Fonds Chaleur 2024 : 1 350 projets soutenus par l’Ademe

Publié le 24/07/2025. Les besoins de chaleur représentent 43 % de la consommation énergétique française, encore largement dépendante des énergies fossiles. Le Fonds Chaleur, piloté par l’Ademe depuis 2009, soutient le développement des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) pour atteindre 38 % de chaleur verte d’ici 2030. En 2024, 1 350 projets ont été accompagnés, représentant 3,6 TWh/an de chaleur renouvelable supplémentaire. Grâce aux dispositifs France 2030 et Planification Écologique, 1 400 projets au total produiront 5,6 TWh/an d’énergie verte, évitant 1,25 million de tonnes de CO₂ par an. Les investissements ont été concentrés sur la biomasse (68 % de la production), la géothermie (16 %), la chaleur fatale (8 %), la méthanisation (8 %) et le solaire thermique (0,3 %). Le coût moyen d’abattement de la tonne de CO₂ est jugé très efficient (51 €/tCO₂ évitée). En 2025, un budget de 800  millions d’euros a été obtenu, contre 820 millions en 2024, avec une priorité donnée à la géothermie et à la diversification des plans d’approvisionnement en biomasse. Lors de l’adoption de ce budget en février dernier, l’association des collectivités Amorce estimait cependant qu’il était « nettement insuffisant pour rattraper le retard sur les objectifs de chaleur renouvelable ». Plusieurs projets exemplaires ont toutefois vu le jour, comme l’installation solaire pour la production de cognac, une récupération de chaleur dans l’industrie pharmaceutique ou encore un réseau de chaleur géothermique à Malakoff.

Du biogaz à partir d’eaux usées dans les Yvelines

Publié le 17/07/2025. Le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) et Suez ont inauguré une unité de production de biogaz à partir du traitement des eaux usées, située sur le site Seine Aval. Cette station d’épuration traite chaque jour les eaux usées de 6 millions de Franciliens : sept communes des Yvelines (Achères, Conflans-Sainte-Honorine, Maisons-Laffitte, Saint-Germain-en-Laye) et du Val d’Oise (Cormeilles-en-Parisis, Herblay-sur-Seine, La Frette-sur-Seine). L’unité permettra de valoriser 130 000 tonnes de boues par an, produisant jusqu’à 350 GWh/an de biogaz. Ce dernier sera brûlé dans des unités de cogénération, pour produire électricité et chaleur directement utilisées par l’usine. Environ 56 % des besoins énergétiques de la station seront ainsi couverts. Le chantier représente un investissement de 401 millions d’euros. Il est aidé par l’agence de l’eau Seine Normandie, à travers une subvention de 32 millions et un prêt à taux zéro de 16 millions d’euros. Grâce à la technologie Digelis Fast, le nombre de digesteurs a été réduit de 26 à 11, tout en conservant la même capacité de production. Le procédé a permis de libérer 70 000 m² pour de futurs projets. L’unité présente des avancées en matière de sécurité, d’efficacité énergétique et de compacité. Elle réduit de 10 % la consommation d’énergie et de 35 % l’usage de béton.

Première livraison d’hydrogène vert en Espagne pour Lhyfe

Publié le 17/07/2025. Lhyfe, producteur d’hydrogène vert, annonce avoir mené avec succès ses premiers tests de combustion d’hydrogène renouvelable destinés à remplacer le gaz naturel dans les industries à haute température. Ces essais, réalisés dans le secteur de la céramique, utilisent un « kit de mélange » développé par Lhyfe qui permet d’augmenter progressivement la part d’hydrogène dans le mélange de gaz utilisé, sans nécessiter de modifications importantes, hormis le remplacement des brûleurs. Dans ce contexte, Lhyfe a effectué sa première livraison d’hydrogène vert dans la région de Valence, en Espagne, avec 4 tonnes livrées en trois semaines à un fabricant local de céramique. L’hydrogène provient de son site de production à Bessières (France), mis en service en 2024, capable de produire jusqu’à 2 tonnes par jour, grâce à un électrolyseur de 5 MW. Implantée en Espagne depuis 2022, avec des bureaux à Madrid et Barcelone, Lhyfe travaille sur plusieurs projets dans la région. Parmi eux, une usine de 15 MW est en cours de développement à Vallmoll, dans la province de Tarragone, dont la mise en service est prévue pour 2027. Ce projet bénéficie d’une aide de 14 millions d’euros dans le cadre du programme H2 Pioneros du gouvernement espagnol et vise à produire jusqu’à 5 tonnes d’hydrogène vert par jour pour accompagner la décarbonation des industries chimiques et du secteur de la mobilité.

Biométhane : l’Occitanie accueille son premier poste de rebours

Publié le 10/07/2025. Le 30 juin dernier, Teréga et GRDF ont inauguré à Auch (Gers) le premier poste de rebours biométhane d’Occitanie. Cet équipement permet d’inverser le flux habituel du gaz pour rediriger le biométhane injecté du réseau de distribution vers le réseau de transport. Ce procédé est utilisé lorsque la demande locale est trop faible, comme en période estivale ou le week-end. Il permet alors d’éviter les pertes, d’acheminer le gaz renouvelable excédentaire vers d’autres zones ou de le stocker. Les travaux du poste d’Auch ont débuté en décembre 2023. L’ouvrage, d’une capacité de transit de plus de 850  Nm³/h, a été mis en service en juillet 2024 et a nécessité près de 3  millions d’euros d’investissement. Deux autres projets de ce type sont également portés par l’entreprise dans le sud-ouest : l’un est déjà opérationnel depuis le mois dernier près de Nérac (Lot-et-Garonne), et un autre est attendu pour cet été à Boussens (Haute-Garonne).

SOLAIRE THERMIQUE

Publié le 10/07/2025. Solar Brother, spécialiste français de la cuisson solaire et des équipements solaires thermiques, ouvre à nouveau son capital au grand public via la plateforme Crowdcube à partir du 10  juillet 2025, avec des tickets d’entrée dès 100 euros. Fondée en 2016, l’entreprise vise à accélérer la commercialisation de masse de sa gamme de produits solaires innovants. Lauréate du Concours Lépine avec son chauffage solaire SunAéro (médaille d’or) et sa marmite solaire COSMO (médaille de bronze), Solar Brother connaît un engouement croissant face à l’urgence climatique et à la crise énergétique. L’entreprise a déjà développé la plus large gamme de produits solaires grand public en Europe : fours, barbecues, douches, chargeurs, chauffage pour l’habitat, etc. Sa technologie repose sur la concentration des rayons du soleil, pour un usage aussi bien domestique qu’en extérieur. Elle a ouvert en 2024 à Carnoules (Var) un premier centre de démonstration solaire, accompagné d’un atelier de production. Cette levée de fonds vise à agrandir l’atelier, structurer la stratégie marketing, et renforcer les débouchés B2B, notamment dans la restauration et le camping. L’entreprise, labellisée Esus (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale), défend aussi des valeurs de durabilité, d’open-source et de production locale.

Une unité de CO₂ biogénique en Gironde

Publié le 03/07/2025. Le 30 juin 2025, Suez a inauguré une unité de valorisation de CO₂ biogénique sur son site de méthanisation à Saint-Selve, en Gironde. Ce site, baptisé Terres d’Aquitaine, incarne une approche circulaire complète de la valorisation des biodéchets issus de la grande distribution, des collectivités, de l’agroalimentaire et de l’agriculture. Avec plus de 45 GWh de biométhane injecté chaque année dans le réseau GRDF et 3 500 tonnes de CO₂ valorisées localement, le site devient un modèle de transition écologique territoriale. La Région Nouvelle-Aquitaine et l’Ademe ont soutenu ce projet à hauteur de 22  millions d’euros. La nouvelle unité, développée avec Prodeval, capte et liquéfie le CO₂, utilisé déjà par deux maraîchers pour enrichir l’air de leurs serres (pour favoriser la croissance des plantes), remplaçant le CO₂ fossile. D’autres usages (production d’algues, froid, extincteurs) sont envisagés. Le digestat solide du site a reçu en janvier 2025 une certification européenne et est distribué comme amendement agricole local. Suez et sa co-entreprise Terrial poursuivent les recherches pour développer sur le site des Terres d’Aquitaine des fertilisants adaptés aux sols difficiles.

Pompes à chaleur en Europe : un fort potentiel de croissance

Publié le 03/07/2025. L’Association européenne des pompes à chaleur (EHPA) vient de mettre en ligne une étude qui met en perspective les différents marchés européens. Au-delà du simple suivi des volumes écoulés, ce travail se penche sur les marchés annuels et les parcs installés de pompes à chaleur (PAC aérothermiques et géothermiques) de plusieurs pays, en calculant le nombre de PAC par habitant. Cette approche permet de distinguer les États qui ont encore du potentiel en termes d’équipement de ceux, plus avancés, où le renouvellement des appareils les plus anciens constitue le segment principal. En la matière, c’est la Norvège qui se distingue, avec un parc de 632 pompes à chaleur en service pour 1 000 foyers, soit un taux d’équipement de 63,2 %. La Finlande vient en deuxième position avec 524 PAC pour 1 000 foyers. En termes de marché annuel, ces deux pays gardent un bon rythme avec respectivement 48 et 33 PAC vendues en 2024 pour 1 000 foyers. À l’opposé on trouve le Royaume-Uni, qui affiche un niveau d’équipement de 19 PAC en service pour 1 000 foyers et un marché de 3,5 équipements vendus, toujours pour 1 000 foyers. Toutefois, l’étude souligne que, malgré une activité annuelle 14 fois moins importante que celle de la Norvège, le Royaume-Uni fait partie des trois seuls pays d’Europe où les ventes ont progressé en 2024 par rapport à l’année précédente – l’Irlande et le Portugal étant les deux autres. L’EHPA en conclut que les pompes à chaleur disposent encore d’une belle marge de progression. Ainsi, si les 19 pays de l’Union européenne couverts par l’étude avaient eu le même niveau d’activité que la Norvège, leurs ventes cumulées auraient été de 21,2 millions d’appareils en 2024, au lieu des 2,31  millions recensés l’an dernier.

Du biométhane de déchets en Saône-et-Loire

Publié le 26/06/2025. Le 19 juin, Veolia et Waga Energy ont inauguré une unité de production de biométhane sur le site de valorisation des déchets de Granges, en Saône-et-Loire. En fonctionnement depuis plusieurs mois, cette installation innovante alimente plus de 3 000 foyers du Grand Chalon et permet d’éviter chaque année l’émission de 3 300 tonnes de CO₂. Grâce à la technologie Wagabox, le biogaz issu des déchets est transformé en biométhane, une alternative renouvelable au gaz fossile, et injecté dans le réseau local via un raccordement de 4 kilomètres géré par GRDF. Ce projet remplace un moteur de cogénération sur le site, qui brûlait du biogaz pour produire chaleur et électricité, améliorant ainsi l’efficacité énergétique et l’impact environnemental du Pôle, qui traite jusqu’à 130 000 tonnes de déchets par an.

À Chalonnes-sur-Loire, la mairie chauffée par la géothermie

Publié le 26/06/2025. Coupler passage à la géothermie et rénovation énergétique, c’est le choix pertinent qu’a fait la commune de Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire) pour sa mairie. Trois forages descendant jusqu’à 200 mètres de profondeur sont prévus. Associés à une pompe à chaleur, ils auront pour mission d’assurer la totalité des besoins en chauffage l’hiver et le rafraîchissement l’été grâce à un système de géocooling. Cette installation, d’un coût de 345 315 €, est associée à une rénovation énergétique d’ampleur du bâtiment datant de 1865, qui accueille également le CCAS : isolation renforcée en laine de bois, changement des menuiseries, mise en service d’une VMC simple flux et optimisation de l’éclairage avec des Leds performantes. Le coût de l’ensemble des travaux, actuellement en cours, devrait être de 1,45  million d’euros HT financé à l’aide de subventions de la Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) et du Syndicat intercommunal d’énergies de Maine-et-Loire (SIELM) ainsi que par une demande de fonds à la communauté de communes Loire, Layon, Aubance. Le programme national Action des collectivités territoriales pour l’efficacité énergétique (Actee) a pour sa part permis de financer en amont un audit énergétique et une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage.

Programmation pluriannuelle de l’énergie : inquiétant recul climatique à l’Assemblée

Publié le 19/06/2025. Du 16 au 20 juin, les députés planchent sur la prochaine programmation nationale de l’énergie (PPE) pour un vote sur la proposition de loi le 24 juin. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la première journée d’échanges a débouché sur des évolutions aussi radicales qu’alarmantes. Sous couvert de « neutralité technologique », les députés ont validé une série d’amendements qui relèguent les énergies renouvelables au second plan, voire les excluent purement et simplement de la stratégie nationale. Ainsi, l’amendement n° 279, adopté dès l’ouverture des débats, impose désormais un objectif annuel de production d’énergie « décarbonée », sans distinction par type de filière. Plus inquiétant, un sous-amendement déposé par un député du Rassemblement national a retiré l’éolien et le photovoltaïque de la liste des énergies décarbonées. Une décision incompréhensible, alors que ces secteurs représentent aujourd’hui une part essentielle de la transition écologique de la France et de l’Europe. Enfin, un dernier amendement appelle à sortir du marché européen de l’énergie, menaçant l’un des piliers de la coopération énergétique européenne. Cette série de modifications place de fait le nucléaire au centre de la transition française, au détriment de la diversité du mix et de l’indépendance énergétique stratégique qu’offrent les renouvelables. Le tout allant dans un sens qui apparaît difficilement cohérent avec le droit de l’Union européenne.