Bruxelles précise les règles d’application du Net-Zero Industry Act

Publié le 05/06/2025. La Commission européenne a adopté quatre actes juridiques et une communication visant à concrétiser l’application du Net-Zero Industry Act (NZIA), le règlement qui vise à accroître la production de technologies propres dans l’UE, comme celle de modules photovoltaïques ou d’éoliennes par exemple. L’objectif du règlement est que l’UE soit en mesure de produire globalement au moins 40 % des équipements dont elle a besoin d’ici 2030. L’un des actes adoptés définit ainsi les composants considérés comme essentiels à la fabrication de technologies net-zéro. Un autre texte introduit des critères d’attribution des aides (dans le cadre des appels d’offre) non liés au prix, tels que la résilience, la durabilité ou la cybersécurité, que les États membres devront intégrer à hauteur de 30 % (ou 6 GW par an et par État membre) dans leurs volumes d’appels d’offres pour les énergies renouvelables à partir du 30 décembre 2025. Une liste de produits finaux et composants critiques a également été publiée. Celle-ci sert à identifier les cas de dépendance excessive à une source d’approvisionnement. Dans ce cas, les autorités devront intégrer le critère de résilience, en plus du prix, dans les procédures de marchés publics. La Commission a en parallèle présenté une communication sur les sources d’approvisionnement de l’Union en technologies net-zéro, soulignant les risques liés à la concentration des importations. Enfin, un cadre harmonisé est proposé aux États pour sélectionner les projets industriels pouvant bénéficier du statut de «  projet stratégique ». Ce statut confère plusieurs avantages, dont un traitement administratif accéléré et un accès facilité à des conseils financiers.

Bilan du premier trimestre pour l’éolien et le photovoltaïque

Publié le 05/06/2025. Le ministère de la Transition écologique a publié ses tableaux de bord pour le 1er trimestre 2025, mettant en lumière des dynamiques très contrastées dans le secteur des énergies renouvelables électriques. Côté éolien, c’est la douche froide : seulement 7 nouveaux sites ont été raccordés entre janvier et mars, représentant une capacité totale de 74 MW. Un chiffre en chute libre, avec une baisse de 76 % par rapport à la même période en 2024. Le secteur n’avait jamais connu un démarrage aussi lent. Seule éclaircie : la mise en service définitive du parc éolien flottant de Provence Grand Large, doté d’une puissance de 25 MW. Il s’agit là du premier raccordement d’éoliennes flottantes de cette envergure en France. À l’inverse, le photovoltaïque poursuit son ascension avec 1 442 MW supplémentaires installés au cours du trimestre, répartis sur près de 58  000 nouvelles installations. Les récentes réformes (entrées en vigueur fin mars), notamment la baisse des tarifs de rachat d’EDF Obligation d’Achat pour les installations de moins de 500 kW, n’ont pas encore freiné l’élan du secteur. Le deuxième trimestre sera à cet égard instructif. Sur les trois premiers mois de l’année, la production d’électricité solaire s’est établie à 5,4 TWh (hors autoconsommation), soit une hausse de 40 % par rapport au 1er trimestre 2024. Elle a couvert 3,8 % de la consommation électrique nationale, à quoi s’ajoute l’autoconsommation. Au premier trimestre, 334 GWh d’électricité photovoltaïque ont été autoconsommés par les producteurs, soit 6,2 % de la production photovoltaïque de la période.

Suspension de MaPrimeRénov : la filière réagit

Publié le 05/06/2025. La suspension du dispositif MaPrimeRénov annoncée par le Ministre de l’Économie suscite une vive inquiétude parmi les acteurs de la rénovation énergétique. Cette décision est perçue comme un coup dur porté au pouvoir d’achat des Français, à la transition écologique et à la stabilité des entreprises du secteur. Les 19 organisations professionnelles de la filière dénoncent l’absence de concertation préalable avec le gouvernement alors qu’un rendez-vous était prévu demain 6 juin avec le cabinet d’Éric Lombard. La demande de maintien du soutien aux mono-gestes et de MaPrimeRénov’ correspond pourtant aux attentes du marché. Sans stabilité ni simplification du dispositif, des milliers d’emplois sont menacés. L’argument des fraudes, souvent mis en avant, ne doit pas justifier un retrait brutal. La filière souhaite désormais être entendue par le Premier Ministre. Elle appelle à une cohérence urgente entre ambitions écologiques, économiques et industrielles.

La géothermie arrive en Seine-Saint-Denis

Publié le 29/05/2025 – Dès octobre 2025, un réseau de chaleur alimenté à 67 % par des énergies renouvelables verra le jour à Épinay-sur-Seine, Pierrefitte-sur-Seine et Villetaneuse. Porté par le SMIREC (Syndicat mixte des réseaux d’énergie calorifique), ce projet s’appuie sur une technologie éprouvée en Île-de-France : la géothermie profonde dont il s’agira du premier site en Seine-Saint-Denis. L’énergie sera captée à 1 700 mètres sous terre, dans la nappe du Dogger. Objectif : produire 55 GWh de chaleur chaque année. Une chaufferie au gaz viendra compléter ce dispositif pour sécuriser les 77 GWh d’approvisionnement annuel. Au total, le réseau desservira 11 500 équivalents-logements via 18 kilomètres de canalisations et une soixantaine de sous-stations. Coût de l’investissement : 63,5 millions d’euros, dont 26,7 millions financés par l’ADEME et la Région Île-de-France. Au-delà des chiffres, ce projet s’inscrit dans la stratégie de transition énergétique engagée par le SMIREC depuis plus de 15 ans. En misant sur des sources locales et durables comme la géothermie et la biomasse, le syndicat est parvenu à faire passer la part d’énergies renouvelables de 2 % à 65 % dans son mix énergétique. Il vise désormais les 75 % à l’horizon 2050. Cerise sur le gâteau : le projet génère aussi de l’emploi local, avec quatre postes pérennes dédiés à son exploitation.

La Poste passe au biogaz pour sa flotte en Haute-Garonne

Publié le 29/05/2025 – Le jeudi 22 mai, La Poste et ENGIE Solutions ont officiellement inauguré une nouvelle station BioGNC (biogaz comprimé) à Bouloc, en Haute-Garonne. Installée à proximité de la plateforme courrier de Castelnau-d’Estrétefonds, cette station fournira du carburant renouvelable aux poids lourds et aux flottes professionnelles de La Poste. Elle sera également accessible au grand public, en libre-service, 24 heures sur 24. Derrière cette “nouvelle” station se cache en réalité la modernisation d’un site existant, désormais doté de quatre pistes d’avitaillement et d’un compresseur haute capacité de 1 000 Nm³. Une transformation qui répond à la volonté du groupe postal d’accélérer sa transition énergétique. Déjà pionnière dans l’électrification de ses livraisons du dernier kilomètre, La Poste mise aussi sur le biogaz pour atteindre ses objectifs de décarbonation. En Occitanie, plus de la moitié (55 %) des tournées sont aujourd’hui réalisées avec des motorisations alternatives. Une stratégie payante : entre 2019 et 2024, l’entreprise a réussi à réduire de 34 % ses émissions de CO₂.

Nouveau réseau de chaleur au Mans

Publié le 22/05/2025. Le 13 mai, un partenariat a été signé entre l’association Solenat et le réseau de chaleur Mans Nord Enr’gie pour la création du futur réseau de chaleur de la ville du Mans. Géré par Engie Solutions, ce réseau de chaleur 100 % renouvelable (biomasse, biogaz) couvrira 15 000 logements, avec 26 kilomètres de canalisations et la mise en service de deux chaudières biomasse. L’approvisionnement en bois se fera localement, dont 30 % seront issus des haies bocagères. Ce partenariat s’accompagne de deux projets portés par Solenat : Carbocage, qui valorise le stockage de carbone via la gestion durable des haies et Carbon Agri, qui aide les agriculteurs à réduire leurs émissions via des plans d’actions sur 5  ans. Environ 35 exploitations agricoles seront accompagnées. Ces démarches, reconnues par le Label Bas Carbone, contribuent à la préservation de la biodiversité et au complément de revenu des agriculteurs.

TotalEnergies cède pour moitié sa filiale biogaz en Pologne

Publié le 22/05/2025. TotalEnergies a annoncé la cession de 50 % de Polska Grupa Biogazowa (PGB), principal producteur polonais de biogaz, à HitecVision, société d’investissement norvégienne spécialisée dans le secteur de l’énergie, pour une valeur d’entreprise de 190 millions d’euros. Fondée en 2007 et intégralement acquise par TotalEnergies en 2023, PGB exploite actuellement en Pologne vingt installations de production de biogaz générant électricité et chaleur par cogénération, pour une capacité de plus de 450 GWh en équivalent biométhane. Deux nouvelles unités sont en cours de construction, et l’entreprise prévoit une montée en puissance de sa production, avec un objectif fixé à 2 TWh de biométhane équivalent à l’horizon 2030. La finalisation de la transaction reste soumise à l’approbation des autorités réglementaires compétentes.

Un marché en net repli en 2024

Publié le 15/05/2025. L’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER) vient de publier son étude annuelle sur le marché 2024 des pompes à chaleur (PAC) individuelles, géothermiques et aérothermiques. Verdict : après plusieurs années de croissance, le secteur accuse une nette baisse. Pour la géothermie, seulement 3 005 unités ont été vendues en 2024 contre 3 970 en 2023, soit une chute de près de 24 %. Un recul d’autant plus marquant que le segment affichait une belle dynamique depuis 2021, porté par la flambée des prix de l’électricité, du gaz et du fioul. Mais la morosité économique a fini par rattraper le marché. Entre inflation, incertitude politique et pouvoir d’achat sous tension, les ménages freinent leurs investissements. Résultat : les ventes reviennent à un niveau proche de celui observé avant la crise sanitaire. Même constat du côté des PAC aérothermiques (air/eau et air/air), avec une baisse globale de l’activité de 20 %. En 2024, 938 520 unités ont été écoulées, contre 1 167 970 l’année précédente. Le segment air/eau est particulièrement touché, avec une chute spectaculaire de 40 %, en partie imputable aux modifications du dispositif MaPrimeRénov’, qui ont semé le doute chez de nombreux ménages. Moins affecté, le segment des PAC air/air recule de 12 %. Ici, ce sont surtout les conditions climatiques qui ont joué : contrairement à l’été 2023, particulièrement chaud, l’été 2024 n’a pas enregistré de canicules majeures, limitant l’intérêt pour ces équipements prisés en période de fortes chaleurs. Globalement, le secteur des pompes à chaleur subit de plein fouet le climat économique tendu et les arbitrages budgétaires des Français. Hausse des prix de l’énergie, réformes des aides publiques, incertitudes politiques : autant de facteurs qui freinent une technologie pourtant stratégique pour la transition énergétique.

Une unité d’e-méthanol inaugurée au Danemark

Publié le 15/05/2025. Le 13 mai 2025, European Energy, entreprise danoise spécialiste des énergies renouvelables, a inauguré à Kassø, au Danemark, une unité commerciale d’e-méthanol à grande échelle. Cette usine produit 42 000 tonnes par an d’e-méthanol, un carburant synthétique, en combinant hydrogène vert produit à partir d’énergie solaire et de CO₂ biogénique. Elle est entièrement alimentée par des énergies renouvelables, grâce à sa connexion au plus grand parc solaire d’Europe du Nord (304 MW). L’e-méthanol de Kassø affiche une réduction de 97 % des émissions de CO₂ par rapport au méthanol fossile. Ce projet vise à décarboner des secteurs difficiles à électrifier, comme le transport maritime et l’industrie chimique. L’entreprise Maersk utilisera cet e-méthanol pour propulser son navire Laura Mærsk, premier porte-conteneurs au monde fonctionnant au méthanol. Des industriels comme Lego et Novo Nordisk utiliseront également ce carburant propre pour remplacer le méthanol fossile dans leurs processus de production, notamment dans les plastiques.

MÉTHANISATION

Publié le 07/05/2025. Le 30 avril 2025, Suez et Carcassonne Agglo ont inauguré l’unité de méthanisation de la station d’épuration de Saint-Jean située à Carcassonne (Aude). L’unité produira 4 500 MWh de biométhane par an (équivalant à la consommation de 750 foyers) à partir de 60 000 tonnes de boue pour alimenter le réseau de gaz naturel. Intégrée dans le Pacte Vert de Carcassonne Agglo et le Plan Climat territorial, l’unité est aussi équipée de panneaux photovoltaïques produisant 10 000 kWh/an qui alimenteront le site en électricité verte. En réduisant de 30 % les boues à évacuer, cette nouvelle installation limite le trafic de camions, améliore la qualité de vie et stabilise les boues pour les rendre inertes via une unité de désodorisation. Une attention particulière a aussi été portée à l’intégration architecturale de l’installation dans son environnement.