à travers des indicateurs d’investissement, d’activité économique générée et d’emplois directs associés. Ces secteurs sont : les énergies renouvelables et de récupération, les transports terrestres et le bâtiment résidentiel. Pour le domaine des énergies renouvelables et de récupération les résultats sont bons puisqu’ils mettent en avant des hausses significatives d’emplois directs (166 330, +16,8 % par rapport à 2021) ainsi que de l’activité économique (46,1 milliards d’euros, +19 % par rapport à 2021). Il faut cependant noter que dans le périmètre de l’étude figure l’ensemble des filières renouvelables développées commercialement en France à l’exception de l’éolien en mer et des autres énergies marines. Sur la période 2020-2022, les investissements réalisés sur bon nombre de filières ont connu un développement nettement plus important que ce qui avait pu être observé au cours de la décennie 2010. Ainsi pour les filières EnR&R hors bâtiment résidentiel, les investissements dans de nouvelles centrales ont progressé de 63 % entre 2020 et 2022. Mieux encore, les filières appliquées au résidentiel (essentiellement les appareils de chauffage renouvelable) ont augmenté de 85 % en deux ans. Sans surprise les deux filières renouvelables les plus dynamiques en 2022 ont été le photovoltaïque et les pompes à chaleur aérothermiques. La première affiche une activité de 9,7 milliards d’euros – un record pour la filière – et 18 300 ETP (équivalents temps plein). La seconde est avec 66 570 ETP la première filière en termes d’emplois de tous les secteurs renouvelables. Une ombre pointe cependant : l’ensemble des trois secteurs couverts dans l’étude affiche un déficit pour le commerce extérieur qui a atteint un niveau inédit de 18,5 milliards d’euros. Ce passif est essentiellement le résultat des importations de voitures électriques, le photovoltaïque pèse tout de même pour 2,3 milliards dans ce déficit.

Chaufferie à combustibles solides de récupération dans les Hauts-de-France

Publiée le 19/09/2024. Suez et le sucrier Tereos, annoncent la construction de la première chaufferie à Combustibles Solides de Récupération (CSR) des Hauts-de-France pour une mise en service prévue en 2027. Cette installation permettra de remplacer 40 % de la consommation de gaz fossile de la sucrerie-distillerie d’Origny-Sainte-Benoite (Aisne), en utilisant des déchets non recyclables comme source d’énergie. La chaufferie traitera les déchets non dangereux non recyclés (bois, papiers, cartons, plastiques, mousse…) principalement enfouis aujourd’hui. Le projet vise à réduire les émissions de CO2 de Tereos de 65 % d’ici 2032. Il créera 150 emplois pendant la construction et 50 postes permanents, tout en contribuant à la transition énergétique et à l’économie circulaire.

Solaire thermique et géothermie main dans la main

Publiée le 19/09/2024. L’Association française des professionnels de la géothermie (AFPG) et Enerplan, le syndicat professionnel de l’énergie solaire, ont signé une feuille de route visant à favoriser le couplage et le déploiement de solutions combinant solaire thermique et géothermie. La combinaison de ces deux énergies permet de réaliser du stockage intersaisonnier de chaleur solaire dans le sous-sol, afin de récupérer en période hivernale la chaleur estivale stockée. Cette feuille de route formalise la collaboration des deux entités sur ces sujets, qu’ils soient de nature technique, réglementaire ou de communication. L’objectif : éclairer les professionnels du secteur sur la pertinence de ces combinaisons. En 2023, les pouvoirs publics ont publié un Plan d’action pour le développement de la géothermie. Un plan équivalent pour la chaleur solaire est attendu pour 2025.

La géothermie, solution ad hoc pour le refroidissement

Publié le 13/09/2024. La géothermie permet de chauffer des bâtiments mais elle est également pertinente pour assurer la climatisation et le rafraîchissement. C’est ce que montre l’Association française des professionnels de la géothermie (AFPG) dans une étude technico-économique qui compare les installations géothermiques à d’autres solutions de refroidissement dans cinq typologies de bâtiments :  maisons, logements collectifs, bureaux, commerces et établissements de santé. « Dans tous les scénarios techniques envisagés, qu’il s’agisse des sondes géothermiques verticales et des solutions de géothermie sur nappe, ces analyses démontrent des économies intéressantes par rapport aux solutions classiques », affirme Xavier Moch, expert géothermie de surface à l’AFPG. Si les solutions de géothermie nécessitent un investissement important au départ, elles présentent en effet des coûts d’exploitation réduits. L’avantage est d’autant plus marqué que les prix de l’énergie et de l’électricité ont tendance à augmenter. L’étude montre qu’à Paris par exemple, 875  millions d’euros de bénéfices pourraient être tirés sur 50 ans si toute la ville était climatisée par géothermie. Cette énergie renouvelable présente également des avantages environnementaux et sanitaires puisqu’elle atténue l’effet d’îlot de chaleur urbaine. Elle contribue à une diminution du taux de mortalité pendant les périodes de températures élevées, ainsi qu’à une réduction de la morbidité et de la perte de productivité.

Marché résidentiel 2023 : systèmes combinés et capteurs auto-stockeurs tirent leur épingle du jeu

Publié le 13/09/2024. Observ’ER (l’Observatoire des énergies renouvelables) vient de mettre en ligne son analyse du marché 2023 des applications solaires thermiques pour particuliers. Depuis une quinzaine d’années, la filière évolue avec une alternance de progressions et de reculs des chauffe-eaux solaires ou des installations combinées (eau chaude sanitaire plus chauffage) tout en restant sur des volumes de m2 de capteurs installés limités (moins de 100 000 m2 par an en métropole). En 2023, ce sont les systèmes solaires combinés (SSC) qui se sont tout particulièrement distingués avec un marché de près de 22 000 m2 et 59 % de mieux en un an. Les crises énergétiques et économiques récentes ont donné un nouveau souffle au solaire thermique. De plus en plus de particuliers ont recherché des solutions susceptibles de réduire leurs factures énergétiques, ce qui a profité au secteur et tout particulièrement aux SSC. Du côté des chauffe-eaux solaires individuels (CESI), le marché a progressé uniquement à la faveur du développement des capteurs auto-stockeurs. Introduite il y a moins de cinq ans, cette technologie associe un capteur solaire sous lequel est placé un réservoir d’eau, qui intègre un échangeur thermique contenant un fluide caloporteur. Moins cher et plus simple à installer, mais plus particulièrement destiné aux régions les plus ensoleillées, ce type d’équipements est rapidement monté en puissance en affichant un volume de 29 420 m2 en 2023, soit un meilleur niveau que celui des CESI traditionnels (28 900 m2). Le bilan du marché solaire thermique métropolitain en 2023 pourrait sembler positif s’il n’était confronté aux objectifs attendus de développement pour le secteur. La Stratégie française pour l’énergie et le climat (mise en consultation en novembre 2023) ambitionne 6 TWh de chaleur issue de solaire thermique pour 2030 en France métropolitaine, puis 10 TWh fin 2035. Les estimations pour 2023 font état de 1,58 TWh d’énergie générée, soit un niveau et une dynamique très loin de la trajectoire recherchée.