Une centrale biomasse à Montigny-lès-Metz

Lancés en octobre 2020, les travaux de l’unité biomasse de Montigny-lès-Metz (Moselle) viennent de s’achever avec son inauguration le 10 mars dernier par l’exploitant UEM et les élus de la ville. Construite sur un terrain cédé par l’armée, l’unité, alimenté à 70 % pour du bois issu d’un rayon de moins de 100 kilomètres de la ville, permettra d’éviter le rejet de 3 000 tonnes de CO2 par an. À ce jour, deux kilomètres de réseaux de chauffage urbains sont déjà en service et desservent les casernes Raffenel-Delarue et Colin, ainsi que les logements sociaux de l’OPHMM, d’ICF et de Moselis. D’ici quelques mois, onze bâtiments communaux, situés sur le tracé du réseau, seront raccordés.

La station d’épuration de Clermont-Ferrand va produire du biogaz

Dans le cadre de son schéma de transition énergétique et écologique, Clermont Auvergne Métropole annonce l’extension de la station d’épuration des Trois Rivières, située à Clermont-Ferrand. Les travaux ont pour objectif d’augmenter la capacité de traitement des eaux usées et pluviales avec la construction des six bassins de stockage-restitution pour une meilleure qualité de l’eau (conforme aux normes européennes) lors des rejets dans la rivière Artière après épuration. La deuxième tranche des travaux comprendra la construction d’un méthaniseur pour la production de biogaz. Le coût global de ce projet de 55 millions d’euros sera financé par Clermont Auvergne Métropole avec l’aide de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, l’Ademe et la Région Auvergne Rhône Alpes. Financés pour 35 millions d’euros par la Métropole, un peu plus de 20 millions pour l’Agence de l’eau, et la Région. Fin des travaux prévue en 2024.

Gazéification hydrothermale, un énorme potentiel

Filière encore confidentielle, la gazéification hydrothermale est une technologie permettant de valoriser des déchets organiques humides, tels que les boues de stations d’épuration ou boues de curage et dragage (canaux, ports et canaux), afin de produire du gaz renouvelable (biométhane) injecté dans le réseau. Un groupe de travail dédié à cette nouvelle filière, piloté par le transporteur de gaz GRTGaz, estime qu’il existe un gisement potentiel de 400 millions de tonnes annuelles de déchets biomasses humides qui, par ce procédé, pourrait permettre de produire plus de 50 TWh de gaz à l’horizon 2050, équivalent à 15 % de la consommation de gaz de la France à cette date. Le groupe de travail national rassemble une quarantaine d’acteurs dont l’objectif est d’accompagner la structuration de la filière. Il participe à la définition d’un cadre national d’ici 2024, devant faciliter le déploiement effectif de la gazéification hydrothermale en France.

Une deuxième chaufferie biomasse à Tours

Dans la cadre de sa politique de transition énergétique, Tours Métropole Val de Loire a confié en 2019 à Tours Métropole Énergies Durables, filiale d’Engie Solutions, la création de son nouveau réseau de chaleur à travers une délégation de service public de 23 ans. Ce contrat prévoit le déploiement de 17 km de canalisations. Dès 2024, l’équivalent de 10 000 logements et près de 30  bâtiments publics bénéficieront de chauffage et d’eau chaude sanitaire produits à 74 % à partir de biomasse. Après la mise en place d’une première chaudière biomasse en 2020, une seconde vient d’être inaugurée, toujours alimentée exclusivement par des plaquettes de bois issues de forêts locales situées dans un rayon maximal de 100 kilomètres, avec la création de 5 emplois. À ce jour, plusieurs bâtiments emblématiques de Tours bénéficient déjà de ce réseau de chaleur : Mame et les Beaux-Arts, l’Hôpital Bretonneau et Clocheville, ou encore les logements de Tours Habitat et de Ligéris.

Méthanisation participative

ilek, fournisseur français d’énergie verte (électricité et gaz) pour particuliers et petites entreprises, vient de clôturer avec succès sa première campagne de financement participatif pour le développement d’un projet de méthaniseur dans le Maine-et-Loire. En partenariat avec Enerfip, une plateforme de financement participatif dédiée aux projets d’énergie renouvelable, une somme de 500 000 euros a été levée en 5  jours grâce à la participation de 200 clients. Cette unité de méthanisation, baptisée Cop’Vert, est située dans une exploitation d’élevage de vaches laitières. Sa construction a débuté en janvier 2021  pour une mise en service prévue au premier trimestre 2022. À terme, plus de 10 870 tonnes de matières organiques seront traitées chaque année par l’installation, qui produira environ 10,6 GWh de biométhane par an. Cela représente l’équivalent de la consommation de gaz annuelle de près de 915 foyers. Avec cette action, ilek cherche à élargir son champ d’action en permettant à ses clients de placer une partie de leur épargne pour financer des projets d’énergie verte. Pour l’année en cours, l’objectif est de lever 5 millions d’euros pour financer une dizaine de projets sur toute la France, et jusqu’à 30 millions d’ici à 2025. La prochaine opération portera sur un producteur indépendant d’énergie renouvelable, qui lance un projet de trois parcs photovoltaïques dans les départements du Tarn-et-Garonne, du Var et du Vaucluse. L’objectif sera de lever 395 000 euros pour ces parcs qui, une fois en service, vendront leur énergie à ilek et permettront d’alimenter environ 4 220 personnes en électricité 100 % renouvelable.

Granulés de bois, pourquoi les prix augmentent ?

Propellet France, l’association nationale du chauffage au granulé de bois, a publié en ce début d’année une note de huit pages, afin d’expliquer l’augmentation du prix du chauffage à granulés. En effet, le prix du granulé au départ d’usine est passé de 220 € la tonne en janvier 2021 à 350 €/tonne en janvier 2022. Cette augmentation serait due à une « surchauffe conjoncturelle », estime l’association. Les ventes d’appareils à granulés ont plus que doublé entre 2020 et 2021, grâce aux aides nationales et aux politiques de sorties des chaudières au fioul et au gaz. D’autre part le marché européen sort d’une période de quasi surproduction de granulés, conduisant à une suroffre et des prix très bas provenant de l’étranger jusqu’au printemps 2021. Mais la crise de l’énergie que nous vivons a fortement impacté les usages des granulés, qui ont été davantage utilisés dans plusieurs pays pour produire de l’électricité, et pour devenir une source de chauffage principal. La hausse des prix a pu affoler certains consommateurs qui ont décidé d’en stocker plus que nécessaire, produisant l’effet « papier toilette » observé lors du premier confinement provoqué par la pandémie de Covid-19. Globalement, Propellet cherche à rassurer les consommateurs qui pourraient voir dans cette situation exceptionnelle une tendance de fond. Bien que les prix ne devraient pas retrouver leur niveau de 2020, cette énergie reste toujours très économique par rapport au gaz (50 % plus cher) et à l’électricité (trois fois plus chère), rappelle l’association.

Hydrogène vert compétitif en Espagne

HyDeal España engage sa phase opérationnelle et entend débuter la production d’hydrogène vert à partir d’électricité photovoltaïque dès 2025. Issue de l’initiative HyDeal Ambition, HyDeal España est une joint venture créé en novembre dernier par l’entreprise spécialisée dans la production d’hydrogène DH2 Energy, le groupe sidérurgique ArcelorMittal, le transporteur de gaz espagnol Enagás et le conglomérat de l’industrie chimique Grupo Fertiberia. Le projet consiste en une plateforme de production d’hydrogène située dans le nord de l’Espagne, qui affichera une capacité photovoltaïque totale d’ici 2030 de 9,5 GW pour 7,4 GW d’électrolyseurs. L’hydrogène sera livré à un complexe industriel situé dans la région des Asturies, au nord du pays. La taille du projet devrait lui permettre d’atteindre des coûts de production d’hydrogène vert « compétitif ». De futurs clients comme ArcelorMittal ou Grupo Fertiberia ont rejoint le projet afin de décarboner leurs procédés industriels, grands consommateurs d’hydrogène gris. À terme, l’hydrogène de HyDeal España devrait remplacer l’équivalent de 5 % des importations de gaz fossile de l’Espagne, et réduire de 4 % les émissions de CO2 du pays.

Électricité renouvelable, une belle année 2021

Le Syndicat des énergies renouvelables, RTE, Enedis et l’agence ORE ont publié le 17 février la 29e édition du Panorama de l’électricité renouvelable. Il détaille la production et le parc installé, par technologie et par région, au 31 décembre 2021. Près de 4 GW (3 951 MW) ont été installés durant l’année, dont 2 687 MW pour le photovoltaïque et 1 202 MW pour l’éolien. Le parc total de production d’électricité renouvelable, toutes filières confondues, s’établit désormais à 59 781  MW, et a produit 117,5 TWh d’électricité sur les 12 mois précédents. Cela correspond à 24,9 % de la consommation d’électricité française sur la même période. L’hydroélectricité reste de loin la première source mais stagne avec une production annuelle de 58,4 TWh, soit 49,7 % du total produit par les sources renouvelables, et représente un parc de 25 718 MW. Seconde technologie, l’éolien a produit 36,8 TWh sur la période, en baisse de 7,2 % par rapport à l’année précédente, qui avait été exceptionnellement ventée. Le parc éolien installé s’élève à 18 783  MW au 31 décembre. Enfin sur la troisième marche, le solaire photovoltaïque a quant à lui connu sa meilleure année en termes d’installation et passe de 10 380 MW en 2020 à 13 067 MW. Sa production sur la période s’élève à 14,3 TWh, en hausse de 12,6 %. Nouveauté 2022, ce panorama compare les installations en service et en projet dans chaque région aux objectifs définis dans les schémas de planification régionaux (SRADDET).

Une école de Lyon se chauffe au biogaz

La Ville de Lyon annonce que l’école Simone Signoret, située dans le 8e arrondissement, est désormais chauffée à 25 % par du biogaz provenant, via des garanties d’origine, de l’unité de méthanisation Chand’énergies, située dans l’Ain. Ce site, mis en service en novembre 2020 par deux agriculteurs, traite des déchets agricoles locaux et plus particulièrement des effluents d’élevage pour une valorisation de 10 000 tonnes de matières organiques par an, soit du chauffage pour 2 400 équivalents-logements. Les élèves sont aussi associés à ce projet avec la mise en place, depuis le début de l’année, d’un projet éducatif baptisé « Défi class’énergie », piloté par l’Agence locale de l’énergie, ayant pour mission de sensibiliser les plus jeunes aux enjeux environnementaux. L’utilisation du biogaz n’est pas nouvelle pour la ville de Lyon qui chauffe déjà une quarantaine de bâtiments municipaux, tels que l’Hôtel de Ville, 5 mairies d’arrondissement, 4 piscines d’hiver, 9 écoles et 9  crèches, ainsi qu’un établissement culturel ou sportif par arrondissement (Maison de la Danse, musée des Beaux-arts, patinoire Charlemagne, etc.).

Dix mesures d’urgence pour les renouvelables

Le 10 février dernier, le Syndicat des énergies renouvelables a présenté le second volet de son Livre blanc, qui contient notamment 10 mesures indispensables à mettre en œuvre dans le prochain quinquennat. Pour son président Jean-Louis Bal, « La France doit dès à présent passer à la vitesse supérieure en matière de renouvelables. […] les candidats doivent se saisir des outils déjà existants et être en capacité d’en faire émerger de nouveaux ». Le SER estime par exemple indispensable de créer un  « Fonds social pour le climat » pour protéger les plus vulnérables ou de mettre en place des formations professionnalisantes pour décrocher un emploi compatible avec la transition énergétique. Il demande également un programme industriel pour renforcer la souveraineté dans les technologies stratégiques, à l’instar des renouvelables, tout en programmant une sortie des énergies fossiles dans les secteurs qui en sont encore trop dépendants. Tout ceci ne pourra se faire sans un  « programme national d’information » sur les énergies renouvelables pour un débat éclairé. 50 mesures sectorielles ont également été élaborées afin de guider les différents secteurs des politiques publiques.